Véronique, la trentaine, vient souvent rendre visite à sa mère à la campagne. Veuve depuis trois ans, celle-ci a plus de soixante-dix ans et demande beaucoup à voir ses enfants.
Avec sa fille, née quelques années après ses deux frères, elle vit une relation fusionnelle et ce n'est pas nouveau.
Ce soir-là, Véronique retrouve sa mère éveillée à pas d'heure avec une lettre à ses côtés. Elle lui avoue avoir retrouvé un amour de jeunesse. il lui écrit et veut la revoir.
Ils vont se revoir et même plus.
Il n'y a pas d'âge pour les sentiments amoureux.
Le nouveau couple fait les chemins d'un domicile à l'autre, faisant connaissance au passage avec leurs familles respectives.
La relation mère-fille va en prendre un coup car la maman va poser des distances avec sa fille. Elle prend sa liberté.
C'est souvent le contraire qui se passe.
Au passage, la maman sortira, énervée, quelques paroles blessantes sur son ancienne vie. On la voit aussi agacée par cette nouvelle vie à deux dans laquelle elle s'est engagée à fond. Pas facile même si les sentiments sont beaux.
Véronique de Bure écrit avec beaucoup de délicatesse les différences entre les élans physiques du désir et les réalités dues à l'âge.
En tant que fille, elle souffre aussi de l'oubli de son père qu'elle a beaucoup aimé.
Au début, avant que sa maman ne soit rattrapée par les ennuis dus à l'âge, elle se montre secrètement jalouse de la liberté de sa mère, elle qui doit jongler entre son travail, son mari, ses jeunes enfants.
C'est un livre exceptionnel car beaucoup de filles à son âge, souhaiteraient avoir une mère moins envahissante, plus autonome.
Ici, pas de chance, nous sommes en présence d'une relation mère-fille exceptionnelle je pense.
La fille s'adresse à sa maman tout le long du récit . Elle utilise donc la deuxième personne. Ce qui n'alourdit pas du tout le roman, mais le rend très vivant au contraire.