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sur 18350 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre comme un conte, et un conte fantastique, onirique. On est réellement plongé dans le rêve et on croit à des hallucinations quand on est confronté à des souris parlant aux hommes. La vie de ses personnages est dans une autre dimension comme par exemple avec l'appartement de Colin qui se réduit au fur et à mesure de l'appauvrissement de ses habitants ou encore le mal qui touche Chloé, un nénuphar dans les poumons, maladie qu'il faudra combattre en inhalant le parfum d'autres fleurs…

On est plongé dans un monde virevoltant, tourbillonnant, le patin à glace, l'amour démesuré, la folie des fans de Jean-Sol Partre, la spirale de la misère, et tout ça parsemé de jazz… Cette musique si importante dans L'Ecume des jours comme elle l'a été dans la vie de son auteur, qui fut, entre autres, musicien, chanteur et chansonnier.

On est confronté aussi à un monde dont la modernité pousse à l'absurde certaines situations comme des fusils qui poussent dans la terre, comme des racines… mais on a aussi de belles inventions comme le pianococktail qui fait des cocktails assortis aux morceaux interprétés, une idée de génie…

Je n'ai pas vu l'adaptation en film de Michel Gondry mais connaissant son univers et celui de Romain Duris j'imagine bien que le binôme « Gondry-Duris » a dû rendre à l'écran une atmosphère assez fidèle au livre.
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« Il serait dangereux d’ouvrir le four actuellement, prévint Nicolas. Il pourrait en résulter une dessiccation consécutive à l’introduction d’air moins riche en vapeur d’eau que celui qui s’y trouve renfermé en ce moment »

Cet ouvrage est un OVNI littéraire.

Dès les premières pages, il s’est emparé de moi un sentiment de perplexité relativement sensible : Mais qu’est-ce que c’est que ça ? J’ai eu l’impression de découvrir un livre de science fiction tout en sachant que ça n’en était pas un. Ce fut là une réelle surprise. Je me réjouis justement d’avoir été surprise. C’est ce qui a été intéressant dans cette lecture, c’est de ne pas avoir été préparé à ce que j’allais y découvrir.

L’écume des jours est donc l’histoire de quelques jeunes gens qui vivent dans un monde à la fois réaliste et insaisissable dans lequel les maladies prennent la forme de nénuphar ou les pianos servent des cocktails en fonction des notes que vous jouez, récit relativement stupéfiant pour lecteur non averti.

Le style de Vian a cela de particulier qu’il met en exergue cette histoire, sa plume vive participe et illustre ce monde particulier dans lequel évoluent les personnages ; ces derniers sont sympathiques et attachants. L’auteur joue régulièrement avec la langue rendant son texte profondément singulier, le glossaire des néologismes en fin d’ouvrage en témoigne. Au delà de cet aspect déconcertant, Vian mène une véritable réflexion sur la vie, sur le travail, sur l’aspect désuet de celui-ci, sur l’argent. J’ai beaucoup aimé ces réflexions, cela donne une modernité assez inattendue.

Je souhaite désormais m’intéresser au film qui a été réalisé à partir de cette histoire afin d’en analyser l’adaptation.

Une lecture originale que je vous invite à découvrir.
Lien : http://www.adeuxlignes.fr/?p..
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Premier livre de Boris Vian, écrit à seulement 26 ans, ce livre est un vrai livre sur l'amour. Oui car ici c'est un amour véritable qui sert de fil conducteur à tout ce bazar. L'amour de Colin, jeune homme qui vit très proprement sur sa grosse réserve d'argent, et de Chloé. L'amour aussi d'Alise pour Chick, l'ami de Colin qui a l'obsession de collectionner tout ce qui concerne l'incroyable écrivain-philosophe Jean-Sol Partre (toute ressemblance avec un personnage réel de la même époque est totalement fortuite), ce qui nuit grandement à ses maigres revenus d'ingénieur.

Une histoire d'amour, une tragique histoire d'amour. L'histoire du passage de l'adolescence à l'age et la vie adulte, aussi. Une histoire qui prend forme dans le surréalisme, dans un univers absurde, burlesque, satirique, totalement délirant. Un monde de jazz où la musique de Duke Ellington peut faire changer la forme des murs, où l'appartement de Colin régresse en même temps que la situation de son propriétaire. Un univers où des poulpes sortent du lavabo ce qui permet à Nicolas, le cuisinier de Colin, de préparer un bon petit plat. Dans l'écume des jours on fait des cocktails différents avec un piano suivant les notes joués, les souris sont bien plus que des animaux de compagnie, le cancer est un nénuphars qui vous pousse dans les poumons et les fleurs remplacent la chimiothérapie.... Un monde féerique, poétique, et pourtant si cruel par bien des aspects. Vraiment drôle parfois, assez guilleret dans un premier temps, le livre sombre dans sa deuxième partie dans le drame, et le burlesque devient plus oppressant qu'amusant. Quand l'absurde se superpose au tragique, difficile de rester insensible (la terrible scène de l'enterrement...). L'idolâtrie, le travail, la religion, la finance, le mercantilisme, la police et beaucoup d'autres en prennent pour leurs grades. Les métaphores sont légions, les jeux de mots aussi, le tout sonne très cynique, seul l'amour et le jazz gardent leurs puretés.

Le livre en soit est très bien écrit, très poétique, capable de mélanger une écriture classique chiadé, un style plus moderne et des néologismes. Un peu de redondance quand même dans les dialogues, avec une utilisation systématique des "dit Colin", "dit Chloé", "dit Nicolas", à chaque ligne. Un détail, mais dans un livre qui est assez garni en dialogue, composés de phrase courte, cela devient un peu lourd, gênant. Erreur de jeunesse ? Mais pas de quoi bouder cet Objet Littéraire Non Identifié qui vaut le détour pour l'imagination de son univers, souvent satirique, et la pureté de ses émotions.
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C'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé ce roman . La poésie et la douceur, certes un drame et une plume décalée . Paradoxal, pour moi qui n'aime pas les romans de ce type, celui-ci est différent. Pourtant j'avais détesté lors de l'étude en classe .

Tous ces jeunes un peu "marginaux" si je peux ainsi dire, ne m'avaient pas touchée, et là avec un peu plus de maturité j'ai vu les choses différemment.
Chloé et Nicolas sont pour moi d'une sensibilité forte. Colin est fou d'amour pour Chloé et Chick voue un amour plus fort à Partre qu'à sa fiancée.
Un miroir de la société, à travers ces mots et maux .
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Connaissant la fin, je n'avais pas envie de m'y plonger mais l'écriture de Vian est hors norme et je ne pouvais passer à côté. Colin rêve d'amour, le trouve mais Chloé tombe malade. Même les fleurs ne parviennent pas à la guérir. Leur appartement se resserre dès lors sur eux. Les amis de Colin vivent aussi l'amour mais de manière différente.
C'est écrit avec beaucoup d'humour, surtout au début et c'est ce qui m'a laissée un peu perplexe : comment l'auteur a pu mettre des pointes d'humour dans un tel drame ? On évolue ainsi dans un monde irréel où même les mots s'inventent.
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Tout le monde connaît ce livre, cette histoire d'amour "magnifique" entre Colin et Chloé, dans un monde futuriste parallèle au nôtre mais en même temps très proche de ce que nous connaissons.

Je n'avais jamais lu un livre de Vian avant, et j'ai donc été assez déroutée au commencement de ma lecture. J'ai eu quelques difficultés pour réussir à imaginer certaines choses, comme le piano-cocktail, mais mon amour pour les mondes réalistes et tordus a pris le dessus.

J'aime énormément l'univers proposé par Vian, et je comprends tout à fait pourquoi ce livre a eu tant de succès. Il y a une sorte d'équilibre étrange entre le merveilleux et le glauque, c'est très très déroutant. Mais, n'étant pas une fan de Poe pour rien, j'ai complètement accroché à ce côté dérangeant de l'histoire.

Ce que j'ai moins compris, c'est l'engouement du public autour du couple Colin/Chloé. Je me demande si c'est juste à cause de mon caractère et de ma vision de ces choses, mais je ne les ai pas trouvé crédibles pour un sou. Ne me jetez par des pierres, je ne dis pas que c'est mal écrit, je trouve juste que leur amour sonne faux. Un peu comme toute l'histoire, ce qui en fait un élément tout à fait justifié dans cet univers. Mais ça a soulevé le problème de l'attachement aux personnages que j'ai tout considéré comme des êtres de papiers dans ce livre. Ça m'arrive très rarement de ne pas me sentir concernée par les personnages, leur histoire et leur personnalité. Là, ç'a été le cas.

J'ai détesté Chloé, sans doute parce qu'elle est infantile, faible, capricieuse et superficielle (ce qui colle encore une fois très bien avec le monde de ce livre). J'ai trouvé que ce pauvre Colin n'était qu'un benêt de plus qui se fait complètement avoir, mais il m'a plu. Il m'a touchée dans sa naïveté, qui elle n'est pas du tout agaçante, allez savoir pourquoi...
J'ai eu envie de filer des claques à Chick.
J'ai eu envie de jeter Alice dans les bras de Colin.

Mais mon personnage favori reste Nicolas, loin devant les autres. C'est le cuisinier de Colin, à la fois domestique et ami, qui incarne à lui seul le glissement de l'univers de Colin du bonheur vers une profonde tristesse.

Parlons-en de ce glissement.
Bon je n'invente rien de nouveau, tout le monde avait remarqué je pense que si le livre débute dans une sorte de conte de fée moderne, il s'enfonce doucement dans un cauchemar. J'ai trouvé ça très ingénieux, très bien vu. L'ambiance change si imperceptiblement qu'on réalise à peine la différence énorme entre le début et la fin. Ce qui était drôle devient cynique, ce qui était réconfortant devient oppressant, ce dont on est sur devient tout d'un coup incertain.

En résumé...
J'ai beaucoup aimé l'univers de l'Ecume des Jours, j'ai moins aimé les personnages. du coup, pour moi, ce livre n'est pas spécialement un incontournable, à voir peut-être si je le relis.
On sent que c'est un livre qui a besoin de temps pour se faire apprécier. Mon avis n'est donc pas définitif, et je ne sais toujours pas quoi en penser. Ce qui est peut-être le but de Vian après tout...
Lien : http://mademoisellehirondell..
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Un des livres qui ont marqué ma jeunesse (Il y a déjà un certain temps) et qui ont contribué à me transformer en lecteur acharné.
Pour une fois qu'un livre étudié au lycée ne se changeait pas en repoussoir.

Et je viens de faire une folie : Malgré l’ampleur de ma PAL, je l’ai relu. Une envie en passant devant une étagère....
Et c’est intéressant de découvrir que l’on ne retient finalement que les épisodes dont tout le monde parle (Le pianocktail, le nénuphar…). J’ai en effet redécouvert énormément de détails qui m’ont parfois fait penser que je n’avais lu qu’une version édulcorée il y a plus de trente ans.

Relire, c’est donc aussi bien du plaisir.

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Oh vivre ce livre comme Vian nous transporte dans cet univers romanesque et fou ou tout vit même les appartements ....même la maladie est belle en nénuphar ...On traverse avec folie ce conte très sombre ou la première partie est une ode à l'espoir à l'amour à cette vie de plaisir ....Fantasmatiquement merveilleux Boris Vian livre ce Monde son Monde avec enthousiasme pour en nous submerger vers la tristesse noire de cette société folle .....
Beaucoup d'humour dans ce livre avec cette fameuse contrepèterie Sartrienne...Vian avec ce livre caresse nos coeurs corrosifs acides et timide vers cette fable sombre enthousiasme ....féerique poétique du nectar .....
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J'avais lu ce livre pendant les "années lycée" et en gardais le souvenir d'un roman d'amour dans un monde surréaliste. Cette relecture me permet d'apprécier cette rêverie amoureuse pleine de délicatesse, sur fond de jazz et de double malédiction de l'argent et du travail servile, et ses six personnages principaux que l'on peut regrouper conventionnellement par couples d'amis, Colin et Chloé, Chick et Alise, Nicolas et Isis.
J'ai particulièrement aimé tous les jeux verbaux mis en oeuvre par Boris Vian, la langue et le style sont aussi importants que l'imaginaire dans ce chef d'oeuvre et finalement seules deux choses comptent : l'amour et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington.
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On est clairement dans un univers complètement perché avec ce roman. C'est l'un des romans préférés des français, donc je ne pouvais pas passer à côté. Dès le début, on est plongé dans un monde décalé, entre scène réelle, et scène loufoque. J'ai ri avec ce livre, je me suis accrochée pour connaître la fin, avec beaucoup d'appréhension, il faut dire. Foutu nénuphar !

Colin a pour meilleur ami Chick, grand fan de Jean-Sol Partre. Chick apprend à Colin qu'il est tombé amoureux, ce qui incite Colin à vouloir à son tour tomber amoureux. Il rencontre Chloé et décide rapidement de se marier avec elle. Mais Chloé va finir par tomber malade : un nénuphar pousse en elle. Elle est soignée mais cela ne semble pas fonctionner sur elle. Seules des fleurs semblent la soulager. Colin va tout faire pour lui fournir régulièrement des fleurs pour l'aider à aller mieux. Est-ce que cela suffira ?

Naïvement, comme je ne connaissais pas du tout le style de roman dans lequel je me suis plongée, j'ai été rapidement surprise de quelques scènes. J'ai relu certaines phrases ou paragraphe pour être sûre que j'avais bien compris. du coup, la suite du livre m'a moins surprise. J'ai ri à certaines scènes, notamment l'une des dernières scènes, plus qu'hilarantes.
Ce roman m'aura marqué pour plusieurs raisons : le côté dramatique, l'humour mais aussi l'histoire d'amour touchante. Je ne suis pas une fan inconditionnelle des citations mais j'ai relevé cette citation que je garderai en tête :

Il se fit un abondant silence à l'entour, et la majeure partie du reste du monde se mit à compter pour du beurre.

Bref, je suis agréablement surprise de cette découverte. Je ne pensais pas pouvoir apprécier ce genre de roman. Je devrais me pencher davantage vers ce genre de lecture, d'autant plus que j'avais beaucoup aimé « La cantatrice chauve » ou « Rhinocéros », qui sont deux livres, complètement décalé aussi. D'ailleurs, je n'ai toujours terminé « En attendant Godot ». Je ne sais pas si on peut les classer dans la même catégorie littéraire, mais en tout cas, pour moi, ce sont des histoires absurdes, mais drôle. Tous faits pour moi donc !

J'ai regardé le film juste après avoir terminé le livre.

Autant, je peux lire des romans qui sortent un peu de l'ordinaire, autant un film, j'ai beaucoup de mal. Là, on est clairement dans du encore plus loufoque que le roman. Les acteurs sont tous connus, donc on a un certain plaisir à les voir jouer dans cette interprétation, comme Audrey Tautou, Romain Duris, Omar Sy, Gad Elmaleh, Aissa Maiga, Charlotte le Bon et une petite apparition de Philippe Torreton, . Alain Chabat ou encore Laurent Lafitte, entre autres. Mais il m'a clairement manqué quelque chose. Je pense que j'aurai découvert l'histoire par ce film, je l'aurai nettement moins apprécié. Il m'a manqué notamment des scènes drôles du roman, qui ont (trop) vite été balayée selon moi. En tout cas, je ne suis clairement pas critique de film, pas cinéphile non plus, donc je n'irai pas plus loin.

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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