AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : SIE91164_3824
Albin Michel (30/11/-1)
3.83/5   6 notes
Résumé :
En septembre 1918, loin des champs de bataille de Picardie, la France mène, aux côtés de la Serbie, une offensive décisive en Macédoine, occupée par la Bulgarie, alliée de l'Allemagne. Le lieutenant de Queslain, officier français, est laissé pour mort au cours d'un assaut et fait prisonnier par une armée bulgare aux abois. Affecté à un convoi de combattants ennemis blessés, il est contraint de suivre, sous bonne garde et dans des conditions éprouvantes, le repli de ... >Voir plus
Que lire après LénaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"Léna" est une de ces héroînes que peut-être Joseph Kessel aurait aimé, une de ces femmes qui ne subit pas sa vie, qui a décidé de la vivre, même si fatalement pour cela il lui faudra s'enfoncer dans la plus noire des tragédies.
Mais c'est Roger Vercel qui, dans ce sombre roman, a donné vie à Léna Apostolovat, avec toujours cette façon d'insuffler sentiments et émotions qui façonne ses épais personnages.
Comme dans "capitaine Conan" qui lui vaudra le prix Goncourt en 1934, Roger Vercel s'inspire ici de son expérience de magistrat-instructeur à la prévôté sur le front d'Orient durant la première guerre mondiale.
Le rude décor est planté, la Macédoine martyrisée par les grecs, les bulgares, les serbes, les albanais et les turcs.
Le lieutenant Queslain a démissionné de l'aviation par dégoût de tuer en aveugle du haut de ses bombardements.
Blessé dans les tranchées et fait prisonnier, il va être jeté et ballotté dans un convoi à travers l'imbroglio des haines déchaînées alors dans les Balkans.
Léna est la jeune macédonienne, médecin de guerre, qui a soigné Queslain.
Meurtrie dans sa chair par le martyr de son pays, elle va entretenir avec lui, le soldat français, une relation complexe et difficile.
Celle-là même qui lui est inspirée par un nationalisme exacerbé par le devoir, la vengeance et la fatalité.
Ce livre est un roman puissant, même si une certaine hystérisation du personnage de Léna vient en gâcher quelque peu l'épilogue.
Pourtant, il s'en dégage une forte réflexion pacifiste.
L'horreur et la haine de la guerre y sont décrites de façon réaliste, d'une façon telle qu'elle ne peut avoir été inspirée que dans la moelle et l'instinct d'un véritable combattant meurtri.
Roger Vercel réfute ici tout romantique héroïsme du soldat pour le ramener à la haine, la honte, le dépit, la peur et le désespoir.
Je ne suis pas payé pour raconter des histoires, écrit-il, la guerre est une balance de vies et de morts.
Mais ce roman de Vercel souffre de quelques longueurs, et d'une certaine confusion dans les haines éprouvées pour qui, du lecteur d'aujourd'hui, ne maîtrise pas ce contexte historique d'Europe centrale.
Cependant la plume de Vercel, comme à son habitude, est efficace.
Elle peint des paysages, elle brosse des portraits plus réalistes que nature.
Et toujours en dit long sur notre part d'humanité ...
Commenter  J’apprécie          500
Au coeur du front oriental lors de la première guerre mondial un officier Français est fait prisonnier par les Bulgares alors allié de l'Allemagne. Durant cette captivité, il fait la connaissance de Lena, une infirmière Bulgare qui le fascine.

A la fois roman de guerre, roman psychologique, c'est une immersion dans une époque ou les notions d'honneur on encore droit au chapitre, avec une absence total de manichéisme. C'est aussi assez antimilitariste à mon avis, les atrocités et dommages collatéraux de tout conflit armé n'étant point cachés. IL y a donc plusieurs niveaux de lectures qui satisferont les lecteurs les plus exigeants. Plusieurs narrateurs se superposent se qui peut être un peu pénible lorsque l'on se demande qui parle, mais rien de rédhibitoire.
Un livre à posséder dans toute bibliothèque consacré à la première guerre mondial.


Commenter  J’apprécie          20
Une fois n'est pas coutume, Roger Vercel délaisse les marins et leurs navires pour s'attacher à suivre les pérégrinations d'un officier français fait prisonnier pendant la grande guerre sur le front oriental. Ses geôliers, bulgares, ne le traitent pas mal et il tombe amoureux d'une femme médecin qui est chargée de soigner sa blessure. L'histoire, par ailleurs tragique, offre une vision au plus près d'un épisode mal connu du conflit de 14-18. On retrouve par contre le style solide et parfois coupant du romancier. Rien à jeter, donc....
Commenter  J’apprécie          30
Vercel écrit "Léna" en 1936, deux ans après Capitaine Conan (1934). On y retrouve les prolongements de la Grande Guerre dans des combats obscurs où s'affrontent Bulgares et Serbes pour la possession de la Macédoine du Nord et où la France soutient les Serbes.
Le roman raconte l'histoire du lieutenant français blessé,  prisonnier des Bulgares, mais sauvé et soigné par une farouche médecin, nommée Léna. La description de la retraite du groupe des partisans bulgares, encombrés de leur prisonnier, dans le cadre grandiose des montagnes macédoniennes fait tout l'intérêt du roman, magnifiquement écrit à cet égard. La face-à-face entre l'impitoyable Léna et son patient, dont elle prend grand soin, évoque un peu le "Silence de la mer" pour l'inflexibilité polie des adversaires, ou "Le patient anglais" pour l'émergence d'un sentiment entre le blessé et sa soignante. de belles réflexions pacifistes surgissent de la mémoire de l'officier français, ancien aviateur devenu "biffin" par horreur des bombardements qui rythment cette guerre des Balkans comme aujourd'hui ils martyrisent l'Ukraine.
La scène finale, qui doit être le comble de l'horreur et du malentendu, tourne au grand-guignol tant le trait est forcé. Les meilleurs auteurs peuvent rater leurs effets !
C'est alors que Vercel se tourne avantageusement vers la littérature maritime, après un passage litigieux dans la France de Pétain.
Lien : https://diacritiques.blogspo..
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Et voilà ... On s'appelle de Queslain, on se croit un type propre, et puis on fait la guerre !
On la fait d'abord en fonctionnaire, comme un service plus intelligent, un exercice de tir réel ...
Et puis un jour, une nuit, on la voit toute nue, sans les oripeaux de la Haye, sans la petite fleur bleue que les fabricants de biographies héroïques finissent toujours par découvrir dans le charnier ...
Commenter  J’apprécie          190
J'avais été blessé deux fois, en France, et j'avais constaté alors l'indifférence, même la sourde satisfaction avec laquelle, dans un hôpital, on écoute gronder les lignes.
On n'y est pas, on n'y sera pas !
J'avoue n'avoir rencontré que dans les journaux le type qui se plaint de rater la fête !
[...]
Je vous disais à l'instant que le blessé qui gémit de ne pas être au casse-pipes m'a toujours semblé être une des inventions les plus éhontées des bourreurs de crâne ...
Commenter  J’apprécie          80

autres livres classés : guerreVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (13) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3187 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..