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EAN : 9782226085931
272 pages
Albin Michel (07/03/1996)
4/5   10 notes
Résumé :
Auteur d'une oeuvre abondante 18 romans, 6 recueils de nouvelles, 9 récits et essais , Roger Vercel reste l'un de nos grands romanciers de la mer. Inspiré du spectacle de l'Océan et des paysages de sa « Bretagne aux cent visages », il s'est toujours montré attentif aux hommes, marins ou habitants des côtes, dont il évoque le destin rude et la vie aventureuse.

Dépeignant ici les splendeurs de la baie du Mont-Saint-Michel, il évoque la vie de ses pêcheu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Si Jean de la Varende lui a offert ses lettres de noblesse,
si Paul Féval, l'abbé Bosseboeuf et le marquis de Tombelaine en ont exposé les merveilles, si Jean Markale s'est penché sur l'énigme de son dragon et si Etienne Dupont en a conté les plus belles légendes, jamais pourtant le Mont Saint-Michel n'avait été aussi précisément dévisagé que "Sous le pied de l'archange".
Le livre, écrit par Roger Vercel, est paru en 1937.
C'est un bon livre, forgé d'un drame intense et pénétrant.
Son décor est le Mont Saint-Michel.
Roger Vercel le dépeint d'une manière inattendue, plus humaine.
Il l'a épousseté de ses scories boutiquières et touristiques.
Et il en décrit la vie quotidienne telle qu'elle n'est plus depuis fort longtemps.
Il fait visiter le Mont dans ses moindres recoins, dans ses plus intimes secrets comme dans les plus banals des gestes de sa vie quotidienne.
Roger Vercel, ici, se fait le guide d'une visite sans pareille d'un Mont dont les eaux grasses sont jetées par dessus les murs, où c'est une chaîne de seaux passés de mains en mains qui approvisionne en cidre le "Mouton d'Or", où l'on se recueille sur la tombe de Victor et Annette Poulard, bons époux, bons hôteliers ...
André Brelet a été nommé comme gardien au musée.
Il n'a pas amené le beau temps.
Il vient de Granville.
Il est venu avec Laurence, qui l'attend en bas dans un café.
La jeune femme, déchue de sa vie de riche héritière par un père ruiné, n'est plus qu'amertume ...
"Sous le pied de l'archange" est l'histoire d'un couple en dérive.
Comme dans chacun de ses livres, Roger Vercel brode un drame épais dans un décor démesuré.
Ici se dresse la silhouette Du Mont, dans "Capitaine Conan" résonnait la fureur des tranchées, dans "Remorque" tintait l'appel tragique du navire en détresse, et "Duguesclin" bruissait du fracas de la guerre de cent ans !
La liste est longue de ces titres qui ont édifié une oeuvre formidable.
"Sous le pied de l'archange" est écrit de manière remarquable.
Les descriptions des paysages, les portraits, à force d'être si délicatement et adroitement croqués, font de ce livre un de ceux dont la plus belle des littératures s'honore.
Roger Vercel, que l'on a, à tort, trop souvent pris pour un auteur de genre, nous offre, avec cette indispensable visite au Mont, un moment fort d'émotion ...
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C'est le cinquième roman de Roger Vercel que je lis et j'en ressors enthousiaste et impressionné ! Je suis encore plus emballé que Gill, qui en fait une belle critique avec laquelle je suis d'accord. Sous le Pied de l'archange est un chef d'oeuvre. A lire absolument avant d'aller au Mont ou dans la Baie. (le fait que je visualise - cf mes photos sur mes sites - assez bien les lieux du récit a sans doute été un + ) . Vercel décrit aussi bien ( qu'un Stefan Zweig par exemple, ce qui n'est pas peu dire) les sentiments, pensées et actions humaines que la Baie du Mont St Michel et le Mont lui-même (en distinguant bien les bâtiments religieux des boutiques de la Grand'Rue qui, déjà au début des années 30, étaient celles de "marchands du Temple" exploitant à outrance de ces lieux grandioses l'image sur des objets de pacotille). Il a une intelligence de l'âme humaine et une justesse pour la décrire qui me rappelle celle de Proust ( rien que ça -mais ses phrases sont beaucoup plus courtes !) mais il ne s'intéresse pas qu'à la bourgeoisie et aux "zaristos". Au contraire on sent qu'il apprécie davantage les gens modestes, même s'il ne leur donne pas à tous le bon dieu sans confession. Sa manière de dépeindre les actes de ses personnages n'est pas sans rappeler le talent de "voisins géographiques" l'ayant précédé : Flaubert et Maupassant. Pour moi il est même plus agréable à lire que le premier (mais j'ai probablement été dégoûté par le caractère scolairement obligatoire de lire Mme Bovary).
Vercel habitait la région (Dinard) et savait de quoi il parlait quand il évoque la Baie du Mont-St Michel (ou dans la Caravane de Pâques). Il n'étale pas sa science des lieux et de la culture locale mais il est suffisamment précis pour ne pas dire de bêtises. Il est entre le réalisme et le poétique. Bref : le "réalisme poétique". Ce qui nous amène au cinéma d'avant-guerre et ses drames magnifiquement poignants comme des opéras ( la Chienne, de Jean Renoir, Remorques, de Jean Grémillon..)
4 de ses 18 romans ( Remorques, 2 ans avant celui-ci), ont été adaptés au cinéma - des réussites -? C'est beaucoup trop peu ! Celui-ci ferait un film formidable à la fois esthétique, dramatique, haletant, critique..(faut que je m'y mette !).
Vercel ? Allez-y les yeux.. grands ouverts et l'âme ouverte !
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Sous la lumière morne de mars, la marée s'était épanchée, sans fracas, sans vitesse, une eau boueuse, une glaise délayée et plate que l'on distinguait mal des tangues encore à sec.
Les grands courants n'étaient plus que des effilochures blanches, des traînées d'écume sale.
Pourtant, la mer était là, tangente au mur, léchant déjà la digue, mais elle semblait, en se dilatant, avoir perdu sa force et son élan.
Le ciel bas ne lui accordait aucun reflet, car il était encombré de longs nuages bistres, plats comme des dalles.
A peine si le couchant se décelait, sur la Bretagne, par une bande de corail usé, au-dessus de la ligne sombre et râpeuse de bocage ...
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Car la brume est variée comme la mer, et la Baie est le domaine de ses prestiges, le lieu de ses plus déconcertantes métamorphoses.
Tantôt, c'est le sable, la tangue, l'herbu qui transpirent comme des bêtes et qui fument.
Le brouillard alors rôde très bas et longtemps sur les criches saumâtres, les marous et les bancs ...
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L'ingéniosité de la brocante avait multiplié les Mont Saint-Michel jusqu'à la nausée.
Elle en avait mis au fond des assiettes, sur des chromos criards, des timbales, des couverts à salade, sur ces plaques de bois à encadrement d'écorce et qui font rustique, dans ces globes à secouer, remplis d'eau et de rognures pour effets de neige.
Très vite, cela créait une hantise, et la caricature finissait par masquer le merveilleux modèle.
Dans cette fosse du commerce, on ne le voyait plus, on pouvait s'en croire à cent lieues, on ne le retrouvait qu'en s'éloignant ...
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Les gardiens du musée, qui montrent des personnages de cire, un prisonnier dévoré par les rats, et un enlisé dans la stéarine, redoublèrent les appels, vantèrent leur périscope.
Ils y allaient sans vergogne, sans méchanceté d'ailleurs, ni dessein d'ennuyer le collègue, mais avec l'aisance d'un long entraînement ...
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Devant lui, le Mont s'enlevait, sur le fond de la nuit criblée d'étoiles, avec un relief vivant d'apparition. Sa base baignait, dans une clarté vague, mais toute l'abbaye restait noire, d'un noir prodigieux, où se ciselait chaque détail. Les dentelures des cyprès se continuaient par les dentelures de la Merveille. La flèche finissait dans les astres.
Ainsi dressé dans la nuit, gardant malgré le poids de ses ombres une légèreté aérienne, un inflexible élan, le Mont imposait le sentiment écrasant et exaltant à la fois, de sa vigilance attentive et de sa présence vivante.
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