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EAN : 9782258023345
Presses de la Cité (01/09/1988)
3.54/5   27 notes
Résumé :
Sylvie possède des seins magnifiques qui affolent les hommes, une nature gourmande et sensuelle alliée à une paresse invincible et, par-dessus tout, elle hait la pauvreté. Marie, son amie d'enfance, n'est qu'une fille qui louche, envieuse et sournoise, habitée par une âme d'esclave. Ensemble, elles ont fui le quartier misérable des remparts de Rochefort où elles sont nées.
Sylvie est capable de tout pour réussir. Marie la méprise et l'adore, la jalouse et la ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique

Deux amies d'enfance. L'une est petite, presque naine et elle louche, l'autre a tout pour faire tourner la tête des hommes. Pourtant elle sont amies ; drôles d'amies puisque dans leur jeux l'une doit être la grande dame et l'autre sa servante. Pas difficile de deviner la distribution des rôles.
Toutes deux partent pour une plus grande ville où elles se placent comme servantes, puis à Paris. Sylvie veut devenir riche, et comment sinon par les hommes ? Marie désapprouve le comportement de Sylvie. Un écart de trop de la part de celle-ci et Marie disparaît. Elles se retrouvent presque trente ans plus tard, chacune a évolué selon sa personnalité.

Pas d'enquête dans ce Simenon mais une description assez cruelle de deux destins.
Marie est particulièrement complexe, souvent difficile à comprendre. Elle paraît parfois se complaire dans la médiocrité de sa vie, mais que pourrait-elle espérer d'autre avec un physique ingrat ? Elle est décrite comme bête, pourtant je n'ai pas trouvé que cela était flagrant dans ce qu'elle devine et dans ce qu'elle dit. Sylvie paraît plus simple à cerner pourtant la fin montre qu'elle aussi est obscure derrière son ambition affichée. Leur lien qui me semble le vrai sujet du livre est assez maléfique.
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La force du roman tient à la complexité du lien qui unit Marie et Sylvie. Marie louche, a un physique ingrat, est bête. Sylvie est belle et sensuelle. Mais si Marie a une "âme de femme de ménage", Sylvie est profondément révoltée, elle refuse sa pauvreté, elle récuse ses origines modestes. Elle est donc prête à tout pour réussir. Son ambition est de s'arracher de son sort. Mais cette ambition n'a pas de terme, ne s'arrête pas à un objectif précis.
Marie a définitivement accepté un sort qui pourtant l'accable. Elle est plus la suivante de Sylvie que son amie. Elle subit sa méchanceté. Sylvie la dégoûte : elle ne supporte pas son odeur, ses moeurs, sa cruauté, son immoralité. Mais elle vit sa féminité au travers de son amie.
Elles partagent la même chambre à Fourras et à Paris. Leur relation évolue. Elles finiront par vivre chacune pour soi, sans rien partager.
Si Sylvie brise l'opportunité (inespérée) de mariage de Marie, n'est-ce pas pour la garder? C'est aussi un acte de pure méchanceté, de jalousie
Elles ne se retrouveront que 28 ans plus tard. Et uniquement parce qu'elles ont besoin l'une de l'autre.
Sylvie est enfin riche. Mais elle est malheureuse. Sa vie n'a été qu'une tension continue pour réussir. Elle n'a profité de rien et ne profitera guère de sa richesse. Elle sombre dans l'alcoolisme.Marie est là, à ses côtés. On pourrait les croire revenues à leurs jeux d'enfant, quand Sylvie simulait la dame riche, Marie sa servante. Mais n'est-ce pas Marie qui tient Sylvie. En tout cas, elles ne quitteront plus.

Un roman réussi. du Simenon, du vrai du pur. Les profils psychologie sont parfaitement maîtrisés.
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Un roman sombre qui s'ouvre alors que deux jeunes filles de la Rochelle ont décidé de quitter leur famille respective pour sortir de leur condition sociale pauvre et étriquée selon elles. Marie et Sylvie ont le même âge se connaissent depuis toujours, Sylvie est dotée d'une beauté pulpeuse qui attire la gent masculine et Marie est affublée d'un corps mal proportionné et d'un problème aux yeux disgracieux, mais d'un courage à la tâche hors du commun.
Marie est totalement dévouée à Sylvie, certainement envieuse et jalouse. Elle est dotée d'une connaissance absolue de sa camarade et décèle chez celle-ci des traits de caractère malsains, bas, et malfaisants. Sylvie est prête à tout pour assouvir son désir de réussite sociale qu'elle ne voit passer que par les hommes et l'attirance qu'ils ont pour ses seins particulièrement.
Marie elle se place comme l'entomologiste qui étudie son sujet tout en la mettant en garde quand elle la voit avoir un comportement particulièrement vicieux et dangereux. Sylvie se voit riche et ayant comme servante son acolyte qui lui brosserait longuement les cheveux avant le coucher…
Le lecteur les retrouve alors qu'elles ont la quarantaine bien entamée et qu'elle ses sont perdues de vue durant 20 ans après une perfidie de plus de Sylvie envers Marie qui cette fois, l'a particulièrement mal digérée.
Une étude de personnages incisive, décrite avec délectation. Aucun des protagonistes ne sort indemne de l'acuité de l'auteur pour détailler les basses passions humaines.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Sylvie, c'était vrai, continuait à se déshabiller, dans la lumière, devant le miroir qui surmontait leur table de toilette, juste en face de la fenêtre. Et, au lieu de passer tout de suite sa chemise de nuit, elle traînait longtemps la poitrine nue, la poitrine seulement, car cela lui serrait encore la gorge d'en découvrir davantage, même devant Louis. Elle savait qu'elle avait une poitrine magnifique, prenait plaisir à la regarder, à la saisir à pleines mains.

Louis s'approchait toujours davantage, jusqu'à être debout, dehors, dans la tache de lumière qui avait la forme de la fenêtre.

Il n'aurait pas dû se trouver là.
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Il n'y eut rien d'autre, qu'un long dimanche morne, du vent, des bourrasques de pluie, des plats à transporter, de la vaisselle à laver, des gens qui s'ennuyaient et trainaient dans les fauteuils.
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Toujours Marie avait parlé de cette-voix-là, toujours elle s’était obstinée à dire, posément, tout ce que les gens n’aiment pas entendre. Est-ce parce qu’elle était laide et qu’elle louchait ? Des gamines, en classe, s’écartaient d’elle, prétendant qu’elle avait le mauvais œil.
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
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