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EAN : 9782743622930
245 pages
Payot et Rivages (04/01/2012)
4/5   15 notes
Résumé :
« Amanuel explique qu’on ne choisit pas sa destination. On met de l’argent de côté comme on le peut. Parfois avec l’aide d’un garçon de chambre de Tripoli, d’un éboueur de Belgique, d’un chauffeur de taxi du Maryland – un frère ou un cousin qui est déjà de l’autre côté et qui envoie quelques centaines de dollars. »
Certains parviendront à s’évader, d’autres seront tués. Cela se passe en Érythrée, un bras de terre coincé entre le Soudan et l’Ethiopie. Sa capit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au delà d'un pays, c'est un peuple qui constitue le sujet du livre du journaliste Léonard Vincent. Les Érythréens. Qu'ils continuent de vivre laborieusement sous le joug d'un dictateur violent, qu'ils aient tenté leur chance sur le chemin périlleux de l'émigration, avec son lot de peur, de morts et de malheurs, qu'ils se battent en dehors des frontières pour un Érythrée démocratique, ou qu'ils essaient de vivre une vie d'exilés tant bien que mal. Qu'ils soient déserteur au service obligatoire, ou journalistes dans un pays baillonné. Les Érythréens sont ce camaïeu de couleurs, de parcours, de vies, et bien souvent, de combats.

Aujourd'hui, un Érythréen sur cinq vit en dehors de son pays, plaçant ce petit pays, niché entre la mer rouge, l'Ethiopie et le Soudan, au dixième rang des pays fournissant des réfugiés dans le monde. le constat est terrible: le pays se vide peu à peu, hémorragiquement, de sa population. Et la blessure n'est pas prête de se résorber.

Acteur héroïque de l'indépendance de son pays du joug éthiopien, Issaias Akeworki est passé en quelques années du président charismatique d'un nouveau pays libre au dictateur sanguinaire et répressif que le pays connaît aujourd'hui. Comme souvent dans la guerre, le libérateur est devenu le bourreau. Depuis 2001, la presse libre est interdite dans le pays.

Ce fut un long travail pour Léonard Vincent que d'aller au contact de ces réfugiés, clandestins, craignant toujours les représailles et les délations des "moustiques", les partisans d' Afeworki. Peu à peu il a gagné leur confiance, leur amitié, et lutte à leur côté pour faire entendre la voix de ceux qui doivent se cacher.
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Un ouvrage très enrichissant, qui se lit comme un très long reportage de magazine d'actualité.
On y découvre l'histoire récente et le présent tragique de ce pays méconnu qui borde la mer rouge, les mécanismes qui ont mené ce peuple sous le joug d'un dictateur qui n'a rien à envier à des Khadafi ou à des el Hassad. L'auteur nous emmène avec empathie à la rencontre de personnages divers, tous confrontés à la dictature intraitable qui règne dans ce pays. On suit la fuite à travers le désert, de citoyens ordinaires pointés du doigt par le régime et pour qui l'exil devient une question de survie (puisque c'est tout ce que nombre d'entre eux se verront proposer à l'arrivée en Europe). Certains bouleversants épisodes de rafles rappellent les périodes les plus dramatiques de notre histoire européenne... On découvre également comment des Erythréens exilés ou des occidentaux amoureux de ce pays luttent à distance et avec une efficacité malheureusement encore toute relative pour ramener ce pays à la liberté.
L'auteur nous fait partager son amour et son respect pour ce peuple en souffrance et l'on se prend à rêver pour lui d'un "printemps érythréen"...
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C'est un livre très dur, inracontable mais qu'il faut lire pour comprendre. L'Erythrée, pays voisin de l'Ethiopie, à l'Est de l'Afrique, est devenu indépendant en 1993, dirigé par Isaias Afwerki. Mais en septembre 2001, le régime se change brusquement en une dictature oppressante : disparitions des opposants, dissolution des journaux indépendants, arrestations arbitraires, rafles, services militaires prolongés, menaces sur les exilés de la diaspora...

La première partie du livre consiste en une suite de témoignages d'Erythréens ayant réussi leur fuite vers le Soudan, ou autres pays, grâce à des passeurs, avec les risques qu'une telle entreprise comporte.

Ensuite, l'auteur nous relate l'histoire de l'Erythrée et celle de son dictateur. Mais finalement on manque d'informations récentes sur ce qui motive la conduite haineuse de cet homme, sachant que les Erythréens représentent parait-il la majorité des Réfugiés dans le monde.

Les derniers chapitres se concentrent sur la diaspora et leurs difficultés à vivre libres. En effet, aussi incroyable que cela paraisse, chaque pays a accueilli une ambassade officielle de l'Erythrée (!) et ces ambassades, via leurs réseaux d'espions (les "moustiques" comme les appellent les exilés) menacent la liberté des Erythréens exilés, leur imposent le silence et les "aident" pour mieux les contrôler.

Dur.
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Ce récit écrit comme un roman retrace la vie réelle de quelques érythréens qui tentent de vivre dans leur pays, à Asmara ou Massawa, qui ont fui l'Érythrée et sa dictature au péril de leur vie et de terribles épreuves. Des personnes qui se réinstallent en Suède, au USA, au Canada mais qui restent encore sous le contrôle des "moustiques". La vie de leur famille restée au pays est en danger.
Une écriture superbe, un témoignage d'espoir lorsque viendra la démocratie.
Je connais le pays et son histoire et suis admiratif de l'auteur du récit, Léonard Vincent, pour son écriture magnifique et le réalisme des descriptions de personnes, de lieux qu'il n'a jamais visités
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critiques presse (1)
Liberation
03 décembre 2012
Dans son livre, le journaliste n’omet rien : les rafles, l’arbitraire, les tortures, le désespoir. Pas toujours facile de tourner la page pour aborder celle d’après. Et pourtant, on continue.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Amanuel explique qu’on ne choisit pas sa destination. On met de l’argent de côté comme on le peut. Parfois avec l’aide d’un garçon de chambre de Tripoli, d’un éboueur de Belgique, d’un chauffeur de taxi du Maryland – un frère ou un cousin qui est déjà de l’autre côté et qui envoie quelques centaines de dollars.
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