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EAN : 9782213614618
204 pages
Fayard (08/01/2003)
3.46/5   23 notes
Résumé :
Ce livre est un événement ! Mara Goyet fait partager, avec distance (indispensable à la survie mentale) et humour (à haute dose), la vie quotidienne d’un collège de banlieue. Avec plaisir, délectation (et une pointe d’angoisse au vu des constats parfois affligeants dressés par cette professeur d’histoire-géo), nous voilà plongés dans l’univers des photocopieuses en panne, des machines à ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Un peu dans l''air du temps, nous sommes à l'époque dans les années 2000-2005, ce document sur un collège de ZEP du “93" n'en est pas moins intéressant à certains égards D'abord l'auteure ne manque pas d'un certain humour et ses descriptions de pittoresque: le langage IUFM (Iouphme),-ça c'était avant que ça devienne l'INSPE (Cteur ?) - la réalité des classes et certains de ses collègues, mais frôle trop souvent la caricature voire le manichéisme. Ainsi, il y a ceux qui sont dans le système (en général les profs de gauche ("camif") et ceux "qui ne s'en laissent pas conter (les trentenaires cyniques-et-sans-conviction-politique-mais-sentant-quand-même-un-peu-la-droite ... attention une caricature peut en cacher une autre!) dont elle fait bien sûr partie.
Cette jeune femme a néanmoins des lettres et l'on sent, à divers chapitres qu'elle n'a pas eu son concours dans une boîte à camembert rectoral. le style oscille entre citations -plutôt savantes : Rabelais (dans le texte du XVI°) et Auguste Comte (elle sait qu'il est le fondateur du positivisme mais il n'est pas cité ...On ne peut pas tout lire.) - et passages d'une langue plus verte, finalement qui lui convient mieux et qui vient en rupture, par exemple ce qu'elle pense devant les parents d'élèves.
Certes - et je partage beaucoup les points de vue de cette jeune collègue - on a de quoi railler l''Education Nationale et l'on notera à cet égard combien les discours -mais est-ce encore utile de le faire? -se drapent loin d'une réalité faite d'urgence, et le jargon de l'IUFM. Certes les élèves doivent réapprendre le "sens de l'effort" et l'élitisme est devenu une maladie honteuse quand on ne fait pas travailler les élèves sur- pouah! - "ce qui leur parle". On ne peut que remarquer aussi que l''auteure possède une bonne capacité (cela fait un peu bulletin scolaire) à connaître ses élèves et ne les méprise jamais mais les plaint à cause de l'ennui qu'ils génèrent et qu'ils creusent. Dans ce marasme, la jeune professeure se débat et émet une idée intéressante : leur inculture permet de faire "table rase" et d'y semer ce qu'on veut (le plus souvent ce qu'on peut).
Bien sûr, on se moque des colloques et réunions stériles, des préventions bidons (qui se transforment parfois en cours de révision sur les armes lors du passage des policiers) et l'on en vient presque à la délation vichyste lorsqu'on "repère" les professeurs "à bordel" ("voyez le plafond"). Evidemment, si notre collègue est mal vue de ses élèves parfois, c'est qu'elle a trop d'autorité. Elle raconte ses premières heures, dit qu'ensuite elle a changé mais on ne sait pas vraiment quoi. Elle apporte trop souvent des solutions vagues, il ne faut plus faire ceci ou cela mais que fait-on à la place ? Elle y va un peu du discours "c'était mieux avant", étonnant pour une jeune dame, en se rappelant l'image qu'elle avait de ses professeurs comme si ses élèves devaient forcément lui ressembler.
En tout cas, vu le succès de l'ouvrage en librairie, ses élèves ne la considéreront plus comme "une employée sous-payée" et elle pourra demander sa mutation sans trop de problèmes (eh, oui, moi aussi j'y vais de mon cynisme...) Restent néanmoins quelques points bien sentis : « Il est frappant de voir ce que sait un élève de 6° en fin d'année. Il est plus cultivé sur l'Antiquité que les trois-quarts de la population, ce qui me transporte de joie... » (mais tous n'ont pas la chance de l'avoir.)
« Je ne vois pas en quoi un enfant de bourgeois serait plus proche d'Achille qu'un enfant d'ouvrier »
C'est vrai qu'on ne sait rien, de son milieu d'origine...
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J'ai lu cet essai à sa sortie dans les années 2000- 2003. Et je viens d'en relire des extraits. En fait, ce livre me dérange ; il me met mal à l'aise même si le concret des réalités décrites est majoritairement juste à mes yeux d'enseignante. Je suis, d'un part, épatée par la capacité de l'auteure, alors encore jeune recrue -elle me pardonnera j'espère, le vocable- à décrire de façon quasiment intime ce qu'elle perçoit et ce qu'elle ressent. D'autre part, les questions qui sous-tendent les événements qu'elle évoque sont pertinentes. Alors, pourquoi ai-je ce sentiment de malaise ? Cela vient sûrement de la déception et de l'amertume qui, selon moi, nimbent tout le propos de Mara Goyet.
J'ai vécu avec des classes des moments qui sont la copie conforme de certains évoqués dans le livre de Mara Goyet ; ces instants-clés qui renvoient à l'enseignant une foule de sentiments, d'idées, de remises en cause, je les ai vécus et j'en vis encore parfois d'aussi douloureux ; ils éveillent en moi la colère, la révolte, ils me poussent pour certains à l'utilisation de détours pédagogiques ; ils m'ont il est vrai aussi imposé parfois le repos car ils impliquent la mise en oeuvre d'une énergie sans borne mais l'amertume qu'il me semble voir émerger entre les lignes de Mara Goyet me fait mal pour elle. En résumé, j'adhère aux réalités décrites, aux questions posées mais pas à l'amertume ambiante.
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Et c'est tellement vrai ! On s'y croirait. En tout cas, pour ma part, une partie des situations décrites dans ce livre sont du vécu, enfin bon pas toutes quand même. C'est un livre drôle, parfois émouvant, mais qui fait surtout réfléchir sur les carences de l'école d'aujourd'hui. A lire par les dirigeants du ministère pour améliorer l'école…
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Instructif et intéressant. Une plongée de l'intérieur.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Les élèves sont toujours stupéfaits lorsqu’on leur apprend que la majorité des musulmans de la planète sont asiatiques. Pour eux, comme pour beaucoup de gens, musulman et arabe, c’est la même chose. Cela les trouble donc beaucoup. Au point qu’un élève, qui n’en revenait pas, m’a demandé si en Indonésie on faisait le couscous avec du riz. »
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Il est frappant de voir ce que sait un élève de 6° en fin d'année. Il est plus cultivé sur l'Antiquité que les trois-quarts de la population, ce qui me transporte de joie…
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Je ne vois pas en quoi un enfant de bourgeois serait plus proche d'Achille qu'un enfant d'ouvrier.
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Videos de Mara Goyet (11) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mara Goyet
Dans le cadre de la Semaine PhiloMonaco 2023
Présenté par Raphael Zagury-Orly Avec Mara Goyet, écrivaine Cécile Ladjali, enseignante Judith Revel, philosophe
«Apprendre est une expérience: tout le reste n'est qu'information», disait Albert Einstein. Expérience complexe, en vérité, au sens où elle met en jeu les facultés de chacun(e), les savoirs et la volonté, les besoins et les désirs, les émotions, tantôt propulsives (curiosité, satisfaction, joie de la découverte) tantôt répulsives (fatigue, ennui, désintérêt, sentiment d'échec), sinon la personnalité entière de ceux et celles qui sont là pour apprendre, et qui d'une manière ou d'une autre transmettront à d'autres les connaissances dont ils acquièrent la maîtrise, et ceux et celles qui sont là pour enseigner, et qui d'une manière certaine continuent, en le faisant, à apprendre. Ce qui est certain, c'est qu'apprendre ne s'accomplit jamais sous la contrainte, la peine ou la punition, et ne peut être que «philosophie», amour du savoir – car on n'apprend rien s'il n'est aucune appétence, aucun goût pour savoir, si l'on n'éprouve aucune joie à élargir le champ de ce qu'on sait. Arriverait-on à inculquer de force quelques connaissances chez l'enfant ou l'élève, qu'elles disparaitraient progressivement si elles n'étaient alimentées, ensuite, et toute la vie durant, par le goût, l'envie, le désir, le plaisir, la volonté de continuer à apprendre. Mais comment créer cette faste «prédisposition» si elle n'existe pas, si elle est enterrée sous l'ennui, la distraction, la démotivation, des sollicitations autres, sources d'inattention? de quels atouts disposent parents et éducateurs pour faire naître l'envie d'apprendre?
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