AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782882501943
238 pages
Noir sur blanc (10/05/2007)
3.75/5   12 notes
Résumé :
Ce livre nous transporte dans le monde unique du Grand Nord en Carélie, au nord-ouest de la Russie, dans les environs proches ou lointains d'une vieille maison toute en bois posée sur les rives du lac Oniégo, le deuxième plus grand lac d'Europe. Cet étonnant logis, où l'auteur vit en ermite, dépourvu de tout confort sauf un vénérable poêle russe, lui permet de se concentrer sur l'essentiel. L'ouvrage, rédigé à travers l'une de ses trente-sept fenêtres, se situe à la... >Voir plus
Que lire après La maison au bord de l'OniégoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un sacre depaysement avec cet auteur qui dans ce journal de son sejour en Carelie, nous invite dans un lieu improbable: une petite maison de bois dans un village perdu aux abords du lac Oniego, un des plus grands lacs d'Europe. Depuis cette maison, il parle de L'Oniego et de ses habitants, de la facon dont cette region est exploitee par les russes de la capitale, de « l'ame russe ». Il explique aussi les effets qu'a eu le communisme sur cette region et sur ses habitants. Ce journal fourmille de mille choses … inclut des commentaires de linguistique (pas evident d'en saisir les nuances quand on ne connait pas le russe), sur le « chamanisme » russe, des discussions sur des auteurs et poetes russes dont je n'ai (bien entendu) jamais entendu parle, quelques references a des auteurs non slaves et aussi de nombreuses pages sur la litterature et la poesie japonaise dont Wilk est un grand amateur. Cette grande variete fait que bien sur certains passages se trouvent assez difficiles a saisir dans toutes leur references … mais l'ecriture n'etant ni lourde si monotonne, ce n'est pas un inconvenient majeur. Je referais volontier une lecture de ce livre avec a cote de moi un ordinateur ou une encyclopedie pour en savoir plus sur tous ces auteurs auxquels Wilk fait references, ou juste pour avoir une carte geographique pour situer l'archipel Solovki (son precedent lieu de residence) ou les villages autour de sa maison de bois …
Une lecture tres instructive donc. Une invitation a un voyage plus a l'Est … enfin au Nord Est en compagnie d'un guide hors du commun …
Commenter  J’apprécie          60

"Oui, je vais encore plus loin. Kliouïev est un mystique (un homme à la conscience élargie), il n'est donc pas dit qu'il ne pouvait pas être en esprit dans un lieu où il ne se trouvait pas physiquement." (214)

La fenêtre de la maison du Zaoniégé qui donne sur l'Oniégo me devient au fil des livres aussi familière que celles de ma propre demeure – qui ne donnent sur rien d'autre que des murs et des bouts de ciels aveyronnais. J'essaie de mettre en oeuvre ma conscience mystique pour la faire apparaître momentanément dans mon espace-temps. Mais je suis malheureusement la seule à la voir… comment partager une vision mystique avec ses proches ?

'J'ai le ciel dans les yeux
Parce que je suis le fils des grands lacs…' (236)

Dans La maison du vagabond (qui vient chronologiquement après ce journal), Mariusz Wilk parle du lac comme d'un miroir. Et je commence à comprendre, par ce biais, ce que je cherche et qui me touche chez les écrivains contemplatifs : une façon d'observer et de rendre compte dénuée d'auto-centrisme. Non pas qu'ils ne parlent pas d'eux-mêmes, de leurs vies et de leurs ressentis, c'est la subjectivité qui fait toute la singularité et la saveur d'un livre, mais leur ouverture de coeur est un miroir sans saisie personnelle.

'C'est la même chose dans le Nord où une soudaine tempête de neige, le gel prolongé ou les chocs sourds de la glace peuvent décider de la vie et de la mort. Dans de telles conditions, l'homme devient vigilant. Il sent sous lui l'abîme.' (179)

Vivre dans une maison isolée du Grand Nord au bord d'un lac, une maison qui devient un phare dans la nuit dès lors qu'elle est raccordée à l'électricité… ce type de pensées romantiques flottent au beau milieu de ma lecture. Pourtant, si je fais l'effort de revenir à des considérations plus réalistes, je me rends compte qu'il faut être taillé pour une telle vie : hiver à -40°, désertification des villages, avidité des nouveaux russes pour les ressources naturelles du pays… Les esprits païens – Korba dans les bois, Domovoï dans les foyers, Vodianoï au fond des eaux – ont du mouron à se faire même s'ils ont déjà survécu à la dévastation culturelle apportée par le communisme. Demeurera-t-il encore sur ces terres, d'ici quelques décennies, des saltimbanques de l'existence pour célébrer la fête paganiste d'adieu à l'hiver, le moment où la lumière prend le pas sur la nuit, en se régalant de blinis, ces mini-soleils ?

Lien : http://versautrechose.fr/blo..
Commenter  J’apprécie          60
Suite du journal de Mariusz Wilk, lié à un autre endroit du Nord de la Russie, le lac Oniego. L'auteur revendique de quitter la civilisation du XXIème siècle, il doit faire installer l'électricité qui n'arrivait pas avant. Ce que je trouve amusant, c'est que sa motivation pour cette installation est avant tout de pouvoir se servir de son ordinateur, car il n'est plus capable d'écrire à la main. Comme quoi, il est parfois impossible de faire fi des techniques auxquelles on s'est habitué. Mais électricité ou pas, il vit là sans télévision, ni radio, ni internet, recevant par une poste aléatoire des journaux avec un grand retard. L'isolement du monde moderne et de ses vicissitudes est presque total. L'endroit où il vit est de plus isolé quasi complètement du monde en hiver par la neige. L'essentiel est de d'aller chercher de l'eau, de couper du bois pour se chauffer. Une vie très proche des besoins essentiels de l'homme. Et un cadre idéal pour lire, pour réfléchir et écrire.

Les descriptions de la nature sont belles; les plongées dans l'histoire et la culture russe passionnantes, et ce que l'auteur écrit sur les écrivains qu'il aime (dont Kawabata) sont vraiment très réussies. Cela dit j'ai moins aimé ce troisième tome que les deux premier. Je trouve que l'auteur se prend un peu trop au sérieux, en particulier en tant qu'écrivain, et que ses jugements sont parfois bien définitifs, alors que ce qu'il dit pourrait être pour le moins discutable sur certains points. le fait de s'écarter du monde moderne et de ses trépidantes évolutions donne certainement une autre dimension aux choses, mais à considérer certains événements de trop loin, on finit par ne plus les comprendre tout à fait.

Mais ce sont des défauts secondaires dans un livre qui est un très grand plaisir. L'auteur y prend le risque de s'y dévoiler de façon très complète, et forcement certaines opinions ou points de vue sont discutables. Heureusement d'ailleurs. Et sa vision de la Russie, pleine de passion, mais en même temps n'idéalisant pas la réalité est vraiment d'une grande richesse et densité. Je continuerai donc à voyager avec lui dans les autres volumes de son journal.
Commenter  J’apprécie          10
Ce livre est le journal du séjour de l'auteur au bord du lac Oniégo, au nord-ouest de la Russie. L'auteur ne retrace pas seulement la vie quotidienne mais il fournit une foule de référence sur plein de sujets touchants à la Russie. On voit que l'auteur aime cette région du grand Nord qu'il décrit à merveille. le tout forme un livre assez inclassable que j'ai mis du temps à lire.
Je ressorts un peu mitigé de ma lecture, pas impossible que je le relise à un autre moment, dans l'idéal il faudrait le lire pendant un séjour au nord de l'Oniégo... Mais ça ce n'est pas prévu au programme pour le moment !
Commenter  J’apprécie          60
Un polonais amoureux du grand nord russe en fournit une description imagée et nostalgique.
Commenter  J’apprécie          30

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Sur une branche est perché un corbeau qui tient dans son bec un fromage. Un renard est sous l'arbre.
--- Eh, corbeau ! Tu voteras pour Poutine ?
Le corbeau ne dit mot.
La voix du renard se durcit :
--- Toi, là-haut ! Je te demande pour la dernière fois si tu voteras pour Poutine ?
--- Oui, coasse le corbeau, et le fromage lui tombe du bec. Le renard s'en saisit et déguerpit.
Le corbeau marmonne dans sa barbe :
--- J'aurais dit "non" que le résultat aurait été le même.
Commenter  J’apprécie          120
A moins d'avoir vécu quelque temps en Russie, à la campagne, nul ne peut se faire une idée de l'état actuel de la communauté villageoise, ou plutôt de sa dégénérescence après des années d'expériences communistes.......
....... la disparition des villages a été l'un des événements les plus importants du XXème siècle en Russie. Ce ne sont pas la guerre, ni les révolutions, ni même la "construction du socialisme", qui ont défiguré radicalement ce pays mais l'éradication des villages justement. Donc, pour bien examiner son nouveau visage, j'ai pensé qu'il ne suffisait pas de regarder la face épanouie des nouveaux Russes dans les pubs de la rue Tverskaïa, dans les couloirs du Kremlin ou sur les écrans de télévision, mais qu'il fallait voir aussi les figures de ceux qui sont restés sur les lieux détruits, regarder leurs yeux ivres, fous.
Commenter  J’apprécie          40
... depuis que je vis en Russie, on me demande sans arrêt qui je suis, catholique ou orthodoxe ? or c'est la même foi chrétienne, qui s'est autrefois divisée sous l'influence de l'ambition politique de souverains en deux confessions qui avec le temps ont engendré des dogmes prouvant que chacune a raison. Des mots, des mots et encore des mots. Peut-on disputer sur l'Inexprimable ? En tant que philologue, j'aime la parole, mais je suis convaincu qu'au commencement était le silence....
.... Dans la religion, comme dans l'art, j'admire l'envolée de l'esprit humain, que ce soit une icône byzantine, un thanka lamaïque, l'église de la Transfiguration à Kijy, le sanctuaire bouddhiste de Polonnavura... En effet, si nous rejetons le sacré, comme ont tenté de le faire les bolcheviques, il nous reste la vodka et les inepties, il suffit de regarder autour de nous.
Commenter  J’apprécie          30
Epigraphe :
Comme l’eau, le monde coule à travers toi et pour un temps te pénètre de ses couleurs. Ensuite il se retire et te laisse encore seul avec ce vide que tu portes en toi. Nicolas Bouvier
Commenter  J’apprécie          110
Nous voilà donc coupés du monde pour de bon. On ne peut plus se traîner que sur des skis, mais qui aurait envie de s'esquinter sur cinq verstes contre le vent dans une pareille tempête ? Les pêcheurs les plus enragés préfèrent rester au coin du feu et ne pas mettre le nez dehors, sans parler des touristes de hasard et des citadins de passage ! Pour moi d'ailleurs, tant mieux, car héberger dans ces conditions quelqu'un qui n'est pas habitué à la solitude, c'est accueillir un hôte qui volerait mon temps, peut-il y en avoir de plus indésirables ? (173)
Commenter  J’apprécie          10

Video de Mariusz Wilk (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mariusz Wilk
Rencontre avec Marius Wilk
autres livres classés : littérature polonaiseVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (26) Voir plus



Quiz Voir plus

Voyage en Italie

Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

Pavie
Padoue
Parme
Piacenza

14 questions
601 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..