Il y a deux ans, le chien critique avait organisé un challenge
Robert Charles Wilson sur son blog dans lequel il était question de lire la bibliographie de l'auteur. Si je n'y avais pas participé, j'avais suivi avec attention la participation de mes blogopotes, Célindanae du blog Au Pays des Caves Troll et l'hôte du fameux challenge. Leurs avis avaient été un peu mitigés sur
BIOS car leurs préférences allaient vers d'autres romans de
Robert Charles Wilson : Spin et
Les Affinités. Pour ma part,
BIOS est une découverte littéraire et je remercie à ce titre les éditions ActuSF de me l'avoir envoyé. J'ai beaucoup apprécié ma lecture et je me dis que si mes camarades ont préféré d'autres romans de l'auteur, le meilleur reste à venir pour moi!
Au XXIIème siècle, les Humains ont colonisé le système solaire : ils se sont en effet installés sur la Lune, Mars et la ceinture de Kuiper. Et bien plus loin encore, ils souhaiteraient exploiter une nouvelle planète : Isis. Cette dernière possède en effet un biotope des plus intéressants mais qui s'avère également fatal à l'être humain. Or, sur Terre, les Grandes Familles oligarchiques comme les Trusts ne reculent devant rien pour exploiter les richesses d'Isis. Leur entreprise Mécanismes & Personnels conçoit Zoé Fischer génétiquement modifiée pour qu'elle puisse survivre à un environnement particulièrement hostile. La jeune femme rejoint alors la station orbitale déjà installée sur place mais un imprévu s'est produit avant même son départ. Son médecin Anna
Chopra a rompu son serment d'
Hippocrate en désactivant son thymostat présent dans son organisme et censé maîtriser ses émotions. Cela va-t'il compromettre sa mission ou bien libérer la jeune femme?
Comme je le disais en introduction, mes deux blogopotes avaient eu quelques réticences à propos de ce roman, notamment au niveau des personnages. Et de ce point de vue, je suis plutôt d'accord avec eux. En effet,
Robert Charles Wilson fait intervenir un certain nombre de personnages présents sur la station orbitale mais aussi sur les avant-postes installés sur la planète Isis, notamment dans l'Océan, sur la zone continentale (Yambuku) et sur la zone polaire. Or, plusieurs d'entre eux succombent rapidement soit d'un accident, soit à cause d'un mystérieux virus. du coup, il est difficile pour le lecteur de s'attacher à eux. La seule exception tient à Zoé Fischer qui prend un peu le devant de la scène et dont le passé est révélé au fur et à mesure de l'intrigue. de plus, la jeune femme privée de son thymostat, ne comprend pas vraiment ce qui lui arrive et semble un peu perdue. le lecteur ressent alors de l'empathie pour elle.
En revanche, j'ai beaucoup apprécié le côté Planet opera du roman avec l'exploration de la planète Isis aux côtés de Zoé. Je n'ai pas vraiment l'habitude de lire des récits de
Science Fiction, aussi cette lecture s'est avérée très exotique pour moi. En effet, la première sortie de Zoé de la base de Yambuku m'a particulièrement dépaysée et a attisé ma curiosité : survolant la zone à partir de son télésenseur libellule (sorte de prototype volant à une place), elle découvre d'en haut le biotope luxuriant de la planète, notamment la végétation et des animaux très intriguants surnommés les mineurs. Or, c'est là que réside le sens of wonder de cette scène car la beauté des paysages entre aussi en opposition avec sa dangerosité pour l'être humain.
Enfin, j'ai beaucoup aimé l'intrigue : si elle possède parfois quelques longueurs, elle est également menée à la manière d'un thriller horrifique faisant monter la tension crescendo. L'ennemi n'est pas un alien dans le sens « grosse bébète monstrueuse » qui attaque l'homme au coin d'un couloir sombre d'une station spatiale. Au contraire, il est plutôt invisible à la manière d'un virus et semble progresser inéluctablement, ce qui le rend d'autant plus dangereux. de plus, bien que je m'attendais à l'issue de l'intrigue, l'épilogue au contraire s'est révélé très surprenant.
En conclusion, je reconnais que
BIOS possède quelques défauts : à savoir des personnages auxquels il est difficile de s'attacher et une ou deux longueurs dans l'intrigue. Mais, le merveilleux qui émane des explorations de Zoé Fischer sur la planète Isis (qui m'a parfois rappelée quelques scènes du film de
James Cameron, Avatar) combiné à une tension montant crescendo m'auront convaincu. Mes deux blogopotes ont préféré Spin ; or, il se trouve que le hasard faisant bien les choses, j'ai trouvé ce roman hier dans un déclassement des bibliothèques. Nul doute que cette lecture aura tout à fait sa place à venir pour les prochains mois dans ma PAL… Affaire à suivre!
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