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3,73

sur 681 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je retrouve cet auteur avec plaisir, sa plume rude et sombre encore une fois en Alaska.

Déjà le climat n'est pas des plus facile mais ici la tension s'installe entre Irene et Gary, les rancoeurs, les difficultés dans le couple, tout remonte à la surface au fil des pages. Je crois que parfois j'oubliais presque de respirer en lisant tellement je ressentais la tension ambiante. Les personnages secondaires ne sont pas épargnés non plus.
Un contraste frappant avec la beauté des paysages et de la nature préservée de l'Alaska.

Ce livre est noir du début à la fin, ce n'est pas un coup de coeur car la fin m'a laissé sur ma faim justement.
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Encore une lecture pour le Challenge Gallmeister et le thème du mois de mai 1 mot = 1 titre. Et c'est ma lecture annuelle de David Vann.

Après Sukkwan Island, David Vann nous amène à nouveau en Alaska. La météo n'est pas tendre, il fait froid, il y a du vent, il pleut. David Vann est un maître pour nous faire ressentir tous ces éléments, j'ai eu froid, j'ai ressenti l'humidité, c'est tellement bien écrit.

David Vann est également maître pour faire en sorte qu'une tension s'installe petit à petit. Même si cela est moins flagrant que son premier roman, c'est encore le cas ici. J'ai par contre eu un soucis, lors des chapitres avec Jim, pour moi cette tension mise en place redescendait, c'est dommage. Je n'ai d'ailleurs pas trop compris l'intérêt de ces passages.

C'est un roman sur le solitude et sur l'amour. Sur l'amour, oui, même si la relation de David Vann avec ce sentiment est il faut se le dire assez étrange. Ici encore, c'est l'amour qui devient folie. C'est récurrent chez cet auteur.

Du coup, j'ai retrouvé les marqueurs de l'auteur et c'est cela qui m'a un peu frustré avec cette lecture. David Vann, fait du David Vann et du coup on s'attend à ce qu'il va se passer, c'est hyper prévisible. Alors oui c'est magnifiquement écrit mais aucune surprise. Un dernier reproche que je pourrais faire, c'est que une fois l'attendu arrivé, c'est la fin directement, j'aurais aimé pour le coup savoir comment ce serait passé l'après.

Ce n'est donc pas un David Vann qui restera pour moi dans mon top de cet auteur.
Lien : https://readlookhear.blog/20..
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On retrouve l'atmosphère très pesante des livres de David VANN. Des parents qui font le bilan de leurs vies personnelles et de leur vie de couple. Des enfants qui tentent de se construire et d'autres qui baissent les bras. Vous remuez tout cela et vous servez ... très frais !
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Observez bien le titre ... Désolations (au pluriel ).
Et de désolations, il sera question. de multiples désolations, d'échecs, de couples qui vont mal, de gens au bord de la dépression ou qui s'enfoncent gentiment dans la folie, aidés en cela par la météo pas vraiment clémente et par un isolement difficile à supporter.

On est en Alaska, Irene et Gary ont beau habiter au bord d'un lac, Gary s'est mis dans la tête de se construire une cabane en rondins sur une île , où il a acheté un terrain. le problème , c'est qu'il veut s'y mettre tout de suite, au mépris des conditions climatiques, au mépris de la fatique de sa femme, au mépris de ce qu'elle veut, elle. Et elle, elle n'en veut pas de la cabane .
Seule leur fille Rhoda se doute que ça ne va pas trop dans le couple, seule , elle s'inquiéte. Et pourtant elle devrait aussi se préoccuper de son couple, car le frère de Rhoda a fait la connaissance d'un petit couple de touristes, et la fille est une vraie bombe.
Dans cet espèce de bout du monde qu'est l'Alaska, le problème c'est le choix... Est-on en couple parce qu'on aime, ou est-on en couple parce que c'est la seule personne de disponible ?
L'autre problème de l'Alaska, c'est le temps frigorifique.
Le froid qui pénétre vos vêtements, qui infiltrent les pages de votre livre (malgré votre plaid !), l'eau glacée qui s'infiltre sous vos vêtements, vos extrêmités qui gélent, le vent qui souffle, l'isolement , les portables qui ne captent pas.
Et les mecs qui pétent les plombs à l'aube de la quarantaine ou la cinquantaine . Et les personnages au bord de la folie. Et les traumatismes des parents dont on hérite bien malgré soi et qu'on reproduit...

Terrible... mais beau (littérairement parlant ).
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L'an dernier, je me souviens, j'avais laissé David Vann sur Sukkwan Island (l'histoire terrible d'un homme et de son fils, tentant de survivre dans une cabane perdue sur une île d'Alaska). Superbe et glaçant.
Cette année - ô surprise ! - je le retrouve sur Caribou Island*, avec l'histoire terrible d'un couple de cinquantenaires, tentant de survivre dans une cabane perdue sur une île d'Alaska.

À ce stade vous craignez l'arnaque, vous vous dites que le bonhomme manque un peu d'imagination...
Eh bien détrompez-vous : quand il s'agit de plonger son lecteur dans l'horreur et de soumettre ses personnages aux pires tourments, de placer les uns comme les autres dans des conditions de détresse psychologique toujours plus extrêmes, David Vann n'est jamais en panne d'inspiration !

À nouveau il choisit un cadre grandiose - celui des immensités glacées du grand Nord, des lacs gelés et de leurs îlots carrément inhospitaliers - pour nous proposer un roman sombre et perturbant, qui cette fois met en scène non seulement un binôme d'aventuriers en perdition, mais également certains membres de leur famille eux aussi soumis aux pires Désolations (d'où le pluriel du titre, sans doute...)
En effet, si la tragédie se noue principalement autour de Gary et d'Irène, isolés et en bien mauvaise posture sur Caribou Island, leurs enfants Rhoda et Mark ne sont pas en reste, ainsi d'ailleurs que leurs amis Carl et Monique, ou même que Jim, le compagnon de Rhoda. Tous vont connaître leur lot de misères et de désillusions.

David Vann n'a décidément pas son pareil pour raconter ces vies ratées, pour décrire ces projets qui capotent, ces vertigineuses spirales d'échecs...
Il sonde les âmes malades de ses personnages avec une acuité qui confine au sadisme, et le mouvement brownien d'idées noires qu'il entretient sous leurs crânes les fait invariablement sombrer dans la folie la plus absolue.

Les descriptions des grands espaces sauvages (magnifiques !) sont entrecoupées de dialogues tendus, incisifs, au moyen desquels les protagonistes du drame dévoilent des personnalités complexes et torturées.
Les couples (Irène/Gary, Rhoda/Jim, Monique/Carl) sont particulièrement malmenés, et la vision du mariage développée par l'auteur ("union mal assortie dès le départ, quelque chose qui avait amoindri leurs existences", "déni graduel de ce que l'on désirait, mort prématurée de l'être et des possibilités, fin trop hâtive de la vie") est parfaitement déprimante.

Sur l'île, alors que Gary s'obstine à bâtir la cabane de ses rêves malgré les conditions climatiques hostiles et en dépit d'un manque évident de compétences et de préparation, Irène est soudainement victime d'un mal mystérieux qui se manifeste par des crises de migraine fulgurantes.
Cela n'arrange en rien ses tendances paranoïaques, et très vite le lecteur comprend que l'expédition est promise au désastre. Il devine/redoute l'anéantissement final, mais le choc n'en est pas moins violent quand survient la catastrophe.

Alors c'est vrai, les points communs avec Sukkwan Island sont multiples mais cela n'atténue en rien la force dévastatrice de ce roman, toujours aussi dérangeant, toujours aussi bien ficelé.
On regrettera quand même quelques petites longueurs (surtout quand s'accumulent les détails techniques et répétitifs concernant la construction de la cabane) et quelques séquences un peu confuses (pouvait-il en être autrement, au moment où la folie submerge les digues de la raison ?)
L'essentiel est ailleurs, dans cette éprouvante mise à nue des êtres, dans cette exploration méthodique et assez perturbante de leurs "enclaves de désespoir".

Un roman d'impasses et de débâcles, pas franchement rigolo (euphémisme) mais terriblement efficace.
Après l'inoubliable Sukkwan Island, deuxième déflagration..
Jusqu'où Vann ira-t-il ?


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*le titre du roman, dans sa version originale
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De David Vann , j'avais précédemment lu Sukkwan Island, terrifiant survival entre un père et un fils sur une ile perdue de l'Alaska.
Ici c'est de nouveau le meme décor. et il est encore question obsessionnellement , de cabane à construire , de liens familiaux mis à l'épreuve, et de personnages en but et en lutte face à un environnement géographique hostile au point que ce dernier dans une acception toute balzacienne, finit pas fusionner et coïncider avec des êtres que le froid glace et engourdi pour n'en faire que des corps souffrants et des Ames anesthésiées. Lecture éprouvante , écriture douloureusement sombre et désespérée, empreinte dans le meme temps de la douce placidité immaculée de ces étendues blanches et glacées
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Une telle désolation exsude à la lecture de ce roman .... que l'on s'en trouve au final ... ragaillardi ou presque, ce qui semble incongru, certes, mais trop, c'est trop !

Gary veut construire sa cabane dans Caribou Island, une île du lac Skilak au pied d'un glacier en Alaska. Il y tient, c'est le rêve de sa vie ! Irène, elle, trouve cela absurde, mais en bonne épouse s'apprête à aider son mari du mieux qu'elle peut, sans rien dire, tout en trouvant sa manière d'agir parfaitement irrationnelle ! alors elle développe d'abominables migraines qui l'abrutissent et lui enlèvent tout sommeil et toute joie de vivre.
"On peut choisir ceux avec qui l'on va passer sa vie, mais on ne peut pas choisir ce qu'ils deviendront" pense Irène, désabusée.
La cabane de Gary c'est "l'incarnation physique de l'esprit humain" selon lui, mais on ne parvient à la perfection qu'en suivant la voie exacte à laquelle on est destiné et non en rêvant d'impossible, la cabane représentant la matérialisation de cet impossible.

Ceci est le roman du vide, du désespoir du non-accompli, des rêves fous que l'on traîne de tout temps au fond de soi et qui s'évanouissent dans la conscience de sa propre médiocrité, de son incapacité à réaliser quoi que ce soit, dans l'impossibilité de donner une autre forme à la vie.
Une cabane de guingois, mal foutue comme les existences fracassées.
L'injustice ! Les vieilles haines recuites qui explosent soudainement en un maelström de violence verbale opposant le "monstre" et "la vieille salope hargneuse".

Un climat oppressant et irrespirable tout comme la nature impitoyable et sauvage de cet Alaska, terre de désolation, où l'automne, le froid et la neige s'invitent en plein mois d'août, au mitan du court été arctique.
"Ceux qui ne trouvaient pas leur place ailleurs venaient ici, et s'ils ne s'ancraient nulle part en Alaska, ils basculaient dans l'océan. Ces villes minuscules dans l'espace immense, ces enclaves de désespoir."

L'auteur, lui-même né dans une île au large de l'Alaska, s'y entend pour imprégner le lecteur de cette aridité, cette âpreté d'une existence vouée au néant, ce monde impossible, trop plat, trop vide.
Il s'y entend également pour démonter impitoyablement les mécanismes complexes qui forment le fonctionnement d'un couple, cet agencement subtil de personnalités différentes, destinées par l'amour à s'accorder, mais qui, au fil du temps, voient s'effilocher et disparaître tout ce qui faisait le suc de leur entente.
Quelle désolation que les vieux couples !
Et le lecteur de sombrer peu à peu, tout comme les protagonistes, dans une détresse sans fond ...
Un bon conseil, lecteur dépressif, n'ouvre surtout pas ce livre !
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À l'inverse du roman cliché où l'on suit plusieurs personnages qui se confrontent les uns aux autres, chacun visant plus ou moins une quête à résoudre au fil de l'histoire, Désolations prend un chemin complètement opposé, et met en scène une famille sur laquelle s'abat la mélancolie la plus dévastatrice qui soit. Au sens Lars von Trier, n'ayons pas peur des analogies. Pas de rédemption, de happy end, de promesses d'une vie meilleure ou d'une amélioration quelconque. du pur et du grand David Vann encore une fois.



Dès les premières pages, on sent les failles qui pourraient tout faire éclater, surtout quand on est un habitué de l'oeuvre de l'auteur, qui arrive à crée un personnage pour chaque facette de sa propre personnalité (et je trouve ça dingo, sérieusement). Désolations ne déroge pas à la règle des thématiques chères à l'auteur ; l'auto-apitoiement, le suicide, la tare génétique que l'on transmet et qui impact la vie des autres figurants venus traverser la vie des personnages principaux, la chasse, la pêche, les passions pour la tragédie grecque et les traductions de textes nordiques...



Et si Stephen King est un digne représentant du Maine, sachez qu'en ce qui concerne l'Alaska, vous pourrez toujours faire confiance à David Vann pour saisir toute la désolation (hinhin) de cette région en la magnifiant au point de la rendre aussi importante que n'importe quel personnage de ses romans.


On a donc un père qui a complètement raté sa vie mais qui s'accroche toujours plus à des rêves sans avoir de mode d'emploi assez efficace pour qu'ils puissent se réaliser. Sa femme, qui s'est enfermée dans ce mariage, où son seul rôle a été celui d'une mère et d'une épouse invisible et qui commence sérieusement à craquer en somatisant des migraines foudroyantes. Une fille souhaitant à tout prix faire rimer vie réussie avec mariage et enfants sans connaître vraiment son futur mari et un frère qui se défonce à longueur de journée en trimant comme un malade en allant risquer sa vie à pêcher du saumon, seul personnage à mon sens qui s'en sort à peu près bien.

Si le roman peine un peu à démarrer, cette mélancolie, dont on hume les odeurs au début, vient littéralement se plaquer sur chaque personnage faisant monter la tension, nous rendant complètement accro, parés à ce que tout s'embrase à n'importe quel moment. Sauf qu'en tant que pyromane qui se respecte, l'auteur insuffle ce qu'il faut de talent et de poésie pour que les personnages se consument en douceur ; le chaos et la mort avaient l'air de s'ennuyer alors autant leur donner satisfaction en leur permettant de prendre tout le temps qu'il faut.

Et tant mieux, parce que du coup, pour un roman qui se veut déchirant (mais sans surprise), c'est vraiment servi comme un festin de rois !
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Des 3 romans de cet auteur que j'ai lu actuellement, Desolations est celui qui m'aura déçue. Tout d'abord j'ai eu du mal de m'imprégner des personnages, je ne savais plus qui était le mari de qui, j'ai eu du mal de mémoriser tous les prénoms. Une fois ce soucis résolu, j'ai bien retrouvé l'atmosphère de ses livres, mais je suis restée sur ma fin. Je trouve ce livre bien moins puissant que les précédent. Certains éléments du livres ne sont pas assez exploités à mon sens et une fois le livre terminé, on n'en sait finalement pas plus.
Ce fut quand même une bonne lecture.
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Direction le grand nord, américain cette fois-ci. Gary et Irene ont construit leur vie sur les bords d'un lac glaciaire en Alaska. Après 30 ans d'une vie morne, Gary décide d'aller construire la cabane dont il a toujours rêvé sur un petit îlot désert entraînant dans son sillage Irene, qu'elle le veuille ou non, malgré les horribles maux de tête qui l'assaillent depuis quelques temps. Dernière chance de sauver un mariage qui n'en est plus vraiment un. Leur fille Rhoda, dont les préoccupations sont plutôt d'ordre nuptial , assiste impuissante à ce face à face qui s'annonce aussi terrible que l'hiver qui pointe précocement le bout de son nez en Alaska cette année-là.

Grosse découverte. La tension est palpable, presque électrique dans ce roman hyper sombre, dont émane amertume et mélancolie. Les histoires sont terribles. Je me suis retrouvée presque mal à l'aise parfois, d'assister à ces bouts de vie et avais souvent l'impression d'être une spectatrice impuissante dans un coin de la scène. A la limite du voyeurisme. David Vann est un conteur hors pair. La plume est sublime, dure aussi, mais compatissante envers ses personnages, que j'avais parfois envie de serrer dans mes bras.

Essai transformé, je finis ce livre sans voix, et retenterai très certainement l'expérience. Mais plus tard, parce qu'il est… Étouffant un peu.
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