Le fantôme de Canterville et autres contes

La plume de Wilde est tellement délicieuse que cette lecture fut un réel bonheur, mais c'est toujours ainsi avec cet auteur, c'est frais, enlevé, rapide, moderne, élégant, savoureux, incisif, intelligent, subtil et plein d'esprit, on en redemande.
Depuis des centaines d'années un fantôme hante une grande demeure familiale, il a toujours réussi à faire fuir tout le monde, mais là, il tombe sur la famille Otis, des Américains qui ne se laissent pas impressionner. Choc des cultures : la superstition ce n'est pas pour eux, quant aux fantômes, ils n'en ont cure, en bref, il tombe sur un os. Et quel os ! Ils vont même l'humilier et lui faire peur ! Notre fantôme (qui est tout de même l'assassin de son épouse) va devoir employer les grands moyens... Il n'est pas au bout de ses peines... Cependant, une seule chose peut le délivrer de sa malédiction, et cela arrivera grâce à l'aide de Virginia Otis, l'un des enfants de cette famille...
Il s'agit du fantôme le plus drôle de toute l'histoire de la littérature !

Voilà longtemps que je n'avais relu le Fantôme de Canterville. Je ne m'en souvenais guère ; en revanche, je n'avais pas oublié combien Wilde pouvait être drôle. Cela n'a pas manqué : j'ai bien ri. L'histoire est certes amusante, mais ce que je préfère encore, c'est le ton avec lequel elle est racontée, car les traits d'humour les plus désopilants sont prononcés avec un tel sérieux... ! C'est un inimitable fantôme que nous dépeint l'auteur.

La fin de l'histoire appelée le Crime de Lord Arthur Savile réussit presque à nous faire oublier le crime dont il est question, tellement les tentatives de meurtre du personnage principal sont risibles. En outre, l'histoire du Millionnaire modèle est touchante, sans pour autant manquer d'humour.

Que de bonnes raisons donc pour lire ce petit recueil, que je conseille autant aux adultes qu'aux enfants !

Je ne sais pas quel mouche me pique mais les livres s'enchaînent à une vitesse folle sur le blog. C'est peut-être lié à mon formidable cadeau d'anniversaire : un Reader qui contient plus de mille livres que je trimbale partout (et que je mettrais une vingtaine d'années à lire sûrement).
Oscar Wilde est un des premiers auteurs classiques que j'ai lu et je m'attendais à une histoire proche de son célèbre ouvrage, le portrait de Dorian Gray . Ce fut une surprise très agréable car je ne m'attendais pas du tout à trouver un ouvrage drôle et sympathique.
On suit les déboires d'un fantôme qui n'arrive pas à effrayer les nouveaux propriétaires de Canterville Chase, des Américains fraîchement arrivés en Europe. Au contraire, il va subir les mille et une malices de la famille, surtout des redoutables jumeaux. L'auteur met en avant deux cultures complètement opposés qui se rencontrent : les coutumes anglaises traditionnelles et désuètes contre l'arrivisme et le matérialisme des Américains.
Paradoxalement, les autres contes ont un accent nettement plus mélancolique et avec des fins cruelles où le thème de la mort prédomine. Je pense notamment à l'histoire du rossignol ou de Hans l'ami dévoué du meunier. Contrairement aux contes, la morale issue des histoires est assez ambiguë : d'après mon interprétation personnelle, mieux vaut ne pas se mêler des affaires d'autrui pour ne pas se créer plus d'ennuis.
Le style d'écriture est riche, foisonnant mais absolument pas adapté à des jeunes enfants.
On passe quand même un très bon moment en compagnie de ce fantôme donc je vous conseille de lire ce livre pour vous détendre après une semaine stressante !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..

Distrayant et drôle, ce petit recueil de 4 récits d'Ocar Wilde prend le contre-pied de situations habituellement convenues ou inverse les rôles traditionnels dans la création de ses personnages.

Deux nouvelles se détachent, plus longues et empreintes d'humour noir : le fantôme de Canterville et le crime de Lord Arthur Savile.
Dans le fantôme de Canterville, quelques bonnes trouvailles m'ont bien amusée : pour lutter contre l'immatérialité du fantôme et ses manifestations surnaturelles, la famille emploie de bons produits ménagers comme du détachant pour effacer une tache de sang et du lubrifiant pour atténuer le bruit des chaînes rouillées que trimbale le fantôme.
Le crime de Lord Arthur Savile a peut-être plus de profondeur. En tout cas, l'amoralité du personnage principal est savoureuse et préfigure son roman "Le portrait de Dorian Gray".
Mais je n'ai pas pris autant de plaisir à lire ce recueil que j'en avais eu avec "Le portrait de Dorian Gray".

Challenge XIXème siècle 2022
Challenge multi-défis 2022

Ghost Whisperer - épisode 0 - le fantôme de Canterville

Synopsis: Un fantôme anglais, une famille américaine. le premier doit remplir son job. La seconde lui met des bâtons dans les "chaines"...
Qui sortira vainqueur?

Le fantôme de Canterville est avant tout un conte à l'envers où le comique de situation prête évidemment à sourire. Voilà un fantôme particulièrement malmené: il se voit proposer du lubrifiant pour graisser ses chaines ou de l'élixir pour soigner sa voix rocailleuse, reçoit des oreillers sur la figure, glisse sur le plancher graissé, etc.

Mais, à y regarder d'un peu plus près, cette nouvelle ne se limite pas à rire aux dépens d'un arroseur arrosé, ou plutôt d'un fantôme effrayant effrayé. Derrrière cette farce, l'auteur s'amuse à confronter deux visions diamétralement opposées: celle de l'Ancien et du Nouveau Monde. La devise de la famille Otis pourrait être: "A chaque problème, sa solution"! Lorsque Lord Canterville le met en garde contre le fantôme, M. Otis a une vraie réponse de Yankee:

"Je viens d'un pays moderne où nous avons tout ce que l'argent peut acheter (...) je suppose que, s'il existait un fantôme en Europe, nous l'annexerions à bref délai pour le montrer au public dans un de nos musées ou dans les foires."

C'est la jeune fille de la famille, plus romantique, qui en Mélinda Gordon de l'époque réconciliera tout ce petit monde et guidera notre fantôme vers le repos éternel...

Dans cette nouvelle, Wilde égratigne les uns comme les autres lorsqu'il épingle par exemple le climat britannique ou les sujets qui constituent la "conversation courante d'Américains cultivés de la classe la plus élevée."
Il manie également à la perfection humour et cynisme. Pour preuve, par exemple, cet échange entre M. Otis et son épouse à propos de la gouvernante qui s'évanouit en voyant le peu de cas qu'ils font du fantôme et de ses manifestations.

"- Mon cher Hiram, s'écria Mme Otis, qu'allons-nous faire d'une femme qui tombe en pamoison.
- Opérer une retenue sur ses gages, répondit le ministre. Ensuite, elle n'y tombera plus."

Quant au dénouement, nous restons quelque peu sur notre faim. On est bien loin de la scène de larmes qui clôt chaque épisode de Ghost Whisperer. Et quelque part, tant mieux! Autre temps, autres moeurs. La nouvelle se referme sur une morale universelle: de la Vie, de la Mort... l'Amour est plus fort que l'un et l'autre.

En conclusion: Une historiette SAVOUREUSE tant au premier qu'au second degré!

Depuis trois siècles, le fantôme de Sir Simon hante Canterville Chase, effrayant, sans distinction, lords, duchesses, révérends et gouvernantes. Mais les choses changent quand une famille d'américains, achètent le château. Pragmatiques et terre à terre, les Otis ne se laissent pas émouvoir par une apparition, un cliquetis de chaînes, un cri lugubre ou une tâche sanglante. Pire! Les jumeaux de la famille prennent un malin plaisir à tourmenter le fantôme, lui tendant des pièges dans les couloirs du château et se riant de lui à la moindre occasion. Seule Virginia, jeune fille sensible, ne participe pas ces humiliations incessantes.


Une petite nouvelle à la fois drôle et émouvante. J'ai pris plaisir à suivre les péripéties d'un fantôme qui de terrifiant devient terrifié. J'ai beaucoup apprécié les petites piques à l'égard des américains si sûrs d'eux-mêmes et de leur supériorité sur les anglais tellement archaïques dans leurs superstitions. WILDE se moque gentiment, tout cela est très léger mais fera sourire les petits et les grands. A lire en tout cas.

Oubliez que vous êtes un adulte, pour pouvoir sourire de bon coeur, mais gardez quand même à l'esprit tout ce que vous savez (notamment des petits différends entre les cousins que sont les américains et les anglais), pour pouvoir savourer tous les sous-entendus à l'humour délicieusement "british" qui sont distillés tout au long de la nouvelle: vous devriez alors, comme moi, passer un très moment de lecture!

C'est un des rares livres qui me restent de mon enfance, la plupart d'entre eux s'étant dispersés au cours de divers déménagements. J'ai adoré l'histoire du fantôme quand j'étais petite et l'envie m'a prise de lui rendre de nouveau visite. J'en ai profité, par la même occasion, pour parcourir les notes du traducteur (de l'éditeur ?), ce que je n'avais jamais fait. Mon attention nouvelle mâtinée de quelque maturité m'a fait découvrir une ironie envers les Américains et certaines drôleries que je n'avais jamais détectée. C'est élégamment écrit, la rencontre entre tous ces personnages qui ne vivent pas sur "le même plan d'existence" ne manque pas de piquant. Me reste une interrogation sur l'allusion aux ecclésiastiques en page 20... pourquoi seraient-il particulièrement aptes à apprécier un lubrifiant pour chaînes en métal... ? Une pique qui m'échappe. J'ai bien une idée mais Oscar Wilde serait-il allé jusqu'à cette extrémité charnelle à son époque... ?
Lord Arthur Saville est assez représentatif des cristallisations, illusions et croyances sur lesquelles on base notre existence, c'est bien vu.
Bon aller hop ! Il est temps que ce volume rejoigne la boîte à livres de la bibliothèque. L'enfance, c'est bien beau, mais il ne faut pas hésiter à en laisser des bouts s'effilocher au fil de la vie...

La démystification du fantôme prête à rire (le pauvre y met pourtant du sien mais ne recueille que moqueries en retour !!) et le voir subir les brimades des jumeaux nous le ferait presque prendre en pitié.
A découvrir également pour sa description savoureuse d'une famille américaine face aux traditions "so british" anglaises.

** Petite chronique dans le cadre du "Club de Lecture Babelio" de janvier 2012 **

"Le Fantôme de Canterville" : conte de Wilde de 1887 : une famille américaine, bien "terre-à-terre", vient habiter un château hanté en Angleterre...
Une jolie parodie, mélange d'humour, parfois de cynisme, de références au second degré, de comique de situations et de répétitions, dans un environnement censé effrayer.
Petit coup de coeur pour le personnage du fantôme, ridiculisé, vexé, sa fierté mise à mal après des siècles d'un palmarès éblouissant de terreurs, et dont on s'éprend presque d'affection malgré que ce soit tout de même un criminel !
Puis le conte prend ensuite une toute nouvelle tournure, plus "féérique", avec l'amitié de Virginia et la rédemption du fantôme...
Ce cocktail est à la fois surprenant et explosif, j'ai été ravie de découvrir ce petit conte jeunesse De Wilde, assez éloigné, certes, du "Portrait de Dorian Gray" (postérieur), mais j'y ai tout de même retrouvé la lie de son esprit, et son espèce de "désabusement". Par contre, j'ai été assez déçue par le "dénouement"... je l'aurais aimé moins "guimauve", à l'image du reste du conte...
En tout cas, j'adorerais que ce conte puisse être adapté au théâtre, je suis sûre que ça serait excellent... et pour mes abdos zossi !