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EAN : 9782081270077
400 pages
Flammarion (10/04/2019)
4.27/5   48 notes
Résumé :
« Si Frank Berton tolère qu'on le raconte, c'est vivant. "Un livre, ça tue", pensait-il. Alors je lui ai proposé un journal. Pendant trois ans, j'ai suivi l'avocat. En silence, je notais tout, installée sur les bancs des cours d'assises, courant derrière lui dans les aéroports, les gares, en France comme à l'étranger. Écoutant aux portes, quand il m'interdisait d'entendre. Je me suis glissée dans son quotidien, son temps pressé, son temps passé, ses excès, ses fulgu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un journal n'est-il pas tout à fait un livre? Frank Berton ne voulait pas d'un livre d'avocat avec photo en robe sur la couverture! Il a accepté d'être suivi au jour le jour de mai 2015 au 9 juillet 2018 par Elsa Vigoureux pour cette forme de feuilletonnage de sa vie professionnelle.

Cela constituera un livre original, une chronique de trois ans recueillie dans 13 carnets. La chroniqueuse suivra ainsi des affaires dont certaines très médiatisées (Salah Abdelslam, Florence Cassez, Thomas Gallay...). D'autres ont des protagonistes moins connus mais des histoires tout aussi médiatiques parce qu'exceptionnelles.

La cadence des procès est rapide comme celle de la vie du pénaliste, un homme d'excès. Il devra stopper la consommation de cigarettes et d'alcool mais n'évitera pas le burn-out. Son portrait d'abord en creux se fait de plus en plus explicite avec une enfance chargée de coups.

Frank défend les parias de la société qui ont commis des crimes, des infanticides, des viols, des incestes, des actes de terrorisme. La journaliste les raconte chronologiquement tout au long du livre. Elle nous dévoile les stratégies de défense et les coups de gueule de l'avocat. le tout est passionnant et on est pris dans la tourmente vertigineuse de cette vie de défenseur de la liberté.
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Elsa Vigoureux a suivi Frank Berton pendant trois ans. Ce livre est sous la forme d'un journal, les faits sont racontés de manière chronologique et datés. Et pourtant, cela se lit comme un roman. Je l'ai lu en alternance avec un autre livre, car il me fallait, par moments, m'éloigner de tout ce que l'humain a d'horrible.


Le journal de Frank Berton m'a fait prendre conscience que je ne pourrais pas être avocate ou juge, que mes positions sont tranchées en ce qui concerne les terroristes, les tueurs et les violeurs. Quand Frank Berton cherche l'humanité en Salah Abdeslam, j'ai une réaction épidermique. Quand il trouve que la condamnation d'une femme, qui a tué la femme de son amant, trop sévère, alors qu'elle a pris trente ans, je pense aux deux enfants de la victime. Quand Maître Berton défend un homme accusé de viols, les mots qui sortent de ma bouche ne sont pas corrects dans une chronique. Et pourtant, en temps normal, j'adhère à ce principe que tout le monde a droit à une défense. Or, en lisant ce livre, je m'aperçois que quand il s'agit de cas réels, que l'on parle d'humains, je me laisse emporter par l'émotion et non pas par les règles de droit. Maître Berton, lui, ne défend pas des criminels, mais cherche à révéler la vérité sur des crimes. Je le cite : « Être pénaliste, c'est révéler la part d'humanité dans le crime, amener la société à comprendre. Ce qui ne signifie pas accepter. »(page 244) Lorsqu'il défend quelqu'un, il devient cette personne. C'est un homme passionné et un très grand orateur. Heureusement qu'il y a des avocats dans notre pays de droits et qu'ils ne réagissent pas comme moi.


Le journal de Frank Berton montre aussi les dysfonctionnements de la justice. Après l'avoir lu, je me dis qu'il est vraiment important de choisir son conseil si on doit aller au tribunal, que l'avocat joue un grand rôle dans les verdicts des procès.


Conclusion


Ce livre est passionnant par ce qu'il relate, mais aussi dans ce qu'il révèle de nous. Je pense qu'il provoque une réaction, dans tous les cas, et nous fait nous positionner malgré nous.
De plus, Elsa Vigoureux a réussi à montrer ce qu'il y avait d'humain en Frank Berton. Ce livre le rend attendrissant et attachant.
Enfin, ce livre parle de grandes affaires que nous connaissons tous, telles que celle de Florence Cassez, etc. et c'est très intéressant de lire le point de vue d'une personne qui a été au coeur de celles-ci.


J'ai été captivée par le Journal de Frank Berton qui est différent de mes lectures habituelles. Je l'ai reçu dans le cadre d'une Masse critique. Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Flammarion.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/
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Livre reçu dans le cadre d'une opération masse critique. Merci Babelio!
Frank Berton est avocat, Elsa Vigoureux journaliste. La seconde écrit une hagiographie du premier. Pardo, un journal.
Frank Berton boit du café. Frank Berton fume. Frank Berton inhale sa Ventoline. Frank Berton conduit ses grosses voitures.Frank Berton plaide. Frank Berton prend l'avion. Frank Berton va à l'hôtel (luxe, chaussons et peignoirs indispensables). Frank Berton a surmonté une enfance malheureuse. Frank Berton tond sa pelouse. Frank Berton boit des jus de tomate. Frank Berton a rentré six affaires aujourd'hui.
Indigestion de Frank Berton. Comment prépare-t-il ses plaidoiries? Comment travaille-t-il sur ses dossiers? Quelles causes refuse-t-il?
La journaliste est fascinée par l'avocat, l'avocat une nouvelle fois cherche l'exposition aux médias. Tout le monde est satisfait, ainsi. Reste à supporter ce journal rédigé par un tiers, qui frôle parfois le voyeurisme, qui reprend des affaires très médiatisées. Un publi-reportage grand format, que j'ai eu bien du mal à terminer!
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Portrait sans complaisance, même si on ressent aussi beaucoup d'admiration, sous la plume de la journaliste Elsa Vigoureux, de Franck Berton, avocat pénaliste charismatique, mais aussi polémique, sous la forme d'un journal, écrit pendant les 3 ans où elle l'a suivi, d'une cour d'assises à une autre. Cet avocat d'hommes, mais aussi et surtout de femmes, qui ont commis l'impensable, l'indicible, l'incompréhensible, l'indéfendable. Il explique parfaitement son métier d'avocat, comme un moyen de réparer les blessures de l'enfance et de la maltraitance. « Ce qui compte, c'est comment on s'en sort », dit-il. « J'ai trouvé une sorte d'issue, je m'enfonce dans les profondeurs des autres, armé de mes souffrances, ça m'en éloigne, ça me répare. » Une sorte de résilience.
A la question que l'on ne cesse de lui poser sur son choix de défendre un terroriste, il explique : « Je ne défends jamais des crimes, mais des criminels », et c'est réellement ce que l'on ressent au fil de la lecture. Ce livre est passionnant, il donne à voir la justice, les assises, par le regard d'un avocat extrêmement attachant, même s'il peut souvent paraître froid, distant, brusque et un brin mégalo. « Je suis avocat, je ne suis pas psychologue ». Une barrière s'érige dans son cerveau lorsque les familles craquent à l'énoncé d'un verdict car « en vingt-cinq ans de carrière, il a pris mille ans de prison ». C'est aussi un homme d'excès, un homme profondément libre car « les assises ça rend fou de liberté. Décompenser, profiter, s'enivrer ». On ne ressort pas indemne d'une telle lecture qui pose des questions sur sa propre capacité à comprendre avant de juger, même et surtout lorsque l'on est confronté à la noirceur la plus absolue.
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Ce journal est celui d'un avocat pénaliste, raconté par une journaliste qui l'a suivi durant trois ans, observant son quotidien et ses nombreux paradoxes.
On rentre dans son intimité, l'homme déborde de l'avocat, suffisamment pour avoir l'impression de le connaître, un peu, au terme du livre, sans pour autant avoir véritablement pénétré sa vie privée.
On découvre ses combats, ses excès, sa passion de défendre, un véritable flair pour déceler l'humanité derrière les actes les plus réprouvés.
Ce journal est une succession vertigineuse d'affaires judiciaires, à l'image du rythme de vie intense de Frank Berton, raconté par Elsa Vigoureux, qui s'efforce de rester objective, mais est-ce possible ?
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critiques presse (1)
LeMonde
10 mai 2019
Pendant trois ans, Elsa Vigoureux a suivi partout le pénaliste, comme une ombre. Résultat : un livre singulier et fort.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
je défends des hommes, des femmes, pour qui se joue le droit à la liberté. Être pénaliste, c'est révéler la part d'humanité dans le crime, amener la société à comprendre. Ce qui ne signifie pas accepter.
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Depuis vingt-six ans qu'il exerce, il ne compte plus les secrets enterrés dans sa mémoire, tous ces clients qui ont déchargé leurs paquets d'ordures dans ses bras. Leurs yeux, dont il a photographié toutes les expressions. Il n'a plus besoin de les écouter défiler à la barre des tribunaux, il les fixe, coupe le son, voit à leur regard s'ils mentent, s'ils ont peur, parce que leurs yeux s'en vont sur le côté, rampent par terre.
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Sur le quai de la gare, les gens chuchotent fort dans son dos, l'interpellent, lui demandent s'il n'a pas honte de "défendre un monstre", il doit faire des efforts pour les ignorer. La solitude a un poids, celui des regards . Qu'ils soient curieux, méprisants, admiratifs voire indifférents, ils pèsent sur ses épaules, comme si toutes les forces du monde luttaient sur son échine.
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Ca me manque. Je suis très papa poule, moi... Les sièges auto dans la voiture c'est pénible, on se cogne la tête, on se contorsionne pour les verrouiller. Ouais, mais quand vous n'en avez plus, ça fait encore plus chier, en fait.
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Quand l’opinion publique apprend que vous êtes l’avocat d’un « salaud », la rumeur bruisse et vous devenez « ce salaud d’avocat ».
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