Anthony Trollope (1815-1882)
Alice Dugdale (1878)
Anthony Trollope, avec 2 l svp et aux antipodes du troll, l'énorme littérateur anglais de l'époque victorienne qui se partage la suprématie avec Makepeace
Thackeray et Eliot, ai-je envie de dire, et qui va influencer nombre d'auteurs autant connus de nos jours, parfois plus, mais qui ne rivalisent en qualité d'écriture, en brillance d'analyse psychologique avec Trollope et consorts. L'Art de chaque grande époque a ses géants indéboulonnables qui règnent sur le genre en demi-dieux. Ils sont à la mesure de ce lustré passé et en témoignent avec brio et une vivacité d'esprit incroyable. La société anglaise, politique et sociale, est écumée de manière magistrale.
Quand j'ai envie de me débarasser d'une contrariété persistante ou d'une humeur rigidifiée par une ambiance qui ne prête pas au beau fixe, je me réfugie dans un de ceux-là, et hop, la lecture d'un Trollope par exemple, je n'en sors pas plus détendu que jamais, il ne faut rien exagérer, mais ça me fait un bien incroyable, c'est ma raison qui me fait croire à la vie comme un printemps qui renaît et qui m'invite en tout cas à ne céder en rien à un monde qui nous porte et qui n'est pas bon ! Gardons notre intransigeance d'esprit, c'est ce que Trollope m'enseigne.
Alors ici, dans cette longue nouvelle dont la limite, c'est coutumier chez l'auteur d'Outremanche, se chevauche avec celle d' un petit roman, la trame est résumable en quelques lignes, mais là aussi comme toujours chez Trollope, la partie irrésumable se situe dans la beauté du texte, dans le raffinement de l'analyse psychologique qui est souveraine. Il s'agit donc de l'histoire du major Rossiter qui est tiraillé dans son amour entre l'intriguante lady Wanless au charme aristocratique et son amie d'enfance
Alice Dugdale ..