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capitaine Nadia Barka tome 1 sur 3
EAN : 9782221200452
560 pages
Robert Laffont (23/11/2017)
3.74/5   93 notes
Résumé :
Quand Isabelle Desrameaux, chef d'entreprise à la vie privée débridée, est retrouvée torturée à mort à son domicile, c'est du côté du milieu libertin que va fouiller la police. Mais quand une mère de famille sans histoires est découverte, quelques jours plus tard, immolée par le feu sur le campus de Grenoble, l'enquête prend une autre tournure. Rapidement, le capitaine Nadia Barka comprend que c'est dans le passé qu'elle aura une chance de trouver la clé de ces meur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Une lecture assez bonne, bien qu'un peu longuette et contenant quelques maladresses. Nadia, l'héroïne, est une protagoniste très "couillue", et j'aurai aimé la découvrir lors de sa première apparition dans un roman de l'auteur. Car attention ce tome fait parti d'une saga et si comme moi vous préférez lire dans l'ordre, ne commencez pas par ce tome. Mon plaisir en a été un peu gâché.
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J'ai découvert Jacques Vandroux avec le Projet Anastasis que j'ai beaucoup aimé. Donc, c'est tout naturellement que j'ai jeté un oeil sur le sceau des sorcières… puis les deux!

Nadia est d'un tempérament volcanique, c'est peu de le dire quand elle se retrouve avec une enquête interne sur le dos après s'être défoulée allègrement sur des violeurs, surpris en plein flag. Seulement, l'un d'eux a un papa au bras long et ce n'est que le début de ses ennuis.
Nadia est jeune maman, borderline, ne sait plus où elle est ni qui elle est. Elle bouillonne, Nadia, et tout son entourage trinque pour les excès de son caractère ombrageux.

Pour éponger toute cette fureur, il y a bien cette enquête sur l'assassinat de ces femmes aux moeurs dissolues, après de savantes tortures qui ne sont pas sans rappeler les techniques de l'Inquisition dans la chasse aux sorcières du XVIIème siècle mais ce qu'elle va découvrir avec ses collègues, ainsi que les ramifications induites, sont encore pires que ce qu'elle a imaginé.

L'occasion de déverser davantage encore son énergie…

Entre polar et roman ésotérique, accrochez-vous, c'est parti pour une lecture nerveuse et trépidante car l'auteur ne nous laisse que peu de répit avec un rythme soutenu, du voyage temporel entre lointain passé et présent, du « tourisme » en Italie, au coeur de Lyon et de la randonnée autour de Grenoble.

Le roman est riche et dense avec pas moins de trois enquêtes (procès de sorcellerie, enquête interne contre Nadia, recherche des coupables des meurtres grenoblois) qui se rejoignent pour le final.

Grenoble nous plonge dans les parties fines et autres clubs libertins avec une échappée dans les sphères d'influence politiques (hey, surprise, les politiques ne sont pas plus vertueux que le simple quidam! quoi?!? vous n'êtes pas surpris?!?) alors que l'Inquisition ravive quelques leçons d'Histoire.

Et passionnée d'Histoire étant, je me suis immergée avec délice (ne me soumettez pas à la question, je préfère quand même les sévices et autres tortures sadiques infligés par quelque pervers!) dans la recherche historique du destin de Margot.

La religion se glisse adroitement dans l'intrigue, relevant que l'Inquisition n'était pas moins qu'un outil de contrôle de l'Église catholique pour éradiquer tout mouvement ne respectant pas le dogme, tels les Templiers par exemple. Mais que cela a été également une époque bénie (et ô combien!) pour exercer toutes sortes de vengeances personnelles. Personne n'était à l'abri d'accusation d'accointance avec le Diable.

Ce fut le cas de Margot, guérisseuse condamnée pour sorcellerie et victime de la concupiscence du fils de celui qui lui avait pourtant offert sa protection sous la forme d'un tatouage qui sera nommé par la suite « le sceau des sorcières ». Car ce tatouage va perdurer chez toutes les filles de la lignée de Margot.

Tatouage qui se retrouve chez ces femmes assassinées à Grenoble, de nos jours.

Le lien?
Il apparaît peu à peu, entre passé et présent, dans l'esprit tourmenté des coupables à la rancune tenace.

Tourmentée, notre Nadia l'est aussi drôlement! Par son enfance, ses frasques passées, par une vie de couple et une maternité qu'elle semble considérer comme un frein, et un métier exigeant qui grignote sa conscience. C'est une femme de tête, avec du caractère et une susceptibilité à fleur de peau, sur sa condition de femme comme ses origines arabes.
Nadia est un électron libre, tout autant attachante qu'agaçante.

Si Nadia est le personnage central du roman, les protagonistes secondaires ne sont pas en reste, avec une présence essentielle au sein de l'intrigue mais aussi une psyché fouillée et une vie privée intéressante et créant rapidement une empathie qui donne envie de les suivre tout autant que l'enquête.

Deuxième essai avec Jacques Vandroux et essai transformé, notamment pour les incursions historiques que j'affectionne. Je m'en vais donc ajouter d'autres titres de cet auteur à ma PAL et pars en quête d'une sorcière qui, à défaut de me guérir de mon addiction livresque, pourrait bien m'apporter un peu de temps supplémentaire pour lire toutes ces tentations!

Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Ce thriller marque ma première immersion dans l'univers de l'auteur Jacques Vandroux, rencontré à l'occasion du salon Saint-Maur en Poche. Grenobloise pendant 25 ans, je ne pouvais que céder à l'envie de découvrir l'univers créé autour de Nadia Barka, capitaine et femme au caractère bien trempé. Et je dois dire que j'ai passé un très bon moment de lecture.
Le roman alterne les passages consacrées à l'investigation menée par l'héroïne et son équipe et des passages remontant au début du XVIIème siècle, autour du personnage de Margot, guérisseuse sur le plateau du Vercors et arrêtée pour sorcellerie.
Nadia Barka est appelée sur une scène de crime particulièrement dure. Une femme, chef d'entreprise a été torturée à son domicile et très rapidement l'enquête montre qu'elle participait à des soirées libertines. Quelques jours plus tard, c'est une mère de famille sans histoires qui est retrouvée immolée par le feu sur le campus universitaire.
Nadia Barka et son équipe vont avoir fort à faire pour remonter jusqu'aux coupables.
Jacques Vandroux a concocté un thriller âpre, assez violent mais sans temps mort. Nadia Barka est une héroïne attachante, impulsive, entière qui traîne derrière elle quelques casseroles, doit se débattre avec des accusations portées contre elle lors d'une arrestation musclée et dont la vie privée n'est pas toujours très simple lorsque le passé refait surface ou qu'elle doit composer avec un conjoint lui-même policier.
J'ai eu beaucoup de plaisir à suivre la capitaine et ses lieutenants dans cette enquête qui nous emmène dans les rues grenobloises, la vallée du Grésivaudan et jusqu'au plateau du Vercors.
Si vous ne connaissez pas, découvrez cet auteur (je n'ai pas encore lu celui par lequel j'aurais dû commencer, à savoir "Au coeur du solstice".
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quelle heureuse découverte que cet audiolivre dont la narratrice rend les 16h d'écoute tout à fait passionnante.

quelle malice quand l auteur se glisse dans son récit lorsqu'un personnage ne lit rien d'autre qu'un de ses romans.

mais revenons à l'histoire.

au temps de l'inquisition, il ne fait pas bon être guérisseuse et le sujet du désir du châtelain. pour peu que la famille de la guérisseuse ait toujours été soutenue par la famille dudit châtelain et possède un trésor inestimable et c'est l'inquisiteur qui débarque pour vous passer à la question et vous faire un procès pour sorcellerie.

quand plus de 400 ans après, le capitaine Nadia Barka, enquête sur une série de meurtres dont les victimes, des femmes, ont été torturées, mutilées à la suite de rapports sexuels consentis et que le point commun de ces femmes est un tatouage identique remontant à la guérisseuse victime de l'inquisition, l'enquête nous transporte.

au sens propre, de France à Rome, entre Lyon et Grenoble aussi.
au sens figuré, nous faisant remonter l'histoire de Margot la guérisseuse et Geoffroy de Malherbe puis nous ramenant au monde contemporain sur l enquête bien réelle de cette nouvelle chasse aux sorcières.

les personnages sont denses : on s attache très vite à Nadia et son compagnon ainsi qu'à quelques membres de l'équipe.

l'auteur n'hésite pas non plus à éviter de sacrifier des personnages de potentiel ou à les diminuer.

Nadia ne sera pas épargnée mais son histoire vaut la peine d être écoutée, lue.
cette femme flic, avec son baby blues, une enfance chaotique, les embûches sur son parcours, ses côtés borderline et ses imperfections nous entraîne au coeur d'une enquête passionnante avec à la clé un trésor !

à vous de choisir celui que vous retiendrez.
bonne lecture
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Je remercie les éditions Robert Laffont et à Netgalley pour la découverte de thriller, bourré de qualités.

Lorsque j’ai « postulé » chez Netgalley pour pouvoir chroniquer ce thriller, j’avais un peu peur des côtés « historique » et « ésotérique » dans le récit. Et bien, je me suis royalement trompée : ce livre est une petite pépite du genre.

Lorsqu’un auteur veut mélanger thriller/polar avec l’Histoire avec un grand H, cela peut en décourager certains, notamment ceux qui n’aiment pas la plume d’un Dan Brown par exemple (pour ne citer que lui). Moi, adorant Dan Brown, j’attends avec une impatience certaine ces livres. Ici, et bien j’ai eu l’impression de me trouver dans un des écrits du maître du genre.

Tout commence par l’enquête menée par Nadia Barka, capitaine de police à Grenoble poursuivie pour usage abusif de la force lors d’une intervention musclée et par son équipe qui enquêtent sur la mise à mort cruelle d’une cheffe d’entreprise à la vie privée particulièrement débridée. A côté de cela, on fait un saut dans le temps et on remonte au XVIIème siècle. On y découvre la vie de Margot Malherbe, poursuivie pour sorcellerie et pacte avec le diable ainsi que celle de Geoffrey de Marbeuf, baron et propriétaire des terres sur lesquelles elle officiait comme guérisseuse. Trois enquêtes et elles n’en font finalement qu’une dans cet ouvrage. Comment les histoires vont-elles se télescoper en un digne final? Et bien à vous de le découvrir, je n’en dévoilerai pas plus au risque de gâcher votre plaisir.

Le suspense est haletant et vous risquez de passer des nuits banches (comme moi d’ailleurs) tellement vous souhaiterez connaître la suite de l’enquête. Malgré qu’il compte près de 560 pages, je ne me suis pas du tout ennuyée. Parcouru par un rythme soutenu, le style d’écriture est fluide et agréable. L’auteur ne se perd pas dans des descriptions inutiles mais suffisantes pour que cela soit digne d’intérêt. Quand on part à Rome avec l’héroïne, on a tout simplement l’impression d’effectuer le voyage avec elle.

Ce livre « Le sceau des sorcières » était ma première lecture de Jacques Vandroux mais elle ne sera pas de loin ma dernière ! En faisant quelques recherches et notamment sur le blog de l’auteur (blog très sympathique, je vous le conseille : www.jacquesvandroux.blogspot.fr), j’ai découvert que « Le sceau des sorcières » était en fait la seconde enquête de Nadia Barka (le premier est « Au cœur du solstice », paru en 2013)… Généralement, je préfère lire dans l’ordre les « suites » de bouquins, mais vu le plaisir ressenti avec « Le sceau des sorcières », je pense que je dérogerai (pour une fois) à la règle.
Lien : http://musemaniasbooks.blogs..
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
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Balade en sous-sol
— Rentre chez toi, Nadia, tu as l’air d’un zombie, proposa le lieutenant Rodolphe Drancey.

— La comparaison est charmante, je te remercie, grommela Nadia Barka en épluchant les documents que venait de lui déposer un de ses équipiers. Ça fait deux mois qu’on court après ces trafiquants qui fournissent en drogue les lycées de Grenoble. Je ne dormirai pas tant que je ne les aurai pas chopés.

— Enfin, pour ce qui est de ton sommeil, en ce moment…

Rodolphe Drancey regretta aussitôt cette allusion, craignant une réaction disproportionnée de sa collègue. Perdue dans ses pensées, elle ne semblait pas l’avoir entendu. Elle referma le dossier, le posa dans une bannette et se leva.

— Tu as raison, je continuerai demain. Je n’arrive même plus à distinguer les mots. Il faut que je me bouge un peu.

— À vingt-trois heures ?

— Y a pas d’heure pour les braves, non ? Une patrouille de la BAC part dans cinq minutes. Je vais leur demander de me joindre à eux.

— Plutôt que de tourner en voiture dans Grenoble, tu ferais mieux d’aller retrouver Étienne et ta fille, et de te coucher.

Nadia le foudroya du regard.

— Là, Rodolphe, tu me gonfles. Ma vie privée ne te regarde pas, OK ? Je ne sais pas si Étienne est venu pleurer chez vous, mais moi, quand j’aurai besoin de tes conseils, je te ferai signe.

— Il n’empêche que, depuis quelques semaines, c’est nous qui devons subir ton humeur de dogue !

— Et ça perturbe ton petit cerveau à ce point-là ?

— Non, mais puisque nous en sommes au chapitre des amabilités, je tiens à te dire qu’on commence à en avoir plein le cul de se faire rembarrer dès qu’on pète de travers.

Furieuse, le capitaine Nadia Barka attrapa son Sig Sauer SP2022 réglementaire et fourra dans la poche de son blouson une matraque télescopique.

— Tu pars à la guerre ? demanda ironiquement Drancey.

— Ta gueule ! jeta Barka en quittant la pièce d’un pas rapide.



La voiture circulait lentement dans les rues désertes de Grenoble. Les trottoirs conservaient encore la trace des chutes de neige de la semaine précédente. Le temps était particulièrement froid pour la mi-mars. Nadia Barka somnolait, installée à l’arrière de la Peugeot 308 banalisée. Les deux gardiens de la paix avaient été surpris par la demande de leur collègue. Cependant, leur troisième équipier venait de rentrer chez lui, terrassé par la grippe, et ils connaissaient la réputation du capitaine Barka : dure au mal et efficace. Par ailleurs, patrouiller avec une jolie fille n’avait rien de désagréable, même si elle avait à peine ouvert la bouche depuis leur départ. La radio se mit à grésiller. L’homme assis sur le siège passager la saisit, entama un court dialogue et raccrocha.

— Une intervention pour nous, au bas du cours de la Libération. Un gamin a appelé le central. Sa sœur est en train de se faire violer par plusieurs individus dans le parking d’un immeuble.

— File-moi l’adresse exacte ! demanda le conducteur en appuyant sur l’accélérateur.

La nouvelle avait provoqué chez Nadia une décharge d’adrénaline.

— Que comptez-vous faire ? interrogea-t-elle d’une voix rauque.

— Le gamin est censé attendre devant l’entrée principale. On découvrira vite si c’est un coup monté ou pas. On n’est plus qu’à deux rues. Si ça sent l’embrouille, on appellera des renforts.

— Que ça sente l’embrouille ou pas, je vous demande une faveur. Laissez-moi intervenir.

— Ça peut être dangereux, capitaine. Vous savez comment ça réagit dans certaines zones !

— Je suis parfaitement au courant. Je sais aussi qu’une gamine est en train de se faire violer par plusieurs salopards. Et là, ce sont mes tripes qui parlent. Vous aurez juste à me couvrir si ça part en vrille. Je prends la responsabilité de tout ce qui peut arriver.

Les deux hommes s’interrogèrent du regard, conscients que la requête de leur collègue était tout sauf réglementaire. Ils devinaient des tremblements de fureur difficilement contenue dans sa voix. Ils ne mirent qu’une seconde à s’accorder. Le capitaine Barka allait faire ce dont ils avaient envie depuis longtemps : dépasser les limites de la loi pour faire justice !

— OK, capitaine, vous prenez la direction de l’opération, annonça le conducteur en garant discrètement le véhicule à une cinquantaine de mètres de l’entrée principale.

Devant la porte, un garçonnet balayait l’avenue du regard, visiblement paniqué. Les deux flics quittèrent la 308 et enfilèrent leur brassard. Ils se retournèrent : Nadia était encore à l’intérieur. La scène les stupéfia. Éclairée par la lueur diffuse d’un réverbère, elle venait de retirer son blouson. Elle passa son pull par-dessus la tête, et ils devinèrent un soutien-gorge rouge sur une peau bronzée. Troublés, ils la regardèrent remettre son blouson d’hiver et sortir à son tour de la voiture.

— Allez, on se dépêche ! lança-t-elle en trottinant vers le garçon qui les avait aperçus.

À peine âgé d’une dizaine d’années, il avait remarqué les brassards siglés des hommes de la BAC. Il se jeta pratiquement sur Nadia, puis, hoquetant, supplia :

— Venez vite, ils font du mal à ma sœur. Elle n’arrête pas de crier.

— Comment tu t’appelles ? l’interrogea-t-elle avec calme.

— Yaya, m’dame.

— Yaya, dis-moi combien de garçons sont en train d’agresser ta sœur.

L’enfant se concentra quelques secondes.

— Ils sont quatre… Ils l’ont emmenée là-bas, lança-t-il à toute vitesse en montrant du doigt l’entrée d’un garage souterrain. Je me suis enfui, sinon ils m’auraient battu.

Yaya avait du mal à retenir ses sanglots. Son histoire sonnait juste. Le capitaine Barka envoya l’enfant vers les deux policiers.

— Assez perdu de temps. Personne ne traîne dehors par ce froid glacial. On ne risque pas l’émeute. Je passe devant, intima-t-elle. Vous me suivez, mais vous ne vous montrez pas avant que je vous en donne l’ordre.

Les hommes de la BAC acquiescèrent, conscients qu’ils allaient plonger en pleine illégalité dans les prochaines minutes. Nadia poussa la porte rouillée du parking. Les échos de halètements, de rires gras et les supplications d’une voix féminine la cueillirent. Électrisée, elle dévala les quelques marches de l’escalier. Elle emprunta le couloir d’accès qu’une peinture blanche et lépreuse rendait définitivement déprimant. Dans le sous-sol, une trentaine d’emplacements, pas tous occupés. Une dizaine de mètres sur sa droite, dans un coin, trois silhouettes s’acharnaient sur le corps d’une jeune femme qui se débattait. Un quatrième personnage, vêtu d’un blouson bomber, les regardait en hurlant des obscénités. Une rage froide submergea la policière. Tout le stress qu’elle accumulait depuis des semaines la quitta, laissant place à un flot de haine pure. Ils paieraient, bien plus qu’elle ne l’avait envisagé en sortant du véhicule.

Elle ouvrit largement sa veste et avança d’un pas calme, trop calme, vers les quatre truands. Le bruit de ses bottes ferrées claquant sur le sol en béton attira l’attention du type au bomber. Il ne lui fallut qu’un instant pour prévenir ses complices :

— Eh, les keums, matez la gonzesse. Sam, viens voir.

Le capitaine Barka s’arrêta à trois mètres d’eux, campée sur ses deux jambes, les bras croisés. Elle savait à quoi elle ressemblait : une walkyrie en jean, bottes en cuir et sous-vêtement apparent qui mettait en ébullition le crâne de quatre enfoirés.

— Relâchez cette fille, ordonna-t-elle sans élever la voix.

Les trois violeurs s’étaient relevés, le sexe toujours à l’air.

— Ouah, dicave ses boobs ! jeta Sam, le plus âgé, à ses deux potes. Alors la MILF, tu veux te faire tringler en cachette de ton mec ? Tu vas t’éclater avec nous !

— Relâchez cette fille. Dernier avertissement.

— Oh, putain, comme tu me fais flipper grave, lança l’homme au bomber avec un rire agressif. Non seulement on va pas te laisser repartir, mais tu vas nous tenir compagnie toi aussi. On a tout notre temps, et vu comme t’es gaulée, on est partis pour passer la nuit avec toi.

Nadia ne répondit pas.

— Tu fais ta chochotte ? Faut pas avoir peur ! Tu la vois celle-là ? reprit Sam en prenant sa verge en érection à la main. Elle est pour toi. D’abord dans ta petite bouche de salope, et ensuite dans ton cul.

Les quatre hommes, âgés d’une vingtaine d’années, l’entouraient maintenant. Cette splendide femme mature représentait une pièce de choix bien plus excitante que la pauvre fille de seize ans recroquevillée dans son coin. Nadia savait pertinemment que ce qui leur tenait lieu de cerveau était anesthésié par la vue de sa poitrine. Ils n’avaient plus qu’un objectif : abuser d’elle. Elle serait d’abord violée par le chef de leur bande, sans aucun doute celui qui avait la bite à l’air. Les autres, dans un acte héroïque, la maintiendraient pour qu’elle ne se débatte pas. Ils auraient ensuite le droit de se servir. Elle observa leur position, prête à agir.

— Saïd, Marvin, attrapez-moi cette pute. Je vais lui défoncer sa chatte !
Nadia Barka attendait cet ordre. Un sourire mauvais déforma son visage. Tout à leurs fantasmes, ils ne s’en aperçurent pas. Les deux acolytes se précipitèrent sur elle. La flic avait déjà avancé d’un pas. Avec une force phénoménale, elle envoya son pied dans le bas-ventre de Sam. L’homme, sans un mot, s’effondra.
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De tout temps, certains se méfient des hommes et des femmes qui connaissent les secrets de la nature. Il est bien plus facile d’accuser son voisin de faire appel à des forces diaboliques que de reconnaître qu’il a passé des années à apprendre et à expérimenter le pouvoir guérisseur des plantes. Son sourire et ses remèdes avaient néanmoins toujours repoussé les éventuels soupçons de commerce avec Satan.
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Elle avait un temps été tentée de rejeter toute forme de religion, renvoyant dos à dos les extrémistes juifs, chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindouistes et consorts. Jusqu'au jour où Sophie lui avait fait remarquer que les régimes les plus cruels du XXème siècle avaient été ceux d'Hitler, Staline, Mao et Pol Pot, qui avaient tous nié la notion même de Dieu.
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C'est dans le manque que l'on reconnaît la valeur de ce que l'on a perdu.
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— Y a pas d’heure pour les braves, non ? Une patrouille de la BAC part dans cinq minutes. Je vais leur demander de me joindre à eux.
— Plutôt que de tourner en voiture dans Grenoble, tu ferais mieux d’aller retrouver Étienne et ta fille, et de te coucher.
Nadia le foudroya du regard.
— Là, Rodolphe, tu me gonfles. Ma vie privée ne te regarde pas, OK ? Je ne sais pas si Étienne est venu pleurer chez vous, mais moi, quand j’aurai besoin de tes conseils, je te ferai signe.
— Il n’empêche que, depuis quelques semaines, c’est nous qui devons subir ton humeur de dogue !
— Et ça perturbe ton petit cerveau à ce point-là ?
— Non, mais puisque nous en sommes au chapitre des amabilités, je tiens à te dire qu’on commence à en avoir plein le cul de se faire rembarrer dès qu’on pète de travers.
Furieuse, le capitaine Nadia Barka attrapa son Sig Sauer SP2022 réglementaire et fourra dans la poche de son blouson une matraque télescopique.
— Tu pars à la guerre ? demanda ironiquement Drancey.
— Ta gueule ! jeta Barka en quittant la pièce d’un pas rapide.
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