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sur 18350 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel livre déstabilisant pour une fille terre-à-terre comme moi !
Ma première impression, pendant la moitié du roman, c'est celle d'un livre hors-sol, d'un auteur complètement barré.

Et puis, à mesure de ma progression dans l'histoire, j'ai fini par intégrer les fantaisies de Vian, au point de trouver presque normal que les hommes conversent avec une souris ou qu'on puisse souffrir d'un nénuphar dans la poitrine ou ordonner aux nuages.

Alors, il s'est passé ce que je croyais impossible : j'ai éprouvé des émotions, beaucoup d'admiration et de compassion pour ce Colin à l'amour si pur, beaucoup d'agacement envers ce Chick lobotomisé par une idole qu'il ne lit ni n'écoute pas vraiment, beaucoup d'empathie pour Alise, victime d'un amour à sens unique.
Et je dirais même que j'ai apprécié certaines métaphores, comme la maison qui se ratatine à mesure que la richesse, le bonheur et la santé de ses habitants declinaient.

Bref, je ne suis pas certaine d'avoir su apprécier ce classique de la littérature française à sa juste valeur mais il a su me rendre un brin moins terre-à-terre le temps d'une lecture.
Et c'est déjà pas mal !
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Avais-je lu ce livre mythique dans ma jeunesse? Franchement pas de souvenirs, pourtant il est tellement atypique qu'il doit imprimer pour longtemps.
Donc je ne connaissais pas et fort heureusement, j'ai enfin lu ce livre d'ingénieur de la même formation que moi!
Cela se sent, au travers certains mots de vocabulaires issus de la géométrie ou de la physique!
Voilà qui donne encore un vernis original de plus à cet objet atypique, une sorte de Love story surréaliste et poétique.
La créativité de Voris Bian pour dénommer les artistes, les oeuvres, les fonctions ( les "agents d'armes") est sans limite et contribue à créer un ambiance faussement familière et virant sur le rêve. Les murs se gondolent, Jean-Sol Partre arrive sur un éléphant avec des tireurs d'élite armés.. d'une hache!
Au début, on est surpris, presque à se demander dans quel maison de fous est-on rentré, puis la magie fonctionne, la modernité aussi: l'oisiveté des riches, le star-système autour des écrivains.
Si on était au cinéma, on penserait à du Terry Gilliam ou Jeunet dans Delicatessen!!
C'est beau et triste à la fois.
Et puis, la musique de jazz est cachée derrière chaque page, voilà l'occasion de redécouvrir Chloé de Duke Ellington.
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Je voulais lire ce livre depuis longtemps et je ne sais pas pourquoi, j ai repoussé le moment. Je crois que j avais un peu peur de me frotter au surréalisme de l'auteur et de ne pas me montrer à la hauteur. Il y a quelques semaines, il était dans une boîte à livre ! Je me suis dit, c est un signe, c ' est NOW ! J ai passé un moment délicieux avec Colin et Chloe, j'ai adoré toutes les fantaisies imagées, imaginées et linguistiques de cette histoire. J'imaginais la légèreté jusqu'au bout et finalement la gravité et le drame rattrapent les héros.
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Si on lui retire l'étiquette de « roman classique », L'écume des jours est un roman d'apparence burlesque, qui dépeint au final les aléas d'une vie tragique. Les personnages sont relativement simples dans un univers complètement imaginé et travaillé, mais apparent au nôtre. Ce roman respire la créativité, mais crache aussi sur la société, la religion et l'espèce humaine. Même si les messages sont subtils, on les saisit bien si on se penche sur le fond.

Ça n'a pas été une lecture extraordinaire pour moi, parce que je n'adhère pas trop au surréalisme et que je n'ai pas réussi à saisir les émotions, mais j'ai été fascinée par l'imagination de l'auteur autant que j'ai apprécié le dérouler de l'intrigue. C'était une chouette lecture. Très étrange, mais très chouette quand même.
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Un des plus beaux livres de Boris Vian, d'une sensibilité touchante. J'aime beaucoup les personnages, l'auteur les faits passer pour des enfants naifs qui découvrent la vie car jusqu'à présent l'argent leurs permettaient de ne se soucier de rien.
Captivant, et si touchant dans sa fausse simplicité.
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Voilà une lecture bien déroutante. Complètement loufoque, avec un univers décalé, ce roman de Boris Vian n'est pas si léger qu'il en a l'air au premier abord.
L'insouciance, la poésie, la lumière laissent peu à peu la place à la folie, au désespoir, à une certaine noirceur.
Boris Vian explore les tréfonds de l'âme humaine, critique les travers de la société de consommation (Chick qui a déjà peu de moyens fini ruiné, exsangue à cause de sa passion), montre que tout peut basculer du jour au lendemain.
Il dénonce avec humour et cynisme les conditions de travail, les recrutements, le manque de considération auquel se heurte Colin lorsqu'il cherche un emploi.
J'ai aimé sa façon métaphorique de montrer l'impact que peut avoir la maladie d'une personne sur son entourage. Colin et Chloé sont amoureux, insouciants, tout dans la maison n'est que grands espaces, lumière mais lorsque Chloé tombe malade, tout change, la noirceur s'installe.
Le style est décalé, plein d'images, de jeux de mots et c'est ce qui fait toute la qualité de ce roman.
Une belle découverte.
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J'avais découvert ce roman il y a plusieurs années et j'ai eu envie de le relire.
Grand bien m'en a fait, car je ne me souvenais pas de certaines choses et j'ai découvert certains niveaux de lecture que je n'avais pas soupçonnés lors de ma première découverte de cette oeuvre.
Il y est beaucoup question d'amour, sous toutes ses formes : l'Amour avec un grand A, celui de Colin et de Chloé, l'amour familial, de Nicolas envers sa nièce Alise, l'amour intéressé de Chick et Alise, unis par leur fascination de l'écrivain Jean-Sol Partre, l'amour physique de Nicolas pour Isis, l'amour du jazz de l'auteur, musiques et références omniprésentes dans tout le roman.
Mais comme le dit la chanson : "Les histoires d'amour finissent mal en général", il est aussi beaucoup question de la mort, souvent désinvolte, inaperçue, et ne choquant pas les esprits, comme celle des patineurs qui sont éliminés de la piste pour faire place nette, ou la fin de Jean-Sol Partre, au café, assassiné comme Jean Jaurès; mais aussi une mort qui détruit l'Amour, la Vie, le Bonheur et conduisant les êtres à errer dans le malheur, le désespoir et la pauvreté.
Les personnages ont d'ailleurs une conception particulière de l'argent, il est bien vu d'en avoir mais comme finit par dire Cholé : "A quoi ça sert, ça n'empêche rien.".
Si l'amour engendre l'amour, l'amour engendre aussi la mort, et la mort appelle la mort.
Vision plutôt pessimiste de la vie, et que l'auteur choisit de traiter de manière forte et engagée, au travers d'une galerie de personnages variés, Colin en tête de fil : "Toi non plus, tu ne ressembles à rien de connu.".
Si Cholé et Colin représentent le couple idéal, l'amour absolu, bien que je 'en ai pas le sentiment à 100%, Chick illustre les travers du fanatisme avec sa passion extrême à l'encontre de Jean-Sol Partre qui le conduit à se ruiner pour acquérir ses oeuvres et ses objets au détriment de son sa vie personnelle et des personnes qui l'aiment.
En ce sens, Chick est l'inverse du personnage de Colin alors qu'ils sont les meilleurs amis dans la vie.
Le personnage de Colin est tout de même central et moteur pour tous les autres : "Ce qui m'intéresse, ce n'est pas le bonheur de tous les hommes, c'est celui de chacun.", avec un coeur énorme et toujours prêt à aider les autres pour qu'ils soient comme lui, heureux, et refusant de croire que les personnes peuvent changer : "Les gens ne changent pas. Ce sont les choses qui changent.".
Sans doute un petit côté candide mais qui arrive à émouvoir le lecteur.
La mort est également très présente, qu'il s'agisse d'assassinats ou de maladies.
C'est le personnage de Chloé qui porte en lui la maladie et ce, assez tôt dans le roman.
Difficile de ne pas voir dans ce nénuphar qui lui pousse dans le poumon un cancer qui coloniserait petit à petit son corps.
La maladie a pour conséquence d'entraîner la ruine, car Colin dépense toute sa fortune en fleurs pour sauver Cholé, et il doit alors travailler bien qu'il ait cela en horreur.

Il ne faut pas être rebuté par l'aspect surréaliste de ce roman, l'espace n'est jamais défini, la maison d'adapte au gré de l'humeur de ses habitants (plus la maladie s'installe plus elle rétrécit et moins le soleil pénètre dedans), et le lecteur perd tout repère par rapport à son mode de pensée et de vie.
Ainsi, il est mal vu de travailler, d'être pauvre, un ouvrier gagne bien mieux sa vie qu'un ingénieur, et Boris Vian a peuplé son récit d'inventions toutes plus improbables les unes que les autres.
Ce qui frappe sans doute le plus, c'est que dans cet univers aux codes modifiés les personnages agissent de façon cohérente.
Boris Vian distille aussi au cours de son récit une critique envers la religion, et ce par deux fois.
Au cours du mariage, elle est avide d'argent et Dieu fait l'honneur d'y assister, c'est l'inverse pour l'enterrement; ainsi qu'une critique sous-jacente de la guerre, avec des fusils qui poussent tels des fleurs.
Et au milieu de ce tumulte, il y a la petite souris grise à moustaches noires, spectatrice de cet univers qui s'effrite pour sombrer dans un marécage de désespoir.

Lecture intemporelle, "L'écume des jours" de Boris Vian reste un récit bouleversant et original sur des bien des aspects, qui ne cesse à chaque fois de surprendre le lecteur pour le transporter dans un monde à la fois surréaliste et à la fois proche de celui qu'il connaît et qu'il côtoie tous les jours.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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J'ai adoré mais j'ai aussi détesté. Je comprends bien que c'est un peu étrange de dire ça mais nous n'en sommes plus à une bizarrerie près avec Boris Vian. Je n'ai pas vraiment accroché à l'univers de cet auteur. J'aurais préféré que ce monde soit encore plus loufoque ou pas du tout loufoque. Malheureusement c'était entre les deux alors personnellement, je ne suis pas rentrée dans le fantastique univers de Colin et Chloé. Je me rends bien compte que cet univers onirique transporte des milliers de lecteurs dans un monde où ils aimeraient pouvoir déambuler mais moi, je préfère laisser ce monde sur des pages et aller dans le monde d'un autre roman fantastique. Je critique beaucoup mais c'était tout de même une lecture très agréable et une merveilleuse hsitoire d'amour très belle et surtout très émouvante.

Conseil lecture : Même si ce n'est pas une histoire d'amour, je conseille vivement à tous ceux qui ont aimé l'Ecume des jours de lire le Baron perché, d'Italo Calvino. Dans un univers beaucoup beaucoup beaucoup moins absurde, un baron décide de finir sa vie dans les arbres car il ne voulait pas manger d'escargots. Un peu étrange n'est-ce pas...
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J'ai aimé ce livre parcequ'il procure des émotions surtout vres la fin du livre.
Ce livre est un mélange entre un roman et un roman fantastique.
L'histoire est originale car il se passe des choses inattendu.
J'ai bien aimé :
- Colin car il a beaucoup de courage
- Chloé pour sa manière de vivre sa vie
En revanche Chick ne m'a pas trop plu car je le trouve TRES égoiste et possésif !
Dans l'histoire Chloé a évolué a cause de sa maladie. Elle ne peut presque plus respirer, presque plus marcher...
Je conseille ce livre à toute personne qui aime livre même si la personne n'aime pas les romans fantastique car celui-ci est unique !
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L'Écume des jours est un roman de Boris Vian, écrivain français mais aussi poète, parolier, chanteur, scénariste, critique et musicien de jazz. Ce roman fut publié est 1947, période d'après-guerre. Malgré le soutien de Sartre et de Queneau, il ne connaîtra pas un grand succès à sa sortie. Il faudra attendre la fin des années 60 pour qu'il connaisse un succès posthume.

Bien qu'il fût dans ma bibliothèque depuis des années, je n'avais jamais lu « L'écume des jours ». Ayant très envie de voir le film qui vient de sortir, je me suis dit qu'il fallait d'abord lire le roman pour mieux goûter la mise en scène et l'adaptation.

Cette oeuvre retrace la rencontre amoureuse entre Colin et Chloé puis la mort de cette dernière qui va être emportée par la maladie détruisant ainsi Colin.

Je ne savais trop à quoi m'attendre en débutant ma lecture. J'ai été étonnée de découvrir un récit poétique, un conte moderne au vocabulaire soutenu mâtiné de mots-valises et de néologismes. J'ai été agréablement surprise par cette richesse de langage et cette originalité.

Je suis entrée très vite dans cet imaginaire surréaliste, cet univers poétique et drôle, léger et grave tout à la fois. J'ai aimé les descriptions précises de l'univers de Colin, son intérieur, ses vêtements… et les nombreuses personnifications qui donnent vie aux objets de cet univers fantasque. J'ai apprécié les nombreuses références littéraires et musicales qui parsèment l'histoire de bout en bout. Je me suis attachée aux personnages, à leur univers particulier et à leur douce folie.

C'est un émouvant roman d'amour, baigné de jazz et de blues ; un monde heureux et superficiel, innocent et sensuel où s'insinue bientôt la maladie, la dégradation, la violence, la malédiction. Les personnages sont jeunes, beaux, très différents mais complémentaires : la dynamique Alise, la douce Chloé ; Colin l'amoureux et Chick l'obsédé de Partre ; Isis médiatrice du destin, amoureuse éconduite et Nicolas l'artiste adolescent et volage. Ils sont attachants, fragiles et forts à la fois.

Mais derrière le roman d'amour, apparait une critique de la société superficielle. Par l'absurde, Vian lance divers traits acerbes sur le pouvoir de l'argent, l'organisation du travail et l'abrutissement qu'il produit, la religion, la police et la société de consommation… (Remarquez que le jazz qui accompagne chaque moment de la vie de Colin, disparait à la vente du pianocktail. Moment où Colin est contraint de travailler. Il quitte son monde de confort insouciant et rejoint la société déshumanisée qu'il décriait.)

Et puis, il y a la dimension tragique de l'histoire ; la fatalité qui s'abat brutalement sur des êtres jeunes et beaux et cette fin où ne subsiste nul espoir, où tout est broyé par une machine infernale et cruelle.

Je ne m'attendais pas à un tel roman. Vraiment, je regrette d'avoir tant tardé à le lire.

Lien : http://argali.eklablog.fr/l-..
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