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EAN : 9782330015145
528 pages
Actes Sud (04/01/2013)
3.84/5   798 notes
Résumé :
Comme souvent au début des histoires il y a une femme sur un quai de gare au petit matin.
Mise élégante, talons hauts, gants de cuir, elle détonne parmi des passagers apeurés qui n’osent croire que la guerre est finie. Isabel fait partie du clan des vainqueurs et n’a rien à redouter de ces phalangistes arrogants qui arpentent la gare de Mérida en ce rude hiver 1941. Elle presse la main de son plus jeune fils et écrit à l’aîné, qu’elle s’apprête à abandonner, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (149) Voir plus Ajouter une critique
3,84

sur 798 notes
Je ne suis pas une grande spécialiste de la littérature espagnole, mais pour le peu que j'ai pu en lire ce sont des romans qui me marquent.

Ce roman est aussi tranchant et acéré que la lame du katana que peut porter le samouraï.
Un thriller psychologique sans concession : a la fois par son histoire mais également par ses personnages.

Ce roman est extrêmement bien travaillé et l'auteur grâce a des allers retours entre présent et passé emmène le lecteur sur différents chemins.

A travers ce thriller, l'auteur nous immerge également dans un roman historique.
Mais quelque soit la nation - nos histoires sont toutes empruntes de période peu glorieuse - parfois mise dans l'ombre par nos gouvernements respectifs.
Ici, l'auteur nous emmène directement sous la période Franquiste et sous les exactions et la violence de l'époque.

C'est aussi une histoire de vengeance ou la violence est encore très présente. L'auteur pose la question incidieuse : " sommes nous responsables des exactions commises par nos ancêtres ?".

Un sacré roman, avec une atmosphère un peu feutrée, un peu poétique, malgré l'extrême violence.

Un roman que j'ai dévoré, fortement apprécié et dont je sors avec une certaine sentiment de nostalgie.
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Pourquoi tant de haine ? Et pourquoi se transmet-elle de génération en génération, au lieu de disparaître enterrée en même temps que ses protagonistes initiaux ?
Sans répondre à ces questions, « La tristesse du samouraï » livre une histoire dans laquelle la fameuse haine susvisée fait partie de l'héritage familial, et semble ne pouvoir s'éteindre qu'avec l'anéantissement d'un des deux clans rivaux, voire des deux, dans une sorte d'apocalypse expiatoire qui paraît inévitable après une telle accumulation de violence, de torture et de folie meurtrière.
En l'occurrence, le « péché originel » a été commis par Isabel Mola en 1941, dans un coin perdu d'Estrémadure en Espagne. Femme adultère, elle commandite avec son amant l'assassinat de son mari violent et phalangiste. L'opération échoue, et il en coûtera très cher à Isabel et à tous ceux qui, volontairement ou non, se trouvent mêlés à cette histoire qui se joue sur le plan tant privé que politique. Car cette petite histoire s'inscrit dans la Grande, celle de la guerre civile espagnole, et celle de la tentative de coup d'Etat en 1981. En effet, alors qu'on aurait pu croire l'affaire enterrée sous la chape de la dictature, elle ressurgit « accidentellement » 40 ans plus tard. Et on comprend alors que pendant toutes ces années, les protagonistes ont cherché à se détruire les uns les autres, sans hésiter à reporter leur soif de vengeance et de pouvoir sur les générations suivantes, qui, loin d'apaiser les rancoeurs, poursuivront l'escalade.

C'est très noir et très violent, terriblement malsain, à la limite du nauséeux. Les hommes de cette histoire ont manifestement un problème avec les femmes. Manipulations à tout-va, allers-retours présent/passé, l'intrigue est très touffue (j'ai failli plusieurs fois prendre des notes tellement je m'y perdais) et pas toujours très vraisemblable (qu'est-ce que c'est que ces épisodes en Russie en 1944 ? est-ce bien crédible? était-ce bien nécessaire?). Mieux vaut aussi avoir quelques notions d'histoire espagnole contemporaine, parce que les événements auxquels il est fait allusion ne sont guère développés. le style n'apporte rien, et aucun des personnages (à peine les victimes) ne suscite l'empathie. Quant au titre, j'ai trouvé assez saugrenu ce « fil rouge » du katana et des histoires de samouraïs, qui ne cadre pas du tout avec le contexte. Trop artificiel. le reste est trop glauque, trop sombre, trop dur, trop...excessif.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Personne n'est jamais complètement innocent...d'une certaine façon les enfants paient pour les crimes commis par les parents.
Ce roman espagnol d'une incroyable cruauté est parfaitement monté délivrant petit à petit les rouages d'une implacable mécanique se déroulant
sur plus de 40 ans.
En passant d'une époque à une autre sur cette période nous assistons, dans une violence latente ou explosive, à la genèse, la maturation et aux achevements désastreux des destins croisés et entremêlés de tous les protagonistes, englués dans un passé familial, social et politique qui finit par les submerger.
Implacablement, obnubilés et aveuglés par le pouvoir et les haines recuites dans le maelström originel des années du franquisme et de la seconde guerre mondiale, supportant le poids de leurs passé et destin, ils exerceront leurs vengeances quelles qu'en soient les conséquences pour eux ou leur proches, et iront au bout d'une manipulation ou d'un sacrifice, sans états d'âmes, tel le samouraï habité par sa mission.
A propos de samouraï, le titre quasi poétique du roman à une explication et un intérêt très particuliers, pleinement dévoilés sur la fin.

Tout est minutieusement calibré, la mécanique du roman s'engraine et s'enchaîne avec évidence et sans temps morts, forçant le respect.
Un grand roman servit par une très belle plume, morbide, malsain, poisseux, sadique, d'une cruauté rarement tutoyée à ce point (et notamment envers des enfants), et donc à déconseiller aux âmes trop sensibles.

Je vais me précipiter vers d'autres romans de del Arbol, en espérant retrouver la même qualité d'intrigue et d'écriture.
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ENFIN ! J'ai enfin lu La tristesse du samouraï ! Affolée par des critiques emballantes j'avais jeté mon dévolu sur lui dès sa parution l'année passée, d'autant que le bouquin état pensionnaire de la bibliothèque qui est facilement à 2 minutes de chez moi. Sauf que voilà, je n'étais pas la seule à être prête à me damner pour le lire, aussi, malgré une veille acharnée, il m'a été impossible de faire main basse sur l'ouvrage en question. Ne relâchant pas mes efforts, je l'offre à ma maman, qui finit par me le refiler ... au moment où il sort en poche (bon, voilà). Qui plus est, j'avais bien besoin de me changer les idées après la déception Läckberg.

Et c'est réussi, avec ce chouette polar espagnol qui a pour cadre Barcelone sur une période qui va de la Guerre civile aux années 1980. Ce qu'il y a de bien avec la Guerre civile, c'est qu'elle constitue un vivier apparemment inépuisable de la littérature espagnole contemporaine, avec son lot de violences (psychologique et odieuse, dans L'invitation), de secrets de famille et de trahisons (comme dans THE fresque, le coeur glacé ou Calligraphie des Rêves), d'exils (le bouleversant Rêves oubliés).

La famille Mola a tout en apparence pour être heureuse dans l'Espagne de l'après-guerre civile : une mère de famille superbe et aimante, un père cacique du Parti à l'ascension fulgurante, deux jeunes fils. En apparence oui, mais le père est un odieux sadique, la mère infidèle complote dans son dos, et le plus jeune fils entretient une passion malsaine pour la culture samouraï. Quarante ans plus tard, Maria est une jeune avocate dont la carrière vient d'être propulsée par un procès retentissant, dans lequel elle est parvenue à faire condamner un inspecteur de police pour des exactions commises sur un citoyen lambda. Sauf que le citoyen est un indic de la police, et que la fille de l'inspecteur a été enlevée. Maria est convoquée par les services secrets, qui lui donnent une photo d'Isabel Mola, en affirmant qu'il existe un lien entre les deux femmes ...

Dans ce polar historique qui montre encore une fois que la vengeance est un plat qui se déguste glacé, del Arbol tisse avec brio les fils complexes du passé et du présent, entremêlés entre deux familles sur quatre générations. Tout ou presque est ici réussi : on trouve tant des qualités d'écriture, que des personnages consistants ou une intrigue hallucinante de suspense. Au travers de ces deux femmes violentées, bafouées et manipulées, c'est un tableau brutal et sans concession de l'Espagne que dresse del Arbol, au rythme d'incessantes allées et venues dans les couloirs de la violente histoire espagnole, où l'on comprend que la Guerre d'Espagne est un passé qui ne passe décidément pas et hante encore la société contemporaine, dans ses peurs et dans ses fantasmes.
Lien : http://le-mange-livres.blogs..
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Victor del Arbol, c'est le gars super gentil qui vous raconte comment il écrit ses livres avec un sourire ravageur. J'avais rencontré cet auteur à un salon du polar il y a quelques années déjà, mais une fois de plus, mon côté dispersé a pris le dessus et ce n'est que maintenant que j'ai achevé la lecture de ce livre, ma foi, fort sympathique.
C'est une histoire dense, chargée d'histoire, de haine, de vengeance que va nous raconter cet auteur espagnol et dont la lecture ne laisse pas indifférent.
J'ai eu de la peine à rentrer dans l'histoire au début de ma lecture, mais très vite, grâce entre autres à la plume de l'auteur, je me suis laissé entrainer dans cet écheveau où le passé est clairement la clef.
On découvre peu à peu les différents protagonistes qui sont mêlés à cette histoire, sans forcément comprendre ce qui les lie réellement.
Nous sommes dans les années quatre-vingt, et Maria Bengoechea , brillante avocate est interrogée par la police. Elle semble être suspecte mais de quoi l'accuse-t-on exactement ?
Et quel est le lien avec cette jeune femme ambitieuse et ce qui s'est passé quarante années auparavant, en pleine guerre d'Espagne ?
Et c'est quoi ce titre ? Alors que presque toute l'histoire va se dérouler en Espagne, pourquoi parle-t-on de samouraï ?
Evidemment, c'est en avançant dans ma lecture que j'ai eu les réponses à toutes ces questions, à ma grande satisfaction.




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critiques presse (6)
Lexpress
14 juin 2012
Un jeu entre passé et présent pour ce thriller poignant qui prend ses sources dans l'Espagne franquiste et montre combien l'oubli est difficile.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
20 février 2012
Thriller hors du commun, enfer psychologique, fresque historique.
Lire la critique sur le site : Telerama
LeFigaro
20 février 2012
De cette histoire touffue, surgit la vision d'une société espagnole hantée par son passé le plus sombre. Un roman en forme de catharsis.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeMonde
10 février 2012
Du front russe, où se battit aux côtés des nazis la sinistre division Azul, aux geôles franquistes, ce livre des secrets invite le lecteur dans une ronde macabre de vengeances.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LePoint
01 février 2012
C'est haletant, frappant de maîtrise. Il est question d'amour fou et de malles regorgeant de preuves accablantes qu'on ne se résout pas à brûler. Il est question de remords qu'on étouffe et de ficelles politiques qu'on continue à tirer, par-delà les crimes et la torture.
Lire la critique sur le site : LePoint
Liberation
23 janvier 2012
On ne va pas cesser de franchir des cercles, chaque chapitre plongeant un peu plus loin dans les secrets noués en 1941, après la fin de la guerre d’Espagne.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (95) Voir plus Ajouter une citation
Il prit alors l'enfant dans ses bras et revint lentement vers la maison des Mola. Un jour, quand Andrés serait grand, il faudrait qu'il lui explique pourquoi les choses s'étaient passées de cette façon, et comment fonctionnaient les règles complexes des adultes. Il essaierait de lui montrer la réalité absurde où les sentiments ne pèsent rien face aux raisons d'une autre nature. Le pouvoir, la vengeance et la haine étaient plus forts que tout, et les hommes étaient capables de tuer ceux qu'ils aimaient et d'embrasser ceux qu'ils haïssaient, si cela pouvait les aider à réaliser leurs ambitions.
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Maria remarqua que le regard de son père se voilait. Ce n'était plus ce héros invincible et infaillible de son enfance. Elle avait maintenant devant elle l'homme sans défense, nu, plein de blessures, de bosses, de faiblesses, de misères et de contradictions . Parfois l'intransigeance durcit la chair, parfois les rancoeurs et les déceptions, les reproches et les affrontements cicatrisent mal, et on ne sait plus comment rompre ce silence, cette distance infinie , même après la mort, même dans le souvenir.
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- Je crois que ma mère nous a abandonnés parce qu'elle vous déteste, dit il séchement.
Guillermo Mola regarda fixemen ce fils qui ne lui resemblait pas du tout. C'était tellement le pportrait craché de sa mère qu'il avait envie de lui arracher les yeux.
- ta mère est une pute qui se vautre avec les porcs dans la première grange venue. VOila pourquoi elle nous a abandonnés.
- Ce n'est pas vrai, il doit y avoir une raison pour sa disparition soudaine.
- La seule explication c'est que c'est une morue de bas étage, prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut.
- Monsieur, je ne vous permets pas de parler ainsi de ma mère, dit Fernando, surpris de sa réaction presque autant que son père.
Ivre de fureur, Guillermo leva encore la main pour le frapper mais cette fois Frnando lui immobilisa le poignet, un geste instinctif qu'il regretta aussitôt.
[...]
- Que va t il devenir d'Andrès ? Vous allez l'interner ? Mère s'y opposait.
- Cela ne te regarde pas, sors d'ici !
- Bien sûr que ça me regarde, c'est mon petit frère.
Guillermo dévisagea son fils, il était perplexe.
- Et moi je suis ton père...
- Non, plus maintenant. Vous venez de m'envoyer à la guerre.
- Dehors ! Fiche le camp ! Quiite cette maison sur le champ, cria Guillermo.
Fernando était prêt à quitter définitivement cette maison, mais il se retourna et lança
- Dieu m'est témoin que je te rendrai au centuple le mal que tu nous as fait à tous.
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Isabel ne dit rien. Elle regardait l'horizon.
Elle aimait la monodie des lumières zénithales, le jour naissant. En revanche, la montre au poignet de l'homme lui faisait sentir sa propre absurdité, égarée dans une carrière oubliée et déserte où les trains et les êtres humains mouraient sans honneur, sans élégance, sans dignité. Elle était incapable d'estimer le prix de sa vie, mais à l'évidence sa mort n'allait rien acheter.
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Derrière une grille rouillée s’ouvrait le jardin plutôt en friche de la prison. Une brigade de prisonniers de confiance, les moins violents, creusait une tranchée. Ils étaient contents, ils venaient de briser la couche de glace à coups de pierres et de pioches. Le travail leur donnait chaud et pendant quelques heures ils pouvaient échapper aux cafards et aux rats de leurs cellules. Parfois, la brume se levait et ils glissaient un œil vers le mur surmonté de barbelés. De l’autre côté, les femmes et les familles s’approchaient le plus près possible et criaient leur affection ou envoyaient des balles de tennis par-dessus la clôture électrique. Beaucoup n’atteignaient pas leur objectif, mais certaines retombaient dans le jardin et le bienheureux destinataire cachait précipitamment le paquet de tabac, l’argent ou la drogue qu’elles contenaient.
César enviait ce travail. Au moins ces hommes échangeaient des regards, des sourires, des gestes complices avec d’autres êtres humains. Travailler au coude à coude, sentir le bras du voisin, les aidait à ne pas devenir fous. Il les enviait, à ses yeux ils étaient des privilégiés, même s’ils avaient les mains en sang et perdaient les ongles des pieds à cause du gel. Ce n’était pas pire que d’être toute la journée assis face à un mur de béton, sans parler à personne, sans pouvoir apaiser la voix intérieure qui jour après jour le détruisait.
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Videos de Victor del Arbol (51) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Victor del Arbol
À l'occasion du salon du livre de Genève 2019, rencontre avec Víctor del Arbol autour de son ouvrage "Par-delà la pluie" aux éditions Actes Sud.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2283734/victor-del-arbol-par-dela-la-pluie
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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