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sur 278 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Édité chez Albin Michel en octobre 2014, « Le Suicide Français » fait partie de ces livres qui ont défrayé la chronique et attiré nombre de critiques et de chroniques assassines. Écrit par Eric Zemmour, cet ouvrage de près de 540 pages correspond à une analyse sans tabou, au scalpel, superbement documentée et un rien orientée des 40 dernières années de la politique économique, sociale et culturelle française. L'auteur n'en est pas à son premier essai : depuis 1995, il s'évertue à pointer du doigt, à dénoncer et à vilipender les travers et turpitudes de nos politiciens ainsi que les conséquences néfastes de leurs démarches ou, pire, des lois et des règlements qui sont produits à leur initiative ou avec leur bénédiction, au détriment -nous dit l'auteur- d'une grande partie des Français.

Dans « Le Suicide Français » les élites en prennent donc un sacré coup derrière les oreilles car, pour Eric Zemmour, qu'elles soient de droite ou de gauche, elles ont participé à la destruction lente mais inexorable de ce qui faisait la grandeur de la France : « Nous avons aboli les frontières, renoncé à notre souveraineté et interdit à l'Europe de se référer à ses racines chrétiennes. Cette triple apostasie a détruit le pacte millénaire de la France avec son Histoire » : voilà de quoi justifier le titre du livre. Pire, pour son auteur, ce suicide était prémédité. Bigre, on tombe de haut ! Eric Zemmour en appelle au réveil des consciences, à la subversion populaire dans un vaste projet concret et obstiné qui remettrait notre pays en selle, qui permettrait un ré-ancrage de la France dans les idées, les valeurs, les moeurs et la vision qui furent les siennes avant 1970.

Disons-le tout net, dans ce livre impertinent, l'auteur met en avant une multitude de faits et de gestes, en appelant ainsi à notre mémoire tant individuelle que collective. Il force nos souvenirs et fait remonter à la surface une écume grise et nauséabonde (quand on remue un pot de chambre, ça finit rapidement par sentir mauvais). Mais la vie est comme une pièce de monnaie, avec son côté pile et son côté face, et c'est un point fort du livre que de nous montrer l'un et l'autre. Alors, nos politiciens seraient tous pourris ? Peut-être, et tant pis pour notre bel angélisme, notre naïveté et notre amnésie qui s'en trouvent ainsi un peu bousculés. Mais « Le Suicide Français » présente, selon moi (qui ne suis ni historien, ni diplômé de Sciences Po), deux faiblesses. D'abord, l'ouvrage, très richement documenté et fort volumineux, s'apparente à un dossier à présenter devant le Tribunal des flagrants délits. Constitué de preuves innombrables et supposées inattaquables, il en devient fastidieux, le lecteur frisant l'indigestion dès la mi-parcours ! Ensuite, Eric Zemmour donne à penser que la politique ressemble à une mécanique finement huilée, à savoir que si on enclenche telle action (par exemple, création d'un niche fiscale, suppression du RMI, interdiction du voile islamique, etc.) alors on provoque indiscutablement et par voie de conséquence tel ou tel résultat (politique, social, démographique, culturel, écologique, juridique, etc.). C'est étonnant, rassurant mais passablement inexact : si cette belle mécanique existait, elle serait enseignée dans les Grandes Écoles de la République et nos politiciens seraient, depuis belle lurette, arrivés à corriger les erreurs du passé et à remettre la France sur les rails ! Non, ne nous leurrons pas. La France va assez mal mais les causes de la maladie sont multiples, autant visibles qu'invisibles, superficielles que souterraines, temporaires que permanentes.

Conclusion ? le texte est fouillé mais trop long. On lit un formidable livre d'histoire qui force le respect, qui met en lumière des victoires à la Pyrrhus et des défaites fondatrices, qui résume -à sa façon- la « lente érosion de l'hégémonie française » et qui donne à réfléchir. L'ouvrage a été indiscutablement rédigé par quelqu'un qui se pose en sachant, voire en référent (posture qui ne plait pas forcément à tout le monde). On pourra regretter qu'Eric Zemmour n'avance aucun solution pour sortir la France de l'ornière mais (page 522) « ce n'est pas le propos de ce livre. Avant de réformer, il faut s'entendre sur le diagnostic ». Je reste sur ma faim et mets quatre étoiles.
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Face aux vents que soulève Éric Zemmour à chacune de ses interventions médiatiques, j'étais curieuse de voir par moi-même de quoi il en retournait. Merci aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce livre.
J'avais été grandement déçue par le Crépuscule d'une idole de Michel Onfray qui avait fait pas mal de bruit et qui m'avait été recommandé. Or, j'ai eu l'impression que l'auteur se contentait de faire de la polémique pour la polémique et j'avais peur que cela se reproduise avec le Suicide Français d'Éric Zemmour. Or, cela n'a pas du tout été le cas. Même si le début n'était pas facile, le style de l'auteur étant assez particulier (soutenu, manquant par moment de fluidité et parfois limite décousu), j'ai trouvé l'ouvrage vraiment intéressant.

Il faut dire qu'il m'a fallu mettre de côté tous mes aprioris car je m'attendais surtout à un livre faisant beaucoup de bruit sans réelle profondeur. Et c'est d'ailleurs l'impression que j'ai eu à la lecture des premières pages. Des idées faisant polémiques sans approfondissement ni argumentation, voilà l'opinion sur laquelle je serais restée si je m'étais arrêtée là. Heureusement que je me suis accrochée ! le Suicide Français s'est avéré beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît au premier abord et si la question de l'identité nationale y est très présente, ce n'est pas le seul point abordé. Il serait en effet réducteur de dire qu'il n'est question que d'immigration, d'intégration et d'étrangers ici. Certes, ce sont là des sujets développés (et souvent évoqués dans les médias à propos de l'auteur) mais pas seulement : l'économie, la politique, la mondialisation (ou la domination américaine), l'Union européenne (ou l'abandon de sa souveraineté par la France) ou encore l'éducation sont autant de sujets traités.
Que l'on adhère ou pas au point de vue de l'auteur, là n'est pas la question de cette chronique. Néanmoins, il est impossible de ne pas se poser de nombreuses questions. Ce livre donne à réfléchir sur la place que nous occupons en tant que citoyen en France mais aussi sur celle que nous souhaitons que la France occupe sur la scène internationale. Quel avenir souhaitons-nous pour notre pays ?
Éric Zemmour développe son argumentation en s'appuyant sur les évènements marquants de ces 40 dernières années de manière chronologique. Et pour suivre, il est nécessaire d'avoir une très bonne culture générale. J'ai ainsi trouvé ma formation en droit bien utile pour me faire mon propre avis lorsqu'il était question de législation, de l'Union européenne et de l'influence des juges (fortement contestée) sur l'évolution de la société française. A d'autres moments, j'avoue sans honte ne pas avoir toujours eu les connaissances nécessaires pour percevoir tous les enjeux. Je n'ai donc pas hésité à aller combler mes lacunes lorsque cela était possible. Bref, le Suicide Français est un ouvrage qui nécessite d'avoir au préalable de bonnes connaissances dans de nombreux domaines.
L'auteur s'applique à nous montrer pourquoi, selon lui, la France est morte. Son ton est très pessimiste : la France est perdue, elle ne pourra renaître de ses cendres à moins d'un miracle : retrouver son indépendance, sa souveraineté. Mais cela semble perdu d'avance. Comment inverser un processus commencé il y a plus de 40 ans avec Mai 1968 ? Les premiers responsables sont bien entendu les hommes politiques. Trahisons, ambition, intérêts personnels… Leurs actions laissent perplexes. Chacun veut imposer sa vision et marquer l'histoire de son nom. Mais à quel prix ? Bien entendu, ils ne sont pas les seuls responsables du suicide français : les juges, les intellectuels mais aussi les artistes et les sportifs, tous ont participé à la construction de la France actuelle (ou plutôt à sa destruction selon l'auteur). Éric Zemmour ne fait pas de jaloux et dénonce une société qui a perdu ses valeurs.

A la lecture de ce livre, je comprends pourquoi le livre a fait autant de bruit. Les idées défendues sont souvent radicales et ont de quoi provoquer de nombreux et longs débats. L'auteur sait défendre ses positions grâce à une argumentation bien développée et bien construite. Que l'on soit pour ou contre les idées présentées, le Suicide Français est un ouvrage intéressant qui permet d'avoir un autre point de vue sur des sujets de société qui font polémique. Si vous décidez de vous lancer dans cette lecture, je ne peux que vous conseiller de le faire avec l'esprit ouvert car comme dans tout débat, quel est l'intérêt d'en avoir un si vous n'écoutez pas votre interlocuteur ?
Lien : http://drunkennessbooks.blog..
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Cet essai est une compilation d'événements que, pour la plupart d'entre nous, nous connaissions. Mais nous les connaissions de manière éparse, tel un puzzle émietté. Et c'est là le talent extraordinaire d'Eric Zemmour, qui, à partir de ces événements, dont certains peuvent paraître anodins, recompose le puzzle dans un ordre chronologique, le plus significatif puisqu'il déroule l'évolution du mal qui ronge la France. Talent auquel s'ajoute une écriture impeccable, qui s'écarte résolument de ce style télégraphique devenu la norme, avant d'être, je le crains, détrôné par pire encore : le style Twitter !
L'analyse implacable de l'auteur ne saurait cependant être qualifiée de mensongère, à moins, comme le rêvent certains « nettoyeurs » de l'Histoire, de réécrire les faits. Oui, depuis 1970, et la mort du commandeur (de Gaulle), la France s'est poignardée maintes fois pour plaire au Marché, aux moeurs révolutionnaires, pour expier ses crimes enfin – qualifiés souvent comme tels sur la base de visions anachroniques de l'Histoire. On appelle ça la repentance, maladie obsessionnelle qui pousse le ridicule jusqu'à assister, il y a quelques années, aux excuses d'un ministre danois en voyage en Islande à propos…des invasions vikings, survenues à la fin du Xe siècle ! Cette repentance frisa même l'absurdité tragique lorsqu'en France, Nicolas Sarkozy, alors président de la République, proposa de faire endosser à des élèves de primaire l'identité d'un enfant juif déporté. Zemmour est-il pour autant antisémite lorsqu'il pointe les excès de cette surenchère mémorielle ? Soyons sérieux ! Idem, et bien que ce soit une tâche sur notre passé, peut-on croire un seul instant que, sans l'aide de Vichy, les Allemands se seraient abstenus de déporter les Juifs présents sur le sol français ? Ceux qui en sont persuadés feraient bien de lire, entre autres, Eichmann à Jérusalem, de Hannah Arendt !
Mais la France ne s'est pas poignardée seule : on l'a grandement aidée de l'extérieur dans l'abdication de sa souveraineté, suivant ce mondialisme vendu comme une grande communion des peuples – au mépris de leurs particularismes que certaines communautés sur notre sol ne se privent plus désormais d'imposer ! –, et qui n'était en fait qu'une mainmise du Marché, c'est-à-dire du dieu Argent, cet apatride sans foi ni loi qui se moque des frontières et des identités. le tout orchestré par une propagande quasi totalitaire qui n'admet pas la controverse.
Ainsi, au fil des dates égrenées dans ce remarquable essai, nous refaisons le chemin qui nous fit passer cette porte de l'enfer où, comme à Dante, on nous imposa d'abandonner tout espoir.
On a le droit imprescriptible de ne pas partager les opinions de Zemmour – à quelques détails près, je n'ai personnellement jamais vu dans Napoléon qu'un mégalomane dangereux. Pour autant, ses propos sont-ils abjects, comme l'affirment les ignorants satisfaits qui ne le lisent pas en se contentant de bêler avec le troupeau des indignés ? Je les crois plutôt dérangeants ces propos, car ils nous réveillent d'un sommeil qui faisait l'affaire de beaucoup. Si les exemples choisis (Canal +, Hélène et les garçons, etc.) peuvent sembler triviaux, c'est que nous sommes devenus triviaux alors que nous étions autrefois admirés et copiés par le Monde.
Loin de provoquer une euphorie fanatique, ce Suicide français laisse donc un goût amer parce qu'il nous met sous les yeux tout ce que nous avons perdu, c'est-à-dire cette France historique et indépendante à laquelle je suis, de mon côté, viscéralement attaché. Et la moustache au milieu ne me pousse pas lorsque j'écris ça ! Quant aux défenseurs béats d'un totalitarisme religieux grandissant qui ne dit pas son nom – je pense à Edwy Plenel et consorts –, ils seraient bien inspirés de constater que cette liberté qu'ils chérissent à grands cris d'orfraie est en passe d'être brûlée comme une sorcière mécréante.
Mais, car il y a un mais, je continue de ne pas partager l'analyse de Zemmour sur sa vision de la femme. Si je me défie des dérives féministes, je me réjouis cependant qu'elle acquière son indépendance dans notre société en tant qu'égale intellectuelle de l'homme, étant entendu que les différences de l'une et de l'autre sont non seulement nécessaires mais encore complémentaires.
Ce point évoqué, on peut fustiger Eric Zemmour, le « nazifier » à foison, il n'en reste pas moins vrai que la France se suicide, faute de volontés nationales pour lui rendre ce qui lui appartient de droit : son autodétermination.
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Généralement, je n'aime pas les livres journalistiques car ils se contentent de relater des faits (forcément d'une manière subjective) sans connaissance véritable des sciences humaines: histoire, géographie, politique ...etc, qui structure notre société
Mais mon coté samaritain m'a poussé à lire ce livre tellement conspué par nos intellectuels ( Ferry par exemple) que par nos pseudo intello ( BHL Plenel, Joffrin, et tant d'autres, de droite comme de gauche)

Le point essentiel du livre de Zemmour est la perte de notre souveraineté nationale.La constitution de 1958 n'est plus la référence suprême de la France.
Elle est d'abord assujettie,dés 1972, à des droits antérieurs comme le préambule de 1946 (bloc de constitutionnalité) puis à la cour européenne.
Mais, surtout, le pouvoir économique va prendre le pas sur le pouvoir politique; c'est lui, par la puissance de ses multinationales, par son lobbying ,puis par la mondialisation des échanges et la construction européenne, qui va donner à notre slogan sacré "liberté, égalité, fraternité" sa propre définition.Définition reprise en choeur ( en toute connaissance de faits -BHL- ou de bonne foi- les premiers écologistes,nombres de féministes)par nos élites et la culture populaire.L'objectif premier étant de créer de nouveaux consommateurs et de nous faire consommer plus.
Parallèlement au développement du facteur capital, il faut faire baisser le coût du facteur travail Pour cela une solution toute simple : l'appel massif des travailleurs immigrés: réussite totale en période de plein emploi. Mais, après le premier choc pétrolier, le chômage augmente trop, les tensions populaires se développent, le pouvoir d'achat des français se délite.Que faire?. Première initiative au nom de la fraternité: le regroupement familial : malgré la crise,de nouveaux consommateurs affluent (le seul parti politique qui s'y est opposé est le parti communiste, parti raciste?). La deuxième solution consiste à faire pression sur Giscard et surtout sur Mitterrand de tolérer l'immigration clandestine (pas très difficile puisque ce sont les entreprises qui financent les parties politiques, les campagnes électorales et la construction de l'Europe) d'où notamment la création de SOS racisme au nom des sacro saintes valeurs républicaines
Et le pouvoir du peuple , me direz vous ? On s'en fout: quand il se prononce contre un traité européen en 2005 , on le traite de beauf reac puis on le fait passer en douce
Bref: la France se meurt et l' Europe suit la même voie

Voyons, pour finir, les propos sulfureux de Zemmour
- Vichy : Pétain aurait ,en dénonçant d'abord les juifs étrangers ,sauvé 95% des juifs français.Mon avis : rien ne peut excuser l'attitude de Pétain pendant la seconde guerre mondiale que ce fait soit vrai ou pas
- Les femmes: Zemmour oublie d'abord de dire que la femme est la plus belle créature de la terre. Il me semble misogyne . La contraception a considérablement bouleversé la structure économique et sociale de la France.
Les femmes ont maintenant le choix et c'est une grande liberté qu'elles ont acquises . le problème de l'avortement est beaucoup plus complexe et je n'ai ni le temps ni la volonté de soulever le débat .
- L'homosexualité : je n'ai pas vu dans ce livre le moindre propos homophobe : il dénonce simplement le lobby gay manipulé ,de part son fort pouvoir d'achat,
par le pouvoir économique
- l'islam : il pense que cette religion ne peut s'assimiler à la nation francaise, et, comme il ne croit à une intégration à l'anglo saxonne ,il ne voit pas d'issue
je ne partage pas son pessimisme

Un livre polémiste, à contre courant de la pensée uniformisée actuelle, qui a le mérite de poser beaucoup de questions


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Diagnostic implacable, sans la moindre concession : je comprends que cet essai lui vaille des inimitiés... Je crains toutefois que son constat ne soit lucide. Je le "crains" parce que j'aimerais me persuader qu'il exagère et cherche surtout à faire parler de lui. Mais je pense le contraire. Ce livre, c'est un cri d'alarme... ou un baroud d'honneur, car n'est-il pas trop tard ? Ses contempteurs devraient plutôt se réjouir : n'a-t-il pas lui-même affirmé qu'il développait le point de vue des vaincus ? En somme, son réquisitoire répond à l'implacabilité de la machine néolibérale à piéger les nations, et particulièrement celle qui, sans doute, en souffre le plus : la France. Mais quand on aime passionnément celle-ci, que doit-en faire ? Malgré tout, j'ai la faiblesse de croire que rien n'est fait encore, qu'il n'y a pas de fatalité dans L Histoire, comme nous l'a prouvé le général De Gaulle.
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Traçant les lignes de forces du temps long à l'école de Jacques Bainville, le journaliste, historien, politologue et essayiste Eric Zemmour défend l'idée de l'Etat-Nation en s'imposant face à la médiocrité suffisante de ses adversaires du temps.
Que reste-t-il à ses pantins sans conviction accrochés à leurs privilèges et à leurs prébendes sinon la haine et le mépris ?
Comment ses prébendiers pourraient-ils comprendre la position de leur adversaire soutenu par ses succès de librairie, vox populi s'il en fut, sans étudier le fondement tous les jours plus fragile de leur pouvoir déliquescent. Seuls les arguments d'autorité et les anathèmes leur permettent encore de croire à la suprématie de leur idées sur une opinion tous les jours plus rétive voir révoltée.
Lire l'article un peu long sur mon blog
Lien : http://quidhodieagisti.over-..
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SUR LES THEMES LIES A L'ECONOMIE, UN OUVRAGE DE PLUS DE POLLUTION DES ESPRITS.
Beaucoup d'informations pour la partie politique et société. Mais la lecture est gâchée par une analyse NULLISSIME en économie.
Eric Zemmour ne cesse, tout au long de son ouvrage, de fustiger un libéralisme responsable du déclin économique de la France. Dommage qu'il en ignore à peu près tout.
Quelques exemples.
Les théoriciens libéraux.
Page 457, Eric Zemmour écrit : « Les même théoriciens libéraux assuraient, sûrs de leurs théorèmes ricardiens et de leurs équations mathématiques, … ». En fait de libéralisme, les inepties de Ricardo (valeur « objective » d'un bien, explications erronées sur l'intérêt du libre-échange, etc.) enfanteront au contraire marxisme et néo-dirigisme. Quant aux équations mathématiques, reposant sur une idée mécaniciste et désincarnée de l'homo ‘oeconomicus', les théoriciens libéraux considèrent qu'elles n'ont pas leur place en analyse économique. le grand économiste Ludwig von Mises (1881 – 1973), pensait (hélas à tort !) qu'elles finiraient par disparaître de l'étude de l'économie. de plus, elles débouchent sur la notion d'«équilibre général » rejetée par ces mêmes théoriciens : comme la vie, l'économie est un déséquilibre permanent, elle repose sur l'observation des pénuries et des excédents, elle suppose erreurs et adaptations.
A propos du protectionnisme.
En contradiction avec lui-même, Eric Zemmour est protectionniste quand il s'agit de la concurrence étrangère, mais déplore le protectionnisme américain à l'égard du ‘Concorde'.
Eric Zemmour mentionne un Frédéric Bastiat (1801 -1850) qu'il n'a malheureusement fait que survoler, sinon il aurait compris que le protectionnisme, loin de protéger l'économie d'un pays, entraîne au contraire son déclin, en privant les entreprises locales des innovations étrangères et en les encourageant à dormir à l'abri de la concurrence.
Eric Zemmour déplore à plusieurs reprise le déficit de la ‘balance commerciale' française. Page 464, il pleure sur le ‘déficit commercial abyssal' de la France. C'est oublier que les échanges ne se font pas ‘entre pays', mais entre entreprises et ménages du monde entier. Une vue nationaliste du commerce extérieur n'a donc pas de sens. La notion de ‘balance commerciale' débouche immanquablement sur le protectionnisme et le commerce devient une affaire d'Etat.
On pourrait poursuivre avec ses élucubrations sur la monnaie, l'étalon-or, les dévaluations soit disant compétitives, etc.
Eric Zemmour devrait oublier les âneries qu'il a apprises à Sciences Pô et (re ?)lire un peu plus sérieusement Bastiat, Mieses et Hayek. La lecture de ‘Economistes et charlatans' de Murray Rothbard ne lui ferait pas de mal non plus.
C'est au contraire l'absence de libéralisme, c'est-à-dire l'intervention des hommes de l'Etat dans des domaines où ils n'ont rien à y faire qui entraîne ce déclin économique. Mais cette intervention tous azimuts nourrit leur cupidité. Et Eric Zemmour cite à juste titre dans son ouvrage l'exemple de Louis Schweitzer.
Je mets quand même quatre étoiles pour le style (même si l'épithète ‘redoutable' revient un peu trop souvent à mon goût) et l'érudition.
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J'ai aimé ce livre. C'est une brillante analyse historico-géo-politique de la France.
Éric Zemmour explique tout ce qui a construit la France depuis des centaines d'années et décrit ce qui s'est passé ces dernières 40 années. Une lente déconstruction qui ne met plus la France et les français au centre des enjeux et des intérêts.
Étant anciennement de gauche, j'ai changé de comptoir. La politique de Hollande m'y ayant définitivement poussé.
Aujourd'hui, avec la culture wok, la cancel culture, les minorités prenant le pas sur la majorité, j'ai compris qu'un réel enjeux civilisationnel est en route. Et ce n'est pas le bon chemin. Certains crieront au racisme, à la xénophobie, mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit.
Il s'agit juste de regarder avec clarté que les cultures et les civilisations ne peuvent être brassées comme dans un robot de cuisine. Il doit y avoir de la clarté.
Nous sommes dans un monde de droits, mais aussi et surtout de devoirs. C'est sur cela que se bâtisse des sociétés.
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Je connaissais mal Eric Zemmour. Ce livre est une vraie claque. La vraie intelligence pour moi est dans le fait d'organiser des idées en systèmes pour en dégager une cohérence, une vision du monde.
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Le suicide français est le livre d'un homme rétif, rebelle, qui, dans les années cinquante, aurait juste été un type normal et qui passe aujourd'hui pour le porte flambeau des insoumis de tous poils, des derniers dinosaures qui bougent encore, des jeunes qui comptent bien faire à leurs parents ce qu'eux-mêmes ont fait aux leurs : une révolution ! Dialectique subtile entre conservatisme et révolution. le conservateur d'un jour étant le révolutionnaire d'un autre, uniquement défini par l'idéologie dominante du moment.
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