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Grasset (31/12/1922)
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À la base, cette histoire est le récit d'une paysanne qui vivait dans le pays de Tolstoi qui fut colporté à la belle-soeur de ce dernier Tatiana qui elle-même le rapporta à son beau-frère, écrivain que l'on sait pour en faire une oeuvre littéraire et lisible par tous. Oui c'est un rapport que Tatiana fait à son beau-frère, forte de prises de notes les plus fidèles possibles, sachant qu'elle trouverait un écho chez lui, chose qui ne manqua pas.

Tolstoi n'a évidemment pas signé ce livre et n'était pas coutumier du genre, il déclare à cet effet qu'il a procédé à de sérieuses retouches pour que l'histoire racontée puisse accéder à la connaissance du plus grand nombre. Il ajoute même qu'il n'écrit pas comme le récit lui fut raconté et que s'il avait fallu qu'il le conçoive, il aurait tout chamboulé là dedans. Donc son idée primesautière est de respecter le récit dans son esprit, sa psychologie, mais le verbe passe à la moulinette tolstoienne, et là dessus Tatiana ne s'est absolument pas trompée en lui confiant ce qui lui échut de la paysanne, la transmission entre les meilleures mains qu'on pouvait trouver dans le pays indubitablement, avec la conscience de n'être qu'une passeuse utile du verbe qui s'envole à l'écrit qui reste et de cette chance que ce qu'il faut qui reste dans les mémoires d'homme accède à l'intemporalité.

On doit aussi quelque chose au traducteur Charles Salomon qui en 1923 a décidé pour le compte de Grasset de publier ce texte remanié en ayant obtenu les autorisations des auteurs, cela va de soi.

Il y a eu depuis un certain nombre de traductions de cette oeuvre. Des thèmes proches jusqu'à aujourd'hui, je pense notamment à Irene Frein avec son livre : Je te suivrai en Sibérie, ont attiré les prosateurs et les poètes quant au sort tragique de la femme suivant le mari au Goulag ou dans les camps de relégation sociale en Sibérie pour une longue peine, par acte d' amour ou par devoir comme ici. On a le sentiment que les ressorts ne sont jamais usés dans la littérature pour traiter de ce sujet ô combien tragique. C'est moins évident en Occident quand on voit parfois plutôt le contraire où une femme profite de la réclusion de son mari pour se barrer ou tromper. Il y a quelques exemples fameux qui ont défrayé la chronique. Et après on vient dire d'ici toutes sortes de saletés sur les russes à la faveur du conflit Ukraino-russe. Oui ces femmes russes furent exemplaires, voila c'est dit.

Alors ici dans le récit poignant de la paysanne Alissia, la vie conjugale déjà lui réserve un sort peu enviable, son diable de mari qu'on ne lui a pas demandé de choisir va faire des conneries et sera relégué dans un camp en Sibérie. Elle est en couches et mère de deux enfants, comme la loi le lui permet, elle va suivre son mari plutôt que de subir une libération du servage qui dans les effets immédiats ne changera pratiquement rien. Dire qu'elle aime son mari, est-ce que la question se pose alors, elle est avec lui, lui a donné des enfants, et elle le restera. Elle le restera y compris dans des conditions ignobles de vie en Sibérie, jusqu'au jour où embringué dans une affaire sordide son mari meurt. Alors en Sibérie, prise en charge avec ses enfants dans un régime moins sévère, elle va connaître un semblant de vie jusqu'à se trouver bien de temps en temps, mais le mal du pays la gagne ..

Que Tolstoi ait vu dans ce récit des choses intéressantes en rapport avec les combats humanistes qu'il mène, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, et il y a donné de son bon coeur. Mais je comprends à la lecture de ce livre qu'il aurait vu les choses autrement si ça n'avait tenu qu'à lui de penser cette histoire. Je ne suis même pas sûr quelques années plus tard s'il aurait accepté de se prêter de la sorte à ce genre d'exercice quand germe alors l'idée dans son esprit d'abandonner « toute activité littéraire destinée à distraire le public ». Cette vacuité, cette inanité est réelle chez lui, il arrive à un moment de sa vie où en couple avec Sonia, il coule des jours heureux à Iasnaia Poliana, est déjà père.. mais il est en proie au doute, connaît des crises d'angoisse existentielle et est en butte au sort du monde qui se déroule devant ses yeux avec des injustices sociales criantes. Ajouter ce livre, cette histoire à son oeuvre vient en quelque sorte charger la mule, alors qu'il a besoin d'un vrai et grand dessein pour lui-même. C'est une histoire de plus dont il a déjà fait le tour à plusieurs reprises et au contraire, il lui faut maintenant prendre le taureau par les cornes s'il veut museler ses contrariétés et sa rébellion née.. J'entends alors de cette séquence le grand spécialiste de Tolstoi en France et regretté Michel Aucouturier me souffler dans le creux de l'oreille : « ce sera Guerre et Paix ! » qui lui fera perdre son chapeau et même reléguer la tenue de son journal intime à des temps plus congrus !
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