Dans les traductions françaises des évangiles, nos traducteurs ont supprimé aussi tout ce qui pourrait offenser l’oreille française habituée à la bonne littérature française.
Les traductions de la Bible hébraïque ont raboté, arraché les racines et les ronces, éliminé les aspérités.
Les traductions des Évangiles en font autant. Dans ces conditions il est évident qu’un lecteur français des traductions françaises des quatre évangiles ne peut pas soupçonner, ou ne peut soupçonner que difficilement, que ces quatre évangiles dans leur langue grecque, et donc sous la traduction française qu’on lui propose, sont eux-mêmes déjà des traductions faites à partir de documents hébreux antérieurs.
Si vous recouvrez la Vénus de Milo d’une couverture, il est difficile de découvrir ses formes.
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