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3,79

sur 536 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Que c'est bon de retrouver les contrées froides de Laponie si chères à Olivier Truc.
Encore une plongée abyssale dans l'univers des Sami, éleveurs de rennes et le monde impitoyable et dur de la toundra.
La région se transforme, le rouleau compresseur de l'exploitation de gaz et de pétrole et la course à l'argent font voler en éclats les valeurs traditionnelles des habitants.

On retrouve notre police des rennes en pleine forme. Les personnalités du duo de policiers sont exploitées plus en profondeur. Klemet est toujours aussi mélancolique, parfois bizarre, et tendu, on comprend sa lutte avec ses origines, son essence. Nina a aussi ses démons et un passé familial compliqué.

Une série de meurtres secoue la paisible région poussant la brigade à déployer leur savoir-faire pour résoudre cette enquête.

De son écriture fluide et soignée Olivier Truc compose un roman riche et puissant, se glissant parmi les personnages, les événements tragiques, ouvrant des portes et écoutant derrière le paravent.


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À Hammerfest, dans le grand Nord, c’est le printemps, les jours sont sans fin et la tension est à son comble.
La région est devenue une base d’accueil des activités d’exploration et de production du pétrole et du gaz en mer de Barents. Et que fait-on des habitudes ancestrales des éleveurs de rennes qui traversent ces territoires lors de la transhumance, à qui l’on supprime les terres de pâturages, les obligeant parfois à abandonner leur métier et leur mode de vie ?

Ce n’est donc pas une simple enquête, sur différents crimes apparemment liés à cette industrie pétrolière. Nina et Klemet, le binôme de la police des rennes, dont on fait la connaissance dans Le dernier Lapon, nous entraînent dans ce monde des hommes du vidda, fiers de leurs traditions et de leur métier.
Une minorité d’hommes qui ne peut plus se défendre face à ce nouveau monde qui envahit leur territoire. Le nomadisme a disparu avec l’arrivée des motoneiges, des quads et des hélicoptères, endettant les Samis, les obligeant à agrandir leurs troupeaux, alors qu’ils trouvent de moins en moins de pâturages. Certains résistent pourtant, car les solutions existent.

D’autres que ces éleveurs de rennes subissent les coups de ces multinationales pétrolières sans pitié : les plongeurs. L’argent a plus de valeur que les règles de sécurité préservant la santé de ces hommes.

Comme dans Le dernier Lapon, Olivier Truc nous fait voyager dans l’univers de ces hommes qui vivent en harmonie avec la nature. Ils sont façonnés par la nature, la comprennent, la respectent. Ils détiennent les secrets de la toundra. Contrairement à la majorité des hommes qui ne pensent qu’à la maîtriser, à lui pomper toutes ses réserves, ne pensant qu’au présent ; sans penser au lendemain.
Les Samis sont en minorité mais ne s’avouent pas vaincus :

« Les tambours ont été brûlés mais tu ne brûles pas un rocher sacré. »

Je remercie Babelio et les éditions Métailié pour ce livre reçu dans le cadre de la masse critique.
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Avec « le détroit du Loup », le journaliste-auteur Olivier Truc nous ramène dans l'univers des Lapons, dans le cercle polaire scandinave. Klemet Nango et Nina Nansen font toujours équipe dans la police des rennes, cette unité chargée de régler les différents entre les éleveurs de rennes de la région. Mais nous quittons les montagnes enneigées pour retrouver la côte et Hammerfest, une ville du nord de la Norvège. Là-bas, des prospecteurs pétroliers espèrent faire de gros gains avec les nappes sous-marines importantes et font miroiter aux habitants une prospérité… si seulement on pouvait construire un aéroport tout près. Et l'endroit idéal est ce paturage où se retrouvent chaque saison des milliers de rennes.

Au même moment, pendant qu'Erik Steggo essayait de faire traverser ses rennes les eaux froides d'un détroit difficile, quelques bêtes s'agitent et rebroussent chemin. Il faut éviter cette débandade et, malheureusement, le jeune éleveur lappon meurt noyé. Il y a quelque chose de louche là-dessous. C'est qu'il embêtait, cet éleveur. C'était un bon type, prometteur, qui voulait continuer le mode de vie ancestral de l'élevage alors que beaucoup regardent vers l'avenir et la modernité. Puis le maire d'Hammerfest tombe aussi. le mystère s'agrandit.

Klemet et Nina doivent aider la police régulière à résoudre ces énigmes. Comme dans le tome précédent, le lecteur a droit à davantage qu'une enquête policière. Il (re)découvre un univers peu connu, celui des Lapons et du nord de la Scandinavie. Je suis content d'en apprendre davantage sur le mode de vie de ses habitants, le dernier peuple autochtone d'Europe. Et de voir plus de femmes laponnes : la veuve Anneli Steggo, entre autres, offre un visage humain à toute cette bande de rudes éleveurs.

Ce que j'ai moins aimé, c'est toute l'histoire à propos de la famille de Nina. C'est bien qu'on en découvre un peu plus sur elle (alors que le premier tome donnait davantage la place à son coéquipier) mais est-il possible d'avoir un roman policier sans que tous les enquêteurs aient à jongler avec un démon intérieur, un squelette dans leur placard ? Ça complexifie inutilement l'intrigue, nous éloigne du principal. Ceci dit, au final, j'ai beaucoup aimé cette aventure. Encore plus que la précédente. L'exploitation des ressources pétrolière devient un enjeu de plus en plus important dans bien des endroits et « le détroit du Loup » arrive à bien faire valoir tous les aspects. Un travail magnifique !
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Avec son premier roman, le dernier Lapon, Olivier Truc avait marqué les esprits, au point de rafler de nombreux prix littéraires.

Autant dire que cette deuxième aventure dans le Grand Nord était attendue avec impatience et curiosité.

Bien sûr (pour ceux qui ont lu le premier roman) la surprise est moins présente. Et pourtant, l'auteur nous happe à nouveau avec ce récit éblouissant au sens propre comme au figuré (les événements se situent durant les longues journées où le soleil ne se couche presque pas).

Ce que propose Olivier Truc est unique. Une vraie histoire en trois dimensions ; grands espaces et grandes profondeurs (puisque l'action se déroule également au fond de l'océan).

Une fois de plus avec le détroit du loup, on se demande si l'on doit réellement parler de polar. Oui assurément, et pourtant cette vision est tellement réductrice.

Car on est loin des stéréotypes du genre, tant dans la forme que dans le fond. L'auteur est journaliste, et (à l'image des qualités qui font un bon reporter) la rigueur et le sérieux de son histoire la rendent singulièrement crédible.

Les thèmes du premier récit sont à nouveau présents : tradition contre modernité, message environnemental, auxquels se rajoutent de véritables sujets économiques et sociétaux.

Mais Olivier Truc ne vient pas nous asséner des leçons, non. L'environnement de ce récit se prête magnifiquement à la réflexion tout en nous apportant son lot de plaisirs fictionnels.

Fait-il chaud durant votre lecture ? Vous sentirez cependant le froid s'insinuer dans vos entrailles. Lisez-vous ce roman au coeur d'une ville polluée et bruyante ? Vous succomberez pourtant à l'ivresse des profondeurs et de ces immenses contrées à perte de vue. Bref, une lecture parfois quasi-hypnotique.

Malgré un petit trou d'air en milieu de récit, ce roman cultive sa lenteur avec brio. Une belle et touchante lenteur qui imprime une véritable atmosphère au point qu'elle nous enveloppe telle une bulle. Ce livre est un véritable caisson sensoriel, qui nous plonge dans un monde si étonnant qu'on en perd vite nos repères.

Car se retrouver ainsi en pleine Laponie, avec ses rennes et son peuple sami, est comme de se voir projeté dans un autre espace-temps. On perd nos propres traces dans cette immensité (jusqu'à malheureusement les retrouver au travers des mêmes dérives industrielles et environnementales que l'on connaît ici aussi).

Concernant la construction de son intrigue, Olivier Truc fait fi de ce que l'on pourrait « enseigner » dans les cours d'écriture de polar et il a bien raison ! Pas de démarrage fracassant, pas de retournement de situation venu de nulle part. Il mène sa barque tranquillement et procède par étapes dans son périple, ce qui rend le voyage d'autant plus réaliste et immersif.

Et ce n'est pas son écriture qui va gâcher le périple. Elle est fouillée mais jamais m'as-tu-vu, détaillée mais jamais barbante. Il faut dire que les personnages prennent corps devant nos yeux et qu'il est difficile de ne pas se sentir pénétré par leurs auras si réalistes.

Au final, c'est une nouvelle exploration passionnante de ce Grand Nord, de ses coutumes et de l'évolution (inéluctable ?) de notre monde à travers une histoire forte, originale et bien menée.

Olivier Truc a su parfaitement se jouer de l'écueil du second roman. il est vraiment une plume singulière dans ce milieu du roman noir.
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Seconde enquête de la police des rennes, composée de Klemet et Nina. le décès d'un jeune éleveur, suivi d'autres morts violentes. La tension est à son comble en Laponie, dans les environs du détroit du loup...

Industrie pétrolière (peu regardante sur les conditions de travail des plongeurs employés) et élevage ancestral des rennes par la population sami ne sont pas vraiment compatibles, cette histoire, marquée par de forts enjeux fonciers, le démontre. J'ai retrouvé ici une atmosphère et un rythme déjà appréciés dans "Le dernier lapon". Cette série a décidément un charme certain !
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Retour rapide en Laponie puisque j’ai enchaîné Le dernier Lapon et le Détroit du Loup.
Nous y retrouvons Klemet le Sami, et Nina, la Norvégienne, tous deux flics de la Police des Rennes.
Mais alors que nous avions expérimenté la nuit polaire dans le précédant roman, là, nous avons droit à près de 20 heures d’ensoleillement par jour... avec tous les déséquilibres induits dans le rythme de vie et les cycles du sommeil.
Si Klemet est habitué, ce n’est pas le cas de Nina qui va en souffrir au cours de cette enquête.
Nous sommes au moment de la grande transhumance de printemps, à la fonte des neiges, à la recherche de pâturages plus riches pour les troupeaux de rennes.
Erik, jeune berger, trouve accidentellement la mort lors d’une tentative de traversée de son troupeau vers l’île de la Baleine. C’est un ami de jeunesse, Nils Sormi, devenu plongeur pour les grandes compagnies pétrolières qui repêche son corps. C’est un choc.
Très vite, plusieurs décès vont s’enchaîner, ouvrant les pistes du milieu de la prospection gazière et pétrolière et celui du peuple Sami. Les uns convoitant les terres ancestrales d’usage des autres.
Le temps presse, des réponses doivent être trouvées. Pourquoi? Qui?
Je suis restée sous le charme de la Laponie, sans contexte!
Plus qu’un polar, à mon sens, je rajouterais le qualificatif de polar d’ambiance. Car nous sommes totalement en immersion dans la culture sami et la confrontation d’avec les multinationales commerciales avides de profit et les hommes cupides et intéressés. Cette cohabitation forcée, plus ou moins bien acceptée, est le nœud des problèmes de cette région. Conserver les traditions locales au mépris des avancées modernes ou se laisser petit à petit grignoter jusqu’à la disparition de toute une culture, de tout le peuple autochtone.
Avec le détroit du Loup, nous découvrons aussi le monde de la prospection pétrolière, de la manipulation des grands groupes, de la course effrénée à l’énergie polluante, du pouvoir de l’argent. Un pan de son histoire, peu glorieuse, tombe au fil de l’enquête menée par Klemet et Nina, avec la découverte de toutes ses vies perdues, des souffrances inquantifiables et inqualifiables endurées par les pionniers de la plongée en eau profonde dans les années 70. Des sacrifices humains, des expériences médicales, au mépris de la vie, dans l’ignorance totale pour eux. Des existences et des familles brisées pour quelques heures de gloire dans les journaux... Et toujours cette industrie vorace qui avance et colonise lentement mais sûrement...
J’ai adoré retrouver Klemet, ce policier sami, déchiré entre ses origines, son éducation et son métier, un brin tatillon et austère, peu bavard et démonstratif. Le personnage de Nina s’étoffe avec le retour vers ses racines et ce père disparu de sa vie en laissant une blessure profonde.
J’ai retrouvé également avec plaisir le personnage truculent de l’oncle de Klemet, Nils-Ante, qui apporte une note légère et joyeuse.
J’ai détesté Nils Sormi, celui qui, pour des billets plein les poches et du champagne dans sa coupe, a tourné le dos à son peuple, ses terres. Il fait office de traître jusqu’à ce que ses yeux s’ouvrent enfin devant la réalité et le véritable visage de son employeur. Une petite descente dans le monde réel, une grande claque pour lui qui sera salutaire après une existence d’apparences et de mensonges.
Les personnages "secondaires" sont tous fouillés et intéressants. Rendant l’intrigue dense et touffue. Multipliant les points de vue d’une même situation à travers des portraits au scalpel. Le coupable ne se laisse pas attraper si facilement! Même si nos soupçons s’éveillent rapidement!
Ce roman est dans la lignée du premier, avec les mêmes qualités d’écriture, le même suspens, des sujets très bien documentés. C’est le même sentiment de révolte qui naît dans la lecture de ces pages. Propre au peuple sami mais qui peut se transposer pour d’autres cultures, dans d’autres lieux. C’est un questionnement sur les territoires, à qui la terre appartient, appartient-elle d’ailleurs à qui que soit, sur les coutumes ancestrales, sur la place de la modernité dans la culture.
C’est un polar pugnace et patient car il faut le temps de démêler les passions, de s’attacher aux indices et de remettre chaque pièce à sa place. C’est un polar prenant, passionnant, qu’on aimerait terminer sur un happy end mais qui reste teinté d’une certaine tristesse car les dégâts ne s’effacent pas avec la découverte des coupables. Une certaine mélancolie nous porte au fil du récit car on pressent que la lente agonie du peuple sami est annoncée, écrite et déjà finalisée.
Deux romans et je suis scotchée par le talent de cet auteur, alors même que mes préférences livresques sont largement plus portées par des thrillers psy ou plus trépidants que ce style de polar nordique.
C’est une belle découverte, pour ma part, et j’attends les prochains romans avec grande impatience!
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Hammerfest, vous connaissez ? Mais non, ce n'est pas le nom d'un groupe de heavy metal !

Hammerfest, c'est une petite ville située dans l'extrême nord de la Laponie, sur les bords de la mer de Barents, en Arctique… Là où certains aimeraient faire un autre Dubai (en version polaire) à cause de tous les hydrocarbures qui s'y trouvent.

Rien à voir donc avec le groupe de metal "HammerFall".

Quoique, de par sa construction et son côté "je suis un polar mais pas que ça", ce roman pourrait avoir quelques liens de parenté avec ce genre de musique qui possède des sonorités lourdes et épaisses, le tout étant centré sur les impulsions de la batterie. Pardon, je voulais dire "du tambour traditionnel sami".

D'un côté, nous avons du blues avec le peuple sami qui oscille entre traditions ancestrales et modernité, ces éleveurs de rennes, sans cesse en butte avec les autres habitants, et qui, dans leurs joïk (chants traditionnels), pourraient chanter toute leur misère à voir les espaces pour les troupeaux se réduire comme une peau de chagrin à cause de tout ceux qui voudraient les voir dégager totalement du paysage.

Le roman a un côté rock aussi, parce que, sous ses airs de lenteur délibérée, les guitares électriques peuvent se déchainer dans vos tripes lors de la lecture de certains passages qui, sans vouloir vous faire la morale, frapperont quand même sous la ceinture.

Klemet et Nina, nos deux flics que nous avions découvert dans le roman précédent, nous en apprendrons un peu plus sur eux, tout en nous présentant d'autres personnages, dont certains sont des vrais requins d'eaux troubles et pas nettes.

L'enquête ne sera pas facile, les morts se succédant sans que l'on puisse déterminer si c'est un accident, un suicide déguisé ou véritablement un meurtre que l'on a maquillé.

Si le premier roman se déroulait dans le noir presque total (on sortait de la saison où le soleil ne se lève plus durant des mois), celui-ci bénéficie d'un ensoleillement énorme puisque nous finissons avec plus de 23h de clarté avant de se diriger lentement vers le moment où le soleil ne se couchera plus.

Durant de la lecture, on sent bien que l'auteur est familier du coin, des moeurs, des habitants, des éleveurs, du contentieux entre certains et des vieilles rancoeurs…

D'ailleurs, on sent aussi le journaliste, qui, sous le couvert d'un roman, pourfend là où ça fait mal afin de dénoncer certaines pratiques.

Ben oui, nous, dans les pays sois-disant "développés", on ne se pose jamais la question de savoir d'où viennent les matières premières utilisées par notre société de sur-consommation, sur les métaux précieux utilisés dans nos I-Thunes, smartphones et autre PC ou sur la manière dont est extrait le pétrole dont nous remplissons nos réservoirs.

On se fiche pas mal des conditions de travail de certains, tant que nous avons ce que nous désirons. Si certains sont exploités, ce n'est pas notre problème. Et si des gens risquent leur vie pour que nous ayons de l'Or Noir dans nos réservoirs, nous n'en avons même pas conscience.

Attention, je ne parle pas des pionniers du pétrole de l'époque du colonel Drake (celui qui fora le premier véritable puits de pétrole américain en 1859, près de Titusville). Non, non, je parle des années 80 à nos jours. Cette époque où l'argent est Maître, et non serviteur. Cette époque qui veut que certains s'enrichissent très vite au détriment des autres et de toutes les règles.

Mensonges, tromperies, manipulations, argent sale, écologie, réchauffement climatique, pollution, morts, plongée sous-marine et médecins se comportant comme des petits Mengele zélés sont au menu de ce roman qui laisse les codes habituels du polar au vestiaire.

Ne vous attendez pas à un thriller, ça ne court pas dans tous les sens, on prend son temps parce que tout ça doit mijoter. C'est ce qui rend le plat meilleur.

L'écriture glisse comme un traîneau sur de la neige bien tassée et on mange le livre comme un renne affamé se jetterait sur du lichen.

Un excellent moment de lecture et une belle plongée en eaux froides, au sens propre comme au figuré.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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Au coeur du printemps polaire et de son ensoleillement record qui met les nerfs à rude épreuve, le berger sami Eric Steggo se noie pendant la transhumance de ses rennes vers l'île de la Baleine, dans le Détroit du Loup. Peu de temps après, c'est le maire de la ville d'Hammerfest, en pleine expansion, qui est retrouvé mort. La police des rennes, composée de Klemet et Nina, mène l'enquête...

C'est un polar très instructif sur ce qui se passe dans le nord de la Scandinavie, particulièrement sur le territoire du peuple Sami, dont les coutumes ancestrales se heurtent au dieu Pétrole. En effet la zone attire par sa manne gazière et pétrolière, et on découvre également le milieu des plongeurs des compagnies internationales qui convoitent l'or noir. Si je n'ai pas eu la réponse à toutes mes questions suscitées par l'enquête, et qu'il y a certaines longueurs, j'ai apprécié ce duo d'enquêteurs que j'ai découverts bien que ce soit le 2e tome d'une série.
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J'ai découvert Olivier Truc en 2017, grâce à une lecture commune sur Babelio, avec le premier tome de la série consacrée à Klemet Nango et Nina Nansen, une lecture qui avait un peu trainé en longueur et qui m'avait laissé une impression un peu mitigée : j'avais trouvé le roman intéressant pour la partie documentaire sur l'histoire et la culture lapone, mais l'enquête proprement dite avait provoqué chez moi un engourdissement progressif, un comble venant d'un thriller.
Alors, me direz-vous, pourquoi, vu la hauteur de mes PAL, me plonger dans le tome 2 de la série et, quelques années après le dernier Lapon, me plonger dans le Détroit du loup ? Peut-être parce qu'après la nuit polaire presque totale, ici, l'auteur nous entraine dans le printemps du Grand Nord, quand le jour n'en finit plus et que la lumière obsède…, peut-être aussi parce que je suis persévérante et que je pensais être passée à côté de quelque chose…, ou parce que je suis Olivier Truc sur les réseaux sociaux et que je le trouve sympathique…

Posons le décor : à Hammerfest, petite ville de l'extrême nord de la Laponie, au bord de la mer de Barents, le futur Dubaï de l'Arctique, tout serait parfait s'il n'y avait pas quelques éleveurs de rennes et la transhumance... Là, autour du détroit du Loup, des drames se nouent. Alors que des rennes traversent le détroit à la nage, un incident coûte la vie à un jeune éleveur. Peu après, le maire de Hammerfest est retrouvé mort près d'un rocher sacré. Et les morts étranges se succèdent. Klemet et Nina mènent l'enquête pour la police des rennes.

J'avais choisi la version audio, lue par Jacques Frantz, dont j'apprécie beaucoup la voix et les intonations et que je retrouve avec un grand plaisir dans beaucoup de lectures audio.
Expliquons le contexte d'audio-lecture : c'était en septembre dernier, j'étais en convalescence en maison de repos après de gros ennuis de santé et mes capacités de concentration étaient amoindries… J'ai dû m'assoupir souvent, revenir en arrière (ou pas), me perdre un peu dans le récit… Forcément, je n'ai pas pris de notes. Je plaide coupable !
Mais, encore une fois, j'ai appris des choses, notamment sur l'exploitation des ressources en hydrocarbures situées dans les réserves renfermées dans le sous-sol du Grand Nord et sur les convoitises que cela suscite au niveau international.
Deux milieux distincts mais liés sont décrits dans ce roman : les éleveurs de rennes menacés par l'urbanisation et le réchauffement climatique et les plongeurs de l'industrie pétrolière, trompe-la-mort et flambeurs dont l'un d'eux est d'origine sami…

En outre, j'ai apprécié d'en apprendre plus sur le passé de Nina Nansen car, en marge de l'enquête, elle part à la recherche de son père disparu, quête intime qui dévoile des pans de son enfance et de son adolescence.

Je reconnais volontiers, qu'au vu des circonstances, je n'ai sans doute pas tout saisi dans cette sombre histoire de vengeance, mais, une chose est sure, le tome trois de la série est dans ma PAL…

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Une histoire confrontant les éleveurs de rennes, la culture sami et la modernité et son développement parfois trop sauvage. Un jour qui n'en finit plus, nous sommes en Arctique , au pôle nord, et nous poursuivons, grâce à Olivier Truc, la découverte d'un mode de vie quelquefois déroutant. La mer de Barents, son gaz, son pétrole. le capitalisme à tout crin et sa recherche de profit pour une richesse universelle, le plein emploi et le mieux-être social. Vraiment ? On y retrouve Klemet et Nina de la police des rennes que nous avions rencontré dans le premier roman d'Oliver Truc, le dernier lapon. Ici, nos deux policiers sont aux prises avec la hargne des urbains que les rennes dérangent, la transhumance de ceux-ci pour de nouveaux pâturages, la spéculation foncière, la convoitise, la cupidité et les grosses compagnies pétrolières et gazières exploitant sans réserve et sans commune mesure les richesses sous-marines du pays toujours pour plus de profits. Ce qu'il y a de plus dans ce titre, c'est Nina Hansen et sa quête du père perdu. Père perdu qui donnera quelques pistes à leur enquête sur la mort par noyade d'un éleveur sami. J'ai aimé en découvrir encore un peu plus sur les samis, sur l'exploitation pétrolière en mer, sur l'urbanisation et le développement de ces petites villes arctiques qui explosent. C'est comme si Truc interview les principaux protagonistes et chacun y va de son point de vue. Je suis également charmée par ce jour polaire, cette lumière qui finit par nous embrouillé. J'aime le rythme et le ton de l'auteur. Je crois bien que nous n'en avons pas fini avec Klemet, Nina, les Sami et les rennes. Merci Olivier Truc pour ces découvertes et cette lecture.
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