Il nous a donc paru utile de mettre à la disposition du lecteur français un livre qui retrace dans ses grandes lignes l'évolution de la littérature arabe, dont les premiers chefs-d'oeuvre qui nous sont parvenus datent du VI siècle, et dont les derniers nous sont contemporains. (...) Notre but était de rappeler à nos lecteurs l'existence de ce patrimoine littéraire précieux qui participe, à l'instar de toute grande littérature, de l'universel et qui, de ce fait même, nous concerne. Nous espérons ainsi leur donner le goût de ces œuvres et leur apporter les moyens nécessaires pour en approfondir, s'ils le souhaitent, la connaissance.
La période se caractérise par des textes qui traduisent par leur contenu et leur forme la crise des sociétés dont ils sont les produits. Le désenchantement y domine et, si les problèmes politiques et sociaux ne sont point délaissés, ce sont les dysfonctionnements du système qui sont décortiqués avec une ironie d'une férocité rarement atteinte. Le « réalisme » est subverti, soit par le documentaire, soit par le fantastique, réinvesti par le mythe ou le mysticisme, dans le but de mieux faire éclater l'absurdité d'un quotidien cauchemardesque qu'on ne saurait que fuir.