Edité en juin 2017
Suite au tirage au sort,:"On lui présente un pot de confiture plein de petites enveloppes, il en pioche une au hasard, l'ouvre : sur le papier qu'elle refermait apparaît "Sakizköy...
où il débarque début mars 2002 ."
C'est un village se montagne où "l'hiver est polaire, l'été torride ".
Les conditions sont rudes : son logement a un poêle, mais pas de bois.
Les paysans, eux, brûlent des briquettes de bouse de vache séchée.
L'état du bâtiment scolaire est lamentable ainsi que le mobilier.
Les enfants, que les parents rechignent à envoyer à l'école, doivent travailler dehors dans la boue et le froid avant l'ouverture de l'école où ils arrivent sales et épuisés.
La scolarité s'accomplit. Les enfants aiment leur maître et lui remplissent les poches de petits mots.
Notre poète, diplômé en biologie, rencontre aussi quelques belles figures de paysans qu'il quittera à regret en 2003 quand il devra accomplir son service militaire.
Un témoignage émouvant qui force l'admiration.
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J'ai enfin terminé l'adaptation pour le théâtre de Morphine, de Boulgakov. J'ai hâte de voir Poliakov, le personnage principal, prendre vie sur scène ! Parce que Poliakov et moi, nous partageons une communauté de destin. Très jeunes nous avons commencé à exercer notre métier loin de tout, lui de médecin, moi d'instituteur, et vite nous avons sombré dans le désarroi, lui dans le désarroi et la morphine, moi dans un désarroi dont m'a tiré Morphine.
Quelles autres issues quand on se trouve dans pareille impasse ? Les livres chers au voyageur en déroute lui sont des chemins fertiles qui se ramifient à souhait.
Moi qui m'évertue à enseigner dans un village de montagne où les valeurs exaltées dans ces Lettres n'ont plus cours, j'ai l'intime conviction de ne m plus avoir ma place dans ce nouvel ordre mondial manipulé.
De l'école au logis, du logis à l'école, sur les chemins tortueux de l'enseignement, j'étais seul, frêle épi cerné par les montagnes, assailli par les neiges et éclairé par la lune quand de noirs nuages ne venaient pas la masquer.
Vive la démocratie boiteuse !Et tant que nous y sommes, vive l'art amputé du modernisme, vive l'humanisme amputé de la vie ! On voudrait déboussoler les gens et semer la violence qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Pour forger demain, quel succédané d'identité ? p.95
Il y a bien longtemps, le diable était un ange qui, après Dieu, symbolisait le beau. Il vivait sur terre sous l'apparence d'un paon. Dans les maisons influencées par le yézidisme, on trouve toujours son effigie brodée sur les tapis de prière et les couvertures.