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4,06

sur 4361 notes
Le premier Vargas qu'il m'a été donné de lire... C'est bon, c'est même très bon
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Fred Vargas continue, rompol après rompol (rom-an pol-icier) à s'éloigner du polar classique.
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Ce dixième roman est certainement le plus étrange, le plus improbable et le plus attirant.
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Dans les enquêtes d'Adamsberg, son flic fétiche au profil singulier qui lui permet de prendre toutes les tangentes rêveuses, rien ne se passe comme prévu car il travaille en dehors de toute logique.
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Dans les bois éternels, pas moins de huit assassinats, trois tentatives de meurtre et deux exhumations l'attendent.
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Adamsberg, c'est tout un poème et tout le charme des romans de Fred Vargas.
Le fin fond de sa tête est si compliqué qu'il s'y perd la nuit, et parfois le jour.
Il a une voix lente, douce et souple, tiède et mouvante.
Un regard flou, des gestes ralentis. C'est un libre-penseur qui marche, jamais effleuré de superstition.
Un excellent passeur d'obstacles, se faufilant au coeur des résistances des autres avec la puissance perfide d'un filet d'eau.
Il aurait fait un formidable curé, accoucheur, purgeur d'âmes et il nous régale.
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Il est entouré de ces personnages tout aussi décalés que l'on retrouve avec plaisir, tel Danglard qui évolue avec lui dans un rapport dépouillé de pudeur et de précautions, qui travaille l'élégance, la maîtrise de soi assortie d'un certain culte du dérisoire.
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Fred Vargas fait appel aux souvenirs des êtres qui hantent ses précédents romans.
On retrouve donc la mouche qui volette de page en page, la brebis George Sand de L'Homme à l'envers et Camille qui chamboule toujours le coeur de ce fameux pelleteur de nuages, Sous les vents de Neptune.
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L'originalité de cet ouvrage vient de sa construction placée encore sous le signe de la mythologie et des légendes mais où la tragédie racinienne réveille les vieilles rivalités théâtrales, à l'image de celles de Corneille dans les temps anciens.
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Le lieutenant Veyrenc, nouveau venu dans la brigade pour régler d'anciens comptes remontant à l'enfance béarnaise d'Adamsberg, déclame des alexandrins à longueur de journée.
C'est de famille, comme tout ce qui est curieux.
Ce héros racinien est pris dans les tempêtes de la haine et de l'ambition, organisant l'entrée en scène de la mort des autres et l'arrivée de son propre couronnement.
Veyrenc, un sceptique, une force indélogeable lovée dans une matière compacte.
Il y a Noël aussi, un gars brutal qui ne trouve personne à son goût.
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Ariane, la médecin légiste, reine de la théorie de la dissociation, à laquelle il s'était opposé quelques vingt-cinq ans auparavant et qui est chargée de dérouler le fil de l'intrigue.
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Le fils de Camille et d'Adamsberg aussi, qui permet de dévoiler une tendresse paternelle pleine de déviations et d'échappatoires oniriques.
Puis les autres personnages, dits secondaires, tiennent bien leur place, équilibrant ainsi une pièce à suspense extravagante très aboutie.
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L'audacieuse et originale Vargas se distingue encore dans le « noir » avec une histoire en clair obscur.
Elle ravira les rêveurs, les philosophes, les patients qui écouteront d'une oreille heureusement légère ses anticonformistes érudits voguant entre digressions et fausses pistes, dérapages et saugrenu.
À l'image des philosophes chinois, lunaires et curieux, elle emprunte les chemins de traverse, flâne et contourne. Jouant avec les symboles, elle atteint son but à chaque fois : elle enthousiasme ses lecteurs.
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Dans la littérature policière française très balisée, elle ose prendre la poudre d'escampette et le chemin des écoliers, éclairant d'un regard avisé et humoristique la vie sous tous ses angles carrés.
Le destin rattrape ses personnages habités de haine vengeresse, de guerre, de trahison et de trépas.
Elle ne court pas pour autant après le vent mais dégage et révèle, livre après livre, les filets de lumière qui émergent des trous les plus noirs.
Comme dans la vie, « -ça se tient mais il arrive souvent que le mensonge tienne debout, et pas la vérité. »
Attention à la contagion, Vargas, c'est un plaisir tenace qui ne vous lâche pas
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Je ressors de ce roman policier avec un avis mitigé. En effet, l'intrigue est tirée en longueur par de nombreuses digressions et la description trop longue des personnages tant physiquement que mentalement.
La fin du récit est m'a laissée insatisfaite car la peine à laquelle le/la coupable est condamné(e) n'est pas connue, sans parler du fait que l'intrigue assez tarabiscotée et peu crédible.
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J'ai pensé à Scoubidou, parfois à Frédéric Dard, parce qu'il y a un côté drôle dans l'horreur et dans la violence, mais il y a une ou des intrigues assez fortes aussi. Et tout ça est bien divertissant. Au-delà, Fred Vargas fait vraiment du bon travail. C'est bien plus plaisant, intéressant et écrit que plein d'autres du-de ces genre-s.
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Pour moi, ce Vargas est malheureusement le moins bon de la série... Rien d'exceptionnel et une histoire que j'ai trouvé au final plutôt plate et sans grand intérêt... Peut-être aurais-je eu un avis différent si je l'avais lu plutôt qu'écouter en audiolivre... Mais bon, je ne peux pas revenir sur ce choix... Ce livre me fait même hésiter à poursuivre la lecture des aventures d'Adamsburg... Mais en tous les cas, pour le coup, je prends une petite pause de Vargas !
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Ces "bois éternels" ne resteront pas éternellement dans mon souvenir, si ce n'est comme une histoire très confuse et peu convaincante. Les personnages d'habitude mieux campés s'estompent ici dans un brouillard normand très opaque. Vargas entraine même Camille dans une "aventure" dont on imagine que l'intéressée elle-même se serait bien passé.
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Je n'aime pas prendre une "série" en cours, c'est donc assez exceptionnel pour moi. Ici c'est le Fred Vargas préféré de Ludivine, une copine du Club de Lecture L'île aux Livres, alors, je me suis lancée ! Il fallait bien que je découvre ^^ Alors, même s'il y a bien des allusions aux livres précédents (il y a même des notes en bas de page pour dire de quel livre il s'agit), il ne s'agit de quelques bribes, de petites choses, sans rentrer dans le détail. du coup, même si je n'aime pas "prendre le train en marche", ça ne m'a pas trop dérangée, ça m'a même donné envie de lire Sous les vents de Neptune (histoire se passant juste avant Dans les bois éternels) !

Les chapitres sont très courts et l'auteure creuse vraiment beaucoup ses personnages et notamment Adamsberg. Ce qui est quand même, vachement bien quand il s'agit d'un héros récurrent, c'est ce qu'attendent les lecteurs, et je pense qu'ils ne doivent pas être déçus. J'ai découvert la Brigade, un personnage à part entière. C'est comme une famille où tous les membres sont différents mais complémentaires, qui s'acceptent et s'engueulent, qu'on ne peut pas séparer. J'ai passé mon temps à me demander comment elle tenait debout cette Brigade, surtout avec un commissaire comme Adamsberg mais au final, il ne pourrait en être autrement. Cette façon s'être constamment en équilibre, prête à s'effondrer, c'est ce qui fait tout son charme.

Le commissaire est spécial, il a des moments de déconnexion, un côté mélancolique très prononcé, un côté perdu. Il est terriblement attachant ! Ses bizarreries le rendent encore plus attachant d'ailleurs. On le perçoit à travers les membres de son équipe comme le pilier fragile. Il est assurément loin d'être parfait mais il a les qualités de ses défauts. Dans l'équipe, il est essentiel même si on se rend vite compte que chaque membre est important et à son rôle à jouer même mineur. Dans la Brigade, chaque membre a sa lubie, son caractère, sa façon d'être, … plein de spécificités qu'il est si plaisant de découvrir.

L'intrigue est diablement bien construite. Sous une impression de grosses ficelles et de facilité, le lecteur est en fait embarqué dans un imbroglio et ressort finalement assez voire complètement surpris du dénouement. Rebondissements, fausses pistes … Fred Vargas a réussi à me séduire, je n'en menais souvent pas plus large qu'Adamsberg. J'aime beaucoup les différents morceaux de l'intrigue, qui s'emboitent au fur et à mesure, avec en fond de tout ça, le quotidien du commissaire et ses relations difficiles avec les autres. Je n'en dirai pas plus sur l'histoire, parce qu'il est préférable de garder de la surprise, sans aucun doute ^^

J'ai beaucoup apprécié, la façon dont le récit est construit, jusqu'aux métaphores utilisées par le commissaire (les bouquetins tout ça). On recueille des indices, on cherche vraiment, on s'inquiète pour les personnages, on essaie de trouver le lien, on réussit ou on échoue, peu importe. La trame est vraiment réussie, c'est détaillé, imagé, avec un rythme propre à l'auteure et c'est, je pense, ce qui fait le charme de ce livre et de cette série très certainement. le gros plus de Dans les bois éternels, et de la série entière sans doute, c'est le commissaire et son monde. C'est le microcosme crée par l'auteure : la Brigade, son fonctionnement, ses membres, son chef. La psychologie des personnages est bien développée. Comme le commissaire, les membres de la Brigade sont attachants, presque tous aussi barrés et bizarres qu'Adamsberg, sans oublier le chat le plus spécial du monde :p. Et comme la brigade compte presqu'une trentaine de membres, nul doute qu'il y ait matière à se renouveler de livre en livre ! Il a ceux qu'on adore, ceux qui intriguent, ceux qu'on déteste, ceux qui ne sont pas ce qu'ils laissent transparaitre…, vraiment il y a de quoi faire ^^

Je retiendrai entre autres que Fred Vargas réussit à me faire aimer des bizarreries et des attitudes qui dans la réalité m'agaceraient très certainement ^^ Elle a une façon bien à elle se surprendre son lecteur, une manière de retranscrire "l'imaginaire du quotidien" grâce à un héros différent avec les pieds sur Terre mais la tête dans les nuages.

J'ai vraiment beaucoup aimé ce roman, un vrai polar et j'ai envie de lire d'autres titres de l'auteure avec le commissaire Adamsberg, et si pour une fois, je ne cherchais pas à "lire dans l'ordre" ? Je pense que c'est faisable, parce que l'auteure ne spoile rien ou si peu des autres intrigues et donc, je risque de lire Sous les vents de Neptune prochainement.
Lien : http://lesdecouvertesdedawn...
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Fred Vargas et moi avons commencé un peu mollement, mais je crois qu'avec "Dans les bois éternels", nous nous sommes retrouvées !

J'avais lu il y a pas loin de 20 ans "L'homme à l'envers", et avais apprécié, mais n'avais pas plus que ça aimé un second livre mettant son célèbre commissaire Adamsberg, de la Criminelle. Question de moment !

Par contre il y a 4 ou 5 ans j'ai lu son livre L'humanité en péril, ai découvert que l'autrice était avant tout scientifique et archézoologue, et j'avais aimé son écriture limpide et son style. Même si c'était pour nous parler de la fin du monde ! La vraie, pas la romanesque....😉

On m'a dit, que pour les apprécier tous les deux, Vargas et son personnage fétiche, il fallait recommencer au début de ses enquêtes, mais ayant trouvé ce roman dans une boîte à livres, j'ai décidé de recommencer ici, et j'ai bien fait.

Je vous rassure, ce roman se lit tout à fait indépendamment des autres. Vargas prend bien soin tout le long de son roman de nous resituer les personnalités, les hiérarchies, et les histoires.

Quelques personnages :

L'histoire est intéressante, mais les personnages le sont encore plus. Un peu à l'instar de mes lectures d'Agatha Christie, je sens qu'avec Vargas je vais adorer son équipe de policiers et médecins en tout genre, plus que l'enquête en cours !

Le commissaire Jean-Baptiste Adamsberg, petit homme brun, est à la tête d'une belle brigade de 27 personnes.

Tous les citer serait déraisonnable, voire ennuyeux, mais disons que ceux qui reviennent souvent sont :

- le commandant Danglard qui jusqu'à maintenant était vraisemblablement capitaine, et que JB persistera à nommer comme tel. Il a une érudition impressionnante, et veille toujours sur son commissaire.
- le lieutenant Violette Retancourt, grande et je cite tout le monde "grosse" femme blonde, qui me semble pilier du commissariat. Forte comme un cheval, fine, intelligente, étonnante ! Admirée par le commissaire (même si j'ai cru comprendre qu'ils avaient eu des problèmes autrefois ensemble), et par la plupart des gens qu'elle rencontre, y compris le chat, ce qui n'est rien de le dire...
- Estalère, lui aussi adulant la précédente, qui n'a pas encore compris qu'il n'était pas au service des autres, et qui doit prendre sa place.
- Et puis Voisenet, Lamarre, Noël, Froissy, etc.

Dans ce tome-ci, on fera aussi connaissance avec la légiste Ariane Lagarde que le commissaire a connue il y a bien longtemps, passionnante et complexe, et Louis Veyrenc de Bilhc, qui vient d'arriver dans la brigade.

Lui aussi comme le commissaire est un pyrénéen, et plus particulièrement un béarnais, mais de la vallée mitoyenne à celle de son chef. Il est venu en renfort de la brigade, mais également pour comprendre mieux son passé, et j'ai trouvé passionnante leur histoire commune qui va émailler tout le roman.
Il a aussi une propension extraordinaire à s'exprimer en vers et en alexandrins, pas moderne, mais bien beau !

Puis on "pouponnera" avec Tom, 9 mois, petit garçon d'Adamsberg, qu'il a eu avec une certaine Camille.

L'enquête :

Il y a conjointement plusieurs morts dès le début de l'enquête. Deux escrocs à la gorge tranchée porte de la Chapelle, qui n'ont pas de rapport l'un avec l'autre, et... un grand cerf aux portes de la Normandie !

Pour les deux hommes, la légiste a ses raisons pour s'orienter très vite vers une femme comme assassin, aussi surprenant que cela puisse être. Pourquoi, qui, comment, tout reste à éclaircir. Mais il faut faire vite car les Stups veulent s'emparer de l'enquête, persuadés qu'il s'agit d'une histoire de drogue. Qui a raison ?

Pour le cerf, tué de façon peu respectueuse des traditions, et dont le coeur a été arraché et fouillé, cela va être également compliqué... ce n'est pas vraiment une enquête, c'est un service que notre commissaire veut rendre à ses nouveaux amis normands rencontrés dans un troquet, et qui lui font confiance pour démêler ce problème. le commissaire va se prendre au jeu et il fait bien.

Et puis en parallèle de tous ces forfaits, rôde un personnage appelé "l'Ombre".
Est-ce une personne, est-ce un spectre, est-ce une sensation, est-ce un fantasme ?
Beaucoup de gens ont cru la voir, à des endroits très différents et dans des situations assez variées. Et non loin de scènes macabres...

Le style :

J'ai l'impression, pour me souvenir du premier Vargas que j'ai lu, que l'autrice aime bien saupoudrer ses romans d'une pointe médiévale de contes et légendes, voire de fantastique.

C'est un roman riche et foisonnant, à l'écriture poétique mais fluide, dans lequel elle nous parlera aussi de vierges, de personnalités dissociées, d'une ancienne enquête d'infirmière tueuse de vieilles personnes, d'une vieille médication médiévale, du respect apporté aux bêtes, de vin, de querelles vieilles comme le monde, entre les hommes.

A chaque fois que je reprenais mon roman, j'étais heureuse de retrouver les personnages, que l'autrice a vraiment pris le temps de construire, comme cette équipe soudée, mais aussi les normands, ou Louis le nouveau.

Donc me voilà mordue d'Adamsberg et de Vargas, et c'est parti pour un bon moment ! 🤩
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Depuis le précédent tome, je commence à comprendre l'engouement que suscite les livres de Fred VARGAS. le personnage d'Adamsberg, qui il faut le dire m'horripilait au début, évolue vraiment vers un type qui devient plus humain, plus attachant. L'enquête m'a complètement entraînée, je suis tombée dans tous les pièges que l'auteure a tendu, toutes les hypothèses m'ont semblé crédibles, c'était vraiment bien ficelé, jusqu'au dénouement que je n'avais absolument envisagé. Et vu le nombre de polars que je lis, ça devient plutôt rare qu'on réussisse à m'embrouiller. Je suis désormais certaine de continuer à lire cette série et j'en attends beaucoup. J'espère ne pas être déçue par la suite.
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Un Vargas de mon point de vue moins inspiré. J'ai glissé sur l'intrigue alambiquée comme un papillon sur une goutte de rosée : selon sa taille, il s'y désaltère ou il y meurt... Il y a pourtant matière à réjouissance, notamment grâce à ces toujours aussi formidables dialogues entre Danglard et Adamsberg. Mais quelque chose est un peu surjoué dans cette intrigue qu'un esprit habile et habitué aurait vite fait de découdre. En effet Vargas utilise de grosses ficelles dans cet opus. Un peu de lassitude ? Un peu du métier qui pousse à produire ? Je ne me risquerai pas à condamner l'envie de Vargas pour un livre, surtout quand on sait combien de ses romans sont infiniment précieux.
Mais ici je dois avouer que je me suis ennuyé. Ca arrive, mais c'est pesant.
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