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EAN : 978B006R6OTV2
Julliard (30/11/-1)
3.5/5   1 notes
Résumé :
189 pages. Roman. Envoi d'un particulier sur la page de garde.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre offert gratuitement aux Pays-Bas dans le cadre annuel de la campagne visant la promotion de la lecture. " La Hollande Lit" (Nederland Leest). En 2010 ce fût le tour du roman "La Grande Salle" de Jacoba van Velde. Une oeuvre d'une dame, décédée un quart de siècle avant. Si nos voisins du nord n'ont pas un Bernard Pivot pour stimuler la lecture, en revanche le pays dispose d'éditeurs dynamiques qui n'ont pas peur de financer une campagne visant, de façon originale, l'avancement de leur produit : le livre !

Ainsi, exactement 779.500 exemplaires de cet oeuvre furent gracieusement donnés aux amateurs : la majorité par l'intermédiaire des bibliothèques, 81.500 distribués dans les écoles et une partie par les librairies à leurs bons clients. Un rapide petit calcul nous apprend qu' 1 résident des Pays-Bas sur 22 a donc reçu ce livre sans bourse délier. Transposé â la France, les messieurs dames éditeurs devraient, pour une action similaire dans l'hexagone, se mettre d'accord pour offrir 2.939.455 exemplaires d'une oeuvre d'un auteur de leur choix aux bibliophiles de France et de Navarre. Pour les esprits sceptiques, j'ajoute que pour mon calcul je suis parti d'une population de 64.668.128 âmes - dernier chiffre disponible - et que j'ai refais 3 fois mon calcul, n'étant pas particulièrement doué en mathématiques.
À un moment où le livre électronique est en pleine expansion, aidé en cela par une politique commerciale agressive, une campagne comparable serait pourtant bénéfique pour notre bon vieux livre en papier, qui permet de tourner les pages à coeur joie et d'admirer la couverture et la photo de son créateur. Initier une telle action, pourrait cependant être envisagé par notre site préféré, Babelio, par exemple. Pourquoi pas ? Après tout : "impossible n'est pas français " !
Si le PDG de Babelio s'activait dans ce sens et obtiendrait l'assentiment de quelques éditeurs, en plus d'une campagne de pub rondement menée,
je pense qu'il y a de fortes chances pour notre site de doubler le nombre de ses adhérents : des lectrices et lecteurs sporadiques, qui ravis d'avoir reçu un bouquin aux frais de la princesse, mais grâce aux efforts de Babelio, se precipiteraient pour joindre.

Que Jacoba van Velde (1903-1985) ait bénéficié de la faveur des éditeurs hollandais s'explique sûrement par 2 éléments sinon uniques, du moins rarissimes. Elle était autodidacte et a réussi à décrire ce qui lui est arrivé 32 ans après.
En effet, issue d'une famille très pauvre, le père simple ouvrier ambulant et la mère buandière avec 4 enfants, Jacoba a quitté l'école à 10 ans. Mariée très jeune à un violoniste, elle l'accompagnait à faire le tour des cafés et restaurants, entre autre à Berlin, en faisant quelques pas de danse.
Leurs longues pérégrinations les a mené aussi en France, où elle apprend très vite le français et comme lectrice fanatique complète sa formation littéraire individuelle. Peu est connu de sa vie avant et pendant la seconde guerre mondiale, mais en 1946 elle est l'agent littéraire de Samuel Beckett de qui elle traduit "En attendant Godot". L'année après, elle publie son premier texte "Évasion" dans "Les lettres francaises". En temps que traductrice prolifique, elle a fait connaître au Pays-Bas et en Flandre des oeuvres de Colette, Jean Genet, Eugène Ionesco et s'est fait une réputation avec sa traduction des ouvrages de Raymond Radiguet, "Le Diable au corps" et "Le Bal du comte d'Orgel', ainsi que "Adolphe" de Benjamin Constant.

Puis, en 1953, à 50 ans, elle publie son premier ouvrage "La Grande Salle" qui l'a rendu célèbre dans nombre de pays, notamment en Pologne, où l'on en a fait un film à succès. Pourtant le sujet n'est pas exactement très sexy. Une vielle dame, Geertrui van der Veen, se réveille un beau jour, en constatant avec horreur qu'elle se trouve dans une grande salle d'un hospice entourée de vieux mourants. Elle ignore comment elle est arrivée là et c'est le point de départ d'une recherche de sa vie écoulée. En 1961, elle finit une oeuvre, en partie autobiographique, la vie qu'elle a mené, en partie fictive, la vie qu'elle aurait voulu mener. Découragée par le manque d'intérêt dans ce bouquin, elle n'a plus rien écrit. Personellement, j'ai bien aimé cet ouvrage relativement court. Comme il n'a pas fait l'objet d'une traduction - amère ironie, elle qui avait traduit tellement - je le mentionne sans plus : "Een blad in de wind" ou 'une feuille dans le vent'.

Ce qui fait la valeur de "La Grande Salle" c'est que l'ouvrage, écrit à la première personne du singulier, est très direct. Je me permets de citer un critique littéraire néerlandais, Aart van Zoest, qui mieux que quiconque l'a résumé dans ses termes : "...beau style limpide, très dépouillé, tout entier au service de l'extériorisation d'une vérité intérieure cruelle". Ce qui m'a sidéré c'est que Jacoba van Velde, qui n'a pas eu d'enfants, est décédée, en 1985, dans des conditions qu'elle avait décrites 32 ans avant. Si vous n'êtes pas en pleine déprime ou envahi par un spleen, une oeuvre à découvrir.
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Lu en néerlandais. Ce court roman écrit en 1953, a été sorti de l'oubli en 2010 grâce à une action néerlandaise proposant chaque année un roman gratuit disponible dans les bibliothèques.
Envoyé par ma tante qui habite aux Pays-Bas, il a été remisé dans le coin des livres "on verra un jour si je l'ouvre", et bien voilà, je l'ai ouvert.
D'une très grande sensibilité et justesse, il nous fait entrer dans la peau d'une femme âgée qui se réveille un jour dans une chambre-dortoir au milieu d'autres femmes du même âge. Est-elle à l'hôpital ? Dans une maison de retraite ? Comment est-elle arrivée là, qui l'y a amenée et pourquoi ? Elle comprend, petit-à-petit, qu'elle a eu une attaque et que sa fille, venue tout spécialement de Paris où elle vit depuis une vingtaine d'années, n'a pas eu d'autre choix que de la mettre en maison de retraite. La narratrice observe le comportement des autres, revient sur sa timidité maladive et le caractère fort de sa fille qu'elle admire tant. Ces deux femmes s'aiment, se protègent, se comprennent malgré leurs différences et leur séparation en est d'autant plus dure, mais la narratrice comprend et accepte sa nouvelle vie, celle qu'elle finira dans ce bâtiment.
Entre introspection et portrait social d'une maison de retraite, c'est donc un récit très émouvant et lucide, trop lucide pour que je prenne du plaisir à le lire bien sûr. Ce n'est pas le genre de lecture que je recherche en ce moment, vous l'aurez compris, mais je ne savais absolument rien du sujet avant de commencer ma lecture. Ca reste une découverte touchante.
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