Je ne connais malheureusement pas la tragédie de
Shakespeare dont
Voltaire reconnaît lui-même s'être inspiré. J'ai d'ailleurs préféré la préface à l'intrigue elle-même :
Voltaire y donne une théorie de l'art dramatique. Ainsi, pas besoin de cinq actes lorsque l'action est resserrée. Pas besoin non plus d'un intérêt amoureux que rajoutaient toujours Racine et
Corneille dans leurs pièces présentant des héros antiques. S'il salue la force évocatrice de
Shakespeare, il semble critiquer ce que
Victor Hugo admirera et théorisera un siècle plus tard comme l'alliance du sublime et du grotesque. Pour
Voltaire, on ne peut ainsi montrer la plèbe de Rome à côté des héros reconnus par l'histoire.
Mais c'est là que cette pièce ne m'a guère convaincue : les personnages sont plus des types que des êtres à la psychologie complexe. Ainsi, tous les sénateurs se ressemblent.
Brutus est très monolithique dans son caractère, et la révélation de son père ne l'émeut guère et ne le fait pas se questionner sur son dessein.
J'ai donc plutôt envie de découvrir la pièce de
Shakespeare pour avoir du souffle...