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EAN : 9782709663175
280 pages
J.-C. Lattès (27/02/2019)
3.72/5   45 notes
Résumé :
13 janvier 2020 à l’aube. Les chars Leclerc pénètrent dans Paris. À Marseille, des unités d’infanterie et des blindés légers quadrillent les quartiers nord en liaison avec la police et la gendarmerie.
Sur toutes les ondes et l’intégralité des réseaux sociaux, le président de la République décrète la mise en œuvre de l’article 36 de la Constitution : l’état de siège est proclamé sur tout le territoire. Les militaires prennent le contrôle du pays. Tout ce qui ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 45 notes
Etat d'urgence, état de siège, article 16, article 36, ces questions nourrissent depuis des années la réflexion des juristes et l'on se souvient des travaux des comités Vedel et Balladur ou des réflexions du Président Hollande sur une éventuelle réforme de la constitution.

Le point clé étant que l'autorité passe aux mains des militaires si l'article 36 est appliqué comme l'illustre Henri Vernet dans ce roman aussi inquiétant que passionnant où l'on voit un jeune Président activer l'état de siège et transmettre au Général Gerfaut une partie des pouvoirs.

Analysant la genèse de la crise (violence, terrorisme) puis décrivant les batailles sur le terrain (dans les quartiers « sensibles » ) et dans les coulisses du pouvoir (influencés par les sondages), avec un duel entre le président et le général, le romancier décrit les axes d'une renaissance et conclut par un épilogue savoureux … qui voit une femme rafler la mise et prendre la direction du pays assaini et pacifié.

Vladimir Volkoff avait en 1990, imaginé un scénario voisin avec « Le Bouclage », mais en trois décennies sont nés les réseaux sociaux, les téléphone mobiles et les vidéos … ce qui change tout car « article 36 » montre que l'opinion se révolte lorsque Twitter et Facebook sont coupés !

Ce roman addictif nourrit la réflexion en cette époque où d'autres moyens coercitifs sont apparus avec le confinement et le Pass Sanitaire et rappelle que démocratie et liberté se défendent au quotidien.
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Les "cocus de la république" défilent en couleur canari et les black blocs se mêlent aux manifestants. le président quadragénaire est novice en politique. Les L.B.D. tirent des balles de défense à létalité réduite. A Bruxelles, la discussion des dirigeants européens est interminable, avec la montée des nationalismes en toile de fond. le président américain twitte. le terrorisme est actif, alors pourquoi pas un militaire à la tête de l'état ?

Nous voici dans l'actualité politique et toute ressemblance avec l'actualité n'est pas fortuite. le contexte est posé dans la première moitié du livre jusqu'à la mise en place de l'article 36. Tout bascule alors...vers le thriller politique. Les journaux et autres médias commentent l'actualité, les enjeux et les positions des acteurs "imaginaires".

C'est un roman bien sûr mais les personnages sont tellement réalistes et le climat social si bien décrit que l'on ne sait plus si c'est du "lard ou du cochon". On se laisse happer par ce thriller politique très (trop ? on dit certains) documenté qui nous montre l'envers du décor où calculs, manoeuvres et manipulations sont à l'oeuvre comme dans la vraie vie politique.
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Article 36 de la Constitution Française.
"L'état de siège est décrété en Conseil des ministres. Sa prorogation au-delà de douze jours ne peut être autorisée que par le Parlement".
La France est secouée par des attentats, l'extrême droite ne cesse de progresser. Une bavure policière met à mal la popularité déjà érodée de la police. Les manifestations des gilets "jaunes canaris ", les cocus de la République" perturbent le pays.

Marc Cardignac, Président quadragénaire, alerte, sportif, est novice en politique. Raison pour laquelle il a été élu par une population souhaitant un renouvellement des représentants politiques, mais les forces en place le considèrent comme un intrus dans le jeu politique.
Ce Président ayant entendu le besoin exprimé par une partie de la population d'avoir un vrai chef, car le manque d'autorité et de respect à tous les niveaux sapent les bases du pays, décide l'application de l'article 36 et s'appuie sur le Général Maxime Gerfaut.
Ce militaire, proche de la retraite, est salué comme un héros après le sauvetage de femmes kurdes, action qu'il a mené en désobéissant aux ordres.

13 Janvier 2020, la France se réveille avec le bruit des chars en fond sonore.

Face à l'état de siège l'ordre politique est bouleversé. Des opposants deviennent soutien et des partisans deviennent opposants, voir résistants. La France et l'Union Européenne sont divisées et semblent irréconciliables.

Si les premiers jours, l'état de siège est approuvé par une large majorité, peu à peu la popularité s'estompe. Car si l'état de siège permet de démanteler des réseaux islamistes, c'est aussi la mise en place de tribunaux spéciaux et des peines qui se veulent exemplaires. Une partie de la population rentre en Résistance.

Naturellement, toute coïncidence ou ressemblance avec des personnages réels..... Ce récit est une oeuvre de pure fiction : espérons-le.
Mais, n'oublions jamais que "la vérité est aux Hommes politique ce que la bonté est au bourreau".

Une visite dans les arcanes du pouvoir. Mensonges, jeu de dupes et faux semblants. Mais au sommet du pouvoir, il ne peut y avoir deux Hommes providentiels. Et pour conserver ce précieux joyau tous les coups sont permis.

Un thriller politique qui nous pousse à nous interroger sur le pouvoir, la peur, la faiblesse et la force des Hommes.

Un livre qui ne se quitte pas après la lecture de la dernière ligne. A lire absolument.


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Imaginez : le plus jeune président de la République jamais élu, des attentats, une grogne sociale sans précédent... Si la situation vous semble familière, rien de plus normal.

Sauf que là le président lance la procédure issue de l'article 36 de la Constitution.

Article encore jamais utilisé, il permet d'instaurer pendant 12 jours, et plus en cas de renouvellement, l'état de siège, avec l'intervention de l'armée, sur notre territoire national.

Tout est possible et plausible dans cette fiction. Ce parti pris, réaliste, constitue la grande force du roman.

On sent qu'il y a derrière ce récit un énorme travail de recherche mené par l'auteur.

Se retrouve, au fil des pages, le débat qui agite nos sociétés démocratiques : faut-il privilégier la sécurité ou la liberté ? Comment peuvent s'articuler ses deux notions sans que l'une n'empiète sur l'autre ?

Le style est clair, limpide, je dirais même militaire : rien de superflu mais cela à un contrecoup : je ne me suis pas attachée aux différents protagonistes de l'histoire qui sont évoqués de façon trop sommaire pour que leur sort,au final, importe surtout par rapport aux enjeux nationaux évoqués.

Cela n'a pas gâché mon plaisir à la lecture de ce polar rondement mené, qui après une mise en place un peu longue, multiplie les rebondissements jusqu'au dénouement final.
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Le genre du polar est bien établi dans la littérature française, celui de la fiction politique nous est moins familier, même si certains auteurs s'y sont consacrés avec un certain succès, tels Marc Dugain. Henri Vernet, journaliste politique, a tenté une synthèse des deux genres dans Article 36.
Le roman commence par la proclamation de l'état de siège en ce début de janvier 2020. La France est submergée par une vague d'attentats terroristes, et elle ne parvient toujours pas à résoudre les problèmes de fond qui se posent au pays depuis plusieurs décennies : insécurité, chômage, banlieues en déshérence. le président de la République, Cardignac, fait appel à un général, Gerfaut, pour la mise en oeuvre de cette Mesure. Ce général aurait contribué à sauver des Yézidis durant le conflit en Irak et en Syrie. Il peut faire penser au général De Villiers, entré en conflit au début du quinquennat avec le président Macron , à propos du budget des armées .


D'autres personnages peuvent nous rappeler des figures médiatisées ou plus cachées : Delphine Salgado, conseillère à la Communication du Président, Tancrède, compagnon de la précédente, avocat. Charles Brissaud est Premier ministre, en proie à « l'enfer de Matignon. Alice Valbergues, très influente auprès du Président Cardignac est la femme de l'ombre, l'éminence grise. Il y a beaucoup de qualités dans le roman d'Henri Vernet : une restitution minutieuse, très fouillée du fonctionnement des institutions policières, sécuritaires et militaires de la France. On se croirait parfois dans un épisode du Bureau des légendes, série culte.

La dimension des personnages peut nous séduire, également. Henri Vernet les dépeint avec humanité, en nuances, en soulignant aussi leurs illusions, surtout celles de Delphine Salgado, qui finira par rompre avec le Président Cardignac. On est saisi par d'angoissantes interrogations qui ne manquent pas de sourdre à la lecture de ce roman : est-ce vraiment une pure fiction ? Ne sommes-nous pas menacés par des tentations antidémocratiques ? Sans doute, mais c'est le signe que le récit a atteint son objectif : faire toucher du doigt un certain état du pays, peindre avec force détails le fonctionnement des institutions, et exposer une intrigue qui nous tient en haleine jusqu'au bout de ce roman. A recommander.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Prologue



Paris
05 h 19

Les réverbères dessinaient des halos jaunâtres au-dessus des trottoirs mouillés et déserts. Cela faisait trois jours que la capitale s’était emmitouflée dans une brume dense comme du coton et même le vent d’ouest n’arrivait pas à balayer les masses d’air froid qui stagnaient dans les rues. Sur le long boulevard, seul le kiosque à journaux offrait un semblant de vie.

L’homme en gabardine bleue jeta un regard fatigué sur le brouillard puis s’accroupit pour soulever la trappe arrière du kiosque. Un grincement agressif et familier monta des gonds. Il grimaça. Il avait beau mettre de l’huile, le métal se faisait un malin plaisir à lui irriter les tympans. Un jour il démolirait la trappe à grands coups de masse. Et pas seulement cette putain de trappe, mais aussi ce foutu kiosque, prison de métal et de papier.

Il tira une dernière bouffée sur sa cigarette à moitié consumée, plongea les mains dans le trou sombre et extirpa les piles de quotidiens pour les poser sur le trottoir détrempé.

Encore une demi-heure avant de se prendre un crème. Il parcourut les Unes des journaux avec lassitude. Enquête en cours sur les attentats dans le pays, contagion des émeutes urbaines, hausse du chômage, migrants, récession dans la zone euro… Il soupira en insérant les piles dans les présentoirs. Si encore il y avait de l’espoir, mais rien à l’horizon. Le président, son Premier ministre et son gouvernement semblaient impuissants. Il avait pourtant voté pour eux aux dernières élections. Il y avait cru au renouveau, mais, ces derniers mois, tout allait en empirant. Le pays était devenu une cocotte-minute en surchauffe, prête à exploser. Sans parler des impôts et des taxes. Il avait beau trimer, rien n’y faisait, son compte en banque virait toujours au rouge le 15 du mois. Et ça continuerait jusqu’à la retraite. Mettre des ronds de côté c’était un luxe qu’il ne pouvait pas se permettre.

Il cracha un jet de salive humecté de nicotine.

Tu parles. Tous des incapables, corrompus. Qu’ils dégagent, maugréa-t-il en fouillant parmi les quotidiens.

À coup sûr, il n’allait pas en vendre beaucoup. Le brouillard de la ville s’était installé dans la tête des gens.

Au moment où il posa une pile de journaux sur le présentoir, un grondement sourd monta du boulevard. Il connaissait la musique de l’aube depuis vingt ans qu’il faisait ce métier, et ça n’y ressemblait pas.

Aux aguets, il scruta à travers la nappe de brouillard.

Le trottoir vibrait.

Soudain, un coup de vent humide balaya le sol et projeta sur la chaussée une dizaine d’exemplaires. Les journaux voletèrent. Il voulut les récupérer, mais quand il posa le pied sur la chaussée le curieux grondement s’amplifia.
Il se figea. Inquiet. Un vrombissement accompagnait les vibrations qui faisaient même osciller les branches des arbres.

Une masse énorme à la carapace marron, vert et noir, surgit des brumes.

Le kiosquier écarquilla les yeux.

Un char.

Puis un deuxième, cette fois avec des roues.

Puis un troisième.

Un quatrième.

Les monstres d’acier défilaient devant lui comme à la parade. Le kiosquier restait tétanisé, sa cigarette plantée entre ses lèvres sèches.

Les réverbères tremblaient maintenant. Le kiosque aussi.

Le premier tank, un Leclerc, monstre de 57 tonnes, arriva à son niveau, suivi de près par les AMX-10 RC, gros scarabées sur roues d’une vingtaine de tonnes. Les chenilles et les pneus gigantesques écrasaient les journaux, dérisoires lambeaux de papier, hachés par des rouages aveugles.

Le kiosquier était médusé. Il ne fit même pas attention à la cendre qui tombait de sa cigarette. Des camions Renault GBC 180 surgirent à leur tour du brouillard, ridelles soulevées, remplis de soldats armés. Les visages impassibles des hommes figés sur les bancs.

Le cortège passa devant lui pour s’enfoncer dans la bruine à l’autre bout du boulevard.

Un 4×4 Ford VT4, au camouflage standard, émergea avec trois hommes à l’intérieur, casqués et vêtus de treillis F3 version hiver et un quatrième, coiffé d’un béret. Le véhicule s’arrêta.

Le militaire en béret descendit et vint à sa rencontre d’un pas rapide avec ses Haix à semelles crantées1. Sur son flanc était accroché dans son holster un Glock 17, modèle semi-automatique utilisé par les forces spéciales.

Le kiosquier, qui avait fait son service militaire trois décennies plus tôt, reconnut tout de suite un officier. Au vu des étoiles sur la poitrine, c’était même un général. Instinctivement, le vendeur de journaux se raidit.

L’officier arriva à son niveau et lui décocha un sourire clair. Il avait les cheveux argentés, coupés court, la cinquantaine sportive, le regard gris, à peine plus doux que l’acier de ses tanks.

Le kiosquier fronça les sourcils. Ce visage lui était familier. Il avait fait la Une des journaux.

— Vous auriez une cigarette ? J’ai oublié les miennes ce matin.

— Euh, oui…, répondit le kiosquier stupéfait, qui chercha son paquet avant de le lui tendre, avec un briquet. Vous faites des manœuvres ?

Le général alluma une cigarette et aspira une longue bouffée.

— Pas exactement. Disons qu’on va avoir beaucoup de travail aujourd’hui.

Il s’arrêta quelques secondes pour contempler la façade du kiosque puis ajouta sur un ton laconique qu’atténuait son mince sourire :

— Gonflez votre carnet de commandes de quotidiens pour demain… Vous en vendrez des piles entières.

Le kiosquier était interloqué.

— Quel genre de travail ?

L’officier inclina la tête d’un coup bref et, sans répondre, fit demi-tour. Il frappa sur la portière de la jeep puis se retourna pour lancer d’un air grave :

— Un travail très difficile, cher monsieur…
Il suspendit sa phrase, son regard attrapa celui du kiosquier, et il articula lentement :

— Faire la guerre et sauver la France.



Le véhicule disparut dans la nappe de brume. Le boulevard était à nouveau désert.

— La guerre…, balbutia le kiosquier, de plus en plus incrédule.

Il frotta ses yeux rougis, se demandant s’il n’avait pas été victime d’une hallucination. Il retourna à l’intérieur du kiosque et alluma son petit poste de radio orangé.

Des volutes de violon, de flûte et de contrebasse se répandirent autour de lui. Le kiosquier afficha une mine agacée. Il n’y avait jamais de musique classique sur sa station préférée. Il tourna la molette, en vain, toutes les radios diffusaient la même musique.

Soudain la musique s’arrêta. Et une voix féminine résonna :

— Ceci est une communication du président de la République.

Il s’écoula quelques secondes puis une autre voix, masculine cette fois, reprit :

— Mes chers compatriotes, je m’adresse à vous avec toute la gravité qui convient à cet instant. J’ai pris une décision importante pour l’avenir de la nation, en accord avec le Premier ministre et le gouvernement. La France doit faire face depuis plusieurs mois à une situation grave. Je ne pouvais plus attendre, sous peine de voir notre pays s’enfoncer dans le chaos. Il est des moments dans la vie d’une nation où elle doit faire face à des choix cruciaux. J’ai… attentats… danger…

Le poste crachotait, la voix du président grésilla, une petite lueur rouge clignota sur le côté. Les piles allaient rendre l’âme.

— Ah non, pesta le kiosquier, c’est pas le moment.

Il secoua l’appareil comme si les piles allaient se recharger miraculeusement.

— … Chers compatriotes… besoin de votre soutien… oublier… divisions… querelles… aujourd’hui… décidé d’activer l’article 36.

Le kiosquier tapa d’une main ferme sur le boîtier. La voix du président redevint claire.

— J’ai demandé à l’armée d’intervenir, conformément aux pouvoirs que me confère la Constitution en temps de crise. L’état de siège est décrété dans…

Les piles rendirent l’âme d’un coup et firent taire le chef de l’État.

— Merde ! jura le kiosquier qui s’empara de son smartphone pour se connecter à Internet.



Au même moment, aux quatre coins du territoire, des convois en tout point identiques à celui apparu sur le boulevard parisien surgissaient à leur tour du néant.

Toute une armée en ordre de bataille s’avançait aux premières lueurs de l’aube. Un tentaculaire ballet de fer et d’acier chorégraphié depuis l’état-major central des armées niché au sud de Paris.

Dans tout le pays, douze régiments de l’armée de terre, parmi les plus prestigieux, ouvraient les portes de leur caserne pour lâcher dix mille soldats, casqués, armés et surentraînés. Dans le ciel encore d’encre, une trentaine d’hélicoptères Eurocopter Caracal et Gazelle fonçaient sur leurs objectifs. Sur cinq bases aériennes, Saint-Dizier, Nancy, Mont-de-Marsan, Luxeuil et Istres, vingt avions Rafale attendaient le feu vert pour décoller. Au même moment, dans le noir sidéral, à huit cents kilomètres d’altitude, le nouveau satellite de renseignement militaire CSO 12 opérait sa révolution et braquait
son œil à très haute résolution sur la France. Un œil inquisiteur redoutable qui pouvait distinguer depuis l’espace un visage ou une plaque d’immatriculation.

Rien n’avait été laissé au hasard. Le commandement de cyberdéfense quadrillait aussi les réseaux électroniques. Un gigantesque filet invisible de brouillage et d’interception de communications s’abattait sur les cibles encore endormies.

Au fil des siècles, la France avait mobilisé maintes et maintes fois ses troupes pour mener guerres et batailles. Mais, à cet instant précis, il n’y avait aucune armée ennemie belliqueuse aux portes de la patrie. Aucun pays étranger à envahir. La menace supposée était tapie au cœur même de la nation.

Il était cinq heures trente en cette matinée de décembre et l’armée prenait le contrôle du pays.
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— Croyez-moi ou pas, mais dans les situations de crise ou les périodes de tension, on a besoin d'une bonne dose d'adrénaline. Et dans ces moments précis, le stress devient votre meilleur allié. Oubliez le bien-être, le bonheur et la paix intérieure. Évitez les jardins zen, les montagnes majestueuses et les plages paradisiaques.

« Quand vous voulez agir, donnez un coup de pied aux fesses à Bouddha et faites entrer Attila ». avait coutume de dire l’un de mes professeurs à Columbia, ancien conseiller stratégique du président Clinton.

Delphine afficha un visage dubitatif.
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La Professeure leva les yeux autour d’elle et croisa les bras avec un air de défi.

— Regardez autour de vous, toutes ces dorures d'un autre temps, ces tableaux compassés, ce mobilier d'un autre siècle, ce luxe dépassé, on se croirait dans un musée. Je ne les supporte plus. Songez à tous les présidents qui ont occupé ces lieux. Tous leurs conseillers témoignent qu’au fil des ans, ils se sont ramollis, ont perdu de leur courage. Diriger un pays en régnant dans un palais rempli de serviteurs, quelle absurdité !
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Avertissement


Ce livre est un thriller politique, une pure fiction. Des scénarios poussés à l’extrême, certes, mais réalistes. Un président de la République, confronté à une vague incessante de terrorisme et des révoltes sociales, menant la France au bord du chaos, fait appel à l’armée. Inimaginable ? Non, en théorie c’est tout à fait possible, c’est même prévu par la Constitution. Tout ce qui est relaté ici pourrait arriver un jour. Cet ouvrage s’appuie sur une longue enquête, auprès de militaires, de juristes, d’avocats, de responsables politiques, de spécialistes de l’opinion, d’experts en sécurité nationale. Si cette hypothèse devait devenir réalité, c’est sans doute ainsi que les choses se dérouleraient. Sauf que rien ne se passe comme prévu…

Le projet d’écrire ce livre est né après les terribles attentats de 2015. Dans un climat empreint de peur et de résilience, au milieu de débats exacerbés sur les parades à dresser face à la menace. Depuis, la présence et la popularité des militaires n’ont cessé de croître. La révolte des Gilets jaunes bouscule toutes les certitudes. Ce qui paraissait inconcevable hier est aujourd’hui dans l’air du temps.

La réalité, on le sait, a pris l’habitude de dépasser la fiction…
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Rien n'avait été laissé au hasard. Le commandement de cyberdéfense quadrillait aussi les réseaux électroniques. Un gigantesque filet invisible de brouillage et d'interception de communications s'abattait sur les cibles encore endormies. Au fil des siècles, la France avait mobilisé maintes et maintes fois ses troupes pour mener guerres et batailles. Mais, à cet instant précis, il n'y avait aucune armée ennemie belliqueuse aux portes de la patrie. Aucun pays étranger à envahir. La menace supposée était tapie au cœur même de la nation. Il était cinq heures trente en cette matinée de décembre et l'armée prenait le contrôle du pays.
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