AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782213681764
180 pages
Fayard (27/08/2014)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Aujourd'hui, plus de la moitié des enseignants ont jugé utile de s'assurer en cas d'agression par un parent d'élève. Partenaires officiels de l'école, les parents seraient-ils en train de devenir ses ennemis ? A trop vouloir protéger et défendre leur enfant, ils dépassent souvent les bornes.

Négocier une note, contester un redoublement ou une sanction, faire du forcing pour obtenir un passage en S, critiquer les méthodes pédagogiques, voire en venir a... >Voir plus
Que lire après La Tyrannie des parents d'élèvesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Notre société de consommation produit des mécontents, des exigeants et ce dans bien des domaines, et le secteur de l'éducation n'est pas épargné, c'est ce qu'essaie de montrer Anne Topaloff dans son ouvrage : les mécontents et exigeants se couvrant dans le cas présent de la casquette de parents d'élèves. Elle ne se contente pas de citer des faits mais tente d'expliquer pourquoi dans nos établissements, des parents se montrent tyranniques. de nos jours affirme-t-elle, on ne défend plus un idéal politique, « on s'est battu pour plus de justice sociale, mais on n'a pas révolutionné le système économique » alors aujourd'hui, on croit qu'on peut faire changer les choses dans le domaine de l'éducation, on projette sur ses enfants, pensant qu'on peut changer leur vie. Concrètement, cela crée un profond malaise dans le corps enseignant, générant le ras le bol que peut ressentir un professeur aux deux tiers de sa carrière.
Le parent tyrannique, précise l'auteure, est partout, depuis l'école de banlieue, jusque dans les quartiers favorisés, en passant par les écoles de campagne, sans oublier les zones sensibles. Il peut exercer cette tyrannie de bien des façons, depuis la parole déformée par l'enfant, le régime alimentaire et les repas de cantine, la mauvaise note, et, peut-on y croire , la pédagogie dans sa propre classe ou dans le cours dispensé par le professeur. Cet exposé d'Anne Topaloff, bien documenté reflète en partie la triste réalité : un certain pourcentage de ces parents d'élèves mettent en péril l'institution scolaire : en défendant leur enfant (sa parole contre celle de l'enseignant), en critiquant tel ou tel professeur devant le rejeton, en sapant son autorité, en se permettant d'intervenir sur les programmes, c'est ainsi que j'ai moi-même pu voir des parents faire changer la méthode de lecture de l'enseignante, exiger que l'on rende un objet confisqué parce que le chérubin avait assuré qu'il ne jouait pas avec en classe et insinuer que c'était l'enseignante qui ne disait pas la vérité, élaguer la liste de fourniture, jugeant tel ou tel matériel inutile, contourner le règlement en le faisant contourner par la même occasion aux enfants, décider de huit jours de vacances supplémentaires, ne pas assurer la mémorisation des leçons et se plaindre que l'enfant ne réussisse pas en mettant en cause la compétence de l'enseignant, déposer des mains courantes pour une raison ou une autre, intervenir auprès d'enfants sur la cour pour régler les problème eux même, faire jouer leurs relations pour faire fléchir une directrice, voire taxer de fainéants les professeurs toujours en vacances. Qu'ils viennent y voir, et qu'ils restent ne serait-ce qu'une journée en classe avec 20 à 30 enfants. Ils comprendront peut-être pourquoi les temps de pause sont nécessaires et pourquoi la dépression se situe au deuxième rang des maladies professionnelles chez les enseignants. J'ajoute ces réflexions personnelles afin de démontrer que cet ouvrage n'invente pas les difficultés rencontrées au quotidien dans le corps enseignant. Anne Topaloff cite à plusieurs reprises Christophe Lermuzeaux, directeur de l'hôpital psychiatrique de la Verrière, qui depuis trente ans travaille sur l'observation des pathologies mentales spécifiques aux enseignants, et qui constate une « nette dégradation des relations entre parents et professeurs », facteur de stress supplémentaire pour les jeunes enseignants peu sûr d'eux.
Cet exposé tente de donner une idée aussi complète que possible des coulisses de l'école, toutefois un deuxième tome ne serait pas superflu pour expliquer une autre forme de stress des enseignants : manque de structure d'accueil des enfants en grosse difficultés, accueil d'enfants en situation de handicap dans des classes dont l'effectif ne permet pas une prise en charge ad hoc, refus des parents de faire confiance quand il s'agit de proposer des solutions pour aider l'enfant, parfois handicapé et pour lequel la formation du professeur est plus que légère, aides en personnel dispensées au lance pierre…
Cet ouvrage montre bien à quel point l'école est en danger, et combien l'égalité des chances relève aujourd'hui de l'utopie parce qu'un pourcentage non négligeable de parents refuse d'accorder sa confiance à l'enseignant.

Je remercie masse critique et les éditions Fayard pour ce partenariat.
Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
Commenter  J’apprécie          409
En tant que parent peut on se permettre toutes les ingérences au nom de notre amour pour notre enfant. C'est la question que se pause la journaliste Anna Topaloff en consultant les statistiques démontrant que de plus en plus de professeurs et instituteurs s'assurent contre les agressions. Et force est de constater que dans notre société de l'enfant roi où la parole de l'enfant n'est quasiment plus mis en doute, les professeurs doivent de plus en plus souvent se justifier quand ils se permettent de mettre une punition, un simple blâme ou même une mauvaise note.

Si cette réalité est déjà perçue par différents fait divers dans des écoles à risque, j'ai été étonnée de voir que cette réalité existait aussi dans les écoles fréquentées par la bourgeoisie.

Est il normal pour certains parents de se croire supérieure au nom du fait que leurs diplômes est supérieur à ceux d'un professeur. C'est oublier que la pédagogie.n'est pas héréditaire.

Je conseille ce livre ouvrant les yeux sur une réalité sociétale qui a lieu dans tous les niveaux d'enseignements quelques soit le milieu de vie de l'enfant.

La question que je me pose, ces enfants qui ont eu toutes les facilités grâce à leur parents, à qui on a évité toutes les punitions, que vont ils devenir adulte car l'autonomie s'apprend dès le bas âge.
Commenter  J’apprécie          130
Merci aux éditions Fayard et à Babelio de m'avoir donné l'occasion de lire ce livre dont le titre m'intriguait ! En effet, il suffit de se promener dans les rayons des librairies pour se rendre compte que les relations école / famille constituent le sujet de nombreux ouvrages, mais j'avoue que face à cette profusion de livres, je ne savais lequel choisir.
Anna Topaloff s'est très bien documentée pour écrire son livre, comme en attestent les nombreux témoignages qui viennent nourrir ses propos : on sent qu'elle a passé du temps à interroger différents acteurs de la relation école / famille et à analyser tous les rapports et enjeux qui gravitent autour. Sa prose simple et fluide rend la lecture de l'ouvrage très plaisante, d'autant que le découpage en chapitres structure parfaitement les différentes problématiques auxquelles elle s'est heurtée tout au long de ses enquêtes. En outre, l'auteur a le mérite d'avoir écrit un ouvrage très juste sur un sujet pourtant délicat au coeur de nombreux débats actuels.
Cependant, une question se pose : à qui ce livre est-il destiné ? Aux professeurs ? Peut-être, mais ils risqueraient d'apprendre peu de choses en lisant ce livre. Aux parents d'élèves ? Anna Topaloff emploie parfois le "nous", comme pour parler au nom des parents d'élèves. Néanmoins, le livre n'est pas adressé explicitement aux parents d'élèves... à vous de vous faire une idée en le lisant !
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Quels adultes deviendront ces enfants qui ont appris qu'en tapant du poing sur la table on pouvait obtenir une dérogation ?
Commenter  J’apprécie          250

autres livres classés : enseignantsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (12) Voir plus



Quiz Voir plus

Et s'il faut commencer par les coups de pied au cul

Dans un film de Jim Jarmush, un tout jeune couple d'adolescents se demande : Y a-t-il encore des anarchistes à -------- à part nous ? Peu de chances. Où çà exactement ?

Paterson
Livingston
Harrison
New York

10 questions
23 lecteurs ont répondu
Thèmes : anarchie , éducation , cinéma americain , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}