AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,81

sur 202 notes
5
14 avis
4
20 avis
3
7 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
2023 aura été l'année de tous les accomplissements bookstagrammesques. Après avoir lu un livre norvégien en Norvège (mes livres finlandais sont verts de jalousie), voilà que je lis Été en été.
Je peux à peine vous décrire cette sensation de plénitude et ce sentiment d'être enfin à sa place. Essayez, vous verrez, c'est enivrant.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Et c'est à Edith Wharton que je dois ce grand bonheur ; Edith Wharton qui ne cesse de m'enchanter à chaque fois que je la lis.
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Charity Royall, du nom de l'avocat qui l'a ramenée enfant de la « Montagne », un lieu sauvage où aucune convention sociale ne semble régner, vit modestement dans une petite ville puritaine de Nouvelle Angleterre. Charity, dont le prénom ne lui laisse guère le loisir d'oublier d'où elle vient, est bibliothécaire et compte les jours en attendant de s'enfuir de North Dormer. Jusqu'au jour où un jeune citadin fait irruption dans sa bibliothèque…
⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
Avec Été, le charme whartonien a à nouveau opéré. Joseph Conrad le considérait comme le plus beau roman d'Edith Wharton. Je garde une préférence marquée pour Chez les heureux du monde mais je ne suis pas loin de tomber d'accord avec lui.
Charity Royall est un personnage complexe que j'ai pris plaisir à suivre et à tenter de comprendre. Les forces à l'oeuvre entre les différents acteurs de cet été en Nouvelle Angleterre sont, comme toujours chez cette romancière, extrêmement bien dépeintes. Tout le talent d'Edith Wharton est là, dans la beauté de l'écriture, l'esthétique des descriptions et la finesse des caractères.
Commenter  J’apprécie          10
Roman décrit comme le plus proche de celui que préféré l'autrice, Eté ne pouvait que m'intriguer moi qui ai un avis assez ambivalent sur les écrits d'Edith Wharton. Alors va-t-il pencher du bon ou du mauvais côté ?

Eté a clairement penché du bon côté et ce pourtant malgré une fin un peu trop abrupte et cruelle, et surtout une héroïne fort agaçante, ça tombe bien, elle est sensée être le pendant d'Emma Bovary, mais l'autrice y a mis trop de bonnes choses pour que je n'y succombe pas.

Tout a commencé avec la beauté de la plume d'Edith Wharton qui m'a à nouveau totalement embarquée avec la finesse et la poésie de ses descriptions de cette vie à la campagne dans le petit village pittoresque de North Dormer, dont le nom évoque le sommeil ronronnant, un peu comme ses habitants d'un autre temps. L'autrice offre également des lignes de toute beauté décrivant ce lieu sous le soleil et la douceur estivale, donnant son titre à l'oeuvre. La nature y est magnifique, vivante, chaude, remplie d'insectes et de fleure et avec un météo lourde d'orage et de pluie à venir comme la destinée de son héroïne. C'est magnifique.

Et pourtant, malgré ce décor enchanteur, j'ai eu du mal à réellement entrer dans l'histoire. Il faut dire qu'elle est un peu le versant sombre d'une Emma de Jane Austen, avec une jeune femme pour qui le mariage est en train de devenir une question centrale dans sa vie. Cependant à l'inverse de sa consoeur anglaise, c'est une réalité plus âpre et sans happy end que nous raconte Edith Wharton. Nous sommes plus près d'un Thomas Hardy ici avec les drames que son héroïne va connaître de bout en bout. Les amateurs d'ambiances dures et réalistes seront ravis, ceux aimant les choses plus douces comme moi, souffriront pas mal, mais avec beauté !

Même si j'ai eu du mal avec cette héroïne à qui il n'arrivait que des malheurs, j'ai trouvé la plume de l'autrice très pertinente et percutante. Elle nous relate le destin d'une jeune fille née d'une mère célibataire, d'un père inconnu, dans un endroit sordide appelé « La Montagne », recueillie par une bonne âme et qui à la fin de l'adolescence, alors qu'elle cherche à s'émanciper, va se retrouver face à des choix qui vont en quelque sorte la remettre à sa place de femme, ce qui est terrible. J'ai détesté, je crois, tous les rôles masculins de cette histoire. Ça commence avec le premier employeur de Charity, ça continue avec son père adoptif et ça s'achève avec le beau Harney qui la charme pour mieux trahir ses attentes. Chacun ne voit en elle qu'une femme : à conquérir, à séduire, à épouser et qu'importe ses désirs. C'est rude !

C'est rude mais aussi malaisant. On suit une jeune fille qui vient quasiment du caniveau et dont les hommes vont presque tout – je vous laisse la surprise finale – tenter de profiter, l'un en abusant de sa position et en étant bien plus âgé, l'autre en jouant de son charme et le dernier de sa détresse. Ça fait mal pour elle, mais c'est du coup un violent plaidoyer contre la réalité du mariage et des relations hommes – femmes bien piégeuses à l'époque dans ces sociétés. Bravo à Edith Wharton de l'avoir aussi bien rendu au point de me rendre cela très malaisant et révoltant à lire.

L'autrice a vraiment fait preuve d'une belle finesse avec la jeune Charity et cela se confirme également dans cet éveil des sens et des sentiments auquel on assiste sous sa plume. C'est charmant de voir avec quelle pudeur l'autrice parvient toutefois à relater ce premier amour et les désirs charnels qui l'accompagnent. On a quelque chose d'assez moderne ici avec ce récit d'une aventure amoureuse qui aurait très bien pu prendre place plusieurs décennies plus tard puisque l'autrice relate rendez-vous cachés où on se retrouve dans une ville voisine, où on va au cinéma, puis à un spectacle nocturne et où on se retrouve dans un lieu secret. C'est très novateur pour l'époque.

Eté fut une sacrée expérience de lecture où comment apprécier un tel moment sans apprécier l'héroïne qu'on suit dont la naïveté et les malheurs exaspèrent et révoltent un peu à la longue. Je préfère encore et toujours les histoires courtes de Kerfol à celles plus longues comme celle-ci ou le temps de l'innocence, mais je reconnais à l'autrice une force rare pour oser parler de sujets douloureux et critiquer la société dont elle est contemporaine. Ici son portrait de l'été amoureux et marital de l'héroïne fait mal mais la critique de cette masculinité toxique est nécessaire.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          60
J'allais assez à reculons vers ce roman de Edith Wharton car il me semblait très différent de ceux que j'affectionne tant. Mais en réalité il ne l'est pas tant que ça. Certes l'auteure a troqué la haute société new-yorkaise du 20e siècle contre un petit village de la Nouvelle Angleterre. Mais l'on retrouve les thèmes récurrents de ses oeuvres, le statut de la femme dans une société où l'émancipation passe avant tout par le mariage et surtout le poids des conventions sociales.
Charity est une jeune femme qui a été recueillie enfant par le notable du village, Monsieur Royall. Elle est née dans la "montagne", une communauté pauvre et malfamée. Elle travaille à la bibliothèque du village, bien décidée à gagner un peu d'argent pour partir et se libérer de ce tuteur devenu un peu trop présent depuis le décès de sa femme. Un jeune architecte, Lucius Harney, débarque au village et va faire tourner la tête de Charity. Elle qui veut s'affranchir des conventions sociales et gagner son indépendance, va se laisser piéger par le jeu de l'amour, jeu qui tourne rarement bien chez Edith Wharton, et par le puritanisme de la société dans laquelle elle vit...
Malgré mes réticences de départ, j'ai été captivée par "Eté" qui se lit presque d'une traite. Même si on ne se prend pas vraiment d'affection pour Charity, c'est une héroïne forte, qui se bat pour gagner son indépendance et sortir de sa condition. Elle n'attend rien de Lucius, pensant ne pas être assez bien pour lui et c'est peut-être là son erreur. Ne pas s'être sentie à la hauteur du fait de ses modestes origines. Qui sait...
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          30
Je l'avais choisi pour sa couverture et son titre, sans savoir que c'était un classique de la littérature américaine qui fit scandale lors de sa parution en 1917. Une histoire d'amour malheureuse en Nouvelle Angleterre. Une histoire qui met en avant la piètre condition des femmes, leur manque de liberté mais aussi la difficulté de s'émanciper lorsqu'on vient d'un milieu pauvre et peu lettré. L'héroïne, Charity Royall, jeune femme pourtant volontaire et audacieuse, découvrira tout cela à ses dépends.
Pas vraiment une lecture légère donc mais je me suis laissée prendre par l'histoire et j'ai beaucoup aimé la description très juste de la passion naissante. Je chercherai donc volontiers d'autres romans de cette autrice
Commenter  J’apprécie          10
Mlle Alice, pouvez-vous nous raconter votre rencontre avec Été ?
"Cela faisait longtemps que je voulais retrouver la plume d'Édith Wharton et la réédition de ce roman chez 10 18, avec cette sublime couverture fut, comme souvent, l'occasion parfaite pour cela."

Dites-nous en un peu plus sur son histoire...
"Dans le petit village perdu de North Dormer, la belle Charity s'ennuie ferme, elle qui vient des Montagnes... Mais l'arrivée du jeune Harney pourrait bien tout changer..."

Mais que s'est-il exactement passé entre vous ?
"On pourrait dire en quelques sortes que l'histoire est d'une banalité affligeante, tellement de fois lue, tellement de fois vécue ! Mais le génie n'est-il pas de rendre intéressant ce qui est pourtant tout à fait quelconque ? Et nul doute qu'Edith Wharton y parvient. Alors que je ne comptais lire que la première partie de ce récit, je n'ai plus lâcher le roman jusqu'à la dernière ligne. Et tout cela avec une héroïne qui nous est difficilement sympathique au départ. Mais j'oublie toujours à quel point j'aime le langage des classiques, et ses époques envolées, ici le début du vingtième siècle."

Et comment cela s'est-il fini ?
"Edith Wharton n'est pas Jane Austen. le drame est toujours tapi quelque part, au tournant de la prochaine péripéties peut-être. Sachant d'ores et déjà cela, je peux dire que j'ai apprécié cette fin tout en la trouvant légèrement frustrante malgré tout. Décidément, ma découverte de l'oeuvre d'Edith Wharton ne s'arrêtera pas là."
Lien : http://booksaremywonderland...
Commenter  J’apprécie          40
ÉTÉ d' EDITH WHARTON
Nouvelle Angleterre dans le petit village de North Dormer vit Charity, une jeune fille recueillie par le couple Royall. D'ailleurs elle porte leur nom, lui étant un avocat plus ou moins actif et étant officiellement son tuteur. Jolie jeune fille, ambitieuse qui s'occupe de la modeste bibliothèque du village et qui voit arriver un jour Lucius, architecte, qui vient dessiner les demeures typiques de la région. Charity est subjuguée par les connaissances et le charme du jeune homme et se prend à imaginer une suite heureuse à leur rencontre bien que très lucide sur la distance qui la sépare de son monde. Car, en dehors du manque d'éducation, s'ajoute le fait qu'elle vienne de la Montagne, endroit dont tout le village parle avec crainte, ses habitants ayant une réputation de sauvages, voire pire.
Edith Wharton quitte donc les gens très riches pour nous faire découvrir ces personnes simples mais lucides qui vont espérer puis revenir plus ou moins douloureusement à la réalité de leur condition. Magnifique galerie de portraits pour un roman assez court dans lequel s'exprime l'immense talent de cette auteure.
Commenter  J’apprécie          20
Roman agréable à lire : l'écriture et le style sont fluides et finalement, on s'intéresse au sort de Charity, même si l'histoire reste assez banale et la fin plutôt convenue.
Commenter  J’apprécie          10
Charity Royall, du nom de son tuteur qui l'a arrachée à la Montagne, un lieu où vivent des sans foi, ni loi, des moitié vagabonds, vit une petite vie tranquille à North Dormer, petit village de Nouvelle Angleterre.
N'ayant que mépris pour Mr Royall, elle décroche le poste de bibliothécaire afin de gagner l'argent de son indépendance.
L'ennui de son activité plutôt inexistante, personne ne fréquente la bibliothèque, est rompue par l'arrivée de Lucius Harney, jeune new-yorkais venu réaliser des croquis de vieilles bâtisses pour un ouvrage d'architecture.
Après une rencontre plutôt houleuse, Charity accepte de lui servir de guide. le temps d'un Eté, on observe l'amitié affichée par les deux jeunes gens, leur rapprochement face à la lucidité et la jalousie de Mr Royall, l'aveuglement de Charity jusqu'au dénouement trop prévisible à mon goût.
J'avais été totalement emballée par « Ethan Frome » et j'attendais beaucoup, peut-être trop de « Eté ».
L'écriture d'Edith Wharton est magnifique. Elle excelle notamment dans la description de sa région, cette campagne du Massachussetts.
Elle a aussi un incroyable culot pour oser écrire cette histoire de fille perdue en 1917 ! Chapeau bas !
Pourtant, le personnage de Charity dont la sensualité est intense mais qui passe sans cesse de l'humiliation à l'extase, de la haine la plus féroce à la timidité la plus craintive ne m'a pas entièrement convaincue.

Commenter  J’apprécie          240
North Dormer, petite ville calme de la Nouvelle Angleterre, à l'abri des modes et de la foule qui agitent les grandes villes.
Charity, jeune fille en fleur, y mène une existence morne et étriquée sous la tutelle d'un avocat, Mr Royall, qui l'a recueillie bébé. Cette orpheline est issue d'une société de miséreux, exclus du village et cantonnés dans la Montagne. Charity... Chaque jour, l'horrible prénom dont l'a baptisée son tuteur lui rappelle la reconnaissance qu'elle lui doit pour l'avoir sortie de la fange. Sans avenir, condamnée à vivre aux côtés de cet homme âgé aux penchants alcooliques et libidineux, Charity n'a d'autres échappatoires que ses promenades dans la nature et quelques heures à la bibliothèque.

Lorsqu'elle rencontre en juin un jeune architecte qui souhaite qu'elle lui serve de guide pour visiter la petite ville, la jeune fille en tombe rapidement amoureuse. En cette fin de printemps, les tiges bourgeonnent, les fleurs éclosent et les sens de Charity s'éveillent. Puis, tandis que la nature flamboie dans la plénitude de l'été, Charity vit les plus beaux moments de sa vie avec son jeune amant, tout en se cachant de tous et surtout de son tuteur. Mais, le jeune homme ne promet rien à Charity qui commence à douter... Et dans la chaleur étouffante de l'été, le malaise de Charity se fait de plus en plus oppressant, jusqu'à ce qu'elle découvre la vérité sur son état... La chute est rude, triste et sans pitié pour Charity.

Le roman oscille entre deux interprétations, l'une exaltant l'éveil des sens féminins, l'autre sonnant plus comme une mise en garde destinée aux jeunes filles un peu naïves.
Edith Wharton établit une belle et forte symbolique entre l'évolution de la nature au fil des saisons et l'épanouissement des sentiments de l'héroïne. Les paysages de la Nouvelle-Angleterre sont somptueusement dépeints en donnant une connotation très bucolique au récit.
Mais je n'ai guère apprécié le traitement des origines sociales de Charity et son bref retour aux sources vers ceux qu'elle imagine être sa famille. Cela m'a semblé peu maîtrisé et un peu fantasmé.
L'ensemble est très agréable à lire mais n'a pas, selon moi, la puissance magistrale d'Ethan Frome.

Challenge multi-défis 2022
Challenge plumes féminines 2022
Commenter  J’apprécie          100
J'ai beaucoup aimé ce roman. Charité n'est pas un personnage extrêmement sympathique mais j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour elle, j'ai ressenti sa frustration, sa lassitude. Comment un esprit libre comme le sien, bien loin de la traditionnelle image de la jeune fille de bonne famille, peut-elle s'épanouir dans une société si puritaine, si étriquée. le poids des médisances et de la bienséance pèsent sur elle. A travers ce roman résolument moderne (écrit en 1917), Edith Wharton dénonce la fatalité du sort des femmes, dont les ambitions sont soumises au poids du quand dira-t-on et dont la réputation peut être défaite sur une simple rumeur. Une Excellente lecture estivale, la nature y étant très présente et très joliment décrite par la plume d'Edith Wharton.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (531) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11156 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}