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sur 1339 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Conte moral De Voltaire, qui met en scène son "bon sauvage", l'Ingénu, un enfant élevé par les Hurons, on y retrouve le style caractéristique De Voltaire, avec ses attaques ad hominem qui mêlent allègrement le vrai et le faux (Bossuet et tous les jésuites sont accusés d'avoir une amante), son anglophilie délirante, ses phrases tranchantes, et ses raisonnements novateurs. Voltaire utilise cette histoire comme prétexte pour développer un raisonnement sur la "vertu", qui, à son époque, veut dire à la fois courage pour les hommes et pudeur pour les femmes. Mademoiselle de Saint-Yves se voit ainsi soumise à un choix difficile : accorder des faveurs sexuelles à un puissant pour pouvoir libérer son amant ou bien les refuser et garder son honneur intact. Dans quel cas serait-elle plus vertueuse. Mademoiselle de Saint-Yves finit par céder et libère son amant, l'Ingénu, mais cela torture sa conscience et finit par la faire mourir. Voltaire se montre plutôt libéral en ce qu'il se centre sur les destins individuels et ne taxe pas Mademoiselle de Saint-Yves d'immoralité, bien au contraire. Toutefois, ce conte moral manque à mon sens d'un parti pris plus tranché, on sent des coups de poignard contre des ennemis philosophiques de l'auteur, mais cela manque d'une logique plus générale, d'une morale plus forte. Mademoiselle Else, de Schnitzler, que je viens de lire, met en scène le même dilemme, avec un dénouement tout aussi tragique. de même, à mon sens, ce choix difficile est illustré avec plus de brio dans Boule de Suif de Maupassant, où les tiers finissent par critiquer une prostituée pour avoir refusé de coucher avec l'envahisseur prussien. Dans le cas de Boule de Suif, la morale semble s'inverser, c'est l'absence d'acte sexuel qui est mal vue, alors que la vertu est outragée par la morale publique. C'est là que Maupassant est fort.
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Un petit classique qui fait plaisir, avec un personnage agréable qui remet en question de nombreux codes de l'époque.
Quelques longueurs, avec notamment une précision religieuse qui m'a un peu dépassé.
Pas mon Voltaire préféré, mais pas à ignorer non plus.
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Je continue l'exploration des contes philosophiques De Voltaire avec L'ingénu, petite histoire plus resserrée que Candide ou Zadig, mais qui comporte les mêmes idées et une structure finalement assez semblable : un homme vertueux par nature, semblable au bon sauvage décrit par Rousseau, se confronte à la France du 18è siècle et en révèle les travers par sa naïveté et sa candeur. Voltaire est dans un registre toujours identique, à la fois humoristique et satirique de ses contemporains, mais aussi assez dur envers ceux qui tiennent les rennes du pouvoir. Il brocarde, d'ailleurs à raison puisque tout ne se passe clairement pas très bien, mais fait dans l'humour avant tout. Il y a des petites pépites de phrase, notamment lorsque l'on cherche à voir quelqu'un d'important et qu'il est sans cesse occupée par une dame. Même les hommes d'Église. Visiblement, ça devait être un secret de polichinelle que d'avoir des hommes de Dieu à la cuisse légère.

Un détail qui fait la force mais aussi la faiblesse de cette nouvelle est sa longueur : bien plus courte que Zadig ou Candide, elle brasse moins de thématique, semble plus précise sur ce qu'elle cible mais en même temps est moins forte que les aventures en tout sens de Candide. D'autre part, le Huron qui est L'ingénu est moins attachant que d'autres héros de ces fameux personnages. de fait, j'étais moins emballé par ses péripéties, d'ailleurs assez réduites finalement. Je ne pense pas que ça en fasse une mauvaise nouvelle, mais c'est moins prenant que les deux autres déjà cité.
En fin de compte, ça me semble mieux de commencer par celle-ci que de la lire après les autres, histoire de commencer en douceur et avec une lecture plus resserrée, pour ensuite développer dans "Zadig" et "Candide". Pour ma part, je m'en vais finir le recueil des nouvelles à petite dose, comme à chaque fois.
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L'Ingénu de Voltaire est une oeuvre très intéressante . Tout au long du roman , on suit la vie d'un huron assez candide au début qui découvre la société dans laquelle nous vivons . À travers cet ouvrage , Voltaire dénonce les injustices et la société où il était au 18ème siècle . Au fil de ma lecture , j'ai de plus en plus aimé cet écrit sur la société de l'époque .
C'est l'un des livres qu'il faut lire absolument pendant sa vie .
Je le conseille donc à tout le monde mais plus précisément aux philosophes , aux amateurs des Lumières ainsi que ceux De Voltaire et à ceux qui voudraient voir par une réflexion d'ensemble le régime de l'époque .
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Un bon livre étudié pour mes cours. Voltaire nous montre la société de l'époque. Un livre peut être un peu long car peu d'intrigues mais sinon sympa. Le livre nous montre un personnage borné à fond dans ces convictions mais qui devient attachant au fur et à mesure du livre.
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Le procédé est souvent utilisé par les écrivains des Lumières : quelqu'un d'extérieur à l'Europe - et plus encore à la France - arrive, et étudie la société d'un air ingénu. Et si les Persans apparaissent comme des étrangers "exotiques", que dire d'un Huron ! Ce n'est évidemment qu'un prétexte, cette origine supposée ne servant pas l'intrigue, n'apportant même pas de couleur locale - à part pour évoquer le cannibalisme. Il est vrai que pour les Français du XVIIIème siècle, seules comptent les îles à sucre des Antilles et de Saint-Domingue, le Canada n'a guère d'importance économique à ce moment - quelques fourrures comme le dira ailleurs Voltaire.
Avec ce regard décalé, Voltaire en profite pour dénoncer ses thématiques habituelles : la corruption des jésuites, l'arbitraire des lettres de cachet, la toute-puissance des ministres... Il glisse aussi quelques passages assez sensuels.
D'ailleurs, l'intérêt de l'ouvrage, son originalité par rapport à d'autres, vient surement de l'ingénue, de Melle de Saint-Yves, jeune provinciale de bonne famille sortant du couvent qui découvre malgré elle les horreurs du monde, du grand monde, et fait son éducation d'une horrible manière. Avec un regard de lectrice du XXIème siècle, c'est elle que je trouve plus intéressante que le Huron...
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Petite « panne » de lecture en cette rentrée masquée… Et c'est L'Ingénu qui en a fait les frais. Pas l'envie, pas la motivation, pas le temps… ? Toujours est-il que j'ai mis des jours et des jours à y entrer. Je m'y suis prise à deux fois, trois fois, j'ai même fini par relire les trente premières pages après avoir décroché. Autant le confinement n'a pas eu d'effet sur mes lectures (si ce n'est que j'ai lu davantage), autant cette rentrée a chamboulé mes envies et mes habitudes littéraires…

Après avoir lu Candide et Zadig que j'avais adorés, j'étais ravie de me plonger de nouveau dans un conte philosophique made by Voltaire. Mais non, mon engouement n'a pas été le même avec L'Ingénu. L'histoire ne m'a que peu intéressée, de même que les réflexions philosophiques du héros et de son ami janséniste sur la religion et les notions de bien et de mal – réflexions intéressantes au demeurant, mais j'avais sûrement envie de lire autre chose. J'avoue que je suis passée un peu à côté de L'Ingénu. Tant pis, ce sont des choses qui arrivent.

Voilà donc une lecture en demi-teinte pour moi, mais que je suis contente d'avoir faite malgré tout. Parce que c'est Voltaire quand même…
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Conte philosophique qui raconte l'arrivée en France d'un Huron canadien, surnommé "L'ingénu".
Ce surnom vient du fait qu'il ignore tout des règles religieuses et politiques françaises du XVIIème siècle. Il va les découvrir petit à petit au gré de ses infortunes.
Recueilli par des français de Basse Bretagne, après avoir combattu contre les anglais, sa famille d'adoption souhaite le convertir au christianisme en le baptisant.
Il est donc renommé Hercule et va tomber sous le charme de sa marraine, St. Yves.
Ainsi vont commencer ses ennuis, et il va vite s'apercevoir que ce que les livres religieux disent sont bien loin de la réalité française.
Il va se faire arrêter à Versailles et va faire la rencontre d'un vieux janséniste solitaire, Gordon, qui va devenir son camarade d'infortune.
Gordon lui enseigne différentes choses, et le fait lire. Il va se rendre compte de ses progrès grandissants dans le domaine du libre-arbitre et de la philosophie.
Le binôme est libéré grâce à l'amante de l'ingénu, mais elle n'a pas obtenu sa libération à n'importe quel prix... Rongée par la culpabilité.

Critique de la Cour, de la religion, de l'interprétation des livres sacrés par les hommes, de la société française du XVIIème siècle, de la corruption à tous les niveaux de pouvoir, Voltaire évoque la puissance de l'âme face au corps.
L'ingénu vivait avec les us et coutumes de son peuple, il a dû s'intégrer et s'approprier les moeurs françaises de l'époque, il a dû tout apprendre par ses propres moyens et a réussi avec brio malgré les difficultés.
Pas besoin d'être un homme de la bourgeoisie pour réussir, il était méritant et malgré les nombreuses tragédies vécues, il a résisté et a été récompensé.

Bien que la morale de ce conte soit forte, j'ai apprécié l'histoire mais je n'ai pas été fascinée par ce Huron naïf à souhait.
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Je n'avais pas lu de Voltaire depuis le lycée, et je redécouvre aujourd'hui par ce livre le registre du conte philosophique. Et bien ce fut une plutôt bonne surprise et une réconciliation avec ce type de lecture (forcément mieux quand elle est choisie).

L'ingenu raconte l'histoire d'un Huron qui débarque (au sens propre comme figuré) en Basse Bretagne. L'histoire décrit ses rencontres, son voyage jusqu'à Paris et son évolution, le tout mêlé à une histoire d'amour.

Dans cette aventure, L'ingenu va se confronter avec beaucoup d'étonnement aux conventions de la société qu'il découvre. Voltaire utilise la naïveté de son personnage pour mettre en avant les absurdités politiques et religieuses de son époque. Avec beaucoup d'ironie et dans un registre comique , il se moque du conformisme et de la manière dont les hommes emploient et interprètent la justice, la religion, le pouvoir.

Une histoire plutôt drôle et instructive donc, et une belle occasion pour moi de me plonger dans ce type de lecture assez inhabituelle!
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Pour L'Ingénu, j'ai eu un peu plus de mal même si ce récit commençait également très bien. Là encore, Voltaire choisit avec beaucoup de minutie la date pour son histoire, 1689, pour la lier le plus possible aux hostilités entre la France et l'Angleterre qui était vive à cette époque. Alors que le prieur de Notre Dame de la Montagne et sa soeur Mlle de Kerkabon se promènent dans la ville, ils vont faire la rencontre d'un huron, membre d'une peuplade indienne au Canada, débarqué en bateau dans leur ville qui va immédiatement être l'objet de tous les regards. Les trois protagonistes découvrant rapidement et étonnamment leur lien de parenté, le huron est immédiatement invité à loger chez les Kerkabon afin de découvrir la culture française et de se l'approprier. Loin de cette éducation européenne, même s'il s'intéresse depuis son enfance à la France, celui qu'on appelle l'Ingénu a du mal à comprendre les nouvelles règles auxquelles il va devoir se cantonner. Il est perçu comme un homme qui sait les choses de la vie sans être instruit religieusement, ce qui laissent évidemment pantois tous ses nouveaux amis français. Vu comme un jeune homme naïf, il semble malgré tout moins crédule que ses camarades à propos de la réflexion et de la pensée religieuse.

Le fanatisme religieux contre lequel se bat Voltaire dans plusieurs de ses oeuvres est également bien présent dans ce conte. Par le personnage de l'Ingénu, Voltaire va consciemment dévoiler ce qui est pour lui de l'ordre de l'hypocrisie et du bien pensant. Car l'Ingénu est prêt à se baptiser et à suivre les enseignements du Premier Testament mais il s'étonne des libertés que prennent ses proches ou des modifications universelles faites aux livres. La réflexion sur les interprétations d'une croyance, d'un savoir, est bien au centre de cette histoire. Vu comme le sauvage à instruire, l'Ingénu est celui qui va montrer le plus de bon sens, ne se formalisant pas de la bienséance de la société française et de son certain puritanisme. Comme pour Candide, j'ai trouvé parfois le rythme inégal et c'est ce sentiment de lenteur qui m'aura quelquefois lassée. Mais comme pour Micromégas, ce conte propose de bonnes réflexions philosophiques, cette fois-ci plus tournées vers notre société française mettant en avant, comme tant d'autres sociétés, l'ethnocentrisme dont elle peut faire preuve. Il s'inscrit complètement dans l'histoire du pays, donnant encore plus de poids au texte par cette contextualisation géographique et historique. Je conseille alors à ceux qui sont intéressés par ce genre de lecture ou ceux qu'ils veulent s'y essayer ces deux contes très intéressants et stimulants.
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