L'échange des princesses

2 princesses si différentes, déracinées pour assouvir des ambitions qui les dépassent, envoyées auprès de princes qui ne les aiment pas, dans des pays étrangers... Deux destins parallèles qui prennent des formes diamétralement opposées : l'infante d'Espagne est une poupée, sage, rayonnante et amoureuse ; Melle de Montpensier sombre dans la folie. Thomas raconte en parallèle ces 2 vies sacrifiées.
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Outre l'événement en lui même : l'organisation de l'échange des princesses, les arrangements politiques liés à la situation de l'époque, on en apprend beaucoup dans ce livre sur les us et coutumes de cette période. En Espagne, les souverains : Philippe V et Elisabeth Farnèse passent le plus clair de leur temps dans leur lit. A part les messes quotidiennes et les les "autodafés" sur la place publique, les distractions ne sont pas légion. En France, Louis XV n'ayant pas encore atteint sa majorité (qui était fixée à treize ans), était sous la coupe d'un précepteur le Maréchal Villeroy ; il poursuivait son éducation de futur roi et apprenait l'art de la guerre avec des acteurs qu'il dirigeait. Malgré son jeune âge il aimait aussi beaucoup la chasse.

On suit les deux princesses dans leur itinéraire mais aussi dans leur nouvelle vie. Louise Elisabeth à la Cour d'Espagne où elle n'arrivera jamais à s'intégrer : sans doute parcequ'elle a un caractère difficile mais aussi à cause de l'austérité qui y règne. Reine éphémère, elle finira à moitié folle. La petite Infante, elle, est comme chez elle dans son nouvel environnement. Son seul chagrin : elle est très amoureuse de louis XV alors que lui l'ignore et la considère comme un bébé bien qu'elle soit très en avance sur son âge : elle l'ennuie et l'agace profondément. La plus grande partie du récit lui est consacré et j'ai été très étonnée qu'une enfant si jeune puisse être si consciente de l'importance de sa fonction et surtout éprouve des sentiments aussi fort pour son futur époux.

L'auteure insère dans son récit des passages de lettres que s'échangent les principaux personnages, ce qui achève de lui donner une véritable dimension historique, mais qui rend souvent la lecture indigeste. le style est banal, pas du tout fluide. L'histoire est passionnante et très bien documentée, le livre se lit bien et vite mais il n'y a pas d'émotion et je n'ai pas eu l'impression de m'y immerger, je suis restée en surface, simplement observatrice.

Mon avis est mitigé : je me suis beaucoup intéressée à l'histoire de ces deux princesses et de leur entourage, mais j'ai regretté le côté "Documentaire historique" du récit dû au style de l'auteure.
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9 Janvier 1722 : Dans le pavillon construit sur l'île des Faisans sur la Bidassoa a lieu l'échange de deux petites princesses : Louise Elisabeth, 12 ans, princesse de Montpensier va rejoindre son fiancé le prince des Asturies, héritier du trône d'Espagne. le futur roi, Louis XV attend Anna Marie Victoria, quatre ans. Cet échange est voulu par le Régent, Philippe d'Orléans. C'est une possibilité de mettre fin à la guerre entre l'Espagne et la France.
La petite infante devient rapidement objet d'admiration. La gaieté, les babillages incessants de la petite infante reine illuminent la triste cour de Versailles. Louise Elisabeth accepte mal la vie au Pardo. Elle est choquée par le couple royal : Elisabeth Farnèse ne quitte jamais son mari Philippe V. Elle déteste l'Escorial semblable à une nécropole. Elle ne supporte pas les interminables parties de chasse du roi et de son fils Don Luis qui sont les seuls sujets de leur conversation ou correspondance. Très rapidement, elle choque par son comportement : elle est mal élevée, s'empiffre et se fait vomir, s'entoure d'amies peu recommandables. Son mari, transi d'amour, ne peut l'approcher. Elle est la « scandaleuse « . Mais, à Versailles, aussi, le succès de la petite infante diminue. Ses bavardages, ses poupées finissent par lasser. Elle grandit et la rumeur de tares physiques se répand dans les couloirs du château. le Régent est mort. Louis XV exerce réellement son pouvoir. Son entourage a changé. Les mariages espagnols ne sont plus utiles à sa politique. le renvoi est décidé. « Elles se croisent de nouveau, ne s'embrassent pas au passage. La reine douairière d'Espagne contre l'infante-reine de France, une demi- folle contre une enfant déchue. «
« La barbarie à sourires polies « ( Madame de Ventadour ) se termine.
Chantal Thomas est spécialiste du 18ème siècle. Dans un style clair, précis, elle retrace une histoire qui peut nous paraître pathétique mais qui n'était pas unique dans L Histoire. Au Moyen Age, beaucoup de jeunes enfants étaient élevés hors de leur famille. Marguerite d'Autriche, la « petite reine « de Charles VIII, Marie Stuart, épouse de François II sont arrivées encore enfants à la cour de France. Un livre d'histoire car Ch.Thomas n'invente rien. Son livre se veut un témoignage ou même un plaidoyer sur la situation des femmes de l'aristocratie. Elles n'ont de valeur que parce qu'elles peuvent servir de monnaie d'échanges . Elles permettent alors de nouer des alliances, de gagner des territoires. Son ouvrage montre que les enfants ne sont que des adultes en réduction : aucun souci pour les comprendre et les aider. Mais, c'est aussi une oeuvre littéraire car elle sait rendre vivants une atmosphère et des personnages.

Le roman nous raconte l'histoire de 2 jeunes filles qui, pour favoriser les alliances entre la France et l'Espagne vont chacune partir dans le pays de l'autre. L'adolescente française de 12 ans est promise au prince d'Espagne; la fillette (4 ans) espagnole va épousée le futur roi de France Louis XV. Les 2 filles sont très différentes: la française est plutôt fermée, triste, alors que la fillette est pétillante, pleine de vie, intelligente. Pourtant, l'une comme l'autre vont se trouver confronté à l'indifférence voire à la haine de leur belle-famille ou de leur promis même ce qui va conduire l'échange à un échec total. Au-delà de l'échec diplomatique, les vies de ces 2 jeunes filles se trouvent également bouleversée à jamais, pas dans le bon sens. C'est assez triste d'assister à cette déchéance, au malheur qui gagne toutes les sphères autour d'elle. On a beaucoup d'empathie pour elle, et on est bien contente de pouvoir choisir le mari qui nous plaît...
J'ai lu ce livre en version audio, et je dois dire que je n'ai pas du tout accroché avec la lectrice. Dommage, je pense que ça m'a un peu gâché la lecture.

Le livre est difficile à démarrer, mais une fois rentrée dans l'histoire je n'ai plus arrêté la lecture. Les sentiments et les réactions des princesses à l'affiche du titre sont exprimées avec une sensation de réalité. Ce roman nous montre que l'histoire est toujours riche de sujets à raconter, et l'autrice a été a l'hauteur !

Ou une histoire (véridique) d'enfants objets... ( à divers titres y compris sexuel) bien écrite où les faits sont admirablement bien agencés allant d'un enfant à l'autre.
J'aime beaucoup Chantal Thomas comme écrivain et comme personne. Dans ce livre elle montre comment le pouvoir broie sans aucun scrupule les individus, enfants ou pas. Un éclairage sur la personnalité de Louis XV à travers son éducation. La description d'une époque où l'enfant à proprement parlé n'existait pas vraiment (au passage un rappel que les enfants du peuple travaillaient dès qu'ils étaient assez forts pour le faire).

Une chronique mêlant cruauté et compassion Chantal Thomas nous raconte dans ce roman cette histoire ahurissante et pourtant véridique. Une chronique cruelle dans un style élégant et sobre, mêlant ironie et compassion. S'appuyant sur la correspondance entre les différents protagonistes des deux cours (Élisabeth Farnèse, Philippe V, Louis Ier, Louise Élisabeth, Madame de Ventadour…),À travers ce roman, Chantal Thomas nous dévoile combien la vie n'était pas tendre pour les enfants d'ascendance royale.L'auteur décrit avec cynisme et réalisme, d'une plume acérée mais toujours élégante, cette brutalité et cette inhumanité dont sont victimes ces deux princesses, tout cela pour des raisons politiques.
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Lors de la sortie de ce livre, qui avait fait pas mal de bruit, j'avais été à deux doigts de l'acheter avant qu'une lectrice de ma connaissance ne me le déconseille. Et l'autre jour, une autre lectrice acharnée m'en a dit le plus grand bien, alors quand je suis tombée dessus à la bibliothèque....
Franchement, malgré un sujet très intéressant, je ne suis pas convaincue du tout, c'est le moins que l'on puisse dire. le problème vient de l'écriture de l'auteur: je la trouve racoleuse au possible, ce qui est pour moi l'un des pires défauts possibles pour un écrivain. Il ne faudrait pas tout de même prendre les lecteurs pour des idiots devant être accrochés par leur plus bas instincts pour lire des romans historiques!
A oublier.

En 1722, pour des raisons diplomatiques, deux princesses sont échangées à la frontière franco-espagnole : l'infante d'Espagne de 4 ans pour épouser le roi Louis XV, la princesse de Montpensier pour épouser Don Luis, futur roi d'Espagne.

Je ne connaissais pas ce détail de l'Histoire de France, donc j'ai été ravie d'en savoir plus. de ce côté-là, j'ai été plutôt servie, puisque l'auteure dispense nombre de détails sur l'état d'esprit des princesses, sur leur entourage… avec notamment des extraits de lettres et d'articles de journaux d'époque.
Malgré tout, je n'ai pas réussi à comprendre quel était l'intérêt de cet échange ! Concernant le mariage de la petite infante d'Espagne, c'est très clair des deux côtés : marier tôt le roi pour éviter que d'autres intérêts entrent en jeu et marier une petite princesse au puissant roi de France. Mais pourquoi marier une petite princesse de rien du tout à l'héritier du trône d'Espagne ? Je ne comprends pas à quoi cela sert, ni en quoi cela a pu être utile pour conclure la première alliance… Ce manque d'éclaircissement reste un gros point négatif, compte tenu du fait que le roman est assez fouillé par ailleurs.

La psychologie des personnages est sans doute LE point fort de ce roman. L'auteure ne lésine pas sur la description de l'état d'esprit de chaque protagoniste. Mais les actions sont narrées très rapidement, comme dans la précipitation, ce qui rend difficile de s'attacher aux personnages. J'aurais apprécié plus de dialogues, plus de confrontation entre chaque personne, pour mieux m'immerger dans l'action.

Finalement, j'ai aimé l'ambiance du 18ème siècle et côtoyer les grands de l'époque, en France et en Espagne. Je pense que le film rendra mieux les différents événements qui sont rapportés dans le roman, donc je n'hésiterai pas à le voir si j'en ai l'occasion !

J'ai été attirée par ce livre car il est à la mode (mauvaise raison !) et par ce que je croyais que c'était un roman historique (il y en a bien peu, malheureusement - bien peu de bons, en tout cas).
Je l'ai lu jusqu'au bout, sûrement des réminiscences de mon enfance où ma grand-mère me forçait à finir mon assiette même si je n'aimais pas. Ou alors, c'est de la conscience .. pas professionnelle mais comment dire ? ... "littéraire". Au moins, je sais de quoi je parle !
Bref, pour le faire court, l'histoire est inintéressante, l'arrière-plan historique ressemble à un décor en carton-pâte, plat, sans relief et aux couleurs fades.
Les deux parties sont déséquilibrées : on parle plus d'une princesse que de l'autre. Peut-être l'idée de départ n'était-elle pas bonne ?
Le lecteur est réveillé de temps en temps de sa torpeur par des scènes obscènes dont rien ne justifie l'apparition aussi brève que décalée.
Idem pour le langage grossier moderne qui fait irruption - on dirait que l'auteur éructe - au milieu du récit. Peut-être pour secouer le lecteur somnolant ?
Sans compter les clichés anti-Eglise catholique de rigueur et les clins d'oeil lesbiens et gays un peu lourds.
J'ai été abasourdie de découvrir que Chantal Thomas était non seulement spécialiste de l'époque où elle place son récit mais aussi chercheur au CNRS, donc pas une crétine a priori. Donc, au choix :
- Soit c'est une bonne chercheuse et qu'elle se concentre alors sur ce qu'elle sait faire ;
- Soit elle se fout du monde (et son éditeur aussi).