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sur 1769 notes
Virginia Woolf nous entraine avec elle pendant 2 journées, dans une réflexion sur la place de la femme dans la littérature.

Nous l'écoutons discourir avec beaucoup d'humour et d'ironie sur le sujet, ce qui rend la lecture vraiment plaisante!

Elle est en avance sur le test de Bechdel lorsqu'elle rapporte que "jusqu'à Jane Austen, toutes les femmes importantes de la fictions furent, non seulement vues uniquement par des hommes, mais encore uniquement dans leurs rapports avec les hommes".

Elle prend pour exemple les grands poètes du XIX -ème siècle, et met en évidence que sur 12 d'entre eux, 9 sont des universitaires. Et que "le poète pauvre n'a pas de nos jours, et n'a pas eu depuis deux cents ans, la moindre chance de réussite". Mettant à mal l'affirmation que l'esprit s'élève au dessus des besoins matériel.. Elle en conclue que pour que les femmes puissent écrire il leur faut au minimum 500 livres de rente et une pièce à soi (et accessoirement, un accès aux études universitaires avec les même avantages que les hommes.. )

Et on peut aussi noter l'importance de la confiance en soi dont les femmes doivent faire preuve pour ne pas se laisser impressionner par les hommes qui écrivent et proclament l'infériorité morale, intellectuelle et physique des femmes..
Goliarda Sapienza par la narratrice de son livre "L'art de la joie" parlait elle aussi de la confiance nécessaire aux femmes pour pouvoir affirmer leur place dans la société notamment lorsqu'elle parle de l'épouse de son fils, Prando, brillante mais qui n'a pas la confiance en elle nécessaire pour se mettre au même niveau que son conjoint.



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Dans ce livre et au fil des chapitres, Virginia Woolf fait un savant rapprochement entre la condition de la femme (à travers les siècles), sa place dans la littérature et l'acte de création. On comprend rapidement l'importance d'avoir une pièce calme pour qu'une femme puisse observer la réalité, d'avoir une stabilité financière pour qu'une femme puisse écrire (et ne pas être troublée par d'autres pensées). La femme ne doit pas être démoralisée par les remarques des hommes, et encore moins façonner son écriture selon leurs codes et leurs attentes. Jane Austen, George Eliot, Emily et Charlotte Brontë ont bravé les interdits et les conditions de leur temps pour écrire. Elles ont permis à plusieurs femmes d'accéder à l'écriture, à la création littéraire. Gardons en tête cet héritage et continuons donc de prendre la plume pour dépeindre notre réalité.
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Cet essai faisait partie des livres dont je connaissais l'existence et la portée sans pour autant les avoir lus… C'est chose faite : j'ai enfin découvert Une chambre à soi de Virginia Woolf, dans la version audio, très bien lue par Maria Vauban.

Ce livre est une réponse à une commande. Virginia Woolf devait plancher sur les liens entre les femmes et le roman. Naturellement, au vu de ses postures féministes et avant-gardistes, elle a traité le sujet avec brio, lucidité et une pointe d'ironie mêlée d'humour. Ceux qui attendaient une sorte d'hommage aux écrivaines célèbres ou un exposé plutôt scolaire ont dû être surpris !
En résumé, pour pouvoir s'adonner à l'écriture, une femme n'a besoin que de deux choses : 500 livres de rente et une chambre à soi… Un constat très concret, pragmatique.
J'ai personnellement complètement adhéré à la belle métaphore filée de la chambre particulière, du lieu intime où l'on peut être soi-même et travailler sereinement. La portée de ce lieu personnel n'est pas seulement spatiale et matérielle ; elle devient l'expression de la vie intérieure et de la force de création féminine dans un espace secret, intime, confiné. En effet, l'écriture des femmes est souvent clandestine, condensée.
Quant à la dépendance financière et la tutelle paternelle et maritale, point n'est besoin pour moi d'argumenter !

Virginia Woolf se fait historienne, sociologue ; elle remonte le temps pour démontrer comment et pourquoi, à travers les âges, les femmes ont été empêchées d'écrire, de penser et de créer avec la même liberté que les hommes.
La tonalité générale est à la fois militante et feutrée, impertinente et maitrisée. Tout passe par l'allégorie et l'intensité des images, les détails et le truchement des activités, la pêche, par exemple. L'écriture est très moderne, parfois quasiment cinématographique.
Virginia Woolf parle des femmes en évitant l'écueil de les opposer aux hommes ; son raisonnement est pluriel, non binaire. Il est davantage question de coexistence : ainsi, si la soeur de Shakespeare avait vécu, si elle avait écrit…
Elle se projette dans cent ans à la date de son écriture, en 2029, donc… Belle matière à réflexion : qu'en est-il vraiment des femmes en littérature de nos jours ?

Un texte court, original, entre art poétique, essai et le pamphlet, à connaître.

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Coup du sort, j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans ce livre, sans cesse interrompue par des choses et d'autres et le propos de l'autrice a un peu trop fait écho dans ces premiers mois de lecture à coup de quelques pages par-ci, quelques pages par-là, ce qui nuisait à ma compréhension et à la possibilité de suivre le fil conducteur.
Je n'apprécie pas le style d'écriture de l'autrice, très parlé, comme communicant directement ses pensées, cela me rend plus dur la compréhension alors que je ne dispose pas des indicateurs para-verbaux.
Pourtant il me semble que le propos général revient à expliquer que les femmes seraient tout autant capable que les hommes pour peu qu'elles disposent d'une chambre à elles et de 500 livres de rente; c'est à dire d'argent et d'un espace personnel où elles peuvent ne pas être dérangées.

On peut moderniser le propos dans la forme, mais il est toujours d'actualité: les préjugés, l'éducation, les différences d'accès aux ressources (matérielles, éducatives, temporelles, financières, de tranquilité, etc.)...
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La plume de Virginia Woolf, une des plus remarquables du XXe siècle, devient dans cet essai plume redoutable qui impose une vérité avec les armes de la poésie, de l'intelligence et de l'ironie.
"Une femme doit avoir de l'argent et un lieu à elle si elle veut écrire de la fiction." Voilà l'argument du pamphlet.
Un texte de raison et de passion, une oeuvre politique majeure, une attaque virulente contre le système social qui depuis la nuit des temps et jusqu'à un passé pas très lointain, a enlevé aux femmes des droits et une reconnaissance qu'elles auraient été parfaitement capables d'assumer. Que dis-je passé, le présent est encore plein d'exemples où la femme ne trouve pas ses droits au respect, à l'éducation, à la reconnaissance, à la vie.
La puissance des oeuvres politiques de Virginia Woolf fait d'elles des oeuvres à part entière et Une chambre à soi ou Un lieu à soi, (d'après la traduction de Marie Darrieussecq) en est un exemple parfait : essai, pamphlet, style, c'est dire que c'est une réflexion sur la société et une critique virulente, un art de l'écriture et de la rhétorique, où l'humour se pointe avec une audace inattendue. Femme moderne, auteure accomplie, Virginia Woolf tient haut le flambeau de la femme et de ses droits dont la légitimité n'est pas encore chose entièrement acquise.
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(...) le livre fait certes peu de pages, mais sa lecture s'est avérée très dense. Intervenant à des conférences de l'université de Cambridge, sur le thème de la fiction et les femmes, Virginia Woolf retrace la place des femmes dans la littérature depuis les siècles passés jusqu'à son présent. La réflexion va bien entendu au delà des seuls livres, englobant les conditions de vie, d'éducation, de liberté des femmes.... et l'impact que cela a pu avoir sur leur écriture. J'ai beau savoir d'où l'on vient en terme de droit, j'ai quand même eu du mal à lire ces rappels d'injustices, qui sont terrifiants pour une femme née à la fin du XXème siècle. Pourtant l'objet de l'auteur n'est pas de tenir des comptes, de se lancer dans de grandes récriminations contre la société, les hommes, ou encore de demander des réparations. Au contraire, elle invite les femmes qui souhaitent écrire à aller au de là, à s'affranchir de la colère. Son propos est de démontrer que les femmes ont besoin d'indépendance financière, d'avoir "un lieu à soi", afin de pouvoir écrire des romans, des poèmes, de qualité. (...)
Lien : http://booksandme.canalblog...
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J'étais très curieuse de lire ce livre de Virginia Woolf, traiter moi d'inculte mais je ne connaissais pas vraiment Virginia Woolf jusqu'à ce que j'entende parler d'elle sur les réseaux sociaux, depuis je me suis dit, faut que je sache et que j'aille lire par moi-même. J'étais donc très contente d'avoir trouvé ce livre dans une boite à livre !
Je ne sais pas à quoi je m'attendais, mais pas du tout à un essai, je ne suis pas particulièrement fan de ce genre, mais bon je me suis dit tant pis, vas un peu en dehors de ce que tu as l'habitude de lire et sois ouverte à autre chose.
Malheureusement dès les premières pages, je me suis vraiment demandé ce que je faisais avec ce livre et ce que j'étais en train de lire. Soit, il est vrai que c'est intéressant de savoir que les femmes n'avaient, il y a peu, pas grand-chose à dire et que les hommes ont toujours dirigé ce monde, et heureusement les choses changent et c'est peut-être grâce à des femmes comme Virginia Woolf et autres… mais voilà que je me retrouve à lire un livre sur les femmes et le roman… euhhhh oui bon mais il n'y a pas de quoi écrire tout un livre, qui m'a paru interminable d'ailleurs… donc bon je sais que les fans ne seront pas d'accord, et qu'ils voudront me crucifier sur la place publique, mais moi je n'ai franchement pas aimé. Il y a pourtant des passages qui m'ont intéressé, mais d'autres m'ont complétement perdue et j'ai failli a plusieurs reprises l'abandonner, mais je ne suis pas quelqu'un qui abandonne donc j'ai persisté jusque la fin, mais voilà ce ne fut pas ma tasse de thé et j'irai le retourner à la boite à livre en espérant qu'il plaira à quelqu'un d'autre !
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L'aube du féminisme... voilà ce qu'est cet essai de Virginia Woolf.
Un livre qui devrait être sur toutes les bibliothèques et dans toutes les têtes...
Un regard incisif et puissant sur la place de la femme, et plus précisément de la femme auteure, au 18-19ème siècle.
Ou plutôt sur son manque de place... oui c'est cela ! le monde étant régi par des hommes (pas de grand H dans ce cas) et pour les hommes.
Même si en 2021, les auteurEs sont bien nombreuses, la route sera encore bien longue pour pouvoir nous défaire de traditions et d'une culture ancrée depuis des milliers d'année...

Bref, prenez cet essai, calez-vous dans votre fauteuil, et visualisez quelle pièce pourrait devenir votre chambre à vous... ;-)
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Une chambre à soi est dans mon pense-bête depuis un long moment. J'ai fini par l'acheter et le lire, car au détour d'une allée chez un libraire, je suis tombée sur une magnifique édition de 10|18 Collector, à coup de doré sur bleu marine. Mon coeur de graphiste a fait fondre mon coeur de lectrice. Si seulement tous les livres pouvaient être si magnifiquement couverturés !

La lecture a été plus laborieuse, vu que ce livre n'est pas une fiction mais un essai pamphlétaire (j'irai voir ce que ça veut dire plus tard). Aussi, j'ai mis quelques heures à lire ces malheureuses 160 pages.

L'auteur nous dresse le parcours de la Femme avec un grand F dans la littérature. Pourquoi les femmes n'écrivent pas avant une certaine période ? Pourquoi se manifestent-elles comme auteurs à un instant donné ? Elle nous livre son analyse ainsi que ses espoirs pour le futur (le sien évidemment concrétisé actuellement, du moins, en partie).

Très belle découverte même si j'attends de lire une de ses fictions avant de me décider quant à si j'aime son oeuvre ou pas.
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Cet essai est issu de deux conférences de Virginia Woolf sur les femmes et le roman. Ces propos ne sont pas ceux d'une militante mais d'une réaliste quand au sort des femmes à l'époque et à l'évolution des moeurs. Elle rend hommage à celles qui ont été les initiatrices dans le domaine et lui ont ouvert la porte.

Avant la lecture de ce livre, je ne m'étais jamais penché sur l'absence totale des femmes dans la littérature avant le XVII° siècle, je ne parle pas des héroïnes qui existent dans l'imaginaire des auteurs mais de femmes auteur. Les femmes étaient au mieux au salon et entretenaient des correspondances.

Comme le démontre Virginia Woolf, les grands auteurs du XIX° étaient des universitaires de bonnes famille, l'argent et l'éducation supérieure étant primordiales dans leur création artistique, leur permettant de se consacrer à l'écriture.
Tant que les femmes n'auront pas une chambre à soi- de l'argent et un espace pour écrire- elles ne pourront rivaliser avec les hommes, mais au début du XX°, les choses évoluent et les femmes vont commencer à avoir leur place dans la littérature.

Un grand livre sur l'émancipation des femmes au début du XX° siècle, une écriture efficace et belle, en tant qu'homme, cette lecture m'a beaucoup touché.
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