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EAN : 9789973580108
182 pages
Elyzad (30/12/1999)
3.8/5   10 notes
Résumé :
Une jeune Française quitte son pays après avoir vécu un traumatisme. Elle s’installe à Tunis pour se perdre dans l’oubli de sa propre douleur. Son regard sur la société est souvent sans concessions, parce qu’elle-même est blessée. Pourtant, une rencontre avec sa voisine, Farah, va donner lieu à une plongée dans le récit, à travers lequel la narratrice tente de percer le secret de cette femme tunisienne, qui l’intronise dans la vie des Orientaux. Dans le temps où ell... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
« on se met parfois à l'écart de la vie, parce qu'on croit n'avoir plus d'autre recours, pour moins souffrir, que cesser de vivre. »

T'as mis 4 étoiles... t'es dur en affaires dis donc Blackbooks ! J'en mets 5 car Tunis, par hasard est rudement bien écrit, une plume qui me touche aux trippes. Tant la composition du roman que les thèmes abordés, c'est un livre qu'on garde en mémoire et je te remercie de me l' avoir fait découvrir. Une pépite bien cachée au coeur. J'ai senti la douleur de cette mère lorsqu'elle raconte son histoire,son drame. Une éxilée qui cherche l'oubli sur une autre rive de la Méditerranée et qui rencontrera à cette occasion Farah, une autre déracinée sans «accès au monde doublement impossible du passé, et de Carthage Présidence.» Un livre qui parle de la vie des femmes dans un univers où les yeux des hommes voient trouble devant le désir, où femmes et enfants suivent les changements de vie d'un continent à l'autre, d'un quartier à l'autre lorsque le père le décide au regard des circonstances et des contraintes sociales. Mais ça reste gravé dans toutes les mémoires. On a beau partir parce qu'il le faut, parce que ce sera mieux après... c'était quand même bien avant. Et au travers de ces deux histoires de femmes, Anne-Christine Tinel évoque aussi la vie des tunisiens ainsi que le regard de l'Occident, «persuadé que seul lui-même, qui se présente comme le monde libre, détient de vraies valeurs.» «L'autre est tout juste bon à nous apporter des sensations susceptibles de réveiller notre propre profondeur.» Un roman sur la douleur des femmes, mères soeurs épouses... oui un 5 étoiles on ne peut plus subjectif :)
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Ce roman est à l'image de sa couverture : tout en nuances, à l'apparence calme de cette mer qui a l'air en formation, mais avec au bout la lumière qui pointe …
La narratrice quitte tout pour se retrouver à Tunis, et tenter d'oublier, ou du moins de panser le traumatisme qui l'a amené là. Ni tout à fait chez elle, ni complètement chez les autres, elle va par petite touche faire rentrer son lecteur, tout doucement dans l'univers de Tunisoises, et dresser un tableau tout en modulation, mais sans concession. de femme blessée, ne livrant son histoire que par bribes, elle parviendra à se libérer de par le malheur des autres, d'une autre en particulier, Farah, dont l'histoire cruelle et malheureusement habituelle des femmes vivant de ce côté-ci de la méditerranée.
« Tu apprends qu'exister femme, c'est exister dans la dépendance du désir qu'on est sommée d'inspirer. »
« Ce pays n'est pas fait pour les amoureux; nulle part un banc où s'asseoir paisiblement »
Habilement construit, ce roman est également joliment écrit ; tantôt la prose est imagée, elliptique, tantôt elle se fait plus chaotique, plus sèche, sans verbe.
Sans qu'il y ait forcément une part autobiographique dans cette histoire, l'auteur y met forcément de ses expériences de vie en Algérie, puis en Tunisie. Cela donne une sensibilité particulière pour un roman de l'intime qui se laisse lire d'une traite.
« Les femmes que je croise dans la rue, et cela m'a intriguée dès le premier jour, je leur ressemble, oui, je me reconnais avant tout méditerranéenne, parfois cela vient même avant ma conscience d'être européenne. J'ai envie d'aimer ce pays, qui m'appelle, je le voudrais, à une étreinte privative. »
A nouveau merci à Libfly, et, aux éditions Elyzad, pour cet ouvrage de la collection éclats de vie qui renferme de véritables pépites de lecture, comme on en trouve rarement ailleurs.


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Dans le cadre de l'oprétaion LIBFLY, un édieur se livre, les éditions Elyzad nous propose le premier roman publié d'Anne Christine Tinel, "Tunis, par hasard". Elle nous interroge sur la possibilité que nous avons de fuir notre douleur.
"Ailleurs" peut il nous permettre de recommencer? Dans ce nouvel "Ici", trouvera t on enfin le silence du coeur? L'héroîne de ce roman a fui l'indicible. Et c'est justement par ce qu'elle ne peut exprimer cette douleur insurmontable qu'elle fuit vers cet ailleurs et échoue sur les rives du pays du Jasmin.
Elle s'y découvre étrangère et retrouve parmi les rues de Tunis le chemin qui la ramènera vers celui qui ne l'a jamais quitté. On est du pays de nos vies, peu importe le lieu, nous portons en nous notre propre terre.
Deux écritures se mêlent dans ce roman, deux tons qui rendent le récit un peu déséquilibré.
Mais on ne peut que souligner la qualité de l'écrit d'Anne-Christine Tinel.
Le chapitre 3 nous donne le récit magnifique et tragique de la vie d'une femme,Fatah. Ce passage est sans doute le plus remarquable de ce roman.
Anne Christinel Tinel est une auteure pleine de promesses.
Un excellent choix éditorial d'Elyzad. Merci à Libfly pour ce coup de soleil !
Astrid SHRIQUI GARAIN
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"Il y a des moments où la fuite semble le seul moyen de continuer à vivre."
Au départ, je suis d'emblée surprise et gênée par le style un peu télégraphique et le côté impersonnel. Pas de prénom, elle parle de l'enfant. Nul doute qu'il y a une blessure profonde, une urgence. La narratrice est venu se réfugier près de Tunis, avec son fils. Peut-être pour retrouver ses racines algériennes et se reconstruire dans un pays qui lui rappelle son enfance. Ce point n'est pas suffisamment développé. Elle aime se sentir méditerranéenne mais semble critiquer le comportement des femmes et des hommes qu'elle rencontre.
Mais la douleur la rend peureuse, acerbe sur cette vie bruyante, sur le comportement des femmes soumises et des hommes autoritaires. Cette hospitalité débordante l'exaspère parfois.
Toutefois, c'est auprès de ces femmes et surtout de Farah qu'elle va comprendre le vrai lien amoureux. le style devient alors plus souple, l'histoire plus romanesque. En connaissant l'histoire de Farah, la narratrice va enfin oser lire les lettres de son mari qu'elle a entassées depuis un an. La reconstruction paraît alors un peu rapide mais l'exil à duré quatre ans. Guérit-elle par l'espace ou le temps ou en écoutant les blessures des autres?
L'auteur décrit ainsi la place des femmes et le rôle de l'homme dans la société méditerranéenne, le sentiment de rejet de la culture orientale par l'Occident.
C'est un premier roman intéressant qui manque peut-être d'osmose, de transitions entre les différentes parties. À la fin du roman, je comprends le cheminement de la narratrice mais peut-être qu'une plus large introspection aurait pu mieux éclairer les voies de sa guérison.
Lien : http://surlaroutedejostein.o..
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Ce livre nous raconte deux drames : celui de la narratrice, installée à Tunis, par hasard en effet, et celui de Farah. En refermant ce livre, j'ai eu tout d'abord le sentiment de ne pas avoir compris l'intention de l'auteur, le lien entre ces deux drames. Et finalement, c'est peut-être cela, ces deux femmes, qui partagent pendant quelques mois, quelques années, des instants du quotidien, ne se rencontrent pas réellement. Elles vivent leur drame séparément. Mais elles avancent, et parfois s'en sortent.
L'écriture d'Anne-Christine Tinel, très saccadée au départ, m'a un peu perturbée, mais finalement, j'ai pris du plaisir à lire ce conte. Oui, ce conte. L'auteur écrit : "... les contes s'achèvent au début du bonheur, nous laissant dans une frustration qui est celle du spectateur ;". L'optimisme reste de rigueur.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
J'ai eu dans mon existence, oui, le luxe extraordinaire d'être heureuse d'un bloc, et je ne le savais pas. J'ai commencé à le savoir ce matin-là, quand il a été trop tard. J'ai rejoint la majorité de mes semblables ; je suis devenue plus humaine, parce que le bonheur est inhumain ; il est une insulte à la condition humaine ; le bonheur est monstrueux ; son arrogance silencieuse et totalitaire mortifie ceux qui ne peuvent qu'en être irrémédiablement les spectateurs, en dehors du cercle sacré.
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Oui c'est vrai.
On n'attend pas de l'Orient autre chose qu'un folklore à classer dalns les rayons new-age ou musiques du monde, dans les boutiques bobos du Marais et de Bercy. Cette certitude est si forte qu'elle empêche toute curiosité véritable. Le reste du monde ne constitue pas pour nous un horizon d'attente. Non seulement nous sommes en avance, modernes, civilisés, mais plus radicalement nous nous pensons seuls capables d'accéder à la Profondeur. Nous dénions aux autres cette faculté.
La méditation de bouddha,
la beauté des jardins orientaux,
les hommes presque nus qui courent dans la savane,
resteront toujours pour nous des anecdotes.
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L'Occident ne croit pas que le reste du monde puisse lui apporter quelque chose qui vaille la peine pour lui, quelque chose d'autre que des valeurs périphériques. (...) L'ouverture culinaire se substitue au souci de rencontrer l'autre pour ce qu'il est. La bienveillance est souvent si proche de la condescendance et du paternalisme.
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La nécessité de la trace ne surgit qu'avec la disparition. C'est pourquoi les contes s'achèvent au début du bonheur, nous laissant dans une frustration qui est celle du spectateur ; ce n'est pas tant que le bonheur n'ait pas d'histoire ; c'est plutôt que l'histoire du bonheur est intransmissible, une expérience irréductible au langage. Les histoires tournent autour du bonheur sans jamais l'atteindre, parce que proprement il est innommable.
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« Les femmes que je croise dans la rue, et cela m’a intriguée dès le premier jour, je leur ressemble, oui, je me reconnais avant tout méditerranéenne, parfois cela vient même avant ma conscience d’être européenne. J’ai envie d’aimer ce pays, qui m’appelle, je le voudrais, à une étreinte privative. »
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