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Unfollow tome 2 sur 3

Mike Dowling (Illustrateur)Marguerite Sauvage (Illustrateur)Ryan Kelly (Illustrateur)
EAN : 9781401267230
Vertigo (17/01/2017)
5/5   1 notes
Résumé :
Larry Ferrell died as he lived—changing the world.

As the legendary founder of the social network Headspace, which connects nearly everyone on the planet, Ferrell gave away his entire fortune on his deathbed—18 billion dollars, evenly divided between 140 randomly selected strangers. With the money came one simple condition: if any of the recipients dies, their shares are automatically redistributed to those still alive.

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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à 140 characters (épisodes 1 à 6) qu'il faut avoir lu avant. Il contient les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2016, tous écrits par Rob Williams. L'épisode 7 a été dessiné, encré et mis en couleurs par Marguerite Sauvage. Mike Dowling a dessiné et encré les épisodes 8, 9, 11 et 12, avec une mise en couleurs de Quinton Winter. L'épisode 10 a été dessiné et encré par Ryan Kelly, avec une mise en couleurs de Quinton Winter.

Épisode 7 - Au temps présent, Courtney Redford reçoit la visite de l'un des employés de son père qui lui conseille de se mettre à l'abri. En effet la célébrité qui vient avec le fait de faire partie des 140 (héritiers de Larry Ferrell) la transforme aussi en cible pour tout un tas d'envieux aux méthodes plus ou moins radicales et violentes. Dans le passé, Courtney Redford a été enlevée par des individus qui réclamaient 40 millions de dollars de rançon à son père. Pendant ce temps-là, la retraite fortifiée d'Akira a été achevée et il invite les autres 140 à venir le rejoindre.

Épisodes 8 à 12 - Plus les jours passent, plus Akira (l'auteur japonais automutilé) croit à son propre génie, et à sa destinée de sauver l'humanité. Après avoir eu des visions, il s'enferme dans sa chambre pour écrire. Plusieurs dizaines membres des 140 l'ont rejoint dans son campement fortifié. de leur côté, Ravan Salehi et David ont répondu à la publication dans un journal, payée par Deacon, pour le rejoindre au Daghestan, l'une des républiques fédérales de la Russie. Deacon partage l'idée d'Akira que les 140 doivent se protéger, mais il préfère payer des mercenaires de la mafia russe. Monsieur Rubinstein découvre que l'héritage de Larry Ferrell (le créateur du réseau social Headspace) comprend une surprise de taille. Il continue à se livrer à des actes criminels, certain de son impunité, convaincu de servir une entité supérieure. En tout état de cause, les 140 ne sont plus que 138 au début de ce tome et leur nombre va en diminuant.

Dans le premier tome, Rob Williams avait imaginé une mécanique maligne : un milliardaire sentant la mort venir lègue sa fortune à des individus utilisant la même appli sur le portable, pour conduire une expérience sociologique. Au-delà de l'habillage technologique, le lecteur avait pu identifier les similarités avec les prémices de le testament d'un excentrique de Jules Verne, et d'ailleurs l'une des révélations contenues dans le présent tome renforce le parallèle. le scénariste avait commencé de montrer comment cette acquisition soudaine d'une fortune pouvait faire tourner la tête aux récipiendaires, validant certains dans leurs certitudes parfois décalées. le lecteur retrouve les mêmes personnages, l'auteur favorisant l'avancée de l'intrigue, plutôt que la multiplication des points de vue. Il montre que chacun des 140 suivis (Akira, Courtney Reford, Deacon, David et Ravan Salehi) a son histoire personnelle qui influe fortement sur son comportement. Il y a bien une poignée d'autres 140 qui apparaissent, mais surtout pour servir de chair à canon. Les premiers participent à un talk-show mettant en évidence leur caractère ordinaire, les autres servent de suiveurs soumis au charisme d'Akira.

Le premier épisode est donc consacré à Courtney Redford, et aux effets de la fortune de son père. Dans le premier tome, le lecteur pouvait voir en elle une caricature de Paris Hilton, mais avec cet épisode elle devient la survivante d'une épreuve particulièrement cruelle. Elle aussi est soumise au caractère arbitraire des événements, ôtant tout sens à son existence. de petite peste à qui tout a été donné, elle acquiert le respect du lecteur et ses actions prennent une autre dimension, jusqu'à faire d'elle une sorte d'héroïne, ce qui n'est pas un mince exploit pour l'auteur. D'une manière très différente, Ravan Salehi continue de se heurter à la réalité. Rob Williams joue avec le paradoxe qui est qu'elle souhaite n'être qu'une observatrice, mais qu'elle se retrouve toujours au coeur de l'action, à devoir intervenir. Dans l'épisode 11, elle se retrouve à devoir faire un choix éthique, sans aucune possibilité d'en déterminer les conséquences. Ses valeurs morales sont testées dans une situation absurde, avec des conséquences catastrophiques. Dans le même temps, David continue aussi de se heurter à la réalité qui lui renvoie une image peu flatteuse de lui-même. Son absence de valeurs morales est testée de la même manière, avec un résultat bien différent. Ce n'est pas que l'univers dans lequel ils évoluent est indifférent, c'est qu'il bafoue toute idée d'une forme de cohérence, ou de karma.

Comme dans le tome précédent, David a des visions d'un animal totémique qui apparaît devant lui et qui s'adresse directement à lui pour lui donner des conseils, ou se moquer de son manque de compréhension de la situation. Comme dans le tome précédent, le lecteur se dit que ce dispositif narratif est peut-être superfétatoire, car la dynamique de l'intrigue (l'héritage) se suffit à elle-même. Néanmoins, il n'est pas possible de faire comme si cette dimension spirituelle est fortuite. Deacon est également persuadé d'entendre la voix de dieu, même si la narration laisse entendre que cette voix est dans sa tête et liée à un esprit un peu dérangé. Monsieur Rubinstein répond lui aussi à une voix dans sa tête qu'il est le seul à percevoir. Akira se conduit comme un illuminé qui a des visions mystiques. Il est possible d'interpréter ces interventions d'esprits comme la marque d'esprits malades, ou comme l'incarnation de l'inconscient des personnages concernés, ce qui apporte alors un éclairage supplémentaire intéressant à leur caractère.

Mine de rien, Rob Williams a créé des personnages mémorables, au comportement sujet à caution, mais que leurs failles rendent attachants. L'intrigue poursuit son cheminement prévisible : les 140 attendent que le prochain acompte soit versé, et leur nombre va en diminuant. le lecteur est laissé dans l'incertitude quant à la motivation réelle de celui ou de ceux qui éliminent des membres des 140. Mais cette direction toute tracée laisse le champ libre à l'auteur pour évoquer d'autres sujets. C'est ainsi qu'il évoque la loi du plus fort dans cette région de la Russie, avec la possibilité de disposer de sa petite armée. Il évoque le narcissisme sans borne de certains auteurs convaincus d'avoir une vision plus aigüe et plus juste que le reste de leurs frères en humanité. Il met en scène le pouvoir de l'argent qui permet à ces individus de laisser libre cours à leurs marottes, aux dépends des autres, sans avoir à se soucier des conséquences pour leur entourage. Comme dans le premier tome, la dimension sociologique demeure, mais en arrière-plan de l'intrigue et des personnages.

Le premier épisode est illustré par Maguerite Sauvage qui réalise ses planches à l'infographie. Elle leur donne une apparence connotée féminine, avec une couleur rose très présente, sans être omniprésente, des contours de forme un peu adouci, et un parfum un peu mode pour ses personnages féminins. Cette approche graphique se marie parfaitement avec cette déclinaison de Paris Hilton, sans pour autant gommer la cruauté des comportements, ou la réalité des sentiments. Cette artiste réussit à créer des planches girly, sans qu'elles n'en deviennent fades, stéréotypées ou naïves. Elle asservit les codes graphiques correspondants à ce qu'elle souhaite raconter. le résultat présente une force émotionnelle impressionnante.

Le lecteur retrouve Mike Dowling pour 4 épisodes sur 6, ce qui est toujours réconfortant, car il s'agit du dessinateur qui a donné son identité graphique à la série. Il réalise des dessins descriptifs, très concrets, donnant une apparence simple et évidente à ce qui est montré. Les traits de contours se font souvent très fins pour plus de précision dans ce qui est représenté. Il ajoute de rares petits traits secs sur les surfaces pour incorporer un peu de texture, pour montrer que chaque endroit et chaque personne portent la marque du temps qui passe, la marque d'imperfections. Quinton Winter réalise une mise en couleurs accentuant discrètement le contraste entre les différentes surfaces, et soulignant tout aussi discrètement les volumes, sans pour autant aller jusqu'à les sculpter. Dowling a une préférence pour représenter les personnages, avec une approche naturaliste pour la diversité des corpulences et des morphologies, ainsi que pour les tenues vestimentaires. Comme beaucoup de dessinateurs de comics, il s'affranchit de dessiner les arrière-plans ou d'en donner une représentation simplifiée, mais sans abuser de cette pratique. Il affectionne les plans assez larges qui permettent de mettre en scène plusieurs personnages les uns par rapport aux autres, et de donner de la profondeur de champ aux actions. Par cette approche, il ancre le récit dans une réalité proche de celle du lecteur, avec un bon niveau descriptif. Ryan Kelly s'inscrit dans cette approche descriptive, mais avec des traits de contour légèrement plus pâteux pour donner plus de consistance aux formes, et avec un découpage de planche un peu plus tassé, un peu plus près des personnages.

Ce deuxième tome continue sur la lancée du premier, avec un concept d'intrigue très accrocheur, des personnages adultes et complexes, et une dynamique narrative entretenue par la diminution inexorable du nombre des 140. le premier épisode présente des planches très personnelles venant rehausser les saveurs du récit. Mike Dowling donne la certitude au lecteur que ce qui se passe est bel et bien crédible et réel, et Ryan Kelly effectue un travail professionnel, un peu moins en phase avec la tonalité du récit. Au final, le lecteur apprécie la saveur de la narration, et les observations et commentaires qu'elle engendre sur certains aspects de la société et de la nature humaine. Il continue de se demander quelle importance accorder aux visions et aux voix des uns et des autres, et si le fond de l'affaire ne sera pas plus basique que prévu. 5 étoiles avec le bénéfice du doute.
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