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EAN : 9782226437754
432 pages
Albin Michel (26/09/2018)
3.91/5   33 notes
Résumé :
Dans une évocation gorgée de couleurs fortes et de furieuses sonorités, Philippe de Villiers fait revivre Clovis et lui donne la parole. Le roi fondateur dévoile les épisodes les plus intimes, les plus secrets, de ses enfances, de ses amours, de ses chevauchées.
Ce livre éclaire d'un jour nouveau le mystère de sa conversion, rétablit la vérité sur la date de son baptême et renouvelle ainsi la perspective symbolique de tout notre passé, de notre destin. Au fil... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Trois points ont retenu mon attention en lisant cette « auto biographie » de Clovis qui reprend la forme qui a assuré le succès des titres précédents sur Saint Louis, Jeanne d'Arc et Charrette.
« le mystère Clovis » pourrait être intitulé « le pouvoir de Clotilde » tant l'influence et la persuasion de la Reine et Epouse sont valorisées par Philippe de VILLIERS dans cette biographie romancée du roi mérovingien et ce n'est pas le moindre mérite de ces pages.
Un second mérite de l'ouvrage est de s'interroger sur la date du baptême de Clovis et de ses francs et de proposer Noël 508 en lieu et place de Noël 496 en le reportant après la mort de Sainte Geneviève et la victoire de Vouillé … et d'inscrire cette conversion à l'actif de Martin le saint Tourangeau.
La fusion entre la population « de souche » et les « envahisseurs » s'est progressivement réalisée au fur et à mesure que la civilisation gallo-romaine et sa législation ont été adoptées par les francs qui ont fini par revendiquer leur latinité et adopter la religion chrétienne.
En conclusion, un roman passionnant comme tout ouvrage « de cape et d'épée » … mais aussi un grand livre d'histoire (étayé par une bibliographie conséquente) qui rappelle la fondation de la France et la vocation de notre pays au sein des nations.
Des pages pleines d'enseignement et d'espérance à déguster sans retenue.
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Le mystère Clovis c'est celui de la date de son couronnement: l'an 496 communément admis pour cette date serait en fait erroné et la date serait plutôt 508, après la victoire de Clovis face au roi des Alamans à Tolbiac en 506.

Dans cette biographie très bien documentée, Philippe de Villiers, que je connaissais jusqu'ici seulement en tant qu'homme politique, se révèle aussi un écrivain-biographe de grand talent.

Toute la vie de Clovis défile ici, et surtout tous les enjeux politiques, religieux et la géopolitique marquée à l'époque par des conflits entre rois ariens (disciples d'Arius, refusant la nature divine du Christ) et les chrétiens de foi nicéenne dont faisait partie Clovis.

Au départ simple petit roitelet face à des rivaux bien plus puissants que lui, comme Theodoric roi des Ostrogoths en Italie et Alaric, roi des Wisigoths en Espagne, Clovis a su construire un véritable empire et se présenter comme le successeur des empereurs romains.
Son intelligence politique va lui permettre d'asseoir sa puissance. Son entourage va jouer un rôle clé, et notamment son épouse Clotilde, nièce infortunée du puissant roi des Burgondes Gondebaud, qui a tué son frère Hilpéric, père de Clotilde qui trouvera refuge auprès de Godegisil, roi de Genève.

Au travers de ces luttes incessantes entre chefs germaniques, il est intéressant de constater que la référence à l'Empire romain est constante, celui-ci ayant chuté en 476, cinq ans avant la naissance de Clovis en 481.
Theodoric le Grand, roi à Ravenne, fera d'ailleurs mourir Odoacre, le dernier empereur.
C'est lorsque Clovis vaincra les troupes du roi wisigoth Alaric à Tours que sa victoire sera complète.

Les personnages dans l'entourage de Clovis sont remarquablement bien mis en lumière ici: on voit ainsi Geneviève, la même qui a défendu Paris face aux Huns, devenue âgée quand elle rencontre Clovis.
Les évêques aussi ont un rôle clé et vont amener la conversion de Clovis; l'évêque Rémi pour le nord de la Gaule et Avitus, l'évêque du Sud.

Enfin le choix de la capitale du nouvel "empire" de Clovis sera essentiel: ce sera Lutèce, à mi-chemin entre la Germanie, terre d'origine de Clovis et celle de ses récentes conquêtes, au sud de la Gaule.

Enfin un dernier mot: la succession de Clovis.
Clovis aurait préféré laisser tout son royaume à Theudéric, né d'une première union avec une princesse franque, mais Clotilde imposera à Clovis de partager le royaume entre ses quatre fils Theudéric, Clodomir, Childebert et Clotaire.
En bref, une biographie très intéressante qui nous fait revivre une époque peu connue.
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Un roman sur Clovis, la chose est assez rare pour que je veuille le lire ! C'est chose faite, et même si je crois que je préfèrerais une bonne biographie avec un langage bien actuel sur le personnage, j'ai quand même bien apprécié cette lecture intéressante qui plonge le lecteur dans une époque méconnue et un règne légendaire. Ou plutôt dans la légende d'un règne. Car c'est en abordant le côté merveilleux qui entoure et tisse le règne de ce roi Franc, que Philippe de Villiers a fait le pari d'écrire la vie de ce roi. En effet, l'auteur ne s'est pas contenté seulement d'écrire des faits avec un peu de roman, il a gardé les faits et les légendes, et écrit un roman avec, ce qui permet de garder toute la dimension chimérique de ce règne.
Bien sûr, de ce fait il ne faut s'attendre à un roman classique avec une folle aventure pleine de rebondissement, l'auteur reste proche de la vie du roi, et Clovis était roi « barbare » et était homme ; mais si l'on considère les guerres, les trahisons, les légendes… comme une aventure avec une touche imaginaire, alors oui on peut dire que c'est un roman. le roman d'une vie, tout simplement le roman d'un roi, servi en plus par un langage fort désuet afin de mieux nous immerger dans ce médiéval naissant.

Niveau historicité maintenant -le point le plus important du livre -, on voit tout de suite que Philippe de Villiers s'est bien renseigné sur le sujet, il y a une liste d'ouvrage à la fin qui fait pâlir d'envie et il s'est fait aider par des spécialistes. Cela fait, qu'il restitue donc fidèlement et sans perdre le lecteur en détail, les royaumes francs de l'époque, en mettant en avant les conflits d'intérêts notamment la course aux honneurs romains, les meurtres familiaux, les conflits religieux, ou encore la volonté d'affirmer un pouvoir et une identité germanique tout en revendiquant un côté romain. Il avance même une nouvelle chronologie du règne de Clovis.
Bref ! Niveau historicité il est proche de la réalité et c'est un point très agréable du livre, et ceci même s'il a l'approche d'un romancier envers le personnage de Clovis. (Oui, il y a des historiens qui ne font pas de Clovis un type sympathique.)

Cependant il y a un léger hic à cette histoire, qui fait que ce roman me « déplaît » un peu. Comme vous le savez, la période Clovis (et avant) correspond à la chute de l'Empire Romain d'Occident et aux invasions barbares, ainsi qu'à la prise de pouvoir des peuples intégrés à l'Empire, partant de ces faits Philippe de Villiers va donc en profiter pour faire le parallèle entre l'époque déliquescente actuelle et le passé. Mais pour ma part, et même si je comprends très bien le parallèle entre hier et aujourd'hui qui n'est pas forcément faux dans l'idée en plus, j'avoue que je ne suis pas fan du tout de ce genre de réflexion, car pour moi ça permet toutes les extravagances possibles, comme Macron s'amuse à le faire à l'heure actuelle pour le 11 novembre ou comme d'autres s'amusent à le faire en mettant constamment 39-45 dans un débat où ça n'a rien à faire.
Bref ! Personnellement, je trouve que faire cela c'est refuser la spécificité des époques et refuser de voir les réels problèmes de l'époque, c'est aussi déformer jusqu'à l'absurde des situations qui n'ont rien à voir avec le passé, du coup le seul truc que je reproche un peu à ce livre c'est cette démarche qui est de mélanger l'histoire, même si je comprends parfaitement le raisonnement qui doit faire réfléchir sur notre époque actuelle. Cela étant, ça n'en fait pas un mauvais livre pour autant au contraire.

En résumé, c'est donc un bon roman sur une vie, sur la vie de Clovis, et sur une époque aussi. C'est aussi un livre idéal pour tous ceux qui veulent approcher Clovis en surface avant d'aller voir plus loin. A lire pour la culture.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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Oubliez le politicien iconoclaste et penchez-vous sur le travail de Philippe de Villiers écrivain. le bougre écrit bien ! Certes, il utilise des formules ampoulées, mais il fallait bien qu'il donne un style à une expression orale ancienne que l'on connaît mal (il s'agit d'une pseudo autobiographie narrative "Je fais ceci, je dis celà"). Pour peu que l'on accepte le procédé, il nous aide à nous projeter dans le temps, surtout que l'utilisation du présent de l'indicatif tout au long du roman ne devrait normalement pas y contribuer.
Parfois, l'idéologie conservatrice de l'auteur transparaît et prête à sourire, mais la bibliographie conséquente à la fin de l'ouvrage incite à faire confiance au travail de recherche effectué. le lecteur sait bien qu'il s'agit d'un roman; De Villiers utilise les mythes de l'Histoire Mérovingienne, par exemple l'intervention de la colombe délivrant le Saint Chrême lors du baptème de Clovis.
La lecture est fluide et très agréable, on se laisse prendre par le récit même si le discours devient plus idéologique à mesure que l'on avance dans le roman.
Quant au "mystère" figurant dans le titre du livre, il n'a pas grande importance et n'est pas vraiment le sujet.

Cette période n'est jamais traitée dans les romans historiques. Soyez curieux et penchez-vous sur ce récit, la lecture en vaut la peine.
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Enfin ! C'est l'heure de Clovis ! C'est l'heure du Ve siècle ! L'heure des Francs et des Wisigoths ! (oui, des Burgondes aussi '^')
C'est l'heure pour moi du "Mystère Clovis" !

J'ai beaucoup aimé cette biographie romancée de Clovis, historiquement vraiment très dense et très intéressante. Bien que j'ai des choses à en dire.
Ce livre prétend "rétablir la vérité" sur plusieurs points de la vie de Clovis, mais je n'ai pas les connaissance pour juger alors si vous les avez, éclairez moi xD

Dans tous les cas, c'est un tableau historique assez grandiose que nous offre Philippe de Villiers. le narrateur à "je" marche très bien, les dialogues et expressions vont bien avec l'époque.

Les scènes de guerre sont épiques autant dans la bataille que l'organisation autour. Et heureusement j'ai envie de dire, car c'est ce sur quoi porte le roman.
Ne vous attendez pas à un roman historique, j'ai davantage ressenti ce livre comme une biographie romancée, et bien plus portée sur la conquête et la guerre que sur la vie personnelle de Clovis (famille, femme, enfants). On se concentre sur cette époque charnière après la chute de Rome (SPOILER xD) de 476 et les relations entre les différents peuples. de ce côté c'est très bon et vraiment prenant.

Cependant il y a 2-3 points qui m'ont un peu déçue.
Aussi étrange que ça puisse paraître, il n'y a presque AUCUNE date… J'ai dû en voir 2 dans tout le livre. Il est en réalité découpé en événements, la prise d'un royaume, une alliance à faire etc. mais il n'y a pas de dates.
Il faut aussi connaître la période et le vocabulaire précis, parce qu'il n'y a aucune note de bas de page pour expliquer.

Un peu perdue de ce côté là, mais à part ça c'était vraiment un très chouette bouquin sur une période historique que je connais finalement assez peu.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Mes chers enfants, ne cherchez jamais à être aimés de la foule. Si vous l'êtes, c'est par instants, par accident ou par faiblesse. Le royaume est chargé d'incommodité, c'est un fardeau. Son exercice porte au sacrifice et à l'immolation des quiétudes. Soyez comme le rameur de la corporation des nautes, qui traverse le courant de la Seine : gagnez toujours la rive en lui tournant le dos.

Si parfois vous avez des doutes, confiez-les à votre mère : son humilité l'a élevée à la grâce qui lui accorde des lumières précieuses. Ayez l'esprit libre, l'esprit d'aumône. Gardez intactes en vous, en ses accomplissements, les grandeurs intimes de la romanité que vous avez reçues et que j’ai voulu honorer.

N’oubliez jamais la mission que Geneviève m'a rappelée
sur son lit d'agonie : votre famille - notre famille mérovingienne -, aura à porter, de siècle en siècle, avec l'onction, la moitié du manteau de Martin. Cette mission christique de la chlamyde royale vous imposera privations, souffrances, et peut-être même opprobre dans la suite des temps. Ce que vous aurez à incarner et à transmettre, et qui est tout contenu - ou plutôt tramé -, dans les plis du manteau, ce n'est pas un pouvoir, fût-il juste et admirable, c'est la Civilisation.

En ce troisième jour des ides de novembre de l'an 511, en la fête de Saint-Martin

Clovis, rex Francorum.
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Le cheval du roi se voit affublé d'un masque de taureau, symbole de la force vitale. Sur le front de l'animal est gravé un soleil tournant. La petite tête de taureau à calotte en grenats sertis de perles est le signe du Quinotaure, le dieu dont Childéric est issu. Mon père pourra continuer à se battre dans le Walhalla, avec ses armes et son cheval.
Enseveli auprès du cavalier, le cheval le protège. Il demeure sa monture éternelle, il continuera à galoper au cours de sa longue chevauchée posthume, vers l'empyrée, le soleil ou la lune, auprès de Wotan, le maître des batailles et des trépassés, celui qui envoie ses guerriers tués au combat tout là-haut, dans les nuages ardents du Walhalla afin qu'ils continuent à se battre et à festoyer.
Ma mère, Basine, m'a expliqué cent fois les liens entre le signe du taureau et le carole des abeilles :
_ Childéric, ton père, est le roi d'une grande ruche. Les abeilles sont les gardiennes vigilantes de la fécondité royale et solaire. Selon nos ancêtres, le premier essaim naquit du cadavre d'un taureau ailé, sacrifié pour offrir à l'humanité le miel de l'abondance.
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La pietas, la piété filiale, est le vecteur des humilités, de la gratitude et de la transmission de nos fiertés. Elle établit un peuple dans le temps long et le rappelle au devoir de se perpétuer.
Mais il y a une autre vertu fondatrice qui demain pourrait assurer votre domination , comme elle assura à Rome sa grandeur, c'est la fides. Si vous pratiquez la fides, vous obtiendrez l'affection des peuples des Gaules. Sinon vous serez rejetés.
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Ils ont tous des bouches comme des gouffres et puis ces grands yeux de Barbares, ruisselants de fierté, avec des prunelles de vainqueurs, aujourd'hui vaincus par le sort, orphelins.
Leur rex était pour eux leur raison de vivre. Ce n'est que dans la guerre qu'ils ont l'âme en paix. Le chef de la tribu s'en est allé. Ils sont désemparés. Ils m'observent, je suis si jeune, je n'ai pas encore la voix mâle pour les commander ni l'allure farouche pour les entraîner au combat. Ils le sentent. Toute l'armée des Francs est là. Il ne manque pas un soldat de la terra salica.
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Théodéchilde est méconnaissable. Le visage gonflé par les fièvres, elle a des pesanteurs dans la tête. Les servantes lui ont donné des lombrics pilés, des graines de poivre pour soigner ses humeurs. Et de la scammonée pour lui nettoyer le ventre, du pyrèthre qui lui purge les artères. Et encore bien d’autres herbes, mais qui ont, hélas, mis les pustules en prospérité. Depuis ce matin, les matières qu’elle rend par la bouche sont jaunes et vertes. Le médecin grec que j’ai fait venir de Thessalonique ne sait plus que faire. Il a perdu ses éloquences. Son desconfortement fait peine à voir. Il tourne sur lui-même et fait les cent pas, les bras ballants ; ses mains tremblent, grandes ouvertes, en forme d’aveu de ses impuissances. Ma femme s’en va… Elle s’endort… Elle s’éteint. Elle est morte.
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