AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 4228 notes
Aucune empathie pour le moindre des personnages, c'est un défilé de cons insupportables, je n'ai pas ri, je n'ai pas souri, je suis arrivé jusqu'au bout en espérant un retournement de situation, une chute originale, un éclaircissement, mais rien... Presque le regret de ne pas l'avoir abandonné avant la fin.
Commenter  J’apprécie          312
Tout a été dit sur ce roman d'une originalité renversante. Évidemment, Ignatius en est la vedette incontestée, incroyable mélange de délire et de lucidité, imbu de lui-même, égocentrique au cube, mais tellement fascinant! Et les autres personnages sont à l'avenant. Aucune partie n'est faible dans ce livre; les dialogues sont truculents, les personnages moins simples qu'il n'apparait de prime abord, le rythme endiablé sans être précipité, la critique sociale acerbe malgré l'emballage hilarant. Un chef-d'oeuvre? Peut-être pas quand même, mais on s'en approche.
Commenter  J’apprécie          302
Mais que je me suis ennuyée à la lecture de ce bouquin !!!! Je crois que c'est le genre de lire ou soit on crie au génie, ou soit on se dit vite passons à autre chose !! Je suis de la deuxième catégorie de personne... Rien ne m'a plu, ni le genre d'écriture, ni l'histoire, ni les personnages... En fait, le seul point qui m'a plu un peu, c'est le décor... Bref, je passe vite à autre, et je me dis qu'au moins, il est lu !!!
Commenter  J’apprécie          307
Quel dommage que John Kennedy Toole se soit suicidé, ne laissant derrière lui que La Conjuration des imbéciles et un autre roman La Bible de néon. Car il faut un esprit génial et torturé pour imaginer un personnage aussi complexe et haut en couleur qu'Ignatius. Ignatius J. Reilly est un trentenaire énorme, que dis-je éléphantesque, affublé d'une moustache et d'une casquette verte à rabats. Après des études à l'université, il retourne vivre chez sa mère à La Nouvelle-Orléans, restant la plupart du temps enfermé dans sa chambre à gribouiller sur ses carnets Big Chief comme un bizarre moine du Moyen Âge dans son cloître, complètement coupé du monde. Ses rares sorties consistent à aller au cinéma du coin et à critiquer chaque film qu'il y voit. Ignatius est l'être le plus antipathique, arrogant, de mauvaise foi, énervant et fainéant que vous aurez l'occasion de rencontrer dans votre vie.

Mais un jour, sa mère qui a de plus en plus de mal à supporter cette cohabitation difficile, a un accident de voiture alors qu'elle est ivre. Elle doit 1000 dollars de dommages (argent qu'elle n'a pas puisqu'elle ne travaille pas non plus) et somme son fils de trouver du boulot. Avec toute la mauvaise volonté du monde, Ignatius, bien que souvent dérangé par son anneau pylorique, trouve du travail. Et que ce soit aux pantalons Levy ou comme vendeur de hot-dog ambulant, le résultat est à chaque fois le même. "L'gros enfoiré à la casquette verte" comme le surnomme Jones, ne cause que chaos et désolation dans la vie de tous ceux qu'il croise.

Mais penser que La Conjuration des imbéciles ne se limite qu'au personnage (certes unique dans la littérature américaine) d'Ignatius serait une grave erreur. En effet, Toole a doté son roman d'une galerie de personnages tout aussi atypiques et arriérés, qui sentent bon le Sud américain. Avec leurs accents et leurs dialectes de la Louisiane, la lecture n'en est que plus jubilatoire, on se croirait revenu à l'époque d'Erskine Caldwell ou de William Faulkner. Ainsi dans la bouche de Madame Reilly ou de son amie Santa Battaglia on peut entendre des mots comme "bouligne", "communisses" ou "bouque d'oreille". Sans oublier la vieille Miss Trixie, Gus Levy et sa femme castratrice, la délurée Myrna Minkoff ou encore Jones, le pauvre vagabond noir qui travaille pour une misère et s'exprime à coup de "Oua-ho".

Un roman qui est à l'image de son héros : hors-norme !
Commenter  J’apprécie          302
Les 50 premières pages, je me suis amusé. Ce personnage grotesque d'Ignatus Reilly n'a aucune limite, littéralement, et son parler soutenu le rend drôle, en tout cas pour un petit moment. Drapé dans ses certitudes, dans sa morgue, dans sa mauvaise foi et dans ses opinions vaseuses, il n'est rien qui lui fasse peur.
Mais rapidement, il a commencé à me fatiguer et, je dois le dire, ses homologues imbéciles (Lana la patronne esclavagiste, Jones le balayeur et ses "oua-oh", la mère alcoolique, sa copine la matrone italienne, l'agent de police Mancuso persécuté par sa hiérarchie, Levy et surtout son idiote de femme poudrée et ses contradictions, Sharlene la danseuse et son QI de moule, la correspondante Myrna et ses théories fumeuses, la vieille gâteuse...), presque tout autant que lui.
C'est terriblement, affreusement, péniblement, pesamment répétitif, et il aurait pu en sabrer plus de la moitié pour que ce soit plus digeste, ce qui n'aurait d'ailleurs pas été vraiment un problème puisqu'il n'y a pas réellement d'histoire.
Résultat, j'ai mis une éternité à le lire (en moyenne, je l'ai posé toutes les 100 pages, pour des pauses de deux mois à chaque fois, mais comme il n'y a pas d'histoire, ça ne m'a pas posé le moindre souci pour me souvenir de là où j'en étais) et il est clair que s'il n'avait pas été proclamé "culte", je ne serais pas allé au bout, comme quoi je suis moi-même victime d'un phénomène que je soupçonne fort : je me demande si les conditions dramatiques de la publication de ce bouquin (elles sont tellement célèbres que je ne vous ferai pas l'affront de vous les rappeler une fois de plus) n'ont pas joué, ironie du sort, un rôle important dans sa "légende".
Car pour moi, ce livre est largement surestimé.
Je tire quand même mon chapeau au traducteur qui, à mon avis, a fait un boulot admirable. Je pense vraiment que tout ce qui m'a déplu dans ce livre n'est pas de son fait, mais de celui de l'auteur.
Commenter  J’apprécie          295
Un Don Quichotte moderne. Ben oui, pourquoi pas, ça lui correspond bien à cet Ignatius !
Et quel personnage, gros, gras, burlesque, grotesque, ubuesque, bouffon...
Il m'a plutôt énervée avec ses rots et ses pets en veux-tu en voilà, avec ses élucubrations grand-guignolesques, ses velléités surprenantes, saugrenues et surréalistes. Un gros mytho paresseux, misanthrope, au demeurant très érudit, certes, mais si antipathique, franchement agaçant, un antihéros, un "inadapté social" aux comportements schizophrènes. Un être si peu attachant, et pourtant, un personnage qui m'est devenu attachant à la toute fin du livre. Un être aux multiples traumatismes, pour qui j'ai même réussi à ressentir de la tristesse. Pour l'auteur également dont le talent n'a pas été reconnu de son vivant. Suicide à trente-deux ans ; quelle fin tragique.

Ce récit, parfois déroutant, sans intrigue véritable, tient néanmoins la route et dresse un portrait réaliste des conditions de vie à La Nouvelle Orléans dans les années 60 (faibles salaires, racisme...).

Une oeuvre remarquablement sarcastique. Recommandé à ceux que le grotesque ne fait pas fuir.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
Commenter  J’apprécie          290
Pioché dans la liste des "100 livres qu'il faut avoir lus", la Conjuration des Imbéciles m'a complètement laissé de marbre. Noyé dans un argot traduit absolument insupportable à lire, le récit évoque la vie d'Ignatius, un grand dadais ni-naïf, mi-arrogant, sommé par sa mère de trouver du travail, jusqu'à une fin aussi abrupte que ridicule, mais qui fut accueillie comme une délivrance rare.

Je vais m'empresser de déposer ce truc dans une boîte à livres, y a pas de raison que je sois le seul à souffrir
Commenter  J’apprécie          299
« A propos de ce livre, on parlera de Swift, de Rabelais, de Cervantès, de Dickens, pas moins… Une farce grouillante et grandiose digne de Falstaff. »
Pulitzer, quand même !...
Et j'arrive là, après avoir lu tout ça sur la quatrième de couverture, après avoir vu la note globale de 3.98 (sur 2290) et les 225 commentaires de Babelio, pour annoncer que je n'ai pas aimé.
Dans la liste des « conjurés », c'est sûr que je vais obtenir une carte à un chiffre !
Voilà un ouvrage rempli de bons mots et de situations loufoques avec un personnage principal dont l'épaisseur n'est ni psychologique, ni tragique, ni comique, mais physique. Pourquoi pas ? C'est une bonne idée, amusante et originale pour un anti-héros qui a de l'allure. Mais à mon avis, l'exercice trouve assez rapidement ses limites. Pour être franc, je me suis ennuyé, cherchant en vain une intrigue, un dénouement, une chute, une surprise. De penser que toutes les critiques dithyrambiques sont le fait de « conjurés » heureux, je me garderai bien. Les « conjurés » doivent être ceux qui, comme moi, ont poussé un soupir de soulagement à la lecture de cette phrase : « Saisissant la natte dans une de ses grosses pattes, il la pressa chaleureusement contre sa moustache humide. » Ils n'en ont pas apprécié le phrasé, le rythme, la sonorité ou la construction mais ils ont salué, comme le marathonien amateur épuisé franchissant la ligne d'arrivée, le point final. J'ai bien tenté, passé la mi-course, de me faire aider de Fats Domino, le musicien le plus célèbre de la Nouvelle Orléans, rien n'y fit, je l'avoue piteusement.
L'ensemble ne m'ayant pas semblé particulièrement drôle, au-delà de quelques situations et assertions, j'y ai cherché et trouvé, je crois, quelques satires. Peut-être celle des péquenauds de Louisiane, des étudiants attardés qui n'étudient que pour continuer à glander et qui se transforment en activistes lorsqu'on finit par leur expliquer qu'ils ont passé la limite d'âge pour s'asseoir dans un amphithéâtre ; ou celle des profs de fac qui n'enseignent pas grand-chose, juste assez pour séduire une étudiante ou deux et faire bouillir la marmite ; celles, encore, des patrons qui ne dirigent rien en se contentant de vivre sur la bête, des employés qui en font le moins possible, des policiers qui n'ont pas inventé le fil à couper le beurre et des « artistes » de music-hall qui ne proposent que des attractions de gargotes.
N'ayant jamais entendu parler, avant cette lecture, de Boèce, ce philosophe latin abondamment cité par Ignatius, (joli prénom dont la correspondance française est Ignace), je dois ranger aux mérites de ce roman de n'être plus ignare (à ne pas confondre avec Ignace) sur ce point. Et en m'inspirant du professeur Talc du roman qui dirige un cours sur les rois légendaires d'Angleterre et… « qui s'était taillé une réputation d'humoriste sarcastique dont les généralisations aisément assimilables faisaient, en particulier, le bonheur des étudiantes et aidaient à dissimuler son ignorance dans tous les domaines et plus particulièrement dans celui de l'histoire d'Angleterre », si je ne jure pas de me jeter immédiatement et à corps perdu dans la lecture du chef d'oeuvre de Boèce :« La Consolation de Philosophie », celui que la patronne de cabaret utilise pour se donner un genre en prenant la pose (ceux qui ont lu auront décrypté)… je promets solennellement à mes prochains convives d'égayer leur repas en leur vantant les mérites de ce bon vieux Boèce ainsi que ceux de cette Conjuration dont, à un moment ou à un autre et à notre corps défendant, il faut bien reconnaître que nous sommes tous.
Commenter  J’apprécie          293
John Kennedy TOOLE n'a jamais trouvé d'éditeur de son vivant, pour publier ses romans. de désespoir, il se suicide. Quelques temps aprés sa mort, grace à la détermination de sa mère, "la conjuration des imbéciles" parait et remporte le prix Pulitzer à titre posthume.
Ce livre est un véritable bijoux. Sous la narration d'Ignatius Reilly, un trentenaire, obèse, intellectuel et arrogant, il nous conte les tribulations surréalistes de ce dernier dans la Nouvelle Orléans.
C'est du Jacques Tati.
Commenter  J’apprécie          292
Attention : chef d'oeuvre !

Imaginez un lieu, puis concentrez-vous sur ce qu'il a de plus banal. Imaginez des personnages, puis oubliez-les, et pensez plutôt à leurs caricatures débiles, absurdes, décalées. Imaginez enfin une intrigue, puis gommez-en tout toutes les liaisons élégantes, effacez l'épique, pour ne laisser que le trivial, le ridicule et le farcesque. Vous aurez alors une première idée de cet ouvrage génialement inattendu qu'est la Conjuration des Imbéciles.

Ce livre est l'histoire d'une jeune homme dérangé, qui se retrouve dans situations absurdes, rencontre des personnages névrosés, et tente désespérément de s'opposer à un monde dérangé, absurde et névrosé. Tout cela à l'aide d'une pique à hot-dogs et d'une grosse casquette de laine verte.

Une ironie mordante et universelle anime ce livre de la première à la dernière phrase, pour ne rien épargner, pas même la critique de l'auteur lui-même, qu'on devine sous les traits d'Ignatius J.Reilly, ce colosse difforme dont le paradis intellectuel se trouve dans l'âge d'or d'un lointain Moyen Âge fantasmé, excessif et impossible.

Envers et contre tout : c'est la devise qui semble guider tous les personnages improbables qui se croisent et s'entrechoquent entre ces lignes écrites dans une langue si savoureuse qu'on a parfois l'impression que les pages sentent la saucisse de Francfort et la moutarde chaude. du géant obèse à l'esprit surchargé à la mère ivrogne qui le nourrit et le protège, en passant par le policier maladroit et la strip-teaseuse fleur bleue, sans parler des dandys hystériques, d'un Noir hilarant de stoïcisme, ou d'une quinquagénaire à l'idéalisme bourgeois, tous sont fous, aux prises avec un monde de conventions non moins folles.
Ce qui fait le brio de ce livre, c'est que si absurde et décalé que chaque élément puisse paraître, tout est vrai, et d'une humanité profonde, juste, touchante.

Oeuvre totale, engagée de façon si extrême que cela finit par sembler léger, La Conjuration des Imbéciles peut se lire à plusieurs niveaux : comme une comédie burlesque et irrésistible, comme une satire au vitriol du monde contemporain, comme une peinture surréaliste d'un monde trop réaliste, ou comme tout cela à la fois. Peu importe votre âge, votre éducation et vos attentes : ce livre aura toujours quelque chose pour vous coincé entre ses dents noires d'encre folle.

Un livre qui fait pleurer de rire, et fait rire en pleurant, doucement, en s'achevant sur une note grandiose, fraîche et courageuse.

À lire absolument.
Commenter  J’apprécie          281




Lecteurs (11850) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur la Conjuration Des Imbéciles

Comment se nomme le personnage principal?

Ignatius J. Reilli
Ignatius J. Railly
Ignatius J. Reilly
Ignatius J. Reily

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : La conjuration des imbéciles de John Kennedy TooleCréer un quiz sur ce livre

{* *}