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EAN : 9782020984362
160 pages
Seuil (08/11/2012)
3.8/5   5 notes
Résumé :
«Le récitant, frappant sur son tambour qui rend un son mat : Mesdames, Messieurs, regardez notre ancêtre à tous, Nüwa, au milieu de ce chaos. C'est une déesse, naturellement, et non pas une femme ordinaire. Elle est d'une grande beauté malgré sa grande saleté, elle n'a aucune honte et garde sa dignité. On ne sait ce qu'elle dit, on ne sait ce qu'elle chante. Les dieux ont leur propre langage, comment vous et moi hommes et femmes ordinaires, pourrions-nous les compre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Qui, chez le lecteur francophone moyen, s'y connait en mythes asiatiques ou (très) vieilles histoires chinoises? Assez peu, je me risquerais. Bien sûr, on peut citer Confucius, Lao-Tseu, le yin et le yang et parler des dragons à l'allure serpentine. Et de quoi d'autres? Pourtant, l'Empire du Milieu possède une riche tradition religieuse plusieurs fois millénaire mais en grande partie effacée. C'est dans cet ensemble de mythes (restaurés?) que Gao Xingjian entraine ses lecteurs. C'est intrigant mais surtout étrange, cette Chronique du Classique des mers et des monts. Très étrange. On y retrouve des divinités, des empereurs célestes, des héros, des animaux tous plus inusités les uns que les autres (des oiseaux aux hues multicolores, des moitiés d'oiseaux, un tigre édenté, un taureau, etc.), sans oublier des fameux dragons ailés. C'est aussi intense et complexe (et compliqué?) que des épopées grecques. Comme leurs homologues gréco-romains, les divinités chinoises ont des attributs très humains, certains sont paresseux et d'autres, ambitieux, impulsifs, jaloux. Et tout ce beau monde règne sur l'immensité de la Chine, même sur les mers (dont le Grand Océan) et les montagnes lointaines, celle du titre de l'ouvrage. Alors que certains se contentent d'écouter les oiseaux, d'autres s'insultent et se font la guerre.

Ceci dit, ce bouquin n'est pas un récit conventionnel, mais plutôt présenté sous la forme d'une pièce de théâtre, comme ce Classique devait l'être à l'origine, il y a des centaines d'années quand des acteurs se promenaient dans les villes et les campagnes pour divertir les gens. Comme ceux-ci connaissaient déjà les personnages, il devait être facile pour eux de s'y retrouver. Pour un Occidental néophyte en mythologie chinoise, c'est une toute autre chose. Les dialogues sont suffisamment clairs pour permettre de comprendre l'essentiel de l'histoire mais pas les subtilités, les nuances, et encore moins l'origine des conflits et leur portée. Incidemment, malgré ma curiosité, ce Classique m'est passé au-dessus de la tête et n'a pas réussi à me captiver tant que ça. Je suppose que j'aurais été plus diverti si j'avais assisté à la chose en tant que spectateur dans un théâtre. Mais bon, c'était ma première incursion dans cet univers et je ne la regrette pas.
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Le Shanhaijing ou le Livre des monts et des mers est un immense ouvrage à la fois géographique et mythologique chinois. Sa rédaction plonge dans les tréfonds de l'histoire, les premières versions dateraient de quelques centaines d'années d'avant notre ère. Mais le texte a été remanié et commenté de nombreuses fois. Gao Xingjian se base sur des études récentes, qui essaient de revenir aux sources du textes, et le débarrasser des ajouts plus tardifs pour essayer de retrouver les légendes chinoises de l'Antiquité authentiques, sans les déformations apportées entre autres par les lettrés confucéens.

Nous sommes donc plongés dans la mythologie chinoise antique. Il est très difficile de résumer ce texte, car tout cela est un peu décousu, nous passons d'une histoire à une autre, d'un personnage à un autre (il y a en a des dizaines et des dizaines). Un récitant raconte, commente ce qui se passe, avec une certaine ironie par moments.

Dans les différentes histoires qui se déroulent, on peut évoquer celle des fils de l'empereur Jun et de Xihe, sa première épouse, le Soleil. Leurs dix fils devaient se partager le char du soleil, mais ils en ont abusé, et brûlé la terre. L'empereur Jun chargea Yi de les remettre dans le droit chemin, en lui donnant un arc et des flèches magiques. Mais les enfants du soleil n'ont fait que rire des menaces de Yi et s'en sont pris à lui, qui au final en a tué neuf sur dix, laissant un seul vivant pour conduire le char du soleil. Cela rappelle un peu l'histoire de Phaéton, le fils d'Apollon, puni de mort pour avoir conduit de manière désastreuse le char de son père. Yi sera précipité sur terre et privé de la vie éternelle en punition. Il tentera de retrouver l'immortalité auprès de la Reine Mère d'Occident, qui lui remettra un fruit magique, lui permettant de retrouver sa condition d'immortel. Mais une de ses femmes va le lui dérober, le privant à jamais de vie éternelle, et il succombera peu après tué par une foule en colère. Cette dernière légende quand à elle évoque quelque peu l'épopée de Gilgamesh, ce qui montre à quel point les légendes, la mythologie, se répondent d'une culture à une autre.

Je passe sur d'autres récits, dans lesquels j'ai eu parfois une certaine difficulté à me retrouver, des histoires de guerres, de batailles, de luttes pour le pouvoir, de monstres et dragons combattant pour tel ou tel. Avec à la clé, la séparation définitive du Ciel et de la Terre.

Je reste un peu perplexe devant cette lecture, manquant sans doute de clés pour suivre tous ces récits, dont je vois mal l'articulation des uns avec les autres. La pièce me paraît très difficile à monter, à cause de tous les personnages, des nombreux et spectaculaires monstres, des combats, batailles et autres actions à grand spectacle qui supposeraient des moyens colossaux pour être mis sur la scène.

Un peu une curiosité.
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Après une expérience plutôt pénible avec La montagne de l'âme, j'ai eu envie de retenter cet auteur. Et d'autant plus que son patronyme aide beaucoup sur les challenges !!! ;)
Ce titre m'a interpelé : tragicomédie divine... J'étais curieuse !!! Se basant sur les mythes fondateurs chinois, Xingjian a réussi le pari de nous les présenter en pièce de théâtre à 3 actes. Il nous parle des Dieux, les faisant revivre grâce aux dialogues de ses personnages, et des mythologies qui en découlent. Il mêle, de façon très juste, philosophie, histoire, humour et poésie. Est-ce le bon médium ? Là, j'ai un doute. Il aurait eu largement de quoi faire un roman, plus poussé, plus développé... J'ai appris des choses, forcément, étant donné mon peu de connaissances sur la mythologie chinoise, mais j'avoue être un peu resté sur ma faim... Après le pavé barbant, voici la pièce trop courte, où j'aurais facilement pris plus de pages.
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C'est une réécriture théâtrale des récits de création chinois. En la lisant, j'ai passé un moment agréable, en me disant qu'il n'y avait rien d'original pour les passionnés de mythologie mais que c'était bien adapté, avec un peu plus de cohérence que l'original, un peu plus de poésie, un peu d'humour, et que je préférais ça à lire quelque chose de clairement moderniste. Cela doit probablement être intéressant à voir sur scène, vu les descriptions des personnages.

Après avoir lu la post-face, l'auteur a apparemment aussi fait des efforts pour retrouver les schémas anciens et enlever les influences confucianistes ultérieures, que ce soit pour l'histoire ou la mise en scène. Honnêtement, c'était une réécriture sympathique de mythes intéressants, mais de la part d'un auteur qui a eu le Prix Nobel de littérature récemment, je m'attendais à quelque chose de plus frappant, en bien ou en mal. S'il y avait quelque chose de profond, je suis totalement passée à côté.
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Je voulais découvrir l'auteur Gao Xingjian (Prix Nobel de littérature quand même) et je peux dire que je n'ai pas été déçue !
Dans cette pièce il arrive à lier humour, poésie et réflexion tout en réussissant à décrire les hommes en parlant des Dieux. En effet, l'auteur s'est fondé sur la mythologie chinoise développée dans le Classiques des mers et des monts, datant du IVème siècle av. JC, afin d'écrire. La pièce est donc un moyen très plaisant de découvrir la cosmogonie chinoise et ses Dieux. Et l'apprentissage est réel ! Même si, je l'avoue, je vais sûrement très vite oublier les noms, le plus intéressant et de remarquer la ressemblance avec la mythologie grecque. Des mythes comme ceux de l'Hydre ou de Phaéton sont présent de manière assez similaire. C'est là, pour moi, l'intérêt principal de lire des auteurs venant d'une culture très différente de la nôtre, car si on peut ainsi voire les différences, il est surtout intéressant de remarquer les points communs. Les similitudes entre les deux mythologies montrent, qu'au fond, les hommes avaient les mêmes doutes et le même besoin de réponse, alors qu'ils habitaient à l'opposé les uns des autres.
Il y a également dans l'écriture quelque chose de très moderne, ne serait-ce qu'avec le récitant qui ne cesse de briser le quatrième mur, le lecteur est toujours pris à partie et je pense que c'est une pièce qui doit être génial à voire au théâtre.
Bref, l'histoire m'a captivée plus que je m'y attendais et j'espère que le lectorat français de cet auteur formidable va augmenter (parce que seulement 3 lecteurs pour ce livre sur Babelio, c'est un peu dommage).
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les oiseaux de ce pays, eux, ont une seule aile, une seule patte et un seul oeil, ce qui ne facilite pas leurs déplacements. Ce n'est que lorsque le mâle et la femelle forment un seul corps qu'ils peuvent s'envoler, voilà pourquoi on les appelle «inséparables».
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Tous ces dieux du Ciel se considèrent comme les plus grands, comment pourraient-ils se supporter ?
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Vidéo de Gao Xingjian
Premier recueil de poèmes de Gao Xingjian
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