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EAN : 9782879294476
381 pages
Editions de l'Olivier (04/05/2006)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Chen Zhong - vingt-huit ans, directeur commercial, joueur de mah-jong, amoureux de sa femme et dragueur invétéré à l'insouciance élégante et un goût du plaisir quasi pathologique. Il passe ses soirées avec ses deux complices d'université,
Li Liang, boursicoteur avisé, et Wang Lin, commissaire corrompu. Et ses journées à comploter pour obtenir la direction générale de son entreprise.
Chen Zhong, un salaud magnifique ? Pas seulement.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Nous sommes à Chengdu, en plein coeur de la Chine, Province du Sichuan. Mais la capitale du panda n'est pas un paradis, loin s'en faut. Notre narrateur s'appelle Chen Zhong, âgé d'une petite trentaine d'années. Tout paraît lui réussir dans cette Chine de la fin des années 1990 qui décolle, il est directeur commercial, marié à la belle Zhao Yue. Mais les jeux d'argent et surtout les femmes sont sa grande passion, c'en est même quasi-pathologique…Il fréquente toujours ses deux copains de fac, Li Liang, boursicoteur au nez fin, et Wang Lin dit « Wang Grosse Tête », commissaire de police un poil corrompu.
Nous allons suivre les aventures de Chen Zhong, qui en ne pensant qu'à jouir de la vie sans vergogne s'expose aux retours de bâtons…Pour commencer, il va fauter avec Ye Mei, qui est sur le point d'épouser son ami Li Liang…Forcément, ça finira par se savoir. Ce cavaleur va bientôt subir le divorce d'avec Zhao Yue, après trois ans de mariage. Et il semble qu'elle ne l'a pas attendu pour aller chercher un nouveau partenaire…Décidément, les femmes donnent la vie dure aux hommes, car Li Liang lui aussi est en délicatesse avec son épouse Ye Mei, et avec son propre vieux démon, la drogue.
Chen Zhong balance entre la légèreté d'un ado attardé et une ambition professionnelle dévorante. Il lorgne sur la place du DG, et ce dernier, qu'il appelle « le Gros » Dong, lui rend bien son inimitié. Lorsque Zhong surprend Dong sur le trottoir avec une prostituée, il se dépêche d'appeler la police et la femme de Dong pour le dénoncer. Ils vont se rendre coup pour coup, et malgré l'intervention à propos de son ami commissaire Wang pour le tirer d'affaire suite à un coup monté le faisant passer pour un corrompu, Zhong n'en sortira pas indemne…
Un bon roman au rythme enlevé, qui témoigne des travers de cette société chinoise qui au passage du siècle se transforme, en brûlant toutes les étapes vers l'hyper-capitalisme, mouvement qui n'a cessé de s'amplifier depuis. Ce sont des années où les jeunes découvrent avec avidité les joies de la sexualité qu'on ne cache plus qu'à peine, et d'autres interdits qu'il est bon de braver. Mais derrière le ton souvent humoristique et truculent, l'auteur dénonce le règne de l'argent-roi, qui vicie toute la société, où prostitution, corruption et coups fourrés sont permanents, et où la vie peut brutalement basculer dans le tragique.
Un livre ressemblant étonnamment dans le sujet et dans le ton à un autre roman chinois lu récemment, « Une fille pour mes dix-huit ans », dont le ton était peut-être plus vif encore, et le rythme plus enlevé, mais qui était aussi plus déstructuré à mon goût. Ma préférence va donc à la présente histoire, plus ambitieuse et plus forte dans la photographie de la société chinoise.
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Il n'est jamais très engageant de s'attaquer à livre publié en 2005 et qui n'a aucune critique sur Babelio.
Pourtant Oublier Chengdu mériterait un meilleur sort.
L'auteur est né en 74 . On a donc affaire à quelqu'un n'ayant pas souffert des affres de Mao.
Le roman qu'il nous propose se déroule en 2001, avec des flash back jusqu'en 1991. Il s'agit de la vie Chen Zhong, 28 ans , directeur des ventes dans une entreprise de Chengdu, marié mais à la braguette peu fiable.
Ce roman est intéressant à plus d'un point:
L'histoire est prenante, sombre , fataliste . Les personnages sont ambigus. L'écriture est simple ,les aphorismes, plutôt truculents, sont légions.
Mais par dessus tout, on a un roman sur la jeunesse chinoise des années 90 , à mille lieux des clichés occidentaux sur ce pays. S'ensuit une vision de la société urbaine chinoise du début des années 2000. L'économie de marché règne en maître, l'argent dicte tout.Ne pas avoir son petit business quand on est étudiant en 1990 est le plus grand des sacrilèges ! Les moeurs sont libres et au delà.On est dans un tourbillon, que l'écriture de l'auteur et la structure du roman contribuent à accentuer.
Tout va très vite, on passe de l'extase au tréfonds , on est riche puis ruiné.
Ici, on parle de contrats, drogue, marché à terme, adultère, prostitution, corruption, économie de marché... On est en Chine d'après les années 90, tout va très vite.
Une belle fenêtre sur l'évolution de ce pays . Sombre, cruelle .

Pour conclure , un petit mot sur Chengdu, une des plus grandes villes du pays avec près de 15 millions d'habitants. On la voit grouillante, sans ciel bleu, corrompue mais diablement vivante.
Depuis 2013, cette ville abrite le plus grand bâtiment du monde ( le Global center, 100 m de haut sur un rectangle de 500*400 !!!!) dont la construction a mis à jour des affaires de corruption entre nouveaux riches et politiciens. Tout ce que nous raconte l'auteur avec dix ans d'avance!

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
En montant dans le wagon, j'ai engagé la conversation avec les deux filles qui occupaient les couchettes du bas. Elles étaient toutes les deux habillées en style avant-garde. L'une paraissait vêtue d'un filet de pêcheur alors que l'autre ressemblait à un tableau futuriste. J'ai d'abord loué la beauté de leur visage avant celle de leur corps. Elles ont ri en me disant qu'heureusement, je ne les avais pas félicitées pour leur intelligence, sinon elles m'auraient jeté des peaux d'orange à la figure. Elles venaient de terminer leurs études à l'université de Chengdu et s'inquiétaient pour leur avenir professionnel. Je leur ai dit que j'avais justement besoin de deux secrétaires pour les deux compagnies dont j'étais le PDG, respectivement : le groupe des Pieds qui suent du Pacifique et la compagnie du Tofu puant. Elles ont ri et m'ont répondu qu'elles n'avaient pas envie de suer et que je n'avais qu'à puer tout seul. La plus grande croisait les jambes. J'ai entrevu son slip noir. Ça m'a mis en appétit.
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Ce que je redoute le plus, c'est l'impression de vide lorsque j'ai épanché ma semence. La partenaire est partie, je suis couché tout nu sur le lit, devant mes yeux tout semble s'écrouler. Quand le désir est mort, le monde devient gris. La vie, l'idéal et le reste...Plus rien ne compte. J'entends alors en moi une voix qui me demande : Chen Zhong, est-ce cela que tu recherches ?
Non, ce n'est pas cela. J'ai soif de baisers, d'étreintes, de tendresse et même de ces mensonges qu'on finit par découvrir. J'ai soif d'autre chose que de ces ébats mécaniques. J'ai peur de la nuit. Le moindre bruit me réveille. Les yeux grands ouverts dans l'obscurité, je vois les choses se transformer. Une lumière devient l'oeil d'un mort et le rideau un manteau d'assassin. Une nuit, j'ai vu la ceinture que j'avais posée sur mon lit se transformer en serpent et se tortiller devant moi. J'ai failli hurler de terreur. Dans ces moments-là, je voudrais avoir quelqu'un couché à côté de moi qui pose sa main sur ma poitrine ou qui, la tête sur mon épaule, murmure quelque chose et me réclame un verre d'eau, quelqu'un qui, au lever du jour, m'embrasse et me tape doucement sur la tête en disant : "Paresseux, si tu ne te lèves pas, tu vas être en retard."
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Ma mère m'a organisé quatre rencontres avec des filles, très différentes les unes des autres.
La première avait une carrure d'haltérophile. J'ai bu ma tasse de thé et, pris de panique, je me suis éclipsé, prétextant un travail urgent au bureau. Quand ma mère m'a demandé la raison de mon brusque départ, je lui ai expliqué :
- Je ne suis pas de taille à me mesurer avec elle. As-tu envie de voir ton fils, tous les jours, le nez bleu et le visage tuméfié ?
La deuxième n'était pas laide mais elle y allait un peu fort sur le maquillage et donnait l'impression d'être recouverte d'une carapace. D'entrée, elle m'a demandé si j'avais un appartement et une voiture. Je lui ai répondu que j'avais seulement un vélo et que j'avais même dû emprunter de l'argent pour l'acheter. Ça l'a tout de suite refroidie.
A chaque rencontre, ma mère m'a présenté comme "ayant été marié peu de temps", insinuant ainsi que je n'avais pas été durablement influencé par une autre femme. Cela me rend triste et je me demande ce que ces trois années ont signifié pour moi. Une plaisanterie ? Un jeu ? Ou m'ont-elles laissé une blessure inguérissable ? Après avoir vécu ce que j'ai vécu, aurai-je le courage de tenter une nouvelle expérience ?
Selon Li Liang, il n'y a pas plus de différence entre le mariage et la prostitution qu'entre la vente en gros et celle au détail. Il me déprime.
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Au cours de ma vie, j'ai souvent été injustement traité. J'espère que cela ne vous arrivera pas. Voici mes quatre commandements :
Ne tombez pas amoureux d'une prostituée,
Ne sacrifiez pas votre vie pour un slogan,
Faites-vous tout petits devant les supérieurs,
Quand on vous attaque, lancez de l'eau sale.
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"Quand on sème des melons, on récolte des melons, quand on sème des haricots, on récolte des haricots." Le moine du temple de Wenshu m'avait déclaré :
- A l'origine, le bonheur et le malheur n'existent pas. C'est toi qui, en marchant, provoques des ampoules à tes pieds et crées la montagne qui se dresse devant tes yeux.
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