Un orphelinat d'une banlieue du nord de l'Angleterre, dans le Lancashire, au début des années 60.
Jeanette, bébé à adopter.
Mauvais berceau.
Mauvais foyer...
Une mère adoptive tyrannique et foldingue, qui punit sa fille en l'enfermant dehors, interdit tout livre dans la maison (elle brûle les ouvrages que Jeannette parvient à cacher sous son lit), parsème la maison de petits mots à portée religieuse. Cette fanatique pentecôtiste obnubilée par l'Apocalypse aura aussi raison de son mari.
La vie de Jeanette est un enfer, qu'
elle surmonte en se plongeant dans la lecture du rayon de littérature anglaise de la bibliothèque municipale.
Elle avale chaque auteur de la lettre A (« Ne sachant quoi lire, j'ai suivi l'alphabet. Dieu merci,
elle s'appelait Austen… ») à W (et
Virginia Woolf…).
Jeanette nous relate son parcours, depuis cette banlieue ouvrière de Manchester, dans
les années 60 et 70, qui la mènera jusqu'à la prestigieuse Oxford, son histoire d'amour, ses fragilités et finalement la quête obsessionnelle de sa mère biologique dans
les années 80/90.
Un tableau aussi de l'Angleterre de cette époque, et c'est extrêmement intéressant.
le titre, c'est tout simplement la question que pose sa mère à Jeanette, 16 ans, qui lui a révélé son homosexualité, et son désir d'être heureuse.
Vraiment un bon livre. Lu l'an dernier (voir mon Best of des lectures 2013), il m'en reste des images ou des scènes frappantes : le service à thé de la mère, le remariage du père et la fin du service à thé décrété par la nouvelle belle-mère (heureusement plus "normale"), Jeannette passant la nuit sur le perron, jusqu'au passage du livreur de lait, Jeanette dans le cabinet de toilette de la cour, lisant à la chandelle, le poèle, la mère et ses mets à l'ananas en l'honneur d'une amie de couleur, la petite voiture qui servira de toit et de nid d'amour, les livres qui deviennent sa raison d'être...
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