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sur 611 notes
Septembre 1721. Philippe d'Orléans est Régent de France. Afin d'assoir le pouvoir du pays et de consolider les liens avec l'Espagne, il a une idée de génie : unir le roi Louis XV, âgé de 11 ans, à la toute jeune infante d'Espagne Anna Victoria – elle n'a que 4 ans -, en échange de quoi il propose de donner sa propre fille, Louise Elisabeth de Montpensier, 12 ans, en mariage au Prince des Asturies, héritier du trône, qui a 15 ans. Quelques mois plus tard, chacune des princesses quitte sa cour pour se rendre à celle de son promis, et se croisent à la frontière sur la rivière de la Bidassoa. Anna Victoria, malgré son très jeune âge, est accueillie en grande pompe et, si son mariage n'est pour l'heure qu'une promesse, puisqu'il faut attendre qu'elle ait 13 ans pour la marier, elle n'en est pas moins traitée comme une future reine. Les courtisans jouent à la poupée et rivalisent de cadeaux pour elle, qui n'a d'yeux que pour Louis XV au visage si beau, lequel n'a que faire de cette petite fille bien encombrante. Pendant ce temps, à la cour d'Espagne, Louise Elisabeth fait subir à tous son caractère difficile et ses lubies, refusant de se plier au jeu des convenances et de paraître aux bals, tandis que son promis n'est intéressé que par la chasse…

Roman historique donc, émaillé par les nombreux extraits de correspondance échangés entre les princesses et leurs parents. Si on fait abstraction de la difficulté à identifier les personnages, qui sont tour à tour nommés par leur nom, leur surnom ou leur fonction, le récit nous emmène dans une fresque de quelques années de la cour à la fin du 18ème siècle, avec ses intrigues et ses arrangements – les deux princesses ne sont rien moins que vendues au profit d'enjeux politiques qu'elles ignorent -, avec ses ornements, ses fastes, et sa cruauté : on ne peut que s'émouvoir de l'indifférence du roi et de la reine d'Espagne pour leur petite Anna Victoria, mais aussi pour leur fils qui, héritier du trône, quémande jusqu'à l'humiliation un baiser de sa mère, qu'elle ne lui donnera jamais ; le sort réservé aux deux promises, pauvres ignorantes sacrifiées à l'autel des intérêts politiques, n'en est pas moins impitoyable, quand la cour se désintéresse d'elles tout aussi rapidement qu'elle les a portées aux nues.

Lien : http://www.usine-a-paroles.fr/
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Anna Maria Victoria, infante d'Espagne âgée de 4 ans est expédiée en France pour y épouser le futur Louis XV. En échange, Philippe d'Orléans, le Régent de France, envoie sa propre fille, Melle de Montpensier, 12 ans, outre-Pyrénées pour s'unir à l'héritier de la couronne espagnole. Echange de princesses donc, un peu échange de bons procédés et surtout grande manigance politique ayant comme but ultime le renforcement des deux grands pouvoirs royaux de l'époque. Peu importe l'avis des futurs époux.
Si elle n'était pas réelle, cette histoire serait uniquement rocambolesque. Dans les faits, elle se révélera doublement tragique. Aux cours des correspondances échangées, on mesure la distance entre la scène et les coulisses de l'histoire. En dépit de leurs caractères et de leurs destinées, l'une et l'autre seront sacrifiées au nom de la politique.
Roman historique construit à partir d'archives inédites, l'échange des princesses est également un tableau effrayant et sans concession de la vie dans les cours de Versailles et Madrid.
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1721 : Philippe d'Orléans est Régent, Louis XV a onze ans et doit encore attendre deux ans pour atteindre la majorité. Philippe d'Orléans aime le pouvoir et compte bien le garder. Lui vient une double illumination pour retarder l'arrivée d'un dauphin et consolider une paix fragile avec l'Espagne : unir les familles par deux mariages ; Louis et la très jeune infante qui n'a pas encore quatre ans, et le fils de Philippe V, Don Luis, quatorze ans avec la propre fille du Régent, Louise-Elisabeth, 12 ans. L'alliance est acceptée par le roi d'Espagne malgré sa haine envers le Régent qui lui a déclaré la guerre deux ans plus tôt. Chantal Thomas a fouillé méticuleusement les archives, lettres et documents officiels pour imaginer les cinq années qui vont suivre, les manigances politiques dont ces quatre enfants seront l'enjeu, car personne ne se préoccupe de leur avis. La petite Anna Maria Victoria se pâme d'amour pour le beau Louis, meuble sa solitude avec ses poupées et trouve de l'affection auprès de la Princesse Palatine et de la duchesse de Ventadour, le jeune roi ne s'intéresse qu'à la gent masculine et à la chasse ; Louise-Elisabeth d'Orléans crache sa colère auprès du Prince des Asturies, se dévergonde avec ses suivantes avant de basculer dans la folie, tandis que Don Luis se meurt d'amour.
Acclamées et admirées, les futures reines seront vite oubliées, humiliées, dissoutes dans L Histoire et les manipulations politiciennes.
L'auteure s'est approprié le langage de la Cour, alternant l'imaginaire enfantin, le protocole et l'étiquette : une amusante façon de revisiter l'histoire en immersion dans cette ambiance du 18ème.
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Suite à la mort de Louis XIV, c'est à Louis XV, son arrière-petit-fils, de monter sur le trône. Mais ce dernier est alors trop jeune pour gouverner. La Régence revient donc à Philippe d'Orléans. Celui-ci aime la position de pouvoir qu'il occupe et ne tient pas à ce que cela s'arrête. Si Louis XV meurt sans héritier, c'est au Régent que reviendra le pouvoir. À partir de ce constat, il va mettre en place un plan « diabolique ». Il propose un mariage entre Louis XV, onze ans, et l'Infante Maria Anna Victoria, 3 ans. La menace d'un héritier est donc repoussée pour quelques années. En outre, le Régent place ses espoirs en la santé fragile du Roi. Mais ce mariage arrangé ne lui suffit pas, il tient également à marier l'une de ses filles, Mademoiselle de Montpensier, à l'héritier d'Espagne afin de renforcer son propre pouvoir. L'échange s'effectue en 1722, mais rien ne se passe comme prévu et voilà que quelques années plus tard l'échange se fait en sens inverse.

Difficile de mettre ce livre dans une « case »… c'est un roman historique, certes, mais il prend plus l'apparence de ce que j'appelle une biographie romancée. le récit à la troisième personne y contribue. L'auteur nous guide à travers l'Histoire et l'histoire. On observe les faits, les événements, et l'auteur étaye ses dires d'extraits de correspondances authentiques. Ce qui rajoute beaucoup de crédibilité à l'ensemble. Après ce n'est pas non plus une biographie au sens stricte du terme, car ce livre revient "seulement" sur quatre ans de quatre personnages principaux : le Roi, deux princesses et l'héritier d'Espagne. Quatre ans d'une grande importance.

La suite sur le blog :)
Lien : http://antredeslivres.blogsp..
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A la base ce genre de roman n'est vraiment pas mon style, mais je dois avouer que c'est très bien fait! Une bonne écriture, une base et une chronologie réelle et étoffée de véritables extraits de lettres entre les 2 familles royales, une histoire atypique...bref, un roman qui séduira les amateurs de roman historique, et les autres!
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Me voilà plongée dans la vie de jeunes princesses dont le destin va basculer suite à des décisions politiques sur leur sort.
La vie de princesse et future reine n'est pas toute rose, entre obligation due au rang et devoir d'abandonner ces parents, l'une à 4 ans, l'autre à 11 ans pas toujours facile de vivre "normalement".

J'avais écouté le podcast sur cette affaire et c'était particulièrement intéressant.
J'ai mis du temps à sortir ce livre de ma PAL mais finalement je l'ai lu avec beaucoup de plaisir, j'ai tout de suite aimé le style d'écriture et l'effet miroir entre Versailles et Madrid.

Entre intrigues, coup bas, enfants enlevés à l'enfance sans ménagement voici la vie des grands, des futurs rois et reines.
J'aurais voulu un arbre généalogique en début de livre pour resituer entièrement la famille.

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Chantal Thomas, connue pour sa fine connaissance du dix-huitième siècle et ses essais sur Sade, Casanova ou encore Marie-Antoinette, a consacré une partie de son oeuvre à un genre particulier, le roman historique ou, plus exactement, la mise en situation fictionnelle de personnages et/ou d'évènements historiques. L'échange des princesses relève de cette catégorie en retraçant les alliances matrimoniales croisées conclues entre l'Espagne et la France en 1722. le jeune roi Louis XV épouse l'infante d'Espagne Anna Maria Victoria de Bourbon, et le prince des Asturies – futur Louis 1er – se marie à Mlle de Montpensier, l'une des filles du régent Philippe d'Orléans. Cet arrangement qui ramène la paix entre les deux pays est l'occasion pour la romancière de narrer d'un côté les tours et détours du destin d'une enfant de quatre ans commandé par la raison d'État et, de l'autre, la trajectoire catastrophique d'une adolescente peu préparée à vivre dans une cour étrangère austère et étouffante.
Pourquoi l'histoire ne m'a-t-elle pas captivée ? Peut-être parce que la psychologie qui sous-tend le comportement de l'infante-reine m'a paru parfois assez éloignée de la vraisemblance. La plume de Chantal Thomas est froide, sèche, et son style ne porte pas quand il s'agit de créer chez le lecteur une empathie pour la petite fille arrachée à son entourage familial pour être mariée à un roi de douze ans. Elle transforme Anna Maria en singe savant et, pour restituer son univers d'enfant, elle fait parler ses poupées, ce qui rend encore plus artificielle son approche de l'enfance. Quant à Louise-Élisabeth d'Orléans, elle lui dessine dans un premier temps un portrait à charge pour ensuite nous horrifier par sa déchéance. Certes, le Régent avait fort négligé l'éducation de ses enfants, mais le roi Philippe V qui avait lui-même épousé une reine-enfant, Marie-Louise Gabrielle de Savoie, devait quand même trouver de temps à autre quelque charme à sa belle-fille. Nul doute que l'auteure a apporté beaucoup de soin à la recherche documentaire, mais son roman manque de chair en se refusant à créer de vrais personnages dans la crainte de trahir la vérité historique pour la fiction romanesque.
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une bien agréable manière de découvrir cette période , et les us et coutumes concernant les mariages et arrangements princiers et royaux .
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En 1721, Philippe d'Orléans, régent de la France, a une idée selon lui lumineuse pour sceller l'alliance avec l'Espagne : un "échange de princesses". Louis XV, âgé de onze ans, épouserait Anna Maria Victoria, quatre ans, fille du roi d'Espagne, tandis que Don Luis, quatorze ans, prince des Asturies, se marierait avec Louise Elisabeth, douze ans et fille du Régent. Les dirigeants des deux pays trouvent l'idée brillante, mais les principaux intéressés beaucoup moins.
Le roman s'attache tour à tour à chacun d'eux. Louis XV, orphelin timide, déçu qu'on lui donne un "bébé" pour femme et jaloux de l'attention que porte à celle-ci sa nourrice de toujours, sa "maman Ventadour". Anna Maria Victoria, petite fille étonnamment mature pour son âge, folle d'amour pour son roi et attendant désespérément une marque d'attention de sa part. Don Luis, jeune prince mal aimé par son père et sa belle-mère, qui attend tout de ce mariage. Louise Elisabeth, adolescente rebelle, furieuse du sort qui lui a été réservé et décidée à tous les excès pour marquer son mécontentement.
Pour ces raisons et pour des circonstances politiques, "l'excellente idée" de Philippe d'Orléans ne se terminera pas comme prévu...
Ce très bon roman historique nous fait découvrir des figures, Louis XV mis à part, méconnues malgré leur rôle central à l'époque. Chantal Thomas nous montre la cruauté du sort des princes de sang, condamnés à des mariages consanguins dès leur plus jeune âge pour régler des différends politiques - le destin des princesses, forcées d'abandonner leur pays et leur famille et considérées comme de simples marchandises dont la dot était négociée, étant le plus cruel.
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Une des petites histoires de l'Histoire, voilà le sujet de ce livre ou comment deux enfants ont été le jouet, les victimes des alliances diplomatiques entre les États dirigés par leurs propres parents.
Ce "détail de l'Histoire" est intéressant à connaître, malheureusement la narration est froide, sans aucune empathie, j'ai cru lire un rapport de police ou de détective privé !
Le résultat est un roman où l'intérêt que l'on porte aux deux petites princesses au début du livre est vite remplacé par un ennui profond devant ces pages de retranscription littérale de lettres et de description froide des activités de la journée de chacune.
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