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EAN : 9782080253101
178 pages
Flammarion (05/05/2021)
3.88/5   4 notes
Résumé :
"La façon dont on se nourrit décide du monde dans lequel on vit." Cette phrase m’est venue spontanément, c’était en 2012, par une belle journée de mai. Elle fut l’acte de naissance de ce qui allait devenir un an plus tard le restaurant Table. Ma petite enfance s’est nourrie au berceau poétique, sauvage et mystérieux d’une rivière, le Renaison. À quelques pas de Roanne, ville des magiciens du goût – Troigros, Pralus et Mons. Je les ai quittés pour Lyon et des études ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Parfois les coïncidences sont étranges. Lors de la dernière masse-critique, j'ai choisi 12 livres et immédiatement j'ai eu le pressentiment que si j'étais élu, ce serait ce livre que je recevrais. Maintenant, je dois vous faire un aveu, me « mettre à table ». Ce présage m'est apparu évident car je connais Bruno Verjus et son restaurant « Table » depuis son ouverture en 2013 pour l'avoir fréquenté jusqu'en 2016 pour des déjeuners d'affaires et des diners d'amis.
La porte en verre automatique coulissante franchit, le plaisir est instantané, un univers relaxant nous envahit, habile contraste avec le frétillant quartier parisien Bastille-St Antoine.

La cuisine rectiligne ouverte, rutilante et séduisante tranche avec la douceur harmonieuse des courbes fluides de la salle dessinant les ilots de tables aux angles ronds semblables à des vagues à la surface satinée d'étain.
L'accueil toujours chaleureux promet un moment de détente tout aussi gourmand que les assiettes se révèleront exquises. Les accords de Bruno Verjus résonnent de mille saveurs dans le plus pur respect du produit qu'il soit animal ou végétal.

Ce récit est l'itinéraire d'un homme passionné, un hymne à la belle cuisine.
J'ai découvert dans ce livre une sensibilité que l'on ne perçoit pas d'emblée sur le personnage probablement par pudeur mais qui transparait franchement dans ses assiettes toutes appétissantes et chatoyantes aux palettes de couleurs accordées.
La poésie et la délicatesse sont également les traits d'union entre ses écrits et ses produits, les deux se dégustent avec délice.
Seul petit bémol dans cette farandole de bonheur, chez « Table », nul besoin de paracétamol tous les plats sont équilibrés et les cuissons parfaitement ciselées mais faites hyper attention les additions peuvent être un peu salées. La qualité à ce niveau, a un prix.

« Un assaisonnement juste, une cuisson parfaite, le bon geste de la main, une découpe appropriée sont les résultats de l'humilité face au sens que dégage chaque produit ».

J'ai un souvenir ému d'asperges vertes et mauves accompagnées d'une vinaigrette d'herbes sauvages, d'un jaune d'oeuf osmosé et de copeaux de fourme d'estive… Un régal.

« Je construis mes plats comme des promenades. Plus encore : comme des paysages oniriques. Chaque bouchée me projette dans une balade à mi-chemin entre mémoire et fantasme ».

La deuxième partie de ce livre est consacrée à une multitude de recettes formulées comme des prières issues de son bréviaire culinaire de passionné, véritable évangile peuplé d'artisans artistes : tripiers, pécheurs, maraîchers, éleveurs, qu'il nous présente comme ses apôtres du produit.

Si j'ai bien compris, c'est un livre sur le développement personnel, ça fait tellement de bien par ou qu'ça passe…
J'espère vous avoir mis l'eau à la bouche et le sourire aux lèvres, ne boudons pas nos plaisirs, la vie est courte. Succombons donc à nos papilles en famille.

Merci infiniment aux éditions Flammarion et à mon Babelio préféré pour cet envoi.
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Lecture savoureuse des découvertes du gastronome Bruno Verjus. J'ai tout aimé, absolument tout. Jusqu'à la passion rendant l'erreur (ici, en cuisine) source de belles découvertes. Idée que je partage.

Verjus rend hommage à sa grand mère Marguerite, ses parents, ses producteurs amoureux du travail bien fait (loin des batteries, de l' intensif, du Roundup et autres cochonneries) en leur expliquant dans ce livre(Marguerite a du lire le livre de son petit fils en cachette là haut, par dessus les nuages) comment il aime à cuisiner viandes, poissons, petites herbes, betteraves, petits pois, etc....

Verjus s'exprime avec poésie, invitant le peintre à tutoyer le cuisinier puisque les deux sont coloristes, chacun à sa façon. C'est ainsi que j'ai découvert les natures mortes de Louise Moillon.
Mais aussi Marie Antoine Carême, fin pâtissier du début 19eme, enfant abandonné par des parents pauvres, mais dont le talent fut reconnu et dont on parle encore aujourd'hui.

Cette lecture, en pleine réouverture des restaurants, donne envie de se mettre à Table (nom du restaurant tenu par l'auteur à Paris). Subtilement, il est rappelé au lecteur que la nourriture est affaire de voyage, de transport, de brassage culturel, d'altérité, de partage, d'amour même, de couleurs, de saveurs, de réminiscences, d'émotions, d'art... le tout "en conscience" comme aime à le dire Verjus plusieurs fois.

Ce livre rend le monde beau, tendre, savoureux parce que la passion balaie la pesanteur. Verjus invite le lecteur à ne pas éteindre cette petite lumière de l'enfance qui brille en chacun de nous: se prendre trop au sérieux bouche l'horizon quand au contraire laisser l'enfant parler nous ouvre les portes de la création et de la rencontre en cuisine ou en salle. A la fin de l'ouvrage Verjus confie quelques unes de ses tentantes recettes.

Un réel plaisir à découvrir cet ouvrage !
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Bruno Verjus est un restaurateur originaire de mon département, de la Loire (42). Terre de bonne chair et de bons vins, ma région a aussi vu l'émergence de certains grands noms en terme de restauration gastronomique, tels que Jacques et Régis Marcon, Les 3 Gros, Pralus, entre autres... et bien sûr Bruno Verjus. Je ne le connaissais que de nom et j'ai appris à découvrir son parcours et sa cuisine dans cet ouvrage. Et quelle cuisine ! Elle donne la part belle aux produits bruts, à l'essentiel de l'aliment. J'ai une aversion pour les ris de veau et pourtant il en parle dans ce livre d'une façon telle que je n'ai qu'une envie... en manger !
Il y est aussi beaucoup question d'héritage, de transmission. Je ne sais pas quel rapport vous entretenez avec la nourriture et la cuisine en général mais pour moi, c'est un pan essentiel de ma vie, passion transmise par mes parents.
Je n'ai qu'une hâte, retourner à Paris et découvrir son restaurant Table pour pouvoir goûter sa cuisine.

Idéal pour les épicuriens (et pour les autres), un document passionnant d'un passionné qui vous mettra sans aucun doute l'eau à la bouche.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
L’œil joue beaucoup dans le désir d'un plat et le conditionne, il donne l'opportunité de mieux découvrir ses saveurs et prépare à la digestion.
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De la même façon qu'une chaussure n'est pas un soulier, une grande volaille n'est pas un poulet.
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Manger, c'est voyager. Dans la mémoire, dans l'espace et dans l'épaisseur de la sensation.
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La conscience est l'antidote de la routine. Je déteste les routines et les habitudes, ce que j'aime, ce sont les rites
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