AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 4227 notes
Superbe découverte que ce roman bourré d'humour avec des personnages qui font tout à l'envers pour notre plus grand plaisir de lecteur. Ignatius Reilly, sorte de Tanguy fainéant et glouton qui, ayant fait de bonnes études supérieures tient des discours au langage élaboré en contradiction absolue avec son comportement, Myrna, sa copine de fac, anarchiste fantaisiste, Mancuso le policier haut en couleur, et toute une galerie de protagonistes déjantés peuplent cette histoire drôlissime. L'auteur invente une société américaine en complète opposition avec ce qu'elle est ou voudrait être et cette vision décalée, en opposition de phase permanente avec la réalité, crée un espace imaginaire inventif, savoureux et réjouissant.
Commenter  J’apprécie          376
Je vais être très brève.

Voici un roman atypique et loufoque racontant un antihéros détestable, grotesque, misanthrope, paranoïaque et mythomane.
Autant j'ai adoré l'idée et le début, les trouvailles et l'imagination hors du commun de l'auteur, autant je me suis lassée, puis agacée des aventures et mésaventures d'Ignatius et de la bande de pauvres créatures qui gravitent autour de lui.
Un voyage en imbécilgie dont je reviens désappointée.

Pour conclure, un petit conseil : ne vous arrêtez pas à mon avis pour vous décider, je fais partie de la minorité qui n'a pas été emportée par ce roman. Les critiques sont plutôt dithyrambiques.
Commenter  J’apprécie          3522
Autant vous le dire d'emblée, j'ai beaucoup de mal à écrire cette critique. Syndrome de la page blanche, ça arrive même aux meilleurs. Je ne sais pas vraiment que dire qui n'ait pas déjà été dit, puisqu'un rapide coup d'oeil montre que La Conjuration des Imbéciles est un livre unanimement apprécié. Pour un peu, j'aurais presque préféré ne pas l'aimer, comme ça je n'aurais pas eu à hurler avec les loups.

Tant pis, continuons cette critique.

C'est un livre que j'aurais mis deux semaines à finir – ce qui est extrêmement long par rapport à d'habitude. de cette lenteur, une explication très simple : c'est un très très très bon livre dont j'avais envie de faire durer indéfiniment la découverte.

Pour ceux qui ne l'ont jamais lu, voici un court résumé :

Ignatius J. Reilly, un gus dont le cynisme n'a d'égal que sa fénéantise et son ventre proéminent, vit dans un taudis avec sa vieille moman alcoolique. Et puis un jour, devant rembourser une dette, la vieille moman somme Ignatius de trouver un boulot. Et c'est là que les emmerdes commencent.

Je ne sais pas pour vous, mais ce rapide résumé concocté par mes soins ne donne pas vraiment envie. C'est bien dommage, parce que ce livre est formidable. Même ma maman me l'a dit, et pour que ma maman le dise, c'est qu'il est vraiment formidable.

Mais alors, pourquoi La Conjuration des Imbéciles est-il formidable ? me demandes-tu, toi qui aimes les critiques construites.

Déjà, point extrêmement important : le personnage principal (Ignatius, si tu as bien suivi), non content d'être doté d'un cynisme de type qualitatif – ce qui est, plus qu'un bon point, un critère –, il arbore aussi une imposante pilosité sub-buccale. Chose qui, dans l'histoire de la littérature, est assez rare pour être souligné.

Notre héros a une moustache, mais ce n'est pas ici la seule bonne chose qu'offre ce livre. En plus, l'histoire, elle est bien ficelée. Tu sens que pour la fin, John s'est creusé les méninges. C'est le genre de livre où quand tu les refermes tu ressembles à Alain Soral parce que tu répètes : « Waah, tout est lié… Tout est lié… ».

Voilà. Monsieur Chabance, que j'aurais salué s'il n'était pas mort, aurait pesté en voyant qu'il n'y a que deux arguments, et à peine construits, dans ma critique – j'allais écrire « mon devoir ». Tant pis. J'espère quand même que ce modeste billet vous aura donné envie de le lire. Ou de le relire. Mais si vous voulez le relire, c'est que je prêche un converti, donc que mes efforts pour écrire une critique qui finalement n'aurait pu s'attirer qu'un « à développer » de la part de Monsieur Chabance auront été vains.

Bah, ce n'est pas grave : Comme dit le poète, on ne se bat point dans l'espoir du succès.
Commenter  J’apprécie          3515
Livre éminemment drôle et bien écrit, la Conjuration des imbéciles est un roman que l'on dévore rapidement. Les situations dans lesquelles se retrouve le héros, l'adipeux Ignatius Reilly, sont tellement risibles qu'il serait injuste de les dévoiler dans une critique et de ne pas laisser le bonheur à d'éventuels lecteurs de les lire. Les dialogues sont savoureux : on passe du discours familier de la plupart des protagonistes de l'histoire (qui sont vraiment les archétypes de l'Amérique des années soixante), retranscrits de manière à nous faire saisir l'accent dans lequel ceux-ci s'expriment, à un langage plus soutenu, un tantinet désuet, d'Ignatius, dont le dédain pour ses contemporains et plus généralement la détestation de tout ce qui est moderne nous donne l'occasion de lire des discussions aussi impertinentes qu'érudites. Voilà donc un roman fort distrayant que je vous conseille de lire !
Commenter  J’apprécie          352
Pris un peu par hasard sur un rayonnage de ma librairie préférée, je me suis aussitôt envolé pour la Nouvelle orléans des années 50.
Et dire que ce livre aurait pu ne jamais parvenir jusqu'à nous! L'auteur, désespéré de ne pas trouver d'éditeur pour ses deux romans, finit par se suicider. Et c'est sa mère qui reprend le combat et trouve enfin une maison qui reconnaît toutes les qualités de ce roman.

L'histoire tourne autour de la vie d'Ignatius J. Reilly. Enorme, érudit, fainéant, teigneux, d'une propreté plus que douteuse, imbus de lui-même, ... vous en voulez encore? Il vit seul dans l'indolence avec sa mère jusqu'à ce que de fâcheuses circonstances l'obligent à plonger en enfer: trouver (et garder!) un travail.
Gravitent autour de ce monument toute une galerie de personnages hauts en couleur, tous avec plus ou moins de fissures dans le casque! Les situations outrées et peu plausibles placent d'emblée le roman dans le domaine de l'absurde.
Toole, à travers les yeux jaune et bleu de son "héros" stigmatise la société américaine. On y trouve pêle-mêle la condition des Noirs, l'homosexualité, la pornographie, ...

Je ne dirais pas que cette conjuration m'a fait hurler de rire mais sa lecture en est aussi intéressante que divertissante.
Commenter  J’apprécie          350
Un anti héro comme j'en n'ai jamais lu. Et tout ce qui va bien autour.
J'ai adoré.

On est en Nouvelle Orléans, Louisiane, Sud Amérique. Avec style et panache le bon gros vilain Ignatus va sortir de sa chambre : Il va devoir aller se frotter au monde du travail. de lui même il se sait « décidé à ne fréquenter que mes égaux, je ne fréquente bien évidemment personne puisque je suis sans égal. » p174
C'est alors tout un enchainement rocambolesque, avec une logique bien à lui. Sarcastique, méprisant ses semblables, bourré d'accent d'en haut et d'en bas, de drôlerie de langage, le rythme est excellent, tellement loufoque (mais pas que). Les tableaux sont complets. Des personnages dans leur jus, sans caricature vraiment, attachants et vivants. Des décors de vie de quartiers palpables. C'est génial.

(Pendant ma lecture je pense aux mésaventures de Brooklyn Follies de Paul Auster.)

John Kennedy Toole reçoit le prix Pulitzer à titre posthume en 1981. (Suicide en 1969, 31 ans)
Commenter  J’apprécie          344
Après quelques pages de lecture, un peu interloquée, je me suis dit “Ho ! Il n'était vraiment pas seul dans sa tête” ce John Kennedy Toole. Encore quelques pages et j'ai pensé que je comprenais pourquoi il s'était suicidé, en rencontrant l'échec pour la publication de ce livre !

Ignatius n'est pas torturé, il est LA torture avec son ego surdimensionné, dans sa critique au vitriol de la société de la Nouvelle-Orléans de son époque. Dépravée, méprisante et souvent haineuse envers ceux qui n'entrent pas dans le moule de la couleur et de la bienséance ! Mais lui-même est encore plus atroce que tout ce et tous ceux qu'il condamne.

Toole ne pouvait pas rencontrer le succès avec ce livre déjanté qui se posait en accusateur sur les travers et les noirceurs de cette ville, noirceur facilement transposable sur tous les territoires du Sud !

Physiquement, moralement et intellectuellement Ignatius m'a rebutée mais je suis restée admirative dans la faculté de Toole à mettre en phrases ses probables tortures personnelles.

J'ai adoré les personnages qui gravitent autour de lui, proches ou éloignés, avec leur côté caricatural et parfois plein de sagesse. Ils m'ont faire sourire et rire tant et plus que j'ai pas mal fait l'impasse sur les paroles et les pensées d'Ignatius, sinon je crois que j'aurais jeté le gant ! Mais que le dernier tiers fut pénible.

CHALLENGE MULTI-DEFIS 2020
CHALLENGE PAVES 2020
CHALLENGE BBC
Commenter  J’apprécie          344
Rien que le titre est formidable, l'un des plus puissants, des plus poétiques de la littérature.
Toole sort des personnages hallucinants qui seraient tous bon à être internés d'urgence, avec au sommet de ceux -ci l'inénarrable Ignatius passant son temps à invectiver ses interlocuteurs, au premier rang desquels figurent sa mère. Malgré l'arrogance, l'égo surdimensionné d'Ignatius, jamais je n'ai eût envie de lui donner des gifles, lui demander de se calmer, non Toole maitrise parfaitement l'absurde rendant ce personnage attachant. Et puis le fond de sa pensée sur la critique du monde moderne, sa médiocrité est la bonne. Pourquoi se devrait être à lui de s'adapter aux coutumes du monde et non l'inverse ?
Les 100 premières pages sont remarquables, les dialogues d'Ignatius m'éclatent, ensuite on s'habitue au effet de manche du bonhomme donc il y a moins de surprises même si l'immersion d'Ignatius, ce grand idéaliste, dans le monde réel du travail est savoureuse notamment sa rencontre avec le patron d'une boutique vendant des hots dogs.
Ce livre n'est pas une pièce de théâtre et pourtant souvent pendant ma lecture c'est ce qui n'est venu à l'esprit : tous ces personnages barjots seraient parfaits sur une scène de théâtre.
Commenter  J’apprécie          340
Il est grand, gros, cultivé mais moitié fou.
Oreilles velues, moustache humide, anneau pylorique capricieux.
Son hygiène corporelle laisse à désirer et ses goûts vestimentaires plus que douteux en font un personnage unique, reconnaissable entre mille dans ces quartiers si animés de la Nouvelle-Orléans où il se montre parfois, quand il daigne s'extraire de la petite chambre crasseuse qu'il occupe toujours chez sa pauvre maman, à 30 ans passés.
Qui donc est cet olibrius, cet individu hors-normes, ce phénomène de foire ? C'est Ignatius.
Ignatius Reilly.

A lui seul il justifie pleinement l'immense succès (posthume) de cette "Conjuration des Imbéciles" publiée en 1980 et couronnée dans la foulée du prestigieux prix Pulitzer, dix ans après que de nombreuses déconvenues et refus d'éditeurs eurent conduit John Kennedy Toole dans l'impasse de la dépression et du suicide*.
Triste histoire.
Qu'on se rassure pourtant : par son ton décalé et irrévérencieux, la truculence de ses dialogues, ou encore la loufoquerie des personnages et des situations, son roman est loin d'être aussi déprimant ! Il pourrait même ravir les amateurs d'humour noir et de portraits croquignolesques, et ce provocateur odieux, grotesque et prétentieux, mythomane et paranoïaque, ce héros rongé d'insurmontables problèmes gastro-intestinaux, cet être de démesure et de nihilisme assumé risque bien de transformer leur lecture en expérience inoubliable !

L'écrivain Walker Percy, qui signe la superbe préface et qui, par son enthousiasme et sa persévérance, a largement contribué à la publication tardive de l'oeuvre, fut le premier à voir en Ignatius Reilly "un personnage sans précédent dans la littérature", un "Oliver Hardy délirant, un Don Quichotte adipeux, un saint Thomas d'Aquin pervers, tout cela en un seul homme, en violente révolte contre le monde moderne tout entier".
Il s'étonne d'ailleurs un peu plus loin de la quasi-fascination que cet "intellectuel, idéologue, tapeur, esbroufeur, goinfre" est susceptible de provoquer, lui "qui devrait inspirer de la répulsion au lecteur avec ses boursouflures gargantuesques, son mépris menaçant et son combat solitaire contre tous et tout".
Je ne suis pas loin de partager cet avis.

Alors c'est vrai, le texte a quelque peu vieilli, et les propos que l'auteur prête à son narrateur dans ses diatribes envers les femmes, les Noirs ou les homosexuels sont (heureusement !) d'un autre âge.
Néanmoins ce roman aux allures de grande farce potentiellement dérangeante n'a rien perdu de son piquant et de son impertinence !
J'ai ainsi pris beaucoup de plaisir à suivre les tribulations du fantasque Ignatius Reilly. Successivement glandeur invétéré, écrivain-philosophe incompris mais persuadé de léguer au monde une oeuvre majeure qui rétablirait la juste "géométrie" (?) du monde, employé séditieux d'une fabrique de pantalons et vendeur de hot-dogs ambulant pestant contre "Dame Fortune", il est en réalité incapable de garder un emploi plus de quelques jours sans déclencher par ses frasques et ses théories sociales fumeuses des réactions en chaine catastrophiques aux effets comiques garantis.
Et derrière lui, les personnages secondaires ne sont pas en reste !

Ses collègues et patrons, sa vieille voisine et sa mère complètement dépassée, le policier Mancuso à ses basques, l'exubérante Myrna Minkoff aux penchants nymphomaniaques qu'il fréquenta jadis, qu'il exècre aujourd'hui mais avec qui il continue d'entretenir une correspondance pour le moins ambigüe : toutes et tous semblent atteints à des degrés divers d'une même folie contagieuse.
Ensemble ils offrent l'assurance d'une lecture délirante, inclassable et pleine d'outrance.
Un vrai régal !


---------
* ce qui fait dire avec justesse à la journaliste Raphaëlle Leyris : "on ne peut pas lire ce livre, l'un des plus drôles de l'histoire littéraire américaine, sans pleurer intérieurement tous ceux que Toole n'a pas écrits".
Commenter  J’apprécie          337
Entre fascination et dégoût, on suit les péripéties grand- guignolesques d'Ignatus, sorte d'avatar du Gros Dégueulasse...

C'est tellement excessif que cela en devient non pas insignifiant, mais qu'on passe outre à ...l'outrance, et qu'on se met à adorer d'être ainsi bousculé, malmené, insulté, qu'on attend même qu'on vous rote à la gueule -je parle d'Ignatius que son pylore déficient frappe de cette infirmité décourageante !

Au bout d'un moment d'adaptation nécessaire, c'est tout juste si on n'en demanderait pas encore..

Ou alors on referme le livre dans un grand mouvement de révolte de notre respect humain indigné.

Cela ne m'est pas arrivé: j'ai toujours eu un faible pour les vilains jojos et pour les débordements du baroque: ici nous avons l'un et les autres! C'est une épopée rabelaisienne à laquelle nous convie l'auteur: la mesure n'est ni son propos ni sa tasse de thé!

Pas de bon goût, donc, mais une réflexion drôlatique émerge de tout ce chaos et des borborygmes de cet anti-héros obèse- et elle m'a semblé bien désenchantée et tristounette: comment se faire accepter dans un monde où l'on se sent objet de rebut et de répulsion? L'auteur avait sûrement des choses à dire sur le sujet -voyez la notice autobiographique. Il a choisi le moyen le plus provocateur de le faire, le plus scandaleux , le plus dépourvu de sensiblerie et d'apitoiement sur soi-même.

Et c'est cela que j'ai aimé dans ce livre-culte, sans pour autant renier mes éclats de rire devant tant de culot, tant de jubilation dans le politiquement incorrect...

Commenter  J’apprécie          321




Lecteurs (11844) Voir plus



Quiz Voir plus

Quiz sur la Conjuration Des Imbéciles

Comment se nomme le personnage principal?

Ignatius J. Reilli
Ignatius J. Railly
Ignatius J. Reilly
Ignatius J. Reily

10 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : La conjuration des imbéciles de John Kennedy TooleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..