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Peter Bogdanovich (Éditeur scientifique)Jonathan Rosenbaum (Éditeur scientifique)Évelyne Châtelain (Traducteur)
EAN : 9782714429858
Belfond (11/03/1998)
4.15/5   20 notes
Résumé :
En 1941, Welles n'a que 25 ans, et il signe Citizen Kane, clef de voûte du cinéma moderne, dont il obtint le contrôle complet. Jamais plus il ne retrouvera cette liberté. Enfant prodige, animateur du Mercury Theatre, illusionniste, acteur, décorateur et homme de radio (son annonce sur les ondes d'une invasion martienne videra les rues américaines et le rendra célèbre), son génie est protéiforme avant d'éclater au cinéma. Ces entretiens avec le trop rare cinéaste Bog... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique


Une rencontre au sommet......... du 7ème Art.


Ce livre d'entretiens entre Orson Welles et Peter Bogdanovich, réalisés sur plusieurs années et paru après la mort d'Orson Welles, n'est pas un simple jeu de questions-réponses mais bien une analyse du cinéma.

Nous ne sommes pas en présence d'un cinéaste d'un coté et d'un journaliste de l'autre mais d'une rencontre de deux fous érudits, de deux passionnés de cinéma et le parcours de l'un des deux va servir de prétexte à revisiter l'histoire de cet art.

Orson Welles, cet homme de radio, de théâtre, de cinéma évidemment, est aussi un scénariste, un acteur, un dessinateur, un écrivain. Grâce aux questions de Bogdanovich, nous allons découvrir ce que fut la vie de ce grand touche-à-tout de génie. Welles a connu les plus grands, D.W . Griffith, John Ford, Eric von Stroheim, Charlie Chaplin, Marlène Dietrich, l'âge d'or des studios et leurs grands patrons de l'époque. Ce sont tous ces hommes et femmes qu'il nous raconte à travers une multitude d'anecdotes, de souvenirs.

Orson Welles a tout connu, la gloire à la radio et la reconnaissance avec son premier film "Citizen Kane" devenu une référence pour tous les cinéastes et cinéphiles. Après la gloire, la déchéance, le bannissement par les grands studios américains, les deux hommes nous expliquent comment cela est arrivé, démontent les fausses légendes colportées par les studios sur Welles, les affirmations erronées qui l'ont poursuivi pendant des années et que parfois Bogdanovich a lui-même accréditées, les croyant vraies.

En fin d'ouvrage s'ajoute un récapitulatif de tous les travaux d'Orson Welles. Comment a-t-il pu continuer à être aussi créatif alors que la plupart de ses projets n'ont pas abouti ? La passion seule peut l'expliquer.

Ce dialogue est passionnant, souvent très drôle, empreint de complicité mais aussi parfois heurté, les deux hommes n'ayant pas toujours la même vision du cinéma mais il est surtout d'un enrichissement fabuleux et nous fait côtoyer, à la fois la légende et les bas-fonds du système de cinéma Hollywoodien.


Orson Welles aimait à dire que ce livre, serait finalement sa véritable autobiographie, tellement il s'était livré sous les questions de Bogdanovich.
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Avant de parler du livre proprement dit, il faut remettre les choses dans leur contexte. MOI, ORSON WELLES est la retranscription des conversations que Peter Bogdanovich et Orson Welles ont tenu de 1968 jusqu'au début des années 80. Les deux hommes, qui étaient amis, avaient le désir de remettre les pendules à l'heure concernant la légende noire qui entourait Welles. On a dit tout et surtout n'importe quoi sur le cinéaste ce qui l'empêchait de travailler à Hollywood. Aussi Orson Welles voulait rétablir la vérité grâce à ce livre.

Le problème c'est que d'un côté Welles se démenait en vain pour mener à bien ses projets et, de l'autre, la carrière de réalisateur de Bogdanovich décollait à Hollywood : le temps manquait pour terminer le livre. Et ce qui ne devait durer que quelques mois finit par prendre des années. En outre, Bogdanovich subit des drames personnels et professionnels ce qui fragilisa l'amitié des deux hommes. le livre fut abandonné. À la mort de Welles en 1985, des hommages lui furent rendus et Jonathan Rosenbaum (un célèbre critique de cinéma américain) eut le désir de voir publier le livre. Après un gros travail de retranscription, le livre vit enfin le jour en 1992.

L'attente fut longue mais cela en valait la peine ! Tous ceux qui aiment le cinéma d'Orson Welles doivent lire au moins une fois ce livre. Et ceux qui n'aiment pas le cinéma d'Orson Welles doivent le lire aussi, ils changeront peut-être d'avis.

L'ouvrage s'articule en plusieurs parties : une préface de Jonathan Rosenbaum et une introduction de Peter Bogdanovich qui contextualisent l'ouvrage ; la retranscription des discussions entre Welles et Bogdanovich ; une chronologie très complète de la carrière d'Orson Welles ; le script original de LA SPLENDEUR DES AMBERSON et enfin des notes de l'éditeur.

La seule partie que j'ai trouvé un peu rébarbative est la chronologie, le reste c'est du nanan. Je ne vais pas m'étendre sur le script de LA SPLENDEUR DES AMBERSON : pour faire court je dirai qu'il est dommage que le travail de Welles n'ait pas été respecté surtout en ce qui concerne la fin du film. Les charcutiers ont toujours eu de beaux jours à Hollywood.

La conversation entre Peter Bogdanovich et Orson Welles est passionnante parce que les deux hommes sont cultivés, intelligents, drôles et qu'ils se montrent francs l'un envers l'autre. Au fil des pages, j'ai découvert un Welles fragilisé par le système Hollywoodien, cherchant désespérément à se faire une place dans le milieu du cinéma, souffrant de n'être pas compris. C'est un artiste à fleur de peau, faussement modeste mais vraiment investit par son art.

Welles tente plusieurs fois de changer de sujets quand Bogdanovich veut lui faire parler de CITIZEN KANE et, plus généralement, de ses films malmenés par la RKO. Il se montre moins fuyant lorsque son ami aborde le théâtre, ses années à la radio et le travail d'autres cinéastes. Welles ne se montre pas toujours tendre envers ses confrères mais son regard est pertinent et juste.

Ce qui est brillant c'est la manière dont Bogdanovich arrive à faire parler Welles de tout et de rien : du cinéma, de la littérature, de la genèse de ses films, de ses secrets de fabrications voire même de choses plus personnelles... sans jamais laisser passer les contradictions formulées par Welles et sans jamais se laisser impressionner par son illustre ami.

Le livre est riche, dense, passionnant et se lit vite, comme un roman.
MOI, ORSON WELLES est un régal pour tous les cinéphiles !
Lien : http://le-bric-a-brac-de-pot..
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Lorsqu'on cite Orson Welles, on songe forcément à quelques longs métrages tels que "Citizen Kane" ou "La splendeur des Amberson". Aussi à "La guerre des mondes" qu'il a adapté pour la radio. Archi-doué, il s'est brûlé à cause de son ego et son incapacité à obéir aux règles des studios d'Hollywood. Welles parle de lui, de ses proches et du monde du cinéma avec une lucidité incroyable. le cinéaste Peter Bogdanovitch recueille ici ses paroles avec fidélité.

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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Quelques années avant mon arrivée à Hollywood, la Metro Goldwyn Meyer avait «emprunté» Hedy Lamarr, actrice alors inconnue, à Walter Wanger, qui avait produit Cabash, avec Hedy Lamarr et Charles Boyer, fidèle remake de Pépé le Moko. L'actrice et le film remportèrent un grand succès et, soudain, la Metro se rendit compte qu'elle avait une nouvelle star sur les bras et qu'elle ne savait qu'en faire. Elle convoqua une énorme réunion, avec producteurs, assistants-producteurs, responsables du casting, parents et amis, et même quelques écrivains, une imposante assemblée sous la présidence de Louis B. Meyer. (Je tiens cette histoire de Ben Hecht qui était présent.) «Il faut que nous lui trouvions un autre film étranger», dit quelqu'un. «Elle a quelque chose d'exotique, ajouta un autre. On n'a qu'à la mettre en Chine ou quelque part comme ça.» Et Louis B. a répondu : «Il lui faut un partenaire. On a bien Robert Young, il fait un peu chinois, mais ce n'est pas quelqu'un que je qualifierai d'exotique. On n'a personne en fait.» (Effectivement, ils n'avaient personne, Rod La Rocque était fini depuis longtemps.) Alors qui ? Hecht avança une proposition : «Il y a bien ce jeune type de New York, Orson Welles. Il a l'air plutôt bizarre...
- Welles ! C'est celui qu'il nous faut. Allez me le chercher. Qui est son agent ?
- Il n'en a pas.
- Quoi ?
- Non, il travaille à la radio, il dirige un théâtre à New York, le Mercury.
- Allez me le chercher !
Avec le décalage horaire, il était deux heures du matin sur la côte Est. On a mis une dizaine de secrétaire sur l'affaire. «Sortez-le moi du lit, criait Mayer. Où qu'il soit. Trouvez-moi ce Welles ! » Les secrétaires se mettent à composer frénétiquement des numéros. «Il paraît qu'il est au Stork Club. - Non, au El Morocco.» De Harlem jusqu'à Chinatown, les téléphones sonnent dans tout Manhattan, et, pendant ce temps-là, quatre ou cinq heures environ, la réunion se poursuit...
Finalement, triomphante, une secrétaire ouvre la porte. «Je l'ai trouvé ! J'ai trouvé Orson Welles !
- Qu'est-ce qu'il veut ?» demanda quelqu'un.
Cet instant marque momentanément la fin de ma carrière cinématographique.
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Orson Welles est une manière de géant, au regard enfantin, un arbre bourré d'oiseaux et d'ombre, un chien qui a cassé sa chaine et se couche dans les plates-bandes, un paresseux actif, un fou sage, une solitude entourée de monde, un étudiant qui dort en classe, un stratège qui fait semblant d'être ivre quand il veut qu'on lui foute la paix.

Jean Cocteau
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P.B. : Est-il vrai que, lorsqu'on a annoncé l'attaque de Pearl Harbor, personne n'y a cru ?

O.W. : Tout à fait. D'autant plus qu'à l'époque, j'avais une émission patriotique qui a été interrompue en plein milieu. Je lisais un texte de Walt Whitman vantant les beautés de l'Amérique quand on a annoncé que Pearl Harbor avait été attaqué. Tout le monde s'est demandé si ce n'était pas encore un truc inventé par moi.
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Orson Welles : La couleur, c'est la grande amie du cameraman, mais c'est l'ennemie des acteurs. Je crois que les plus grandes performances d'acteur au cinéma, jusqu'à présent, sont toutes en noir et blanc.

Peter Bogdanovich : Je te le concède mais les grandes prestations sont peut-être toutes en noir et blanc parce que les grands acteurs datent de cette période...
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Je suis sans cesse rongé par le doute. J'ai peur que le ton général ne soit pas le bon, que le niveau ne soit pas le bon, j'ai des doutes sur les prestations d'acteur, les miennes, le scénario... Je suis tout le temps en train de me torturer mais il y a une chose dont je suis toujours sûr, c'est la place de la caméra, c'est instinctif.
Si cela ne vient pas tout de suite, c'est que je n'ai pas encore assez bien conçue la scène.
Orson Welles
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Videos de Orson Welles (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Orson Welles
Mise en ligne le 4 août 2009 The Trial (1962) Trailer http://www.imdb.com/title/tt0057427/ AKA Le procès To the Novel by Franz Kafka Directed by Orson Wells Starring Andy Perkins, Orson Welles, Jeanne Moreau, Romy Schneider, Elsa Martinelli Catégorie Films et animations Licence Licence YouTube standard
Dans la catégorie : CinémaVoir plus
>Représentations scéniques>Cinéma, radio, télévision>Cinéma (744)
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