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Leonard Woolf (Éditeur scientifique)James Strachey (Éditeur scientifique)Lionel Leforestier (Traducteur)
EAN : 9782070126972
176 pages
le Promeneur-Gallimard (22/10/2009)
3.57/5   7 notes
Résumé :

Le 22 novembre 1906, la jeune Virginia Stephen adresse quelques lignes respectueuses à un ami de son frère (" Cher Mr. Strachey, nous aimerions tant vous voir, si vous pouviez nous rendre visite un jour prochain. Dimanche qui vient vous conviendrait-il, vers six heures du soir ? Vanessa va beaucoup mieux et aimerait vous parler. "). Vingt-cinq ans plus tard - l'arc de temps que couvre le présent volume -, ils sont l'un et l'autre cél&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je dois avouer une certaine déception en lisant cette correspondance recommandée par la critique. Je m'attendais au dialogue de deux esprits brillants, à des échanges de vue sur la littérature et la vie intellectuelle du groupe de Bloomsbury et je ne trouve dans ces lettres au contenu bien mince que le décompte des petits soucis quotidiens et des invitations à prendre le thé entrelardées de commérages.
Ce livre m'amène à deux ou trois constats. Tout d'abord, sur l'étroitesse du cercle dans lequel évoluent Virginia Woolf et Lytton Strachey. Amis de leurs familles respectives, frères et soeurs, anciens condisciples de Cambridge ou membres des Apôtres, le milieu dans lequel ils tissent leurs relations sociales est fortement homogame (exclusivement ?) et assez peu ouvert aux éléments de la société britannique venant d'un milieu social différent. Ils appartiennent par excellence au monde de l'entre-soi, hérité de la société victorienne qui leur fait tant horreur. Qu'un individu extérieur à ce monde pointe son nez, on lui trouve aussitôt un air ordinaire ou "une fantaisie légèrement vulgaire" comme l'écrit Lytton Strachey à l'égard de Katherine Mansfield.
Autre constatation, le silence qui entoure la guerre. On ne peut l'expliquer par la qualité d'objecteur de conscience revendiquée par Lytton Strachey qui pourrait fort bien évoquer les raisons de son pacifisme. Rien, mises à part une ou deux allusions aux tribunaux qui statueront sur l'objection de conscience soulevée par Strachey. Autour d'eux, des hommes partent et reviennent du front, parfois blessés dans leur chair et leur âme, mais pas un mot pour évoquer l'atroce guerre. À ce point, on ose penser : indifférence ?
J'ai également été surprise par le nomadisme de cette petite société qui part souvent à la campagne, séjourne en Cornouailles ou dans le Sussex, répond aux invitations des uns et des autres, à Londres, Cambridge, Oxford... Il se dessine là, à côté d'une vie de labeur intellectuel, une existence plaisante, ponctuée de villégiatures bucoliques et de retrouvailles au coin du feu, de théâtre de plein air et de promenades dans la nature.
Les missives de nos deux amis font la part belle aux petites mesquineries et aux potins. Ils savent se renvoyer la balle avec un certain enthousiasme quand il s'agit de leurs propres oeuvres, mais ont la dent dure pour celles de leurs amis. Quant à Lady Ottoline, elle fait l'objet de moqueries et de méchancetés de façon récurrente. Cela n'empêche pas Lytton Strachey de fréquenter sa maison avec assiduité et de répondre à ses invitations sans trop se faire prier.
Je ne peux m'empêcher de comparer cette correspondance, somme toute banale dans son contenu, avec celle de Katherine Mansfield que je trouve remarquable et dotée de vraies qualités littéraires. Cependant, une même détestation réunit les deux femmes de lettres pour l'auteur d'Ulysse, avec chez Virginia Woolf un mépris violent qui laisse pantois : « Ma contribution à moi, cinq shillings et six pence, ne sera versée qu'à la condition qu'il (T. S. Eliot) se serve en public des deux cents premières pages d'Ulysse pour un besoin très naturel ». Quelle morgue !
La fin de leur correspondance prend une tonalité plus sourde, comme si la dépression, la maladie et la mort prenaient le dessus sur deux esprits entamés par la souffrance.
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Attention, langues de vipères à l'horizon ! Ces deux-là n'épargnent rien ni personne et surtout pas eux-mêmes. Virginia Woolf et Lytton Strachey sont, comme on le dit familièrement, des personnalités mais des personnalités riches, complexes, torturées, vives, et d'une extrême intelligence. La cruauté se transforme en art de plaire et la frustration sexuelle en art de vivre. Ils m'effraient et me séduisent tout à la fois (peur et séduction ne vont pas l'un sans l'autre) mais qu'est-ce-que je les adore !
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Lettre de Lytton Strachey à Virginia Woolf, 17 juillet 1916 :
Au milieu de la mêlée, il y avait « Katherine Mansfield » – si c'est bien là son vrai nom – je n'en ai jamais réussi à m'en assurer. As-tu entendu parler d'elle ? Ou parcouru l'une de ses productions ? Elle a écrit sous le nom de Matilda Berry des sortes – c'est le mot juste – d'historiettes dans cette pauvre petite chose qu'est The Signature. C'est une créature décidément intéressante – très amusante et mystérieuse ce qu'il faut. Elle a parlé avec grand enthousiasme de La Traversée des apparences, et dit que tu étais la personne au monde dont elle souhaitait le plus faire connaissance. J'ai répondu que cela devoir pouvoir s'arranger. Me suis-je trop avancé ? Je crois vraiment que tu la trouveras divertissante.
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Lettre de Virginia Woolf à Lytton Strachey, 23 avril 1918 :
On nous a sollicités pour imprimer le nouveau roman de Mr. Joyce, tous les imprimeurs à Londres et la plupart de ceux en province ayant refusé. Pour commencer, il y a un chien qui p... – puis un homme qui défèque, et l'on risque la monotonie même sur ce sujet – de plus, je ne crois pas que sa méthode qui est très élaborée aille plus loin que couper les explications et mettre les pensées entre tirets. Je ne pense donc pas que nous le ferons.
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Vidéo de Virginia Woolf
Soirée rencontre à l'espace Guerin à Chamonix autour du livre : Vers l'Everest de George Mallory traduit par : Charlie Buffet
enregistré le 24 février 2024
Résumé : Inédits du célébrissime George Mallory, premier disparu de l'Everest.
«Une masse triangulaire incongrue a surgi des profondeurs; son côté se perdait dans les nuages. Très progressivement, nous avons vu apparaître les flancs d'une grande montagne, ses glaciers et ses arêtes, tantôt un éclat, tantôt un autre à travers les échancrures mouvantes, jusqu'à ce que, bien plus haut dans le ciel que ce que l'imagination avait osé suggérer, apparaisse le sommet blanc de l'Everest. C'était comme la création la plus folle d'un rêve.» En 1921, un homme marche vers l'Himalaya, fasciné. Il est le premier Occidental à approcher le plus haut sommet du monde, à le décrire, à le photographier, et à s'élever sur ses pentes. Cet homme, c'est George Mallory. Britannique, dandy, courageux dans l'effort et l'inconfort, il est alpiniste par passion, écrivain et artiste par vocation: «Les alpinistes n'admettent aucune différence sur le plan émotionnel entre l'alpinisme et l'Art. Ils prétendent que quelque chose de sublime est l'essence même de l'alpinisme. Ils peuvent comparer l'appel des cimes à une mélodie merveilleuse, et la comparaison n'est pas ridicule.» Mallory écrivait. Ses textes racontent au plus intime ce que fut l'exploration exaltante de l'Everest jusqu'à ce 8 juin 1924 où il disparut sur les dernières pentes du Toit du monde, qu'il fut peut-être le premier à atteindre. Et où son corps momifié a été découvert le 1er mai 1999. Tous les écrits de George Mallory sont rassemblés pour la première fois dans ces pages: textes de réflexion, récits d'ascension, lettres à sa femme Ruth, jusqu'au dernier message confié à un Sherpa…
Bio de l'auteur : George Mallory, né le 18 juin 1886 en Angleterre, fils d'un pasteur anglican, proche du « groupe de Bloomsburry » (Keynes, Virginia Woolf) pendant ses études, alpiniste élégant (une voie porte son nom à l'aiguille du Midi), disparu à l'Everest le 8 juin 1924.
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