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EAN : 9782020367530
62 pages
Seuil (30/11/-1)
4.34/5   28 notes
Résumé :
Rien n'est plus scandaleux : dans un monde de plus en plus riche, trente millions d'êtres humains meurent de faim chaque année. Des centaines de millions d'autres, un peu partout sur la planète, sont gravement mal nourris. Comment est-ce possible ? Pourquoi acceptons-nous une injustice aussi monstrueuse ? Comment peut-on expliquer une telle absurdité ?

Sans dissimuler son indignation, Jean Ziegler répond dans ce petit livre aux questions que lui pose... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
“Que ceux qui ont faim aient du pain ! Que ceux qui ont du pain aient faim de justice et d'amour !”, s'écriait ou s'indignait l'Abbé Pierre.
Tout est dit dans cette dichotomie exprimée avec toute la véhémence chrétienne qui était la marque de fabrique de Henry Grouès.
Car comme nous l'explique Jean Ziegler ( homme politique suisse, altermondialiste, anticapitaliste, sociologue et ex-rapporteur spécial auprès de l'ONU sur la question du droit à l'alimentation dans le monde), rien ne justifie que cette planète largement autosuffisante, laisse s'empiffrer les uns et mourir de faim des dizaines de millions d'autres... sans parler des centaines de millions de ceux qui sont au bord de la malnutrition... qui peinent à survivre.
Rien ne le justifie mais de multiples facteurs l'expliquent.
Dans cet opuscule d'une soixantaine de pages écrit en 1999 ( non, non rien n'a changé... tout, tout a continué...) sous forme d'un dialogue questions-réponses entre Jean Ziegler et son fils Karim, l'infatigable humaniste et homme politique suisse nous fait une synthèse pédagogique, engagée, sur ce fléau qui hante les nuits et entache la conscience de Sapiens depuis "la nuit des temps".
J'ai voulu lire ce petit bouquin après que j'eus subodoré que le fasciste Poutine allait se servir du blocus des ports ukrainiens, et du blé du pays qu'il martyrise, comme d'une arme alimentaire... avec la menace bien réelle de famines pesant sur des pays dépendants de cette céréale vitale.
Il est des sujets qui obligent selon les circonstances.
J'ai présenté il n'y a pas très longtemps une BD sur le commerce des armes.
La faim, thème dont je me souviens qu'il était un leitmotiv parental adressé à l'enfant qui, quelquefois, boudait son assiette :"songe à tous ces enfants qui meurent de faim dans le monde", sans que pour autant il me donnât envie de finir ladite assiette ; la faim dont on se racontait... à se faire "péter de rire" nos ventres repus... les dernières blagues sur les Biafrais ; la faim que je voyais de si loin, en photo, dans le regard "triste et résigné" d'un petit être squelettique au ventre gonflé du vide de nos silences coupables... cette faim qui n'est pour nous qu'un mot mais pas un mal...je voulais "l'actualiser" à travers le savoir d'un de ceux qui en ont fait un combat politique, une priorité essentielle d'homme responsable... un de ces frères universels qui viennent inlassablement, qu'on leur ouvre ou pas, agiter le heurtoir des portes de notre passivité derrière lesquelles nous nous prélassons dans le confort de notre ignorance ou de ce que nous feignons d'ignorer par manque de...
Ce petit livre m'a permis de me reconnecter avec une réalité contre laquelle, je le sais, il est difficile mais pas impossible de lutter.
Il m'a donné l'occasion d'enrichir mon vocabulaire.
J'y ai fait la connaissance du mot "kwashiorkor"... c'est une maladie due à la malnutrition grave du jeune enfant, observée surtout en Afrique noire.
"Lente destruction du corps, les cheveux deviennent roux, puis tombent ; le ventre gonfle, les dents se déchaussent et tombent. L'enfant ou l'adolescent meurt lentement."
Beaucoup de ce que beaucoup n'ont jamais voulu savoir sur ce fléau qui frappe les hommes à cause d'autres hommes... vous le trouverez dans ce petit ouvrage utile et saisissant à l'usage de chacun d'entre nous.

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Ce petit livre de 63 pages à peine résume toute la problématique de la faim dans le monde.
Il commence par une très belle citation de Bertolt Brecht :

Les uns sont dans la nuit,
Les autres dans la lumière.
Et l'on voit ceux dans la lumière
Et pas ceux dans la nuit.

Le fils de Jean Ziegler pose des questions à son père sur la faim dans le monde, sur le pourquoi et le comment d'une telle inhumanité, le père y répond sans détour et d'une manière très claire, Il lui explique les guerres, l'économie, le fait que ce n'est pas une fatalité. Un petit livre qui en dit long en quelques chapitres seulement. La faim dans le monde expliquée à mon fils, ne s'adresse pas qu'aux adolescents, j'y ai trouvé bon nombre de réponses
à mes questions.
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Ce livre déjà publié en 1999, et celui-ci réédité de 2011… depuis dix-huit ans cela est toujours d'actualité (voire depuis que je suis né) et ça ne s'arrange pas en mieux donc cela empire en mal.

C'est même indigne que l'on soit autant ignorant de la situation parce que l'école, ce premier lieu d'apprentissage de la vie nous est muet sur ce sujet-là… Tant de nourritures produites, qui en 2010 selon la Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO), pouvait nourrir 12 milliards d'habitants alors que nous n'étions que 6,7 milliards à prétendre vivre sur terre. Mais qu'une grande partie de la population n'avait pas eu, et n'aura pas, encore maintenant, puisque cela servira à gaver du bétail et dans tous les cas une énorme partie sera détruite.
Comme le dit Jean Ziegler, c'est « un crime contre l'humanité », car des gens sont responsables de cette inégalité, de cette privation de nourriture donc de la mort de millions d'êtres humains. Mais cette mort n'est pas le pire, c'est toutes cette durée entre la faim et la mort, avec entre ces deux-là les états négatifs sur le corps humain provoqué par la privation de ce besoin vital.

Difficile de parler d'un tel sujet mais Jean Ziegler l'a très bien réussis en y répondant comme si n'importe quel enfant posait ces questions à un adulte, à un parent. Cela est une très bonne manière d'éduquer car les réponses données de façon neutre sont juste et précises.
📖 Donc, un livre à partager pour tous âges, et de préférence dès l'enfance-adolescence pour comprendre au lieu de critiquer celles et ceux démunis, comme pourrait le faire certains.
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La FAO, Organisation pour l'Alimentation et l'Agriculture des Nations unies, évaluait à plus de 30 millions le nombre de personnes mortes de faim en 1998 et à 828 millions celles ravagées par la sous-nutrition sévère et permanente. Les images des famines en Somalie, au Soudan, en Sierra Leone ou ailleurs sont diffusées dans l'indifférence générale et semblent appartenir à une « sorte de normalité ».
(...)
En conclusion, Jean Ziegler préconise de soumettre tous les mécanismes de l'économie mondiale à l'impératif de nourrir convenablement tous les habitants de la planète. « le droit à la nourriture est le premier des droits de l'homme. » « Il faut fermer la Bourse des matières premières agricoles de Chicago, combattre la détérioration constante des termes de l'échange et anéantir la stupide idéologie néolibérale qui aveugle la plupart des dirigeants des États d'Occident. »
Voeux pieux à notre avis car comme il l'explique fort bien dans d'autres ouvrages les organismes de régulations internationaux (FMI, Banque mondiale, OCDE,…) sont précisément au service de cette idéologie. Cette rapide synthèse a cependant le mérite de la clarté et de ne pas s'embarrasser de circonlocutions. En quelques pages, sont exposées toutes les données du problème.

Article complet en suivant le lien.

Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Par ce petit livre, sous forme de questions-réponses entre un enfant et son père, Jean Ziegler fait l'état des lieux de la situation de la faim dans le monde. Il évoque les causes, les lieux, les solutions envisagées par les différences instances internationales créées pour lutter contre ce fléau inadmissible. Publié une première fois en 1999, ce livre a été réédité et a fait l'objet de préfaces additionnelles en 2011 et 2015. Ces préfaces sont bien utiles pour apporter un peu d'actualité à cet ouvrage dont le contenu, clair, édifiant, et accessible aussi bien aux adolescents qu'aux adultes, commence à dater un peu quand Jean Ziegler évoque la situation particulière dans certains pays du monde.
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
p.43-4.
- À la télévision, je vois pourtant que les paysans, chez nous, manifestent contre l’effondrement de leurs revenus, lié à la surproduction agricole. Que font donc les pays riches de toute cette nourriture accumulée dans leurs dépôts ?
- Les pays riches sont en permanence obligés s’ils veulent garantir un prix minimum à leurs paysans, de détruire massivement des aliments ou d’en limiter sévèrement la production par la loi et des mesures de contrainte.
L’Union européenne fait brûler ou détruire par des moyens chimiques, périodiquement, des montagnes de viande et des milliers de tonnes de produits agricoles de toutes sortes. Paradoxalement, le plus grand destructeur de nourriture de la planète, Franz Fischler, est l’actuel commissaire à l’agriculture de l’Union européenne, un ancien paysan, barbu et sympathique, originaire du Tyrol. Il distribue tous les ans environ 300 milliards de francs français de subventions aux paysans, éleveurs et maraîchers d’Europe essentiellement pour garantir le niveau élevé des prix des produits agricoles. Il paie ces sommes énormes pour que les producteurs européens renoncent à augmenter leur production. Parfois, le système a des ratés et des producteurs trichent. Surviennent alors les autodafés de nourriture dont je t’ai parlé. D’ailleurs, le système européen est au bord de la syncope. Fischler veut le changer : au lieu de subventionner les prix, il propose désormais de verser un revenu direct aux producteurs : une sorte de prime à la paresse. Les paysans toucheraient une rente de l’Union européenne pour qu’ils cessent de produire des aliments. Fischler a parfaitement raison, car la destruction périodique de ces montages de viande, de ces fleuves de lait, de ces Himalaya de tonnes de produits agricoles de toutes sortes coûte chaque année des sommes astronomique à l’Union européenne, donc aux contribuables.
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p.41-2.
Aux États-Unis, les bœufs sont véritablement gavés, selon une méthode hautement scientifique. Ils absorbent environ cinq cent mille tonnes de céréales de toutes sortes par an. Dans le Middle West américain et en Californie, les bœufs sont nourris aux céréales dans d’immenses enclos climatisés qu’on appelle des feed lots, au moyen d’un système électronique de distribution rythmée de la nourriture. Les bœufs sont alignés, immobiles. Une seule de ces installations de gavage peut contenir plus de dix mille bêtes. L’agronome René Dumont a calculé que la quantité de maïs absorbé annuellement par la moitié des feed lots californiens est plus importante que l’ensemble des besoins d’un pays comme la Zambie, où cette céréale est un aliment essentiel et où sévit une sous-alimentation chronique.
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p.48-9.
- Ne peut-on arrêter ces guerres ?
- Qui le pourrait ? Une force multinationale puissante qui, par son intervention, mettrait fin à la guerre ? Comme au Koweit en 1990, par exemple ? Probablement. Seulement voilà : le Koweit et son pétrole sont essentiels aux économies des grands pays occidentaux, alors que les guerres d’Afrique se déroulent, elles, la plupart du temps dans des régions qui n’ont que très peu d’importance pour les maîtres de notre planète.
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On ne peut accepter un monde dans lequel n'existent que des enclaves de bonheur. On ne peut accepter une économie mondiale qui renvoie au non-être
le cinquième de l'humanité. Si la faim ne disparaît pas rapidement de cette planète, il n'y aura pas d'humanité possible. Il faut donc réintégrer dans l'humanité cette "fraction souffrante" qui aujourd'hui, est exclue et périt dans l'ombre.
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Il n'y a plus aujourd'hui sur terre un "manque objectif de biens", comme le disait Marx. Il y a surabondance. Mais le scandale de la faim n'a pas pour autant disparu. Au contraire, il s'aggrave tragiquement. Ce qui tue aujourd'hui c'est le manque social, c'est à dire l'injuste distribution des biens disponibles. Des milliers d'êtres meurent de faim tous les ans parce qu'ils n'ont pas les moyens financiers (ou autres) d'accéder à une nourriture suffisante.
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