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EAN : 9782020579223
608 pages
Seuil (04/01/2007)
4/5   1 notes
Résumé :
Quelques mois avant d'être foudroyé par l'orage, un garçon de douze ans est initié par un mystérieux étranger à la magie macédonienne des coïncidences, des illuminations, des parentés imprévues et du triomphe mystique des toupies. Le cimetière est son école et sa mère, qui y repose, lui enseigne les secrets des ténèbres. Anastàsis est ce voyageur énigmatique, de retour au pays natal après bien des années d'absence. Son enfance fut peuplée d'étranges présages. Anastà... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La mort en habits de fête est une oeuvre à la fois étrange et fascinante. Et son auteur Zyranna Zatèli est définitivement une artiste à suivre. Toutefois, le roman est un peu difficile à suivre et à résumer. Y a-t-il une histoire ? Peut-être pas. En tous cas, pas au sens traditionnel. Ne cherchez pas un début, un milieu ou une fin. Et, si vous en trouvez, ils n'auront pas de liens directs entre eux. Je sais que je vous mélange mais c'est ainsi. le présent se mêle avec le passé, et vice-versa. Je dirais que ce roman en est un qu'on apprécie à cause du destin tragique des personnages et, surtout (du moins, selon moi), pour l'atmosphère qui s'en dégage.

Dès le début, Zafos, treize ans, meurt foudroyé lors d'un orage violent, laissant sa mère Dafni inconsolable. Très rapidement, la narration se déplace quelques mois plus tôt, alors que le jeune garçon croise dans le cimetière un lointain parent, Anastasis Serkas qui lui révèle certains secrets de famille, agit en quelque sorte comme un mentor. C'est intriguant, que lui dévoilera-t-il ? le sens de la vie ? le mystère de l'au-delà ? En tous cas, que le monde est rempli de coïncidences qui n'en sont peut-être pas… Et il faut y porter attention.

Puis on retourne un peu plus loin dans le passé. le grand-oncle Dafkos a une liaison avec Zina, de laquelle naitra un enfant illégitime, l'énigmatique Anastasis mentionné plus tôt, alors que sa propre femme vient tout juste de donner naissance à leur deuxième enfant, Dafni. Ce nom que portait une lointaine tante, morte il y a un certain temps. La nouvelle Dafni ne vivra pas longtemps elle non plus.

Puis on passe à l'histoire de Trifylia, grand-mère de Zafos et soeur de Dafkos. C'est une histoire tragique, que celle-là : elle a enterré à intervalles réguliers ses cinq enfants, Photika, Dorothea, Nikos, Dafni (nommée ainsi en l'honneur de la même tante puis de la nièce décédée quelques années plus tôt) et Myrto. La mort est toujours présente, elle rôde.

Avec tous ces noms, et certains qui se répètent, ouf ! Heureusement, la traduction offre un arbre généalogique à la toute fin. Malgré tous ces noms et ces histoires labyrinthiques, on ne peut que s'intéresser au sort de cette famille ordinaire et spéciale à la fois. C'est probablement parce que les personnages sont plus grands que nature. On a l'impression de les connaître complètement, même ceux qui ne sont pas beaucoup décrits. Zyranna Zatèli a su en dévoiler juste assez pour qu'on puisse les saisir tout en leur laissant leur part de mystère. Et ils sont attachants !

Ce que j'ai surtout aimé de ce livre, comme je l'ai écrit plus haut, c'est l'atmosphère. Dès le début, il y a cet orage terrible, lançant des éclairs et déversant son lot de pluie sur le pays. Toujours, il y a ce ciel grisâtre, et ces éléments qui viennent se jeter sur les maisons et les gens. Que ce soit la pluie, les bourrasques de vent. Et même la neige en hiver (même si elle est fine, elle est mordante). Puis les mitrailles et les coups de feu au temps de la révolte des colonels. On est très loin des paysages idylliques des iles de la mer d'Égée avec ses eaux bleu turquoise. L'action se déroule dans un petit village du nord de la Grèce, montagneux, aride, déséché. Là où volent et croassent les corneilles et les corbeaux et autres oiseaux de mauvais augure, où des chiens noirs menaçants rôdent. Autant de signes superstitieux où la nature joue un rôle important.

Et le destin, aussi. Il y a quelque chose dans l'écriture qui semble donner une grande importance à tous les événements, un peu comme s'ils étaient prédestinés. Et on y retrouve un petit quelque chose d'intemporel. Ça donne un peu l'impression qu'on affaire à une vieille tragédie grecque, et que les personnages sont les héros, les dignes descendants des divinités anciennes. Ça confère une dimension précieuse à l'oeuvre. En tous cas, un côté tragique, un destin auxquels Zafos, Dafkos, Trifylia et tous les autres ne peuvent échapper. Et malgré cela, on se prend à espérer qu'ils réussissent à passer à travers les épreuves. Bref, La mort en habits de fête n'est pas une simple saga familiale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
«Sache, Elèni, dit-elle, qu'aucun arbre n'impose à ses branches un poids plus grand que ce qu'elle peuvent supporter. Et Dieu fait pareil avec les chagrins qu'il nous impose.
- C'est Theohàris qui parle de Dieu, toi aussi tu t'y mets? dit Elèni.
- Il n'y a qu'un Dieu, répondit Trifyllia, sans qu'on voie bien le rapport.
- Il peut y en avoir plusieurs, pour moi qu'est-ce que ça change? Ce que tu me racontes là sur les branches et les chagrins, je connais, je disais ça moi aussi, avant. Mais il y a des branches qui cassent, des chagrins qui vous écrasent, je le sais maintenant.»
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- Manquerait plus qu'un enfant comme toi soit jaloux d'un autre enfant. C'est comme si tu me mettais deux gouttes de rosée sur l'ongle en me disant : choisis, dit-elle doucement, impressionnée au fond par ses propres paroles. La jalousie nous fait du mal, poursuivit-elle comme pour elle-même, elle nous épuise, tu ne le sais pas? [...]
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Chacun de nous porte en lui une morale élémentaire, même s'il ne le sait pas ou ne le désire pas dans le feu de l'action.
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"Ce mensonge, tu vois comme on s'y habitue? Il nous tient compagnie, comme une bête familière!"
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Chose étrange que le destin des humains en général, ce lieu commun.
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