Jatek essaie de survivre dans cet underground de Prague, le quartier où se trouve le fameux carrefour Ange du titre. de Prague à Paris, de bistrots louches en hôpital psychiatrique, on suit son parcours avec inquiétude et empathie. Autour de lui, des malfrats, des prostituées, de jeunes paumés, des Tsiganes, des adeptes de la secte de Jésus et, au milieu d'eux, Liouba, la jeune femme pour laquelle il va se battre.
Une image récurrente : celle du sang qui coule des nuages, plaie ouverte du personnage, de l'écrivain, de son pays.
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Halluciné, mais pas folichon pour autant !
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Pour les clients, la littérature et la philosophie étaient des sujets de conversation jusqu'à leurs dix-sept ans. Ceux qui éprouvaient encore le besoin d'en parler plus tard le faisaient ailleurs. Ici on jouait aux dés et on lisait la presse à scandale. Parce que la vie, quelque fois, on était juste bon à la supporter.
Les anciens compagnons des services de psychiatrie, des postes de police et des manifestations tentaient de communiquer, le vendeur de drogues avec le fonctionnaire du ministère, chacun dans sa novlangue. Tous avaient vu leur monde s'effondrer, chacun avait dû reconstruire le sien ailleurs.
Il observait le sang qui tombait des nuages.
Il voyait le ciel rouge au-dessus du carrefour de l'Ange, déchiré par des trains de nuages enroulés les uns dans les autres. P.70
“Tous ceux-là seront morts et ta haine et ta peur sont fortes, si puissantes qu’elles veulent exploser et veulent te déchirer : Le jour venu tout ce tu as mangé se recuira en toi.”