Des bois qui manquent un peu de corps
J'ai une curieuse relation avec les romans de
Fred Vargas. Ils m'attirent souvent, mais me laissent aussi, fréquemment, sur ma faim.
Ainsi, après le formidable et très drôle "
Sous les vents de Neptune", "
Dans les Bois éternels" me chiffonne.
Bien sûr, on est en terrain connu avec cette ronde de personnages : Adamsberg, l'enquêteur iconoclaste et emblématique des romans de Vargas, son équipe composée de Danglard, Retancourt, Estalère et d'un nouveau venu : Veyrenc, un "pays" d'Adamsberg, originaire d'un village du Béarn.
On re-croise même un des "évangélistes" de "
Debout les morts" et, évidemment, Camille.
Personnages familiers, donc. C'est en partie, ce qui coince.
Car chez Vargas, les personnages ne peuvent pas être ordinaires et cette originalité forcée tourne un peu au procédé. Des fois ça passe, là, je me suis un peu forcé.
L'intrigue quant à elle souffre un peu des mêmes défauts, à mes yeux.
Elle est complexe, volontairement peuplée de fausses pistes... Mais là encore, trop, c'est trop : fantôme, cadavres, cerfs massacrés, visite de la Normandie mystérieuse, visages et histoires ressurgis du passé, Retancourt sur-femme, chat semi-marathonien...
Il peut sembler curieux de reprocher à un écrivain, son originalité, sa "petite musique" ; mais parfois, une petite note inattendue est la bienvenue.
Là, je trouve que son concerto pour bois souffre de quelques couacs.