un recueil de pensées et de réflexions de l'auteur sur l'art de son époque, très instructif sur les techniques de l'époque, un bel essai à découvrir !
Commenter  J’apprécie         00
Cette grande
musique dispose en quelque sorte, d'une éner-
gie esthétique démesurée. Elle joue des pro-
fondeurs de la vie, des extrêmes de la passion,
imite les combinaisons de la pensée, semble
remuer la nature; agite, apaise, parcourt tout
le système des nerfs, — et ceci obtenu par
action irrésistible, en quelques instants : parfois,
par une seule note. La musique se joue de nous,
nous faisant tristes, gais, ivres ou pensifs, nous
rendant à son gré plus ardents, plus profonds,
plus tendres ou plus forts que jamais hommes
ne le furent.
LES DEUX VERTUS D'UN LIVRE
Si j'ouvre un livre, le livre offre à mes yeux deux manières bien différentes de s'intéresser à
lui. Il leur propose l'alternative de deux usages de leur fonction.
Il peut leur suggérer de s'engager dans un
mouvement régulier qui se communique et se
poursuit de mot en mot le long d'une ligne, renaît à la ligne suivante, après un bond qui ne compte pas, et provoque dans son progrès
une quantité de réactions mentales successives
dont l'effet commun est de détruire à chaque instant la perception visuelle des signes, pour lui substituer des souvenirs et des combinai¬
sons de souvenirs. Chacun de ces effets est le
premier terme de quelque développement infini
possible.
C'est là la Lecture.
ne compte pas, et provoque dans son progrès
une quantité de réactions mentales successives
dont l'effet commun est de détruire à chaque instant la perception visuelle des signes, pour lui substituer des souvenirs et des combinai¬
sons de souvenirs. Chacun de ces effets est le
premier terme de quelque développement infini
possible.
Que s'il s'agit d'un poème, la condition
musicale est absolue : si l'auteur n'a pas compté
avec elle, spéculé sur elle; si l'on observe que
son oreille n'a été que passive, et que les rythmes,
les accents et les timbres n'ont pas pris dans la
composition du poème une importance subs¬
tantielle, équivalente à celle du sens, — il faut
désespérer de cet homme qui veut chanter sans
trop sentir la nécessité de le faire, et dont les
mots qu'il offre suggèrent d'autres mots.
Un désir, une idée, une action, une matière,
s'unissent dans toute œuvre.
Ces éléments essentiels ont entre eux des
rapports très divers, très peu simples et parfois
si subtils que leur expression est impossible.
Quand il en est ainsi, c'est-à-dire quand nous
ne pouvons représenter ou définir un ouvrage
par une sorte de formule qui nous permette de
le concevoir fait et refait à volonté, nous l'appe¬
lons une Œuvre d'art.
Musée
Ou bien, nous nous faisons érudits. En ma-
tière d'art, l'érudition est une sorte de défaite :
elle éclaire ce qui n'est point le plus délicat,
elle approfondit ce qui n'est point essentiel.
Elle substitue ses hypothèses à la sensation, sa
mémoire prodigieuse à la présence de la mer-
veille; et elle annexe au musée immense une
, bibliothèque illimitée. Vénus changée en docu-
; ment.
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature
Louis Chevaillier
Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. »
Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
+ Lire la suite