Premier tour des présidentielles 2017, dimanche 23 avril : je me promène dans les bois, nous observons les flaques éternelles qui n'ont pas encore été desséchées par l'été à venir. Des têtards s'agitent, des araignées d'eau traversent l'étendue comme le Christ quand il voulait épater la foule.
Second tour des présidentielles 2017, dimanche 7 mai : après un barbecue bien arrosé la veille, la journée se passe tranquillement avec une simple visite à l'église
Saint-Augustin pour contempler la progression des travaux.
Premier tour des législatives 2017, dimanche 11 juin : médiévales de Pérouges. Il fait 40°C, nous devons attendre 20 minutes pour atteindre un verre d'eau, pas d'hydromel à l'horizon, les joutes ne durent qu'un quart d'heure. Un repris de justice converti en charmeur de serpent passe un boa constrictor autour du cou d'un touriste qui commence à suer à grosses gouttes. Sur la route du retour, des embouteillages.
Second tour des législatives 2017, dimanche 18 juin : barbecue avec la belle-famille dans le jardin. Nous buvons du vin, puis de la bière, nous mangeons des bretzels et des brochettes, nous rotons et nous pétons. Un repas de famille banal. J'ai essayé de lutter, mais ça ne marche jamais longtemps.
Les citoyens savent comment s'occuper même sans aller voter le dimanche. Ils s'en foutent de ne rien faire de leur vie, même s'ils finiront peut-être un jour par se suicider à cause de ça. « Si un homme passe la moitié de sa journée à
marcher dans les bois parce qu'il les aime, il est en danger d'être pour un fainéant ; mais s'il passe toute sa journée à spéculer, à raser les bois, à rendre la terre chauve avant l'heure, on le considère avec estime comme un citoyen industrieux et entreprenant. »