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EAN : 9782874494468
224 pages
Les Impressions nouvelles (16/03/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
Si l’on a parfois souligné la parenté entre les « extases » mystiques et les états que visent toxicomanes ou alcooliques, on a peu interrogé le fond religieux, et l’insistance des questions métaphysiques, qui peuvent se révéler chez ceux-ci.

Il ne s’agit pas ici de proposer une quelconque théorie, mais plutôt d’écouter les questions qui surgissent de parcours d’existence, et de leur rencontre avec une psy qui conçoit la « thérapie » comme une création... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je suis tombé dessus par hasard, je l'ai trouvé esthétiquement réussi, mise en page et couverture m'ont plu et le contenu est assez à l'avenant. Je ne sais pas si on le trouve facilement. Ouvrage récent puisqu'il est de cette année 2017. Je ne connaissais pas Sandrine Willems.

Je me retrouve beaucoup dans ce livre, beaucoup de facettes de moi et de mes goûts et de mes préoccupations y sont.
Etant moi-même psychologue, travaillant avec des patients alcooliques et toxicomanes, ayant un goût prononcé pour la philo et les aspects religieux, sacrés, spirituels, et aimant l'écriture.
Bref, ce livre a priori ne pouvait que me plaire.
Il me plait.
Mais quand même, je trouve que les sujets sont relativement peu développés, ils sont cependant si potentiellement complexes et fourmillants qu'on ne peut que sortir frustré.
Je trouve que les apports biographiques, appelons-les comme ça, de patients sont relativement brefs, en tout cas insuffisamment développés à mon goût. Contrairement à ce que l'auteur explique en préambule, parlant souvent de livre écrits à plusieurs, d'un livre collectif, une co-construction d'un savoir, avec ses patients. Je trouve donc à cet égard que ce n'est pas très réussi.

Des points forts tout de même, l'éclectisme, la variété des spiritualités, des pensées, des produits également qui sont malaxés, digérés, absorbés dans ce volume. de la psychanalyse bien évidemment, Freud, Ferenczi, Jung, Lou Andréas-Salomé, Lacan, François Roustang et un peu l'hypnose, au bouddhisme, aux spiritualités orientales, indiennes, chamaniques d'Amérique (tiens, en fait il me semble que l'Afrique est relativement peu ou pas évoquée)... et leur point de vue sur cette reliance. Concept intéressant, assez vaste, qui tient à la fois de l'individu en lien avec lui-même, et de son existence dans un tout, infini. Ces sentiments, ces impressions diverses et variées ou au contraire tout à fait semblables de faire partie d'un tout, ou de développer à l'inverse son moi, sa petite part personnelle de ce tout. Toute l'ambiguïté de la vie et de cette conscience (humaine) étonnante.
Cette recherche de reliance, de sentiment océanique comme diraient certains, favorisée par les substances, l'alcool (mais pas seulement les substances) ou au contraire non pas favorisée, mais freinée. L'extase, ou la grâce se situant ailleurs que dedans une consommation. Un feeling naturel, inorganique fondamental que chacun pourrait trouver. Qui fait du bien ou qui fait peur... Mais c'est quoi la grâce, que certains trouvent dans le bruissement d'une simple feuille et que d'autres imaginent trouver dans du spectaculaire...

Vraiment paradoxal tout cela !

Les aspects théâtre et écriture dans le traitement sont un point plus qu'intéressant du livre. La façon dont l'auteure fait jouer, vivre ses patients, les fait tenter des expériences étonnantes, de jouer ce qu'ils ne sont pas, de jouer l'inanimé, l'animal, la déité aussi (puisque nous en sommes tous quelque chose), et les impacts, les propos expliquant les ressentis de ces expériences. Fort intéressant, ça me pousse personnellement à voir comment manager ces aspects de jeu dans ma pratique. Plus intéressant que du psychodrame classique ou des jeux de rôles conventionnels, à mon sens. En tout cas complémentaires.

Après, et c'est là l'important tout n'est question que de croyance, de foi ! Foi en soi, foi en la vie, foi en l'avenir, foi dans ce tout indissocié aussi, foi qui libère, qui ouvre, qui permet.
De là beaucoup de lien discuté entre les aspects de religion, religare, et la thérapie. Cette thérapie qui n'est peut-être pas identique à la foi, mais qui au contraire serait pour l'auteure le moyen de retrouver cette croyance indispensable.
"[La psychothérapie] pouvant peut-être se définir comme un travail de déblaiement, rendant possible d'accueillir un jour ce que certains appellent la grâce - ne fût-ce que la grâce du jour."
Très belle phrase terminale...

Bref, si vous êtes très novices dans ces thématiques, vous allez beaucoup apprécier ce livre.
Si vous n'êtes pas novices dans ces thématiques, vous allez être un peu frustré mais content de lire des choses auxquelles vous êtes attaché, content de voir que des liens invisibles existent entre vous et d'autres personnes, que, oui, on pense un peu pareil, que ça fait du bien... donc... vous allez apprécier ce livre.

Enfin, voilà ce n'est qu'un avis, partiel, partial, unique, gratuit.
Bonne lecture !

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Citations et extraits (88) Voir plus Ajouter une citation
Puis, épuisé, il arrêta son travail, retourna à l'alcool, et vint plus rarement au Centre. Alors que j'allais lui annoncer mon départ, j'appris qu'il s'était suicidé. Bien sûr je fus traversée par l'idée qu'il avait peut être senti que moi aussi j'allais "l'abandonner" - et ce fut moi, qui eus à lutter pour ne pas me laisser gagner par la culpabilité. Jusqu'au jour où je lus la lettre qu'il avait laissée, et où, à ses soignants comme aux autres, il demandait seulement pardon. Or si je lui pardonnais d'être parti, ne pouvait-il me pardonner aussi ? Par son souvenir, du reste, il resterait présent - pour moi comme pour ses compères, dans un premier temps aussi abasourdis que moi : n'avait-il pas la foi ? Mais justement, en s'en allant n'avait-il pas écrit qu'il partait "rejoindre les anges" ? Et au bas de sa lettre, n'avait-il tracé une croix ? Sa foi, finalement, de ce qui le portait, devint-elle ce qui l'attira "ailleurs" ? Quoi qu'il en soit, j'en aurais prié, pour que Dieu, comme il le demandait, l'accueille en son Royaume.
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Pour lui en tout cas, comme pour moi, la foi semblait inséparable de la beauté. Et d'avoir remué ce qui le faisait vivre, il en vint à me poser une question vitale : "peut-on vraiment réparer les blessures de l'enfance ?" "S je n'y croyais pas, je ne serais pas là", je ne puis-je que lui dire. Juste avant d'ajouter ; "Sinon, d'ailleurs, que serait la foi ?". Plus tard il confirmerait qu'un tel acte de foi, lui-même ne l'avait pas encore fait, même lorsqu'il était "entré dans la vie religieuse".
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Les premiers temps où je travaillais auprès de publics toxicomanes, par rapport à d'autres membres de l'équipe pluridisciplinaire qui voulaient à tout prix trouver des "solutions", au moins matérielles, pour les personnes en détresse qui venaient vers nous, je vivais comme une richesse, qui me paraissait le propre de l'analyse, de 'avoir rien à prodiguer : ni médicaments, ni documents sociaux, ni informations, ni conseils, même d'ordre "psychologique" - rien, ou ce rien de la parole, par lequel parfois le sujet advient. Je pensais qu'en représentant cet esprit analytique, je pouvais m'approprier cette phrase d'une carmélite : "on est des inutiles et c'est à ça qu'on sert". Cependant si cette carmélite avait parlé à un analyste, comment aurait-elle été entendue ? Ou même ce toxicomane qui aurait parlé de son aspiration à sortir de "la course désirante" ?
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Et si Dieu, comme le Simurgh, ce roi des oiseaux du mythe persan, n'était que l'ensemble de ceux qui croient en lui ? Ou plus simplement de ceux qui croient, c'est-à-dire de ceux qui vivent ? Par là on en arriverait à l'idée d'un Dieu qui ne serait que par nous, se confondant avec l'élan qui nous porte à le chercher, sus n'importe quelle forme, et à croire en ce qui nous fait vivre.
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Souvent, c'est en écrivant un livre qu'on comprend pourquoi on l'écrit. Celui-ci me fit percevoir à quel point j'"avais du mal à croire. Sans doute est-ce pour ça que je me donnai pour tâche d'essayer de rendre aux autres cette capacité de croire - en quoi que ce soit. Sans doute est-ce aussi parce que j'ai tant besoin de l'(autre pour croire, que foi et reliance m'apparurent dans ce qu'elles ont d'indissociable. Et que mon travail de psy m'apparut en tant que travail de foi : sui mes patients revenaient, c'(était probablement parce que je croyais en eux - qui en retour me permettaient de croire, du moins un peu, en moi. Par eux s'est incarnée à mes yeux l'équivalence de l'autre et du moi, fondement de la reliance, si simple à concevoir et si ardu à éprouver.
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Vidéo de Sandrine Willems
Jan Baetens nous parle de « Les petits dieux » de Sandrine Willems. Lien vers le livre : https://www.espacenord.com/livre/les-petits-dieux/
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